522 - La recherche au service du développement professionnel du personnel scolaire

Voulant se distancier de méthodologie où le chercheur a l'autorité sur l'analyse et les interventions, la recherche-action participative propose une collaboration étroite entre recherche et pratique qui est centrée sur les besoins du milieu. Cette forme de recherche peut alors devenir un outil précieux pour le développement professionnel. Quatre étudiants, intrigués et désireux d'en apprendre plus sur cette méthodologie alternative, ont été encadrés par leur professeur dans la création d'un portfolio de recherche qui peut être utilisé dans leur carrière dans un contexte authentique. Par le biais de l'étude de techniques de recherche-action  participative tirées de SAS2 (www.sas2.net), le groupe a pu réfléchir sur l'apport de telles techniques dans le développement professionnel. C'est en se posant de vraies questions auxquelles il n'existait pas de réponses déjà construites que chaque technique a généré une réflexion quant à l'expérience de recherche vécue et à ces diverses utilisations possibles. La présentation exposera un survol des fondements théoriques ainsi que le portfolio qu'ils ont développé incluant les techniques utilisées et les réflexions collectives.



Le besoin d'innovation en milieu scolaire passe par la capacité pour le chercheur de mettre des mots sur la pratique afin de rendre explicite les gestes professionnels et, par conséquent, de créer de nouveaux savoirs (Cros, 2004; Elliot 2007). La recherche-action se qualifie justement par la relation étroite qui s'installe entre la pratique et la théorie. Elle n'a pas comme objectif la généralisation des résultats (Dolbec et Clément, 2004), mais plutôt d'assurer la crédibilité des résultats par des critères de rigueur (Savoie-Zajc, 2001). Elle se distingue par sa finalité de générer trois types de savoirs : théorique, praxéologique et expérientiel (Reason et Bradbury, 2007). Or, il y a lieu de se questionner sur les incidences d'une telle démarche de recherche sur la formation ou la mobilisation de connaissances des acteurs qui y participent. Aussi, peut-on se questionner sur la pertinence d'un tel type de recherche quant à sa façon d'assurer le transfert des nouveaux savoirs qui en émergent. À partir de l'illustration d'une recherche-action menée auprès de directions d'établissement d'enseignement au Québec (Guillemette, 2011), la communication propose d'abord de partager les effets perçus par les acteurs impliqués dans la démarche et ensuite, de décrire la façon dont les savoirs théorique, praxéologique et expérientiel qui émergent sont réinvestis dans le cadre de la formation initiale ou continue des directions d'établissement en milieu scolaire.



Nous menons depuis deux ans une recherche-action ayant pour but d'explorer de nouvelles pratiques d'enseignement pour favoriser le développement de la compétence à écrire d'élèves d'écoles primaires de deux communautés autochtones, l'une anicinape de l'Abitibi-Témiscamingue et deux innues de la Basse-Côte-Nord. Dans ces contextes de scolarisation caractérisés par la diglossie, le rapport à l'écrit des élèves nous sert d'ancrage théorique, et le portfolio, d'outil d'évaluation des apprentissages. En collaboration, cinq chercheures universitaires, six enseignantes et trois partenaires occupant différentes fonctions dans les écoles s'impliquent de façon constante et active à toutes les étapes du processus de recherche. Ainsi, des rencontres de travail régulières réunissent ces acteurs afin d'établir une compréhension et une vision communes de la recherche et de son déroulement. Ces réunions sont des occasions d'apprivoisement et d'apprentissage réciproques qui alimentent, questionnent et structurent l'ensemble du projet. Le but de notre communication est de présenter des éléments importants de nos interactions d'équipe. Celles-ci semblent faire émerger un mode de fonctionnement d'une communauté d'apprentissage et de pratique authentique favorable à l'atteinte des objectifs de travail fixés.



Le transfert de connaissance signifie diffusion de connaissances mais aussi appropriation et utilisation de ces dernières par les milieux de pratique (INSPQ, 2012). Or, trop souvent, le transfert s'arrête à l'étape de la diffusion.  Des intervenants mentionnent qu'ils ne se retrouvent pas dans ces connaissances, que celles-ci ont peu de sens pour eux ou encore,  qu'elles ne répondent pas à leurs besoins. Nous présentons dans cette communication l'expérience réussie d'une équipe d'enseignantes qui, constatant que les devoirs posaient problème dans leur milieu, décide d'amorcer une réflexion sur ces derniers. Au bout d'une année de réflexion, elles souhaitent connaitre ce que la recherche dit sur les devoirs.  C'est à partir de ce moment que la chercheure les accompagne en  décrivant  les résultats de différentes études portant sur les devoirs et en présentant des pratiques  gagnantes appuyées par des évidences scientifiques. Par la suite, deux collectes de données ont été effectuées. Les résultats montrent qu'il y a amélioration des résultats en français et en mathématiques, diminution de difficultés comportementales, changement de pratiques chez certaines enseignantes, meilleure qualité familiale. Malgré ce qui semble être une réussite, des préoccupations  émergent des propos des parents et des enseignants notamment en ce concerne la transition au secondaire; voire des résistances en lien avec les croyances et les rôles de chacun.



Entrer dans la profession enseignante implique un processus complexe d'insertion de l'enseignant novice dans un nouveau rôle de professionnel. Cette étape est souvent marquée par des difficultés diverses, faisant en sorte que l'enseignant novice vit ce que les chercheurs ont appelé « le choc de la réalité ». Les recherches des dernières années semblent démontrer que la prévention est un élément important à considérer pour améliorer la situation difficile des enseignants débutants, notamment en agissant dès la formation initiale à l'enseignement. Des douze compétences qui encadrent la formation à l'enseignement, l'une d'elles, développer et maîtriser la pratique réflexive, mérite d'être étudiée au regard des difficultés vécues lors de l'insertion professionnelle des jeunes enseignants. Parce qu'elle permet d'enclencher le développement de plusieurs autres des compétences professionnelles de l'enseignant, il paraît essentiel de s'intéresser au développement de la pratique réflexive chez les étudiants en formation initiale en enseignement, comme piste de solution à une insertion professionnelle réussie. Admettre toute la complexité reliée à la profession enseignante et s'y familiariser nécessitent l'intégration d'une approche réflexive dans la pratique, qui aide à prendre des décisions plus éclairées.



Cette présentation porte sur une recherche-action visant la formation à l'enseignement-ressource au secondaire. Initié par trois équipes-écoles de la région des Basses Laurentides au Québec, l'objectif général était d'analyser les effets du dispositif d'accompagnement pédagogique mis en place sur la transformation des pratiques des enseignants et l'organisation des services offerts aux élèves en difficulté ou HDAA dans les écoles participantes. Le travail en communauté d'apprentissage professionnelle a permis de structurer les formations et d'offrir un contexte de partage et de co-construction des savoirs aux enseignants-ressources. L'élaboration d'outils en collaboration avec les participants nous a permis de dresser un portrait des préoccupations des différents acteurs scolaires au secondaire. Les énoncés recueillis lors de groupes de discussion ont contribué à identifier les éléments facilitateurs et les difficultés rencontrées au cours des deux années d'accompagnement et de suivi. Enfin, les résultats obtenus aux questionnaires sur le sentiment d'efficacité personnel des enseignants-ressources contribueront à nuancer les propos recueillis et à proposer quelques suggestions pour la formation continue des enseignants. 



L'intégration scolaire fait encore l'objet de maintes controverses dans le milieu de l'éducation.Le but de cette étude est d'examiner l'évolution des connaissances, croyances, attitudes et du sentiment d'efficacité personnelle d'aspirants enseignants à l'égard de l'enseignement auprès de ces élèves. Les participants à cette étude sont des étudiants au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire (N=188) et au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale (N=129). Ils ont complété un questionnaire comportant 26 items à choix de réponses (échelle de Likert/5 intervalles) portant sur les croyances et attitudes à l'égard des élèves ayant des besoins spéciaux (Duchesne, 2002), 27 items à choix de réponses (échelle de Likert/10 intervalles) portant sur le sentiment d'efficacité personnelle des enseignants (Ménard et al., 2011) ainsi qu'un troisième questionnaire constitué de 5 questions à court développement sur les connaissances acquises dans les cours universitaires. Deux collectes de données permettent de suivre l'évolution des perceptions des étudiants dans les débuts de leur formation. Les questionnaires ont été administrés à deux moments, soit lors de la première session universitaire (temps 1) et après leur premier stage (temps 2). Les résultats seront comparés au regard de l'évolution des perceptions des futurs enseignants ainsi que selon les programmes de formation.



La première étape importante dans la résolution d'un énoncé de problème mathématique est de créer une représentation mentale de sa structure mathématique. En plus de la création de ces représentations, les professeurs de mathématique doivent être en mesure d'utiliser des représentations externes appropriées tels que les diagrammes afin de communiquer cette structure à leurs élèves. L'objectif de la présente étude était d'examiner les effets de deux approches pédagogiques différentes sur la capacité des futurs enseignants à utiliser un type spécifique de diagramme (appelé «diagrammes à barres») comme un outil pour représenter graphiquement la structure mathématique de problèmes de mots. Trente-cinq étudiants d'un programme de formation des enseignants d'une grande université urbaine du Canada ont été assignés au hasard à l'une ou l'autre des deux conditions: « Lien » ou « Sans Liens ». Dans la condition « Liens », des diagrammes à barres ont été introduits comme un moyen de représenter des quantités et des relations entre eux. Du matériel de manipulation, tels que des cylindres de sucre et des miches de pain, ont été utilisés pour illustrer concrètement les éléments des diagrammes à barres utilisés lorsque dans la condition « Sans Liens » aucun matériel de manipulation n'a été utilisé. Si les participants ont amélioré plusieurs de leurs compétences, par contre, l'instruction dans la condition « Liens » n'a eu aucun avantage distinct comparé  à la condition « Sans Liens ».



Cette intervention fera le point sur un projet de recherche qui visait à explorer les conceptions et les pratiques des enseignants du primaire travaillant au Québec au sujet de la différenciation pédagogique (subvention du CRSH, 2010-2013). À l'étape finale du projet, une stratégie de mobilisation des connaissances a été mise en pratique. Entre autres, cette stratégie prévoyait le retour auprès des 24 participantes, afin de partager avec elles les principaux résultats de la recherche. Des rencontres individuelles ont été réalisées avec chaque participante. Nous discuterons les principales conclusions tirées de ces rencontres individuelles et suggérerons des idées pour des stratégies plus efficaces de mobilisation des connaissances issues d'un projet de recherche.