Au cours des dernières décennies, d’importants changements sociaux, politiques, économiques et technologiques ont touché les institutions éducatives et leur gouvernance. Parmi ceux-ci, notons la complexification des mouvements migratoires (OIM, 2022) ainsi que la précarisation de l’emploi et les pénuries de personnel (Sirois et Dembélé, 2023). Devant ces changements, l’éducation est considérée comme l’un des piliers pour assurer l’avenir des nouvelles générations et des sociétés démocratiques. En ce sens, de nouveaux modes de gouvernance préconisant la gestion axée sur les résultats ont été mis en place dans les institutions éducatives (Huguenin et Yvon, 2021). Or, un nombre croissant de recherches interrogent leur légitimité (Maroy, 2021; Griffith et Smith, 2014), en raison des écarts constatés entre leurs effets concrets et leurs visées d’efficacité et d’équité, ainsi que des modalités de leur mise en œuvre (CTREQ, 2019; Lemieux et Bernatchez, 2022). D’autres recherches proposent, plutôt, de s’inscrire dans un modèle d’organisations apprenantes (Guillemette, 2021).
Ce contexte ainsi que l’adoption récente de politiques s’inscrivant dans cette mouvance (ex. : projet de loi no 23 au Québec) soulèvent des questions telles que les suivantes :
- Quelles sont les répercussions de ces injonctions sur l’administration de l’éducation?
- Quels sont les apports des connaissances issues des recherches dans la prise de décision et dans la gestion des organisations scolaires?
- Comment former et accompagner le personnel de direction dans ce contexte de mouvance, de pénurie du personnel et d’accroissement de personnel non légalement qualifié? Comment utiliser des données à cette fin?
- Comment rendre la profession de direction attrayante et assurer la rétention?
- Comment les personnes de la communauté éducative (gestionnaires, personnels, familles, élèves...) sont-elles parties prenantes des prises de décision pour mettre en œuvre des pratiques innovantes à l’égard des phénomènes complexes en éducation?