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Problématique :

Des interventions non pharmacologiques sont recommandées pour traiter la lombalgie aiguë (LA). L’application de chaleur présente le plus haut niveau d’évidence pour diminuer douleur et incapacités à court terme, mais une étude a démontré que la combinaison chaleur et exercices procure une plus grande diminution des incapacités et de la douleur que chaque intervention seule à court terme. Les mécanismes expliquant les bienfaits de ces interventions demeurent cependant spéculatifs.



Objectif :

Évaluer l’effet immédiat et à court terme de la chaleur ± exercices sur la sensibilité à la douleur et l’activation des muscles lombaires.



Méthodologie :

99 participants seront aléatoirement distribués à 3 groupes : 1) chaleur; 2) chaleur + exercices; et 3) contrôle. L’effet des interventions sera évalué via une mesure de l’intensité de la douleur lombaire, l’électromyographie des muscles extenseurs du rachis, la sommation temporelle de la douleur et le seuil de douleur à la pression. Les mesures seront comparées entre les groupes en utilisant un modèle linéaire généralisé à 2 facteurs.



Résultats préliminaires :

Les analyses effectuées avec 59 sujets montrent une diminution de la sensibilité à la douleur à la région lombaire et une diminution de l’intensité de la douleur à court terme pour tous les participants.



Avancement des connaissances :

Les résultats permettront de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les bienfaits de la chaleur et des exercices en LA.

Le Syndrome du X Fragile (SXF) est causé par une déficience/absence de Fragile-X-Mental Retardation Protein (FMRP) qui se traduit par une hyperexcitabilité corticale. Le SXF est associé à une atteinte du métabolisme du cholestérol périphérique, alors qu’il n’est pas encore clair si les niveaux cérébraux sont aussi altérés.

Objectifs : (1) comparer les niveaux de métabolites du cholestérol cérébral (24-hydroxycholestérol (24-OHC) et le 27-OHC) entre les SXF et les contrôles ; (2) corréler leurs niveaux aux paramètres du profil neurophysiologique (variables de la stimulation magnétique transcrânienne (SMT)) et du profil clinique (comportement aberrant).

Méthodes: Nous avons quantifié le 24-OHC et le 27-OHC par spectrométrie de masse, chez 7 SXF et 6 contrôles. Chez 10 SXF, l’excitabilité corticale et le profil comportemental ont été mesuré par la SMT et les questionnaires ABC-C/ABAS respectivement.

Résultats : chez les SXF, le niveau de 24-OHC et 27-OHC (23,12 ug/l ±7,77 ; 34,66 ug/l ±3,527) sont diminués comparativement aux contrôles (30,418 ug/l ±4,369 ; 42,86 ug/l ± 13.13), mais cette différence n'est pas significative (p=0.07 ; p=0,18). L’étude de l’excitabilité corticale chez les SXF révèle une corrélation positive significative (rs= 0.23 ; p=0.04) entre le ratio 24-OHC/27-OHC et l’inhibition intra-corticale à long intervalle.

Conclusion : Nos résultats suggérèrent une altération de cholestérol cérébral chez les SXF qui pourrait avoir un lien avec l’hyperexcitabilité observée.

Problématique: La télémédecine (TM) peut représenter un défi pour les personnes âgées qui rapportent davantage de déficiences auditives, visuelles ou cognitives que la population générale, et disposent souvent d’un accès restreint à Internet et au téléphone. Objectif: Décrire la TM dans les soins de 1e ligne pour les personnes âgées en explorant (1) les impacts de la TM rapportés dans la littérature, (2) les barrières et les facilitateurs à son utilisation. Méthodes: Revue systématique par méthode mixte convergente (protocole PROSPERO CRD42021237686). Les bases de données MEDLINE, PsycINFO, EMBASE, CINHAL, AgeLine, DARE, Cochrane Library, et ClinicalTrials.gov ont été consultées par deux réviseurs. Les impacts seront rapportés de façon descriptive. Les barrières et facilitateurs seront décrits via une analyse thématique déductive, basée sur le cadre conceptuel d’implantation de la TM de Chang (2015). Les résultats quantitatifs et qualitatifs seront ensuite synthétisés dans une étape finale d’intégration. Résultats préliminaires: Sur 3617 références identifiées, 20 articles ont été retenus. Parmi les impacts rapportés, 17 articles (85%) ont décrit l’expérience des utilisateurs, 9 (45%) l’utilisation des services de santé, et 3 (15%) les effets cliniques associés à la TM. Les barrières et facilitateurs seront analysés prochainement. Conclusion: Ces résultats permettront d’informer une large étude qualitative sur la TM dans 4 sites d'enseignement en médecine familiale au Québec.

Problématique

À notre connaissance, aucune autre étude n'a examiné cette relation avant, pendant et après la pandémie de COVID-19, une période caractérisée par une augmentation majeure du temps d'écran. Cette étude vise à quantifier les changements simultanés du temps de sommeil et d’écrans entre 2018 et 2022 au sein d'un vaste groupe d'adolescents québécois.

Méthode

Les données de COMPASS-Québec, recueillies annuellement de 2018 à 2022 auprès d'adolescents fréquentant 63 écoles secondaires, permettent d'analyser l'évolution simultanée du temps de sommeil et de l'utilisation d'écrans, en prenant en compte les données de l'année précédente, le niveau d’épanouissement, le sexe, l'âge et le niveau familial de défavorisation matérielle. 

Résultats

L'étude englobe une population de 28 307 adolescents, avec une moyenne d'âge de 14,9 ans. Entre 2019 et 2022, la durée moyenne de sommeil a augmenté de 9,6 minutes (IC95 %: 5,7; 13,5), tandis que le temps d’écrans a augmenté de 129,2 minutes (IC95 %: 120,5; 138,0). Désormais, les adolescents passent presque autant de temps à dormir qu'à utiliser des écrans. Un niveau d’épanouissement plus faible est associé à un sommeil plus court et à une utilisation plus importante des écrans. Au fil du temps, le temps d'écran des filles s'est rapproché de celui des garçons. Ces résultats soulignent la nécessité de surveiller l'évolution des comportements des adolescents pour concevoir des interventions de santé adaptées.

Introduction et problématique : Dans la littérature, la délégation de tâches aux agents de santé communautaire (ASC) est réputée être efficace pour améliorer l’offre des soins de santé primaire. Cependant, il reste à élucider comment et dans quels contextes cette intervention fonctionne afin de se prémunir contre les risques d’échecs d’implantation de celle-ci. Dans cette perspective, cette communication propose une théorie de moyenne portée sur la délégation de tâches aux ASC.

Méthodes : Pour ce faire, une synthèse réaliste a été réalisée, en suivant les étapes suivantes : (i) formulation des hypothèses à explorer; (ii) recherche et évaluation des preuves (129 études primaires retenues); (iii) extraction des données, et; (iv) analyse et synthèse des preuves.

Résultats : Les résultats obtenus indiquent que la délégation des tâches aux ASC renforce leurs capacités, stimule leur motivation au travail et élargit leur pouvoir d’agir, ce qui engendre des effets positifs sur la production et la qualité des soins de santé primaire. Les contextes dans lesquels cela se produit sont caractérisés par la mise en œuvre d’un certain nombre de processus et des conditions de travail qui se distinguent au niveau organisationnel, culturel, politique, économique et géographique.

Conclusion : Cette communication apporte une contribution nouvelle à l’avancement des connaissances sur la délégation de tâches aux ASC et à la façon dont celle-ci améliore la performance des organisations de santé.

FUS est un gène impliqué dans la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative. Dans des cas de SLA liée au gène FUS, une inhibition de l’autophagie et des agrégats cytoplasmiques toxiques sont observés. Les agrégats pourraient provenir de granules de stress (GS), des amas d’ARN et de protéines liant l’ARN, comme FUS. Les GS sont en temps normal dissociés par l’autophagie. Dans la SLA, l’inhibition de l’autophagie entraine l’accumulation de GS qui deviennent alors des agrégats toxiques.

Mais comment FUS, une protéine nucléaire pourrait inhiber l’autophagie? Les mécanismes demeurent aujourd’hui incompris.

Nous avons découvert que le gène FUS code pour une seconde protéine : altFUS. La séquence codante d’altFUS est dissimulée dans celle de FUS, mais dans un cadre de lecture alternatif.

Avec une construction permettant de séparer le rôle de FUS et altFUS, nous avons montré qu’altFUS, et non FUS, inhibe l’autophagie. L’interactome d’altFUS a par ailleurs mis en évidence plusieurs protéines connues pour réguler l’autophagie. Le mécanisme exact de régulation de l’autophagie par altFUS est en cours d’exploration.

Étant donné le rôle potentiellement clef de l’autophagie dans la formation des agrégats toxiques, il est crucial de comprendre comment altFUS inhibe l’autophagie. De récentes études ont rapporté qu’une stimulation de l’autophagie réduisait le développement de la SLA, accentuant le potentiel d’altFUS comme cible thérapeutique.

Introduction L’intervention coronarienne percutanée (ICP) et le pontage aortocoronarien (PAC) sont deux procédures de revascularisation visant à traiter la maladie coronarienne athérosclérotique. La perception du patient face à celles-ci influencerait l’anxiété et la dépression au stade postopératoire. Toutefois, peu d’études ont documenté l’impact de ces procédures sur l’anxiété cardiaque et au-delà d’un suivi à court terme. Objectif Cette étude compare l’évolution de l’anxiété, de l’anxiété cardiaque et de la dépression entre l’ICP et le PAC jusqu’à trois mois postopératoires. Méthode 206 participants ayant subi une revascularisation ont été recrutés dans deux centres hospitaliers. Les symptômes d’anxiété, de dépression et d’anxiété cardiaque ont été mesurés avec l’Échelle hospitalière d’anxiété et de dépression et le Questionnaire d’anxiété cardiaque. Résultats L’interaction entre la procédure et le temps est non significative pour l’anxiété F(1, 160,231) = 0,686, p = 0,409, l’anxiété cardiaque F(1, 161,312) = 1,247, p = 0,266 et la dépression F(1, 159,656) = 2,600, p = 0,109. Le temps influence l’anxiété F(1, 170,157) = 13,112, p < 0,001 et la procédure influence l’anxiété cardiaque F(1, 161,312) = 25,752, p < 0,001, qui toutes deux diminuent. Conclusion La trajectoire de la détresse psychologique liée aux procédures suggère la mise en place de suivis cliniques plus spécialisés.

Les perturbations de sommeil et les difficultés d’attention sont des caractéristiques clés qui interagissent dans le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Bien que le sommeil affecte les performances cognitives, on sait peu de choses sur la façon dont il contribue aux difficultés des réseaux attentionnels chez les personnes atteintes de TSPT. L'étude actuelle examine l'interaction entre l'architecture du sommeil et les processus attentionnels dans le TSPT. Treize vétérans (1 femme, moyenne + ET = 49 + 8,9 ans) atteints de TSPT selon les critères du DSM-V ont été recrutés. Les potentiels évoqués (PE) sont enregistrés avant le coucher dans deux conditions : un stimulus auditif présenté rapidement (2 s) ou lentement (16 s). Les PE suscitées dans la condition lente sont reconnues pour activer les réseaux attentionnels du lobe frontal. La polysomnographie a été enregistrée toute la nuit. Des corrélations de Pearson sont réalisées pour évaluer les associations entre le sommeil et les composantes PE (N1 et P2), qui reflètent le traitement attentionnel. La composante P2 dans la condition lente était significativement et négativement corrélée avec la latence du sommeil REM (r = -0,69, p = 0,008) et de manière positive avec les minutes passées en sommeil REM (r = 0,59, p = 0,033). Cette étude révèle que l’augmentation de la densité du sommeil REM est associée à un traitement attentionnel du lobe frontal accru.

Les morphèmes sont les plus petites unités écrites combinant orthographe et sémantique. L’orthographe et la sémantique s’améliorent avec le vieillissement, mais nous en savons peu sur la façon dont la morphologie évolue avec l’âge en français. À la différence des enfants et des adultes, les effets de la morphologie ne se distinguent pas des effets orthographiques chez l’adulte aîné dans la seule étude sur le français. Puisque le décours temporel du traitement morphologique chez la personne aînée francophone n’a jamais été étudié, nous utiliserons une tâche de décision lexicale (DL) combinée à des potentiels évoqués cérébraux (PE) pour déterminer les effets comportementaux et le décours temporel du traitement morphologique chez l’adulte aîné. Méthodologie et résultats. Trente participants réaliseront une tâche de DL avec paradigme d'amorçage, qui suppose que la présentation d’une amorce avant la présentation d’un mot cible produise un effet facilitateur ou inhibiteur sur la tâche de DL. Les résultats attendus prédisent un effet morphologique comportemental distinct ainsi qu’une activité cérébrale spécifique et indépendante de celles de l’orthographe et de la sémantique. Contribution. Une meilleure compréhension de l’évolution du traitement morphologique avec l’âge permettra d’offrir des services adaptés visant le maintien des habiletés de communication chez la population aînée. Plus précisément, cela permettra de développer de nouvelles approches d’intervention orthophonique.

Les bienfaits de la musique dans l'unvivers infantile sont bien connus, mais on en sait peu sur ses effets dans la réhabilitation des enfants handicapés. Dans ce contexte « Musicalisation et Cognition » est un projet conçu pour apporter une contribution au traitement des enfants de 6 à 16 ans atteints de handicaps neurologiques: paralysie cérébrale, hypéractivité, troubles du comportement et de l’apprentissage, autisme. Le projet répertorie les déficits résultant des dysfonctionnements qui peuvent interférer avec l'expression musicale, identifie les adaptations nécessaires pour améliorer la pratique musicale et comprendre comment celle-ci interfère dans la cognition, l'affectivité, la psychomotricité. Rattaché au Centre de Neuropédiatrie de l'Hôpital-clinique de l'Université Fédérale du Paraná (UFPr) au BRÉSIL, le projet fait partie du programme “Promouvoir l'Inclusion Sociale”. Au moyen de l'observation participante l'enfant suit des séances de musicalisation, en individuel ou en groupe, en utilisant les instruments de musique qu'il a choisis dans le cadre d'un plan de formation personnalisé. Plus d'une centaine d'enfants ont déjà bénéficié du projet. Les résultats enregistrés démontrent des progrès du fait de la musicalisation adaptée, mais aussi des gains extra-musicaux dans les domaines cognitif, physique et affectif en plus du sentiment de bien-être et d'inclusion sociale. L'ensemble de ces gains se traduit par une sensible amélioration de la qualité de vie des enfants.

Problématique :

Les intervalles de confiance (IC) sont fréquemment utilisés pour déterminer la signification statistique de l'effet d’interventions. Si ces avantages des IC sont bien connus, une application sous-utilisée, mais utile des IC est leur utilisation pour évaluer la signification clinique potentielle d'une intervention.

Objectif :

Cette affiche visa à mettre en évidence le rôle important et souvent négligé que les IC peuvent jouer dans la décision d’accepter ou de rejeter des interventions cliniques.

Méthodologie :

La différence minimale cliniquement importante (DMCI) est une approche permettant d'établir un seuil de signification clinique, seuil décidé a priori, au stade de la conception de l'étude. Si nous considérons une intervention qui cible l'obésité, et une DMCI de perte de 10% du poids corporel, la combinaison de la DMCI avec l'intervalle de confiance peut nous permettre de tirer des conclusions sur la signification clinique. Ceci est illustré par quatre exemples, qui fournissent des conseils pratiques sur la manière, dont les cliniciens, et les chercheurs peuvent exploiter les IC non seulement pour la signification statistique, mais aussi pour soutenir des décisions reposant sur des données probantes concernant des interventions cliniques significatives afin d’améliorer la santé publique.

Résultats :

Ces exemples démontrent qu’en combinant le résultat de l’IC au DMCI, il est possible d’informer la signification clinique des interventions.

Introduction : Une analyse préliminaire de la distribution des cas de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) au Nouveau-Brunswick (N.-B.) a permis d’identifier quatre régions dont le nombre était supérieur au taux prévu, ce qui souligne l’influence potentielle de facteurs environnementaux.

Problématique : Bien que des études précédentes aient suggéré que la qualité de l’eau, la résidence en milieu rural et la pollution de l’air jouent un rôle dans la SLA, de nombreuses incertitudes demeurent, car peu d’analyses longitudinales existent pour étayer ces associations.

Objectif : Déterminer si ces facteurs environnementaux sont liés aux différences régionales de prévalence SLA au N.-B.

Méthodologie : Une base de données longitudinale de patients SLA diagnostiqués ou suivis à la clinique CRSC (85 % cas au N.-B) sera transférée à notre centre de données administratives provincial (NB-IRDT) où les codes postaux historiques des patients et les ensembles de données environnementales, y compris les données CANUE, peuvent être reliés. Ensuite, le logiciel d’analyse spatiale ArcGIS et un modèle de régression logistique à mesures répétées seront utilisés pour déterminer si la proximité à l’eau, la ruralité ou les niveaux de pollution de l’air sont liés aux grappes de SLA au N.-B.

Retombées anticipées : Si des associations sont identifiées, les responsables de la santé publique seront mieux équipés pour mettre en œuvre des interventions réglementaires sur les facteurs de risque modifiables.

Le lupus érythémateux disséminé est une maladie auto-immune grave ayant une présentation clinique complexe et hautement hétérogène. Son diagnostic ainsi que le suivi médical des patient·e·s nécessitent la collecte de plusieurs données, notamment par le biais d’examens physiques, de questionnaires et de tests en laboratoire. Ces données sont ensuite amassées dans d’imposantes grilles de chiffres et de variables, ce qui rend la situation médicale des patient·e·s difficilement interprétable. Ainsi, l’objectif de notre projet était de fournir une représentation visuelle de l’état de santé global des patient·e·s comme outil d’aide à la décision. Pour y arriver, nous avons d’abord élaboré une image intégrant une sélection de critères cliniques clés identifiés par un rhumatologue. Nous avons ensuite développé, en langage R, un logiciel qui transpose les données cliniques sélectionnées dans cette image. La représentation visuelle créée est un papillon, symbole emblématique du lupus, qui permet d’apprécier de façon instantanée l’état de santé global d’un·e patient·e grâce à l’inclusion de onze critères clés de la maladie. En plus d’aider les chercheur·euse·s et les clinicien·ne·s à définir plus facilement l’état de santé des patient·e·s atteint·e·s de lupus, ce papillon se veut un nouvel outil de transfert des connaissances qui permettra d’améliorer le dialogue entre les médecins, les scientifiques, les patient·e·s et leurs proches.

Les neurones dopaminergiques (DA) de la substance noire compacte (SNc) et de l’aire tegmentaire ventrale (VTA) sont connus pour leur arborisation axonale très développée et leur nombre de terminaisons axonales plus élevé que la plupart des autres neurones. Les mécanismes moléculaires qui sous-tendent le développement de ces caractéristiques morphologiques des neurones DA sont cependant inconnus. L’objectif principal est de mieux comprendre le développement de l’arborisation des neurones DA de souris ainsi que les mécanismes impliqués. L’hypothèse est que les neurones DA développent une arborisation exceptionnellement développée, parce que la cinétique de croissance et de formation de branches de leur axone est plus rapide comparée à d’autres neurones. Une approche de vidéomicroscopie et l’utilisation de souris transgéniques exprimant la protéine fluorescente TdTomato dans les neurones DA ou les neurones glutamatergiques du thalamus seront utilisées pour visualiser cette croissance de façon quantitative. Les résultats jusqu’à maintenant ne démontrent pas de différence importante dans la taille de l’arborisation et la vitesse de croissance à 0 DIV des neurones DA de la SNc en comparaison avec ceux des autres groupes. Pour terminer cette partie du projet, nous évaluerons la croissance à 3 et 7 DIV dans les différents groupes pour les comparer. Ce projet permettra de mieux comprendre le développement des neurones DA et leur vulnérabilité dans la maladie de Parkinson.

Depuis fin 2019, le SRAS-CoV-2 est responsable d'une pandémie dévastatrice qui a coûté la vie à plusieurs millions de personnes. Malgré les efforts de collaboration internationale pour produire des traitements efficaces, on craint de perdre l'efficacité thérapeutique, avec l'émergence de variants. Pour cette raison, il est très important de développer un arsenal de thérapies antivirales à notre disposition. Une cible antivirale commune est la protéine coronavirale spike, qui est essentielle pour entrer dans les cellules hôtesses via une interaction avec l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2). Ainsi, notre travail consiste à cibler l'interaction entre la sous-unité S1 du spike et l'ACE2 en utilisant une bibliothèque interne de composés thiomorpholines qui ont précédemment montré qu'ils inhibaient l'ACE1. Les caractéristiques importantes des composés étudiés sont leurs rendements de réaction élevés et leur synthèse peu coûteuse. Dans notre récente publication, nous avons prédit, in silico, que deux de ces composés, LQM319 et LQM322, peuvent diminuer de manière significative les interactions complexes et les stabilités de l'interaction protéine-protéine (IPP) S1-ACE2. Nous rapportons ici une validation de nos petites molécules inhibitrices de cette IPP en criblant notre bibliothèque de composés in vitro évaluée sur une variété de coronavirus humains et animaux, afin d'observer leur potentiel pour un effet inhibiteur large. 

Contexte: Jusqu’à 77% des patients souffrant de douleurs chroniques à l’épaule ont un point gâchette (PG) dans le muscle infra-épineux. Ces PG peuvent entraîner douleur, limitations d’activités et diminution de la qualité de vie. La poncture avec aiguille sèche (PAS) gagne en popularité comme traitement des PG, mais ses effets cliniques et neurophysiologiques demeurent mal compris.

Objectif: Étudier les effets de la PAS sur l’excitabilité corticospinale et le seuil de douleur de l’infra-épineux chez des personnes atteintes de douleur chronique à l’épaule.

Méthodologie : Vingt participants atteints d’une douleur chronique à l’épaule et présentant un PG au niveau de l’infra-épineux ont participé à cette étude de type preuve de concept. Ils ont été randomisés pour recevoir soit 1) une PAS réelle ou 2) une PAS simulée sur l’infra-épineux. Nous avons mesuré avant, immédiatement après et 24 heures après l’intervention : 1) l’excitabilité corticospinale de l’infra-épineux avec la stimulation magnétique transcrânienne, et 2) le seuil de douleur mécanique avec l’algomètre.

Résultats préliminaires : La PAS semble : 1) augmenter l’excitabilité corticospinale de l’infra-épineux 24 heures après la poncture, et 2) diminuer le seuil d’inconfort à la douleur immédiatement et 24h après la poncture.

Retombées : Ces données préliminaires appuient la pertinence de mener une étude à plus grande échelle pour investiguer les effets cliniques et neurophysiologiques de la PAS sur le muscle infra-épineux.

Le trouble dépressif majeur (TDM) est une condition psychiatrique caractérisé par tristesse persistante, anhédonie, avolition. Malgré sa prévalence élevée, les étiologies sous-jacentes restent inconnues. Le TDM se caractérise par un fort dimorphisme sexuel : les femmes reçoivent un diagnostic de dépression deux fois plus que les hommes. Le cortex préfrontal médian (mPFC) est une région centrale pour la régulation émotionnelle. Entre autres, le mPFC envoie des denses projections vers le noyau accumbens (NAc) et l'aire tegmentale ventrale (VTA). Notre groupe a montré comme le stress chronique induit plusieurs modifications de la voie corticoaccumbale et corticotegmentale dépendant du sexe. Toutefois, il n’est pas clair comment les régions en aval peuvent être affectées. On propose que le stress chronique induit une suractivation de la voie corticotegmental déclenchant une altération durable mais distincte dans la VTA des souris mâles et femelles. Nous montrons une nouvelle forme de potentialisation transitoire au niveau des synapses mPFC-VTA après stimulation répétitive des projections corticales, qu’est perdue chez les animaux stressés. En parallel, plusieurs gènes liés à l'activité neuronale et synaptique sont différentiellement exprimés chez mâles et femelles après du stress chronique. Comprendre les modifications qui affectent la voie cortico-tegmentale en réponse au stress dans le cerveau des hommes et des femmes est cruciale pour identifier des traitements plus ciblés.

L’œstrogène peut avoir des effets neuroprotecteurs dans le cerveau, le protégeant ainsi de la mort neuronale qui suit une ischémie globale du cerveau (IGC). Cependant, les mécanismes de ces effets demeurent peu connus. Le but de ce projet est de déterminer comment les agonistes sélectifs des récepteurs œstrogènes (RE) modulent l’activation microgliale à la suite d’une IGC. Des rattes Wistar (n = 6 par groupe) ont subi une ovariectomie suivit d’une administration quotidienne d’agonistes sélectifs des REs pendant 21 jours, soit le propylpyrazole triol (agoniste des REα), le diarylpropionitrile (agoniste des REβ), le G-1 (agoniste du RE couplé aux protéines G; GPER), l’estradiol (E2; active tous les récepteurs) ou une solution véhicule (VEH). Les rattes ont subi une IGC ou une chirurgie factice (n = 6, ayant reçu le VEH). L’expression d’Iba1 (marqueur d’activation générale des microglies) a été mesurée dans le CA1, le noyau paraventriculaire (NPV) et l’amygdale basolatérale (ABL). Une analyse de variance (ANOVA) montre que le groupe factice exprimait moins d’Iba1 dans le CA1 que les rattes du groupe REα, GPER, E2 et VEH. L’expression était réduite dans l’ABL pour le groupe GPER comparé au VEH et le groupe REα exprimait plus d’Iba1 que les groupes E2 et factice dans le NPV. Ces résultats démontrent que l’activation des récepteurs estrogènes ne réduit pas l’activation microgliale post-ischémique dans le CA1, bien qu’elle semble avoir des effets indépendants de l’ischémie dans les autres régions d’intérêt.

La misophonie est un trouble caractérisé par une sensibilité extrême à des sons spécifiques qui déclenchent une détresse intense chez les individus concernés. Bien que les processus cognitifs soient impliqués dans les réactions misophones, nous ne savons rien de la façon dont ils peuvent être utilisés pour diminuer les réponses aux sons déclencheurs. L’attention, par exemple, est un processus cognitif pouvant potentiellement être utilisé pour diminuer les réponses physiologiques en présence ces sons, surtout compte tenu des rapports selon lesquels les personnes atteintes de misophonie utilisent la musique afin de détourner leur attention des sons.

Nous avons demandé à des individus avec et sans misophonie de diriger leur attention vers les sons ou vers des extraits musicaux lors d'une tâche dans laquelle on leur présentait de la musique dans une oreille tandis que des sons neutres, désagréables, et des sons déclencheurs typiques étaient joués simultanément dans l'autre oreille. Des mesure physiologiques (pupillométrie, variabilité de fréquence cardiaque, réponse galvanique) étaient captées tout au long de l'expérience.

Nous rapportons les différences dans les réponses physiologiques d’individus avec et sans misophonie, alors qu’ils dirigent leur attention vers différents types de sons présentés seuls ou en présence de musique. Cette étude représente une première enquête sur l'efficacité de la modulation attentionnelle sur les réactions misophones.

Introduction. Le test de déglutition du 80 ml d’eau est un test utilisé pour évaluer la présence de dysphagie chez les personnes atteintes de dystrophie musculaire oculopharyngée (DMOP). Ses propriétés métrologiques sont peu documentées. Objectif. Cette étude vise à documenter la fidélité intra-évaluateur du test du 80 ml d’eau. Méthodologie. 20 adultes atteints de DMOP qui présentaient une dysphagie ont participé à cette étude transversale. Le test du 80 ml d’eau a été effectué à deux occasions, à intervalle de 2 semaines, par un même évaluateur, suivant un mode opératoire normalisé. Le test était effectué à 2 reprises à chaque occasion et la moyenne des scores aux 2 reprises constituait le score final. Le coefficient de corrélation intra-classe a été calculé et une analyse graphique de Bland and Altman a été effectuée. Les scores finaux ont également été comparés avec un test de Wilcoxon. Résultats. Les participants ont obtenu un score de 17,3 secondes à la première occasion et de 15,3 secondes à la deuxième occasion (p=0,056). La fidélité du test est excellente selon l’ICC (0,92, IC : 0,81 – 0,97), mais l’analyse graphique de Bland and Altman montre que plus les scores sont élevés, plus la concordance diminue. Conclusion. Bien que l’ICC montre une excellente fidélité, la différence entre les scores reflète un effet d’apprentissage possible et l’analyse graphique montre que les scores doivent être interprétés avec prudence lorsqu’ils dépassent un certain seuil.

Le TDC est une condition affectant 5% des enfants d’âge scolaire et caractérisée par des difficultés motrices importantes. Certains difficultés inhérentes au TDC sont des déterminants de la performance mathématiques. Les mathématiques étant à la base de plusieurs activités quotidiennes telles que conduire, magasiner et gérer le temps et l’argent, l’objectif de cette étude est de décrire les difficultés mathématiques et leurs déterminants chez les enfants d’âge scolaire ayant un TDC.

La capacité mathématique de 55 enfants ayant un TDC d’âge scolaire primaire a été évaluée à l’aide du KeyMath, 3e édition canadienne. Des évaluations standardisées ont été utilisées afin d’évaluer les habiletés d’intégration visuomotrice, visuoperceptuelles, motrices et attentionnelles.

Les enfants ayant un TDC (n=55, 9.3±1.9ans, 45 garçons) ont des difficultés significatives en mathématiques (d=-0,62 ET, p<,001), particulièrement en mesures et géométrie. En effet, 34,5% des enfants ont performé sous le 15e percentile. Le modèle hiérarchique incluant les déterminants prévus tout en contrôlant pour le revenu familial et les interventions préalables en mathématiques explique 50,1% de la variance de la capacité mathématique ((F (6,46) =7,685, p<,0001).

Ces résultats suggèrent que de nombreux enfants ayant un TDC éprouvent des difficultés mathématiques. Les mathématiques étant importantes dans le quotidien, il est de la plus haute importance d’intervenir auprès de ces difficultés.

Introduction

La consommation de cannabis pendant la grossesse a été associée à des issues défavorables pour la mère et l’enfant. Or, plusieurs études reposent sur des mesures autorapportées pouvant être biaisées. Les biomarqueurs offrent une mesure objective dont la relation avec les mesures autorapportées doit être étudiée. Cette revue systématique évaluera la validité des taux d’usage de cannabis chez les femmes enceintes (questionnaire, entrevue médicale) en les comparant à des biomarqueurs.

Méthode

Une revue systématique rapportée selon PRISMA-P. Deux évaluateurs ont sélectionné les études (PubMed, Web Of Science et Embase; juin 2013), extrait les données et synthétisé, sous forme narrative, les résultats.

Résultats

Les 27 études retenues rapportent des prévalences et sensibilités variables en comparant les mesures autorapportées aux biomarqueurs (matrices biologiques : urine, cheveux, sang, méconium). Dans 17 études, la majorité des cas d’usage de cannabis n’ont pas été déclarés par les participantes (sensibilités entre 4 et 78 %). La proportion de consommatrices est supérieure lorsque déterminée par biomarqueurs en comparaison aux données autodéclarées, de façon plus marquée par mesure capillaire (2,5 à 23 fois supérieur) qu’urinaire  (1,13 à 6,5 fois).

Conclusion

Cliniciens et chercheurs doivent être sensibilisés aux limites de l’autodéclaration d’usage de cannabis pendant la grossesse et considérer recourir à différentes matrices biologiques et biomarqueurs, selon leurs besoins.

Problématique. Le manque du mot, plus marqué pour les verbes d’action que pour les objets, est la plainte cognitive la plus importante chez les personnes aînées. La Stimulation Magnétique Transcrânienne répétitive (rTMS) est une méthode de stimulation non invasive du cerveau qui permet de moduler l’excitabilité de la zone visée et modifier son fonctionnement. La rTMS appliquée sur le cortex préfrontal dorsolatéral gauche réduit la latence chez l’adulte pour nommer une action. Aucune étude n’a été réalisée chez les personnes saines aînées. La dénomination d’actions est meilleure avec des vidéos plutôt que des images. L'objectif est de déterminer l’effet de la rTMS sur la performance de dénomination d’actions avec vidéos chez des personnes aînées en santé. Méthodologie et résultats. Nous recruterons 30 participants aînés en santé. Un protocole rTMS de facilitation sera appliqué sur 3 aires cérébrales : 2 connues pour moduler la dénomination d’actions et une aire contrôle. Après la stimulation rTMS de chaque région, les participants dénommeront des actions. Les résultats préliminaires prédisent que la rTMS aux aires cérébrales liées à la tâche réduit le temps de réponse pour la dénomination d’actions. Contribution. Étudier l’effet de la rTMS sur la dénomination d’actions chez des personnes aînées en santé permettra de mieux connaître les aires cérébrales spécifiques aux actions. Ceci guidera le développement de protocoles de rééducation chez des populations pathologiques.  

Objectif: Le trouble comportemental en sommeil paradoxal idiopathique (TCSPi) est une parasomnie et un stade précoce du parkinsonisme et de la démence. Le trouble cognitif léger (TCL) et les symptômes moteurs et perceptuels sont fréquents dans le TCSPi. Toutefois, leurs liens demeurent peu étudiés. Notre objectif est d’investiguer les atteintes motrices et perceptuelles dans le TCSPi selon le statut cognitif.

Méthode: Cent-sept patients avec un TCSPi ont été classés en deux groupes selon leur performance cognitive : TCSPi avec une cognition normale (TCSPi-CN) et TCSPi avec un trouble cognitif léger (TCSPi-TCL). Tous les participants ont eu un examen neurologique incluant quatre mesures motrices et deux mesures perceptuelles (olfaction et discrimination des couleurs). Des tests de Chi-carré ont été réalisés afin de comparer la proportion de patients avec une atteinte significative entre les groupes.

Résultats: Un total de 61 patients (36%) avait un TCL. La proportion de patients qui avaient au moins deux mesures motrices atteintes était plus élevée chez les TCSPi-TCL (63%) que les TCSPi-CN (35%) (p<0.001). De plus, la proportion de patients avec une atteinte de la discrimination des couleurs était également plus élevée chez les TCSPi-TCL (66%) que les TCSPi-CN (32%) (p<0.001). Les deux groupes sont similaires pour l’olfaction.

Conclusion: L’atteinte cognitive dans le TCSPi est associée à des altérations plus importantes de la motricité et de la discrimination des couleurs.

Problématique :

La primauté des essais randomisés contrôlés (RCTs) comme l'étalon-or des preuves médicales est loin d'être universellement acceptée par les experts en méthodologie de la recherche, une observation particulièrement pertinente à la lumière des méthodologies émergentes et à l'ère des données massives. Le 24 février 2022, un débat a été organisé pour discuter des avantages et des inconvénients des RCTs et de ceux des études observationnelles. Le panel était composé de chercheurs et cliniciens des États-Unis et du Canada ayant une expertise méthodologique.

Objectif :

Présenter le sommaire de ce débat visant à reconsidérer les avantages et les inconvénients des RCTs et des études observationnelles.

Méthodologie :

Plusieurs leçons importantes sont dégagées de ce débat. D’abord, les RCTs et les études observationnelles ont des avantages et des inconvénients et une seule approche ne convient jamais à tous. De plus, les deux méthodes doivent être considérées comme complémentaires et arriver à la même conclusion en utilisant les deux méthodes est un avantage qui peut conduire à une amélioration des soins cliniques en particulier et la santé des populations en général.

Résultats/ Contributions :

Ce débat a permis non seulement de mettre en lumière les forces et faiblesses des RCTs et des études observationnelles, deux devis fort importants en recherche, mais également d’orienter le choix des devis et des méthodes appropriées.