L'enseignement en milieu défavorisé, particulièrement en contextes urbains, pose des défis importants dans le système éducatif québécois (MEES, 2019). Ce colloque explore ces défis à travers une approche sociologique, qui révèle les mécanismes par lesquels les inégalités sociales se transforment en inégalités scolaires, soulignant les écarts entre culture scolaire et héritage culturel des élèves de milieux défavorisés (Deniger, 2014).
La sociologie de l'éducation est structurante pour comprendre la complexité des situations d'apprentissage en milieu défavorisé, notamment via le concept de rapport au savoir. Défini comme l'ensemble des relations qu'un sujet entretient avec l'apprentissage et le savoir (Charlot, 1997 ; Bernard, Savard et Beaucher, 2014), ce concept permet d'analyser les attitudes et dispositions des élèves (et parents) face aux apprentissages scolaires. Les dispositions sociales et culturelles acquises dès le plus jeune âge expliquent les variations entre contextes sociaux (Lahire, 2008). Des malentendus sociocognitifs peuvent surgir quand les dispositions des élèves, notamment ceux issus de milieux défavorisés, ne correspondent pas aux attentes scolaires implicites (Bonnery, 2007). Ce colloque s'articulera autour de quatre axes identifiés par Une École Montréalaise pour Tous (UÉMPT) :
- Axe 1 : Le rapport à la littératie et à la numératie
- Axe 2 : Le rapport aux technologies éducatives
- Axe 3 : Le rapport à l’art
- Axe 4 : Défavorisation et intersectionnalité : l'approche intersectionnelle (Crenshaw, 1989) examine comment des facteurs (origine ethnique, genre, etc.) s'entrecroisent et influencent le rapport aux savoirs des élèves en milieu défavorisé
L'objectif est de mieux comprendre les relations entre défavorisation scolaire et rapports des élèves à différents objets scolaires, et de dégager des implications concrètes pour l'enseignement, afin de réduire les inégalités scolaires et adapter les pratiques aux réalités des milieux défavorisés.