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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

La formation professionnelle, qu’elle se déploie sous régime scolaire (enseignement professionnel, technique ou universitaire) ou par la voie du travail (apprentissage en milieu de travail, compagnonnage, formation continue), a pour objet l’apprentissage d’un métier, d’une technique, d’une profession. Les pratiques des acteurs individuels (apprenant, enseignant, formateur, direction, compagnon, chef d’entreprise, etc.) et collectifs (groupe-classe, équipe-école ou départementale, commission scolaire, comités sectoriels, mutuelles de formation, syndicats, etc.) prennent forme à la croisée de dynamiques multiples. Elles se concrétisent ainsi sous l’influence d’enjeux, d’approches et de perspectives variées et complexes à articuler : les aspects pédago-didactiques (les approches de conception de la formation et des situations d’enseignement-apprentissage, les didactiques professionnelles en émergence, les contenus et les modalités de formation des enseignants et des formateurs ainsi que des divers types d’apprenants qu’ils forment), organisationnels (modalités de gestion et de financement, recrutement des enseignants, évaluation, qualification), sociaux (réussite éducative, insertion professionnelle des personnes formées), économiques (injonctions du milieu de travail, offre de formation, coût des infrastructures) et politiques (entre différents ministères ou au sein d’organismes décentralisés). Les microprocessus liés à la formation et à l’apprentissage professionnel, les gestes posés dans des environnements locaux, sont ainsi à comprendre à l’une des dynamiques à l’œuvre dans les mésosystèmes (l’établissement, l’entreprise) et les macrosystèmes (politiques élaborées et ensembles socioculturels). Ce colloque a pour objectif de faire état des recherches portant tant sur ces microprocessus que sur des dynamiques plus globales afin de comprendre comment, dans leur articulation, ils informent les pratiques de la formation professionnelle au quotidien.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Dispositifs de formation 

  • Mot de bienvenue
  • La didactique participative comme modèle de formation en didactique pour les enseignants de la formation professionnelle
    Henri Boudreault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La didactique en formation professionnelle est peu accessible aux enseignants. Dans le but de la rendre plus accessible, une méthodologie de recherche-développement a été utilisée pour concevoir un modèle d'action et une stratégie d'appropriation plus adaptés.

    Cette recherche a conduit au développement d'une démarche pour le perfectionnement en didactique des enseignants en formation professionnelle. Cinq éléments ont été pris en compte pour son développement. Le premier a été de développer un modèle d'action pour les travaux en groupe des enseignants. Le deuxième a été de favoriser le changement de certains paradigmes à partir des échanges entre pairs utilisés pour résoudre des difficultés d'apprentissage. Le troisième a été d'instrumenter la démarche à l'aide d'outils de planification, ces derniers sont devenus le fondement d'une « grammaire » fournissant le vocabulaire et les règles nécessaires à l'explicitation et la formalisation de l'objet de formation. Le quatrième a été d'exploiter la motivation des enseignants en partant de problèmes qu'ils ont eux-mêmes exprimés. Finalement, le cinquième a été que les enseignants, en concevant eux-mêmes les solutions didactiques, aient le goût de s'en servir et ainsi de changer leurs pratiques d'enseignement.

    C'est pour considérer ces éléments que l'idée est venue de développer les groupes SU.P.OR. « Suivi pédagogique organisé », comme stratégie de perfectionnement en didactique pour les enseignants en formation professionnelle.

  • L'analyse de la variabilité gestuelle peut-elle devenir un moyen de développer l'activité des professionnels et de repenser leur formation? Le cas du métier de fossoyeur
    Pascal Simonet (Aix Marseille Université composante ESPE)

    L'objectif de cette présentation est de faire état d'une intervention recherche en matière de prévention des TMS en vue de réfléchir sur les liens entre développement de l'activité des professionnels, ici des fossoyeurs, et l'évolution de leur dispositif de formation professionnelle.

    En effet au cours de l'intervention, l'efficacité de la formation continuée aux gestes de métier de fossoyeur a été remise en question par les préventeurs, les médecins du travail et les chefs de service commanditaires d'une action de prévention primaire des TMS. Ces derniers ont décidé de transformer la formation dispensée aux fossoyeurs en intégrant certains d'entre eux comme co-organisateurs d'un nouveau dispositif co-construit avec l'intervenant. Quels ont été les ressorts de cette remise en question ? En quoi l'analyse de l'activité a t-elle permis cette réflexion renouvelée sur la formation aux gestes de métier ? Quelle efficacité en attendre en matière de prévention des TMS ?

  • Formation et travail : un écart générateur d'expérience?
    Stéphane Balas (CRTD CNAM Paris)

    L'efficacité des dispositifs de formation, qu'ils conduisent ou non à la délivrance de diplôme, qu'ils s'adressent à des jeunes en formation initiale ou à des adultes en formation continue, est depuis toujours mise en débat. Faut-il espérer « fabriquer des professionnels » compétents dès leur insertion ? Doit-on construire le dispositif formatif en reproduisant fidèlement les situations professionnelles réelles ? N'est-il pas finalement plus efficace de laisser l'apprenant se former « sur le tas » ?

    Nous défendrons l'idée qu'une formation professionnelle ne peut se concevoir comme une reconstitution de situations de travail mais doit au contraire s'écarter du travail, en aidant l'apprenant à faire évoluer son point de vue sur ses propres activités et sur celles des autres. Par exemple, l'apprenant doit pouvoir, dans le dispositif, conduire une réflexion sur les notions de singulier et de général.

    En fait, le dispositif de formation doit permettre de proposer à l'apprenant de s'écarter de la situation de travail réelle afin qu'il fasse des expériences au-delà de les vivre, c'est-à-dire développer sa lucidité sur l'activité mise en œuvre. Au plan méthodologique, il semble pertinent de s'inspirer de la méthode de la double stimulation proposée par Vygotski.

    Nous montrerons, à partir d'une formation continue de manageurs, comment nous pouvons nous appuyer sur l'activité réelle des formés pour s'en écarter, afin de les aider à devenir acteurs de la fabrication de leurs compétences.

  • Pause
  • Analyse du processus de raisonnement de métier en formation professionnelle : le cas des techniques d'usinage
    Marie Alexandre (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    L'obligation d'assurer l'adéquation entre la formation et les besoins actuels et futurs du marché du travail laisse présager de nouvelles exigences quant à la formation des travailleurs (Gouvernement du Québec, 2012; Perform, 2012). La détermination des paramètres d'enseignabilité du processus didactique (Alexandre, 2013 ; van Dijk et Kattmann, 2007) correspond à une forme de compréhension pédagogique du contenu incluant les notions clés, les sources d'intérêts et les éléments de difficultés de ce contenu (Chen et Ennis, 1995). Cette communication présente les résultats d'une recherche visant une définition de l'agir professionnel en techniques d'usinage partagé par des acteurs du milieu scolaire et du marché du travail. L'analyse qualitative des programmes de formation et des verbatims de dix participants en techniques d'usinage (enseignants, formateurs en milieu de travail et travailleurs) montre l'exercice d'un processus de raisonnement de machiniste. Le savoir de métier, constitué d'activités clés et d'actions (Rogiers, 2010), présente les caractéristiques d'une formation professionnalisante et fait valoir les habiletés de résolution de problèmes. La triade paramétrique qui encadre les activités clés et les actions du machiniste sont les paramètres de sécurité, les paramètres du métier et les paramètres de conformité. Les avenues suggérées par cette étude vont permettre la mise en place des dispositifs en réponse aux défis de la formation professionnelle au XXIe siècle.

  • Quelles reconfigurations du métier de formateur dans un contexte en mutation? Le cas des formateurs de l'École supérieure de l'enseignement, de l'éducation et de la formation
    Christine Felix (Université d'Aix-Marseille)

    Confrontées à un triple objectif de réussite –du concours, du master, de professionnalisation aux métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation- les ESPE doivent relever le défi d'une véritable Refondation de leurs environnements de formation dans un contexte en mutation. Mais comment rendre compte de ces mutations que connait aujourd'hui le métier du formateur ? A la croisée de dynamiques multiples, peut-on parler de reconfiguration(s) de son travail voire de nouvelles professionnalités ?

    L'objectif de cette présentation est de faire état du travail d'un collectif pluridisciplinaire et pluriprofessionnel, associant une vingtaine de professionnels de l'enseignement et de chercheurs engagés dans l'analyse de leur activité au sein de divers dispositifs de formation aux métiers de l'enseignement. Comment s'efforcent-ils de construire un équilibre entre les différents savoirs, ceux issus des savoirs disciplinaires et didactiques, ceux de la recherche et ceux issus des savoirs d'expérience eux-mêmes issus du « terrain » ? En quoi et comment les modalités de construction de cet équilibre recherché et prescrit, dans des espaces renouvelés de travail partagé entre divers acteurs institutionnels, participent-ils des processus de professionnalisation des professeurs stagiaires ?

    C'est à partir des premiers résultats produits par ce collectif de travail que nous nous efforcerons de répondre à ce questionnement à la croisée des systèmes tels que posés dans ce colloque.


Communications orales

Politiques et gouvernance 

  • Le travail d'évaluation des enseignants à l'épreuve des politiques éducatives de réussite et de leurs instruments. Le cas exemplaire de l'enseignement professionnel
    Josiane Paddeu (CÉREQ), Patrick VENEAU (CÉREQ)

    Cette contribution interroge les effets des politiques éducatives visant la réussite des élèves par le truchement des instruments, techniques et outils qu'elles élaborent pour y parvenir. La contractualisation et l'évaluation, les deux instruments majeurs au service de cette politique, sont spécifiés, entre autre, par deux techniques : la « référentialisation» (élaboration de standards) et la mesure. Ainsi en France, depuis 1985 des référentiels se sont substitués aux programmes en fixant des objectifs ou des résultats aux apprentissages. Ces derniers doivent être évalués au moyen d'outils, les grilles d'évaluation. La mesure quant à elle s'opérationnalise au travers d'indicateurs tels que la fixation à priori de taux de réussite.

    Ces techniques et outils sont destinés à normaliser, contrôler le travail d'évaluation des enseignants pour que soient atteints les objectifs (qualitatifs et quantitatifs) fixés. L'observation directe des pratiques d'évaluation fait apparaître cependant les effets contrastés de ces outils. Les grilles d'évaluation, parfois réélaborées par les inspecteurs territoriaux, sont massivement contournées par les enseignants. Ces derniers, pour évaluer les élèves, élaborent d'autres repères que ceux fixés par les référentiels. En revanche, le caractère public des notes, qui rend plus aisé un contrôle de la part des inspecteurs et de l'administration, pousse les enseignants à obtempérer : ils augmentent systématiquement les notes des élèves en difficulté.


Assemblée générale

Dîner


Communications orales

Politiques et gouvernance

  • La gouvernance régionale en éducation : entre avantage collaboratif et inertie, le cas des tables régionales d'éducation interordres
    Carole Lanoville (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Face à une baisse démographique, un besoin croissant de main-d'œuvre qualifiée ainsi qu'une situation économique précaire nécessitant une offre de formation rationalisée et complémentaire (Moreau, 1998, Robitaille, 2008), la régionalisation en FPT se structure par les Tables régionales d'éducation interordres en 2006.

    Ces Tables, comme outil d'action publique, sont peu documentées. Ce projet doctoral a comme premier axe de recherche d'étudier les conditions et le modèle de collaboration des Tables en fonction du contexte régional. Un second axe s'intéresse aux divers processus ou dispositifs interactionnels sollicités par la gouvernance des tables ainsi que leurs conditions d'émergence. Cet axe permettra de mieux comprendre l'impact perçu de l'action collaborative sur la transformation du milieu d'appartenance des acteurs ainsi que sur la gouvernance collaborative même (Keast, Mandell et al, 2004). Cette double tension, entre la gestion de la collaboration et la collaboration à des fins de gestion, servira de toile de fond à notre recherche (Agranoff, 2012).

    Sur le plan méthodologique, nous croiserons le cadre des trois I (Surel, 1998 et Palier, Surel, 2005) à la théorie de l'avantage collaboratif (Huxham et Vangen, 2005, 2010) afin de porter un nouvel éclairage à la gouvernance. Par l'étude de trois cas, ces deux cadres d'analyse juxtaposés permettront de mieux cerner un phénomène complexe et dynamique en s'appuyant sur la représentation des parties prenantes.


Communications orales

Apprentissages et enseignement 

  • Profils de réussite d'élèves en formation professionnelle du secondaire
    Annie Dubeau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marianne FRENAY (UCL - Université catholique de Louvain), Isabelle PLANTE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La formation professionnelle (FP) constitue une voie de formation qui permet aux jeunes de recevoir une formation spécialisée dans des délais courts et d'intégrer le marché du travail en étant qualifiés. Or, derrière la réussite en FP se cache des obstacles, dont celui de la motivation scolaire (Savoie-Zajc, Dolbec, Desjardins et Zniber 2010). Pour comprendre la réussite en FP, nous avons examiné le profil de 368 élèves de la FP sur la base de leur engagement comportemental, de leur rendement et de leur persévérance scolaire. Ainsi, l'analyse de classification « two-steps » a révélée quatre regroupements : trois profils d'élèves qui persévèrent et réussissent leurs cours et un profil d'élèves ayant abandonné leur formation. Puis, les caractéristiques individuelles et motivationnelles des élèves issus de chacun de ces profils ont été examinées sur la base de l'âge, du genre et de la motivation scolaire. Les résultats révèlent que les profils se distinguent sur l'ensemble des caractéristiques examinées, hormis le genre des élèves. Dans l'ensemble, ces données contribuent à mieux comprendre les particularités des élèves de la FP, ce qui permettra d'orienter les pratiques pédagogiques en vue de mieux soutenir la réussite de ces élèves

  • Les méthodes pédagogiques dans la formation professionnelle et technique (FPT)
    Annie DUBEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nicolas Fernandez (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'enseignement et l'apprentissage de techniques, professions ou métiers se démarquent significativement des modes traditionnels d'éducation. Au lieu d' « éduquer », les enseignants accompagnent les étudiants dans le développement de compétences dont la mise en œuvre devient rapidement évidente. Cette réalité du contexte de formation axé sur une pratique fait appel à des méthodes pédagogiques variées et adaptées. Or, le choix des méthodes demeure un défi pour les enseignants en FPT. En prenant appui sur l'enseignement stratégique (Tardif, 1997) et les théories de l'apprentissage situé (Lave, 1991 ; Trigwell et Ashwin, 2006) nous proposons un guide et des outils permettant à l'enseignant en FPT de faire un choix éclairé de méthodes en fonction de trois variables : 1) les intentions d'enseignement (Viollet, 2011); 2) les compétences (Lasnier, 2000) et le niveau taxonomique des objectifs d'apprentissage visés (Guilbert, 1990) ainsi que; 3) les phases d'apprentissage (Chamberland, Lavoie et Marquis, 1995). Nous présenterons le travail d'élaboration du guide et outils ancrés dans les recherches portant sur l'apprentissage et la motivation des étudiants en formation dite « professionnalisante ». Le guide et les outils sont utilisés dans le cadre du programme de Baccalauréat en enseignement de la FPT avec un accueil favorable de la part des étudiants, futurs enseignants de leurs métiers, professions ou techniques.

  • Pause
  • Enseigner en formation professionnelle et soutenir les élèves ayant des besoins particuliers : des pratiques enseignantes mises en œuvre
    Sandra Coulombe (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Annie DECHAMPLAIN, Manon DOUCET, Danielle MALTAIS

    Enseigner en formation professionnelle, au Québec, en 2016, suppose des particularités liées à une tâche complexe et variée, à de nombreuses responsabilités et compétences professionnelles ainsi qu'à un effectif étudiant hétérogène (Monette, Deschenaux et Tardif, 2012) composé de plusieurs jeunes en difficulté d'adaptation et d'apprentissage (CSE, 2012, MELS, 2010). Les enseignants de ce secteur de formation font alors face à plusieurs défis pour soutenir et enseigner aux élèves ayant des besoins particuliers (EBP). Cette communication présente des résultats d'une recherche participative axée sur les pratiques d'enseignement mises en œuvre auprès des élèves ayant des caractéristiques et des besoins diversifiés. En s'appuyant sur le cadre conceptuel de Lefeuvre (2005), les résultats montrent que certaines pratiques favorisent la réussite des ÉBP. Ainsi, la discussion et la réflexion émanant de cette présentation alimenteront les connaissances sur les interventions et les stratégies pédagogiques à privilégier auprès des ÉBP en formation professionnelle .

  • Intégration d'une approche favorisant la compréhension de lecture : comment des enseignants en formation professionnelle du secondaire s'y prennent-ils?
    Laurie BERGERON (UQAM - Université du Québec à Montréal), Amal BOULTIF (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nathalie Boudrias (CSDM - Commission scolaire de Montréal), Annie DUBEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), France DUBÉ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Chantal Ouellet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Catherine TURCOTTE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les enseignants en formation professionnelle du secondaire (FP) s'attendent à ce que les élèves possèdent les habiletés de lecture nécessaires pour lire les contenus des cours à apprendre (Grossmann, Roiné et Chatigny, 2014) mais plusieurs d'entre eux ont un niveau insuffisant de lecture pour le faire de façon autonome. Ces derniers éprouvent des difficultés de lecture qui peuvent les ralentir, les démotiver et rendre leur parcours très ardu. Notre projet de recherche-action vise, d'une part, à améliorer chez les élèves de la formation professionnelle (secteurs du secrétariat, de la comptabilité et de l'informatique) la compréhension en lecture de textes imprimés et numériques. D'autre part, il a pour but d'implanter, en formation professionnelle (FP), les principes et les pratiques d'une approche pédagogique éprouvée en compréhension de lecture, l'approche Reading Apprenticeship (RA) (Schoenbach, Greenleaf et Murphy, 1999 ; 2012). L'un des objectifs poursuivis consiste à documenter et à analyser l'expérience d'appropriation et d'intégration de pratiques favorisant la compréhension de lecture (formats imprimés et numériques) en classe, par des enseignants de la FP. Les résultats obtenus à la suite de l'analyse de 92 journaux de bord, selon les dimensions de l'approche RA, du modèle TPACK (Koehler et Mishra, 2009) (Technological, Pedagogical, Content, Knowledge) et de la réflexivité de 18 enseignants sur cette expérience d'appropriation et d'intégration seront présentés.

  • Une relation pédagogique de coopération en formation professionnelle et technique
    Martine St-Germain (Cégep de l'Outaouais)

    Le présent atelier présente les résultats d'une recherche doctorale qui porte sur les modalités de mise en place et de maintien d'une relation pédagogique de coopération inspirée des modes d'interactions de Yves St-Arnaud (2003).

    Un des éléments essentiels qui est ressorti de cette recherche multicas pour arriver à créer une relation de coopération avec une clientèle de jeunes adultes et d'adultes est « l'état d'être de coopération » de l'enseignant. Cet « état d'être de coopération » de l'enseignant lui demande d'accepter de partager une partie du pouvoir habituellement réservé à l'enseignant maître de sa classe.

    Ce sont des stratégies relationnelles de concertation, d'alternance et de non-ingérence qui lui permettent de laisser la place qui revient à l'étudiant, jeune adulte et adulte, pour qu'il puisse faire ses choix en fonction de ses besoins réels, car choisir c'est s'engager et cet engagement devient une source de motivation puissante qui amène l'étudiant à prendre la place qui lui revient, à se responsabiliser et à s'émanciper dans son projet pédagogique.

    Le maintien de cette relation de coopération entre l'enseignant et ses étudiants semble possible, mais il nécessite la mobilisation de stratégies relationnelles efficaces à tout moment, car des obstacles relationnels peuvent surgir et faire glisser le climat de coopération vers un climat de passivité et de résistance.

Communications orales

Environnements et contextes 

  • L'analyse de l'environnement du travail pour la formation
    Patrick Mayen (AGROSUP Dijon - Institut national supérieur des sciences agronomiques de l'alimentation et de l'environnement)

    Les auteurs qui ont écrit sur la didactique professionnelle n'ont pas assez insisté sur le niveau macroscopique de l'analyse du travail puis de la conception de la formation.

    Pourtant, dès ses recherches qui ont abouti à créer le concept et la démarche de didactique professionnelle, Pastré (1992) expose et problématise la question des compétences, de la conceptualisation et de la formation professionnelle, à partir d'enjeux sociopolitiques et économiques, d'enjeux éducatifs et de développement pour les individus. La phase d'analyse du travail est loin de se limiter à l'analyse du travail sur le poste, mais s'étend à l'organisation du travail et aux processus de production.

    Dans ce symposium, sera développé cet aspect de l'analyse du travail et de la conception de la formation en montrant comment dès les premiers moments d'un chantier, la didactique professionnelle peut conduire l'analyse, à ce niveau, de ce qui est aussi l'analyse de la situation, au sens où il est nécessaire de mettre en évidence les éléments agissants des situations sur le travail et ses évolutions. Comme l'écrit John Dewey (1938) : en faisant entrer le contexte actif dans la situation. C'est seulement à ce prix que la conception de dispositifs ou de parcours de formation peut être entreprise.

  • Les pratiques en formation professionnelle au regard de la santé et de la sécurité. À la croisée d'approches et de systèmes qui s'ignorent ou qui s'affrontent
    Céline Chatigny (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À partir d'une recherche sur la santé et de sécurité au travail (SST) en centre de formation professionnelle (CFP) (Chatigny et coll., 2012), des enjeux avaient été relevés : gestion et enseignement-apprentissage de la SST, SST des enseignants et des élèves. Nous discuterons, à l'aide de cette étude et d'une revue de littérature sur l'intégration de la SST dans la formation professionnelle (Chatigny et Desmarais, 2015), les tensions entre les systèmes et leurs impacts sur l'activité enseignante. L'enchevêtrement macro des systèmes (marché du travail / école) ne génère pas forcément une articulation des approches et des acteurs, qui travaillent en silos même au sein des CFP (enseignant / magasinier / élève ou groupe) et souvent en souffrance devant des conflits issus de visions différentes et de l'absence d'espaces d'explicitation et de résolution de problèmes. Des soutiens différenciés des directions, selon les programmes en fonction des risques perçus, entraînent des décalages dans les pratiques de SST qui ont des impacts différenciés selon le genre, sur la SST des enseignant-e-s et des élèves. Cette problématique doit être mise en évidence pour améliorer les contenus et les conditions d'enseignement. Des développements, impulsés par des organisations externes, génèrent des ouvertures (équipe enseignante / équipe école / communautés sectorielles de pratique). Toutefois, la persistance des silos écoles /marché du travail, appelle des interventions multidisciplinaires.

  • Enjeux contextuels autour de la formation en milieu de travail : le cas d'entreprises minières souterraines
    Pierre-Sébastien FOURNIER (Université Laval), Elise Ledoux (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sylvie Ouellet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Projets en développement, départ à la retraite, mobilité de la main d'œuvre à l'interne, embauche d'étudiants pendant la saison estivale, voilà des situations qui exigent un déploiement important d'activités de formation dans les entreprises minières. Dans la perspective d'obtenir un portrait de la situation des formateurs internes dans le secteur minier, un projet a été réalisé dans sept entreprises du secteur. Des entretiens individuels ont été réalisés avec plusieurs acteurs notamment avec des responsables de la formation ou des responsables des ressources humaines et des formateurs ayant un statut de cadre ou d'opérateur. Une analyse de contenu a été réalisée sur la base des verbatim issus des entretiens effectués avec un total de 47 personnes. Plusieurs unités d'analyse ont été considérées notamment, l'organisation du travail, les structures de formation, le processus de planification et les modes d'organisation de la formation, ainsi que le parcours et le vécu professionnels des formateurs internes. Les résultats du projet mettent en évidence des enjeux autour de la planification de la formation, soit des enjeux de production, de disponibilité d'équipements couteux pour la formation, de santé et sécurité, et d'accès au « terrain » de la formation qui est, dans plusieurs cas, un lieu souterrain. Cette communication rend compte de ces enjeux et leurs impacts sur le travail des formateurs.

  • Pause
  • L'analyse des parcours de chefs de petites entreprises : une analyse élargie et dynamique du travail
    Sarah Macler (AGROSUP Dijon - Institut national supérieur des sciences agronomiques de l'alimentation et de l'environnement)

    Cette contribution au colloque est issue d'une recherche en cours sur les parcours, le travail et les compétences de chefs de très petites entreprises. La finalité est de comprendre par quelles expériences les personnes sont devenues chef d'entreprise et comment elles ont construit des compétences pour créer et faire vivre leur entreprise. Les investigations combinent une analyse de récits de vie et une analyse du travail actuel de chaque chef d'entreprise.

    Il s'agira ici de mettre en évidence l'intrication entre différents niveaux d'enjeux et de dimensions qui ont composé et composent l'environnement dans et par lequel ces chefs d'entreprise sont devenus ce qu'ils sont. On mettra en valeur les principaux événements et les principales conditions qui ont influencé leurs parcours et comment ils les ont réélaborés.

    On montrera comment les analyses réalisées peuvent constituer des matériaux pour la conception et l'accompagnement de parcours de futurs chefs d'entreprise.

  • Orienter la conception d'outils innovants de formation professionnelle par l'analyse des travaux. Exemples de deux projets de conception de formation dans le domaine nucléaire
    V. BOCCARA (LIMSI-CNRS), L. BRUNET (LIMSI-CNRS), I. FUCKS (EDF R&D, Département Management des Risques Industriels, Groupe Facteurs Humains), Elsa Laneyrie (LIMSI-Laboratoire d'Informatique et la Mécanique des Sciences de l'Ingénieur)

    Cette communication propose une réflexion sur une approche d'analyse des travails basée sur des apports de l'ergonomie et de la didactique professionnelle pour concevoir des dispositifs de formation pour gérer des situations (Boccara & Delgoulet, 2015). Ce type de démarche vise à identifier les multiples références nécessaire à la conduite de projet de conception de dispositifs de formation : les activités de travail en production (opérateur, encadrement, etc.) et les activités de travail en formation (formateur, formé, etc.). Cette communication sera basée sur une analyse réflexive de nos propres pratiques d'ergonome (Petit, Querelle et Daniellou, 2007) dans deux recherches-interventions en conception de dispositifs innovants de formation dans le domaine du nucléaire civil. L'analyse est menée selon trois axes : 1) les indicateurs utilisés par l'ergonome pour comprendre le projet et identifier comment il va pouvoir agir, 2) la construction du dispositif de recherche-intervention et 3) les leviers mobilisés pour viser du développement. L'objectif est de discuter des conditions, des ressources et des indicateurs d'une conduite de projet de conception visant du développement dans le champ de la formation professionnelle. En ce sens, elle contribue aux recherches sur les modèles et les méthodes d'intervention en ergonomie, orientées par le développement des individus, des collectifs et des organisations (Falzon, 2014).


Communications orales

Cultures, métiers et enseignement 

  • Empreintes du métier, traces organisationnelles et sillons discursifs dans la conception de l'enseignement en formation professionnelle au Québec
    Sophie Grossmann (UQAM - Université du Québec à Montréal), Christophe Roiné (Université de Bordeaux)

    Au Québec, l'enseignant de formation professionnelle (FP) entre en enseignement après avoir exercé plusieurs années le métier qu'il enseignera. Au cours de cette transition se nouent et se dénouent des intrigues identitaires sur fond d'étayages et de défaillances institutionnelles (Grossmann, 2011). On ne peut pas spontanément postuler que le métier d'enseignant a un caractère suffisamment générique pour constituer en soi une nouvelle socialisation professionnelle en rupture avec l'exercice du métier princeps.

    Nos analyses suggèrent que le métier et son exercice orientent la conception et la mise en scène de l'enseignement du métier, mais aussi que le temps de socialisation des enseignants de FP gomme partiellement les « plis du métier » (Grossmann, 2015). Par ailleurs, les modalités de gestion en FP entretiennent trois types de logique - professionnelle, pédagogique et gestionnaire (Grossmann, Roiné, Chatigny, 2014) - qui façonnent à leur tour les représentations du métier d'enseignant.

    Comment se concilient un ordre du discours éducatif (Roiné, 2009), des dispositifs de gestion scolaire relativement normés (Roiné et Grossmann, 2014) et une survivance du métier : c'est à dire un corpus de paroles ancré dans l'exercice d'un métier particulier ?

    Nous examinerons, à partir d'entretiens ciblés auprès d'enseignants de FP, ces croisements de culture et de discours, notamment dans les représentations de l'élève idéal ; les manières de faire ; l'éthique de la professionnalité.

  • Contextes professionnels et enseignement du métier en tension
    Otilia Holgado (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Devenir enseignant de la formation professionnelle n'est pas sans incidence sur la conception du métier que les professionnels se sont forgés au travail. La transition de l'industrie vers l'enseignement met à l'épreuve les valeurs que les anciens professionnels se sont appropriées sur le lieu de travail, les croyances qu'ils ont développées sur le métier et sur son apprentissage et, d'une manière générale, leur expérience accumulée et leurs références professionnelles acquises. Confrontés aux nombreuses contraintes des situations d'enseignement d'un métier en contexte scolaire, les enseignants construisent leurs pratiques d'enseignement en composant avec des dilemmes, des découvertes, des obstinations, des ajustements, des réconciliations et des renonciations.

    Cette communication tente de rendre compte de la manière dont les effets des interactions entre les composantes du système métier – institution scolaire – enseignants – élèves participent à la stabilisation des pratiques des enseignants.

    Nous nous appuyons pour cela sur les résultats d'une recherche récente réalisée dans le secteur de l'alimentation, avec des enseignants en cuisine et pâtisserie. Menée avec une approche d'analyse du travail en vue du développement des compétences en enseignement professionnel, cette recherche s'intéresse aux dimensions didactique et pédagogique d'un travail enseignant en construction et en interaction.


Assemblée générale

Dîner


Communications orales

Cultures, métiers et enseignement 

  • Identité professionnelle et valeurs d'enseignants en formation professionnelle : une analyse avant et après la bifurcation vers l'enseignement
    Andréanne Gagné (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Les métiers spécialisés et semi-spécialisés regroupent une part grandissante de la main d'œuvre de la société québécoise (MEQ, 2001). Le secteur de la formation professionnelle est au cœur de la formation des travailleurs de ces métiers. Transmetteurs de connaissances, d'habiletés, mais aussi de culture, ces hommes et ces femmes qui choisissent de devenir enseignant en formation professionnelle (Balleux, 2006; Deschenaux & Roussel, 2010) sont motivés par leurs valeurs consolidées au fil de leurs expériences personnelles et professionnelles (Schwartz, 2006; 2012). Cet héritage du métier occupé jusqu'au moment de l'enseigner retient l'attention dans le contexte distinctif d'insertion professionnelle et de transition de l'identité propre au secteur professionnel. En ce sens, quels changements s'observent sur le plan des valeurs des enseignants en formation professionnelle avant et après leur bifurcation vers l'enseignement? Quelle influence exercent ces changements sur la dynamique identitaire de ces enseignants? Cette communication présente les résultats d'une recherche de type qualitative à nature compréhensive et basés sur une démarche d'analyse de contenu (L'Écuyer, 1991) d'entretiens semi-dirigés. Les constats mettent en lumière les mouvements au sein des valeurs individuelles entre la carrière initiale et la profession enseignante, ainsi que les rôles occupés par ces valeurs dans la transition identitaire (Perez-Roux, 2011) d'enseignants du secteur professionnel.


Communications orales

Enseignement et apprentissage 

  • Enseignant et élèves : une équipe pour l'enseignement et l'apprentissage d'un métier à prédominance masculine en formation professionnelle au secondaire
    Jessica Riel (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Les élèves occupent une place centrale dans l'activité des enseignant.es et l'influencent. Chez les femmes enseignant un métier à prédominance masculine (MPM) en formation professionnelle (FP), il est montré que le genre intervient dans les interactions avec les élèves et exige des enseignantes qu'elles défendent leur crédibilité. Dans le cadre d'une recherche dont l'objectif principal était de caractériser les situations de travail de femmes enseignant un MPM en FP, des entretiens individuels semi-dirigés et plus de 98 heures d'observations de l'activité de travail ont été réalisés auprès de 12 enseignantes présentant des caractéristiques différentes (âge, MPM, formation, expérience, régions). Les résultats confirment les constats faits dans d'autres recherches à savoir que l'activité d'enseignement est intimement liée à celle de l'apprentissage des élèves. Ils montrent la présence de travail collectif entre les enseignantes de MPM en FP et leurs élèves. Il s'avère que ce travail collectif découle de stratégies déployées par les enseignantes pour réguler la charge de travail et surmonter l'effet du genre. La présentation se concentrera sur ces constats et proposera des pistes de recherches.

  • La supervision des stages en alternance travail-études (ATE) par les enseignants : quelle place pour l'enseignement?
    Claudia Gagnon (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Afin de maximiser les retombées de l'alternance-travail-études (ATE) en formation professionnelle (FP), le ministère a défini des balises en insistant sur « l'intégration pédagogique, entre le milieu scolaire et l'entreprise, des apprentissages réalisés par l'élève » (MELS, 2006a, p. 5). En lien avec les recommandations du ministère à propos de l'accompagnement des élèves et des processus pédagogiques à mettre en œuvre notamment en termes d'encadrement (par l'école) des élèves en entreprise, une recherche participative (Couture, Bednarz et Barry, 2007) a amené 9 enseignants à analyser leurs pratiques de supervision (visite d'un élève en stage) à partir d'observations enregistrées sur vidéo (Jaccoud et Mayer, 1997 ; Postic, 1992). Si cette recherche a permis de montrer la diversité des pratiques de supervision mises en œuvre par les enseignants et de mieux définir les différentes fonctions liées à ces pratiques (Villeneuve, 1994), cette communication vise essentiellement à présenter les résultats relatifs à la fonction d'enseignement. Globalement, les résultats font ressortir la subtilité de cette fonction dans les pratiques de supervision. Alors que les enseignants n'ont pas ou peu le sentiment d'enseigner au cours de la visite de stage, l'analyse des observations permet de constater qu'il y a plus d'enseignement qu'il n'y paraît et que cet enseignement se déploie de différentes façons selon les enseignants, la situation au moment de la visite et le contexte de stage.

  • Pause
  • Formation professionnelle en alternance et conditions de travail : élaboration de stratégies d'adaptation par des apprentis dans le commerce de détail en Suisse
    Isabelle Caprani (IFFP - Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle), Kerstin DUEMMLER, Alexandra FELDER

    Lors de la formation professionnelle, les apprenti-e-s sont confronté-e-s à divers défis. Ils et elles doivent acquérir un savoir-faire théorique et pratique, mais aussi se familiariser avec les exigences du métier en termes de savoir-être (règles, normes, codes, valeurs) qui s'expriment dans un habitus propre au milieu professionnel. Ce projet de recherche s'intéresse, dans une perspective sociologique, à la construction des identités professionnelles des apprenti-e-s en commerce de détail. Il s'agit d'étudier le rôle des facteurs sociaux au sein des entreprises et écoles professionnelles, tout en analysant leur impact sur les apprenti-e-s. Cette contribution se concentre sur les conditions de travail auxquelles les apprenti-e-s sont soumis-es à travers 4 aspects : environnement de travail ; horaires ; rapports sociaux dans l'entreprise et relation à la clientèle. Le lien entre les conditions de travail et l'identification au métier est néanmoins complexe, car malgré la pénibilité des conditions, l'impact sur le rapport à leur profession voire leur projection future n'est pas nécessairement négatif. Face aux conditions de travail difficiles, les jeunes réagissent différemment et mettent en place des stratégies d'adaptation, leur permettant ainsi de mieux vivre leur quotidien professionnel. Ces stratégies permettent de comprendre ces microprocessus mis en œuvre par les apprenti-e-s à travers l'articulation des exigences parfois différentes émises par les lieux de formation.

  • Discussion
  • Mot de clôture