La diversité des acteurs de l’éducation (origine ethnoculturelle, langue, religion, capacités physiques et intellectuelles, sexe, identité de genre, orientation sexuelle) est une richesse que plusieurs ministères de l’Éducation reconnaissent (MECB, 2008; MEO, 2009; MEQ, 1998). Cette diversité à célébrer suppose des interventions qui visent l’inclusion et l’équité de tous de même que l’élimination de la discrimination (CSE, 2016; UNESCO, n.d.). Dans ce contexte, Pietrantonio et Bouthillier (2015) affirment que « […] la notion de diversité accompagne toujours la sémantique des inégalités et des hiérarchies sociales » (p. 164) et que, dès lors, « comprendre l’hétérogénéité sociale pour faire valoir la diversité » devient un défi pour les organisations éducatives. Pour leurs gestionnaires, cela implique qu’ils ont un rôle à jouer (Thibodeau et al., 2016), des compétences à développer (Bouchamma, 2016) et un leadership à démontrer (Archambault et Garon, 2013). Sans oublier que cette diversité peut engendrer des enjeux de nature éthique qu’aucun gestionnaire ne devrait ignorer (St-Vincent, sous presse; Langlois, 2008). Devant cette réalité socioscolaire, la pensée libre peut éclairer l’administration de l’éducation, que ce soit sur :
1) le rôle, les compétences et le leadership des gestionnaires dans différents contextes éducatifs (rural et urbain, francophone minoritaire, autochtone, appauvri) ou par rapport à divers acteurs (parents, enseignants, élèves et étudiants);
2) les enjeux avec lesquels les gestionnaires doivent composer (arrivée massive de réfugiés, racisme systémique, droits des enfants transgenres, langues d’enseignement, inclusion des élèves ayant des besoins particuliers, rapports intergénérationnels, sexisme, précarité économique des familles, etc.);
3) les moyens pour assurer l’inclusion, entre autres sous un angle éthique;
4) les postures épistémologiques : critique (antiraciste, féministe, postcoloniale, etc.), pragmatique, etc.