Devant mon grand intérêt pour les sciences naturelles, mes parents m’ont inscrite, à l’âge de quatre ans, à l’École de l’Éveil fondée par Marcelle Gauvreau, botaniste et collègue de Marie-Victorin.
L'éveil
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fascinée par la nature. Enfant, je feuilletais avidement l’encyclopédie Life Le Monde vivant trônant dans la bibliothèque familiale. Lorsque je me promenais en forêt ou au bord de la mer, je ramassais frénétiquement roches, fossiles et coquillages. Je capturais des insectes pour observer leur comportement avant de les remettre dans leur milieu naturel. Je me souviens encore avec quel étonnement j’ai vu une chenille se métamorphoser en papillon!
Devant mon grand intérêt pour les sciences naturelles, mes parents m’ont inscrite, à l’âge de quatre ans, à l’École de l’Éveil fondée Marcelle Gauvreau, botaniste et collègue de Marie-Victorin. Ma passion grandissante m’a menée à compléter un baccalauréat en sciences biologiques à l’Université de Montréal. Au terme de mes études, j’ai décidé de me tourner vers la vulgarisation scientifique, car cela me permettait de marier deux passions : l’écriture et les sciences naturelles.
Débrouillard un jour…
Une anecdote, survenue en 1987, a changé le cours de ma vie professionnelle. J’avais alors contacté le rédacteur en chef du magazine Les Débrouillards pour lui signaler qu’une erreur s’était glissée dans un article. Ce dernier indiquait que les araignées étaient des insectes, alors qu’elles font partie de la classe des arachnides. Cela me valut d’être engagée comme journaliste à la pige par ce magazine scientifique destiné aux jeunes de 9 à 14 ans. Et, après 35 ans, j’y suis toujours! Depuis 2001, je collabore également au magazine Les Explorateurs surnommé affectueusement « le petit frère des Débrouillards ». Au fil des ans, divers mandats réalisés pour le compte de l’Insectarium de Montréal et de l’émission de télévision Bestioles et cie m’ont permis de développer une certaine expertise en entomologie.
J’aime faire connaître ces êtres vivants – y compris des mal-aimés comme les blattes – en révélant des aspects inusités de leur existence. C’est le cadeau que je me suis offert en rédigeant mon dixième bouquin intitulé Les insectes et les arachnides chez Méga Éditions. Abondamment illustré, il révèle aux enfants des faits intrigants au sujet d’insectes familiers, notamment la vision en 3D des mantes religieuses, la bioluminescence des lucioles et le chant des cigales. Il traite aussi de la vie des bestioles exotiques, notamment de la danse nuptiale des scorpions et de l’iridescence des ailes des papillons bleus du genre Morpho.
Cela dit, je me fais un plaisir de rédiger des textes sur une foule d’autres sujets liés aux sciences naturelles. Mon prochain documentaire, qui paraîtra à l’automne 2022, portera sur les chats, des animaux que j’affectionne autant que les bêtes à six ou huit pattes!
Allier sciences et plaisir
La nature est pour moi une source infinie d’émerveillement et c’est ce qui me motive à partager mes connaissances avec les jeunes. J’aime stimuler leur curiosité naturelle et leur soif d’apprendre grâce aux articles et aux livres que je rédige. Je me sens privilégiée de travailler pour des médias qui adoptent une approche permettant aux enfants d’apprendre d’une manière ludique et appropriée à leur âge. C’est là la beauté – et le défi – de faire de la vulgarisation scientifique pour un jeune public. Je suis convaincue que le fait d’initier les enfants aux merveilles de la nature peut susciter des vocations scientifiques. Je ne compte plus le nombre de chercheuses et de chercheurs m’ayant confié avoir été abonnés aux Débrouillards durant leur jeunesse!
Je suis convaincue que le fait d’initier les enfants aux merveilles de la nature peut susciter des vocations scientifiques. Je ne compte plus le nombre de chercheuses et de chercheurs m’ayant confié avoir été abonnés aux Débrouillards durant leur jeunesse!
Du comment j'approche la vulgarisation pour les jeunes
Bien que les textes destinés à un public jeunesse soient généralement courts, les rédiger nécessite une préparation relativement longue. L’étape de la recherche est cruciale pour bien vulgariser son sujet. Je me fais un devoir de consulter plusieurs sources (fiables!) afin d’amasser toutes les données nécessaires à la bonne compréhension du sujet. Si j’ai des incertitudes, je me tourne vers un ou une spécialiste du domaine pour vérifier certains faits. Les experts se font toujours une joie de me donner un coup de pouce! Une fois l’information colligée, je retiens les données les plus pertinentes pour le public visé.
Avant d’entamer la rédaction, je tente de me mettre dans la peau des jeunes lecteurs. Le fait d’avoir animé des ateliers de sciences naturelles destinés à des groupes d’enfants d’âge préscolaire et scolaire m’est d’un grand secours à cet égard! Voici le genre de questions que je me pose :
- Quelles notions les enfants de cette tranche d’âge possèdent-ils sur ce sujet?
- Puis-je faire un lien entre ce sujet et le quotidien des jeunes afin d’éveiller leur intérêt?
- Quels sont les aspects les plus susceptibles de les interpeller?
- Quels mots dois-je simplifier pour m’assurer que les jeunes saisissent le sens du texte, un vocabulaire trop complexe risquant de les rebuter?
- Devrais-je ajouter un élément visuel (photo, schéma, illustration) pour faciliter la compréhension?
Une fois l’article rédigé, je le relis à plusieurs reprises afin d’y apporter des améliorations : pondre un titre court et accrocheur, dynamiser le texte, raccourcir certaines phrases, définir un mot compliqué, ajouter une touche d’humour parfois. Un des trucs du métier consiste à lire le texte à des enfants de la tranche d’âge cible afin de recueillir leurs commentaires et de rectifier le tir, au besoin. À ce titre, je dois remercier mes deux enfants, aujourd’hui adultes, d’avoir agi comme « cobayes » durant plusieurs années!
Un des trucs du métier consiste à lire le texte à des enfants de la tranche d’âge cible afin de recueillir leurs commentaires et de rectifier le tir, au besoin. À ce titre, je dois remercier mes deux enfants, aujourd’hui adultes, d’avoir agi comme « cobayes » durant plusieurs années!
- Marie-Claude Ouellet
biologiste et journaliste scientifique
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