Les formations professionnalisantes, dont les formations à l’enseignement font partie, peuvent être conçues selon plusieurs modalités. Entre des formations centrées sur les compétences purement universitaires et des formations s’intéressant principalement aux compétences non universitaires, de nombreuses ingénieries de formation ont vu le jour durant les dernières décennies, l’alternance et l’apprentissage par situations en étant deux exemples emblématiques. Mais l’organisation de l’alternance varie fortement d’une institution à l’autre. Ainsi, si certaines écoles organisent la formation pratique autour de quelques semaines de stage par année, d’autres proposent une formation en cours d’emploi qui place l’expérience au centre du dispositif. Les intentions de formation aussi divergent grandement, la place de la réflexivité individuelle variant fortement que l’on se trouve dans un modèle à compétence minimale ou dans un modèle à professionnalisme ouvert.
Pour que l’expérience devienne expérimentation ou pour que le savoir universitaire puisse être mobilisé dans une situation, un travail de médiatisation est nécessaire. Mais l’analyse de pratiques, nécessaire à ce travail de médiatisation, ne se fait que difficilement seul et l’accompagnement, mis au service de la création des liens théorie-pratique, s’est imposé dans la plupart des formations professionnalisantes.
Ainsi, pour que la formation et l’évaluation soient efficacement mises au service des ingénieries de l’alternance à visée professionnalisante, il est légitime de se questionner sur les formes de formation ainsi que sur l’objet de l’évaluation.
L’objet de ce colloque est de se demander comment les savoirs de la pratique, pour la pratique et sur la pratique sont proposés et utilisés dans les formations professionnelles en alternance, ce qui fait l’objet de l’évaluation et en dicte les modalités, et de se demander quels en sont les effets sur la professionnalisation des acteurs.