À l’ère de la mondialisation, le tissu social canadien s’est diversifié, et les écoles voient aujourd’hui une présence accrue de diverses langues en contact (Fleuret et Auger, 2019). Plusieurs élèves connaissent donc souvent plus d’une langue à des niveaux variables (Coste et coll., 1997), et l’enseignement qui leur est proposé gagne à reposer, entre autres, sur des approches dites plurilingues (Moore, 2006; Piccardo et coll., 2019). Ces approches mobilisent et valorisent les répertoires linguistiques pluriels des élèves, et les amènent à développer des représentations positives sur les langues (Lory et Armand, 2016) et des connaissances fécondes de la langue cible (Gosselin-Lavoie, 2022; Maynard et coll., 2020).
La recherche actuelle sur les approches plurilingues relève de nombreux avantages liés à leur mise en œuvre, cette dernière étant documentée dans maints contextes éducatifs (Brisson et Forte, 2024; Thibeault et coll., 2022). Cependant, leur utilisation engendre certains enjeux méthodologiques : en déconstruisant le statu quo monolingue ayant longtemps régi les pratiques d’enseignement, la collectivité de recherche doit se questionner sur les devis qui permettent de rendre compte de ces approches.
Dans le cadre de ce symposium, nous proposons donc aux chercheur·ses dont les travaux portent sur les approches plurilingues en enseignement de présenter leurs questions de recherche et, surtout, de discuter des réflexions et des devis méthodologiques qui en orientent le déroulement. Ainsi nous questionnerons-nous collectivement sur la valorisation de la diversité linguistique en enseignement et les méthodologies de recherche qui y sont associées. De façon complémentaire, nous visons aussi à brosser le portrait des positionnements épistémologiques qui s’affilient à cette variété de devis et qui contribuent à la richesse des connaissances qui sont actuellement produites en didactique du français eu égard aux approches plurilingues.