1 - La diffusion de la recherche collégiale : un beau et grand défi!

Les populations des Andes péruviennes souffrent déjà des changements climatiques. Pour modéliser les conséquences de la fonte des glaciers et observer la croissance de la flore, une équipe du programme de Technologie du génie physique du cégep André-Laurendeau a proposé à des partenaires péruviens de concevoir une station météo, de la fabriquer en laboratoire au Québec et de l’installer au Pérou, en janvier 2024. Un premier montage, en collaboration avec une équipe de l’Université continentale du Pérou à Huancayo, a été installé sur un des sites de recherche pour récolter des données météorologiques. Celles-ci permettent maintenant aux chercheur.euses du Pérou de documenter l’impact du climat sur la croissance d’une rare espèce d’arbre indigène vivant à 4 200 mètres d’altitude. Une deuxième station a été installée à près de 5 000 mètres d’altitude, sur le glacier Ausangate. Conjointement à une photogrammétrie par drone au même moment, les données récoltées par cette station permettent de suivre l’évolution de la fonte d’une section du glacier et de comprendre davantage l’impact des différentes variables météorologiques sur celle-ci. Elles nous aideront à modéliser le taux de fonte et à mieux prévoir l’apport en eau potable que pourra fournir ce glacier aux populations locales dans les prochaines décennies. Ces deux stations météorologiques transmettent par satellite les données récoltées et les partenaires peuvent maintenant les visualiser en ligne en temps réel.

Notre projet vise à analyser des pôles scientifiques représentant des concentrations géographiques de production influente en chimie et à suivre leur évolution à travers l'histoire, et ce, avec des outils de cartographie tel le GIS (Geographic Information System), qui permet de visualiser et d’interpréter des données. Les changements dans le domaine ont-ils conduit au déplacement géographique des pôles ou sont-ils plutôt le résultat d'événements sociologiques majeurs? Pour cartographier nos découvertes, nous avons construit une base de données à partir d'ouvrages scientifiques, d'encyclopédies et de banques de données, que nous avons sélectionnés pour leur fiabilité et la complétude de leurs informations bibliographiques. Puis, en analysant des événements historiques marquants, nous avons relié ces observations à des causes sociopolitiques. Résultat : nous ne pouvons conclure qu’il existe des causes communes sous-tendant l'excellence scientifique, d'où l'importance d'analyser plus profondément le contexte général d'une découverte. En revanche, on observe des tendances non négligeables d’effets sur le progrès scientifique découlant de guerres (ex., Deuxième Guerre mondiale) et de révolutions importantes (ex., révolution industrielle). Notre recherche devrait déboucher, à terme, sur un modèle capable de prédire les futurs lieux incontournables de découverte en science.

L’expansion urbaine diminue la distance entre les villes et les zones naturelles, et génère ainsi une croissance constante de la pollution lumineuse et sonore. D’où une  raréfaction des espaces d’obscurité et de silence. Il est crucial de protéger ces derniers pour maintenir les organismes vivants et la biodiversité en bonne santé. Notre projet vise à établir une réserve de silence et d’obscurité dans le parc du Mont-Bellevue à Sherbrooke. Afin de caractériser les environnements lumineux et sonores de la ville de Sherbrooke, nous réalisons des cartographies avec deux outils de mesure montés sur des véhicules ou des vélos : un capteur multispectral et multidirectionnel pour la luminosité, et un sonomètre pour le niveau sonore. Des sorties terrain ont permis d’ajuster la synchronisation des instruments (GPS, heure, vitesse du véhicule, etc.). Des mesures en soufflerie en chambre anéchoïque ont déterminé l'effet de la vitesse de déplacement sur le niveau sonore, montrant qu'une vitesse inférieure à 30 km/h assure des mesures acoustiques de qualité. Les cartes préliminaires en cours d'analyse montrent les zones de silence et d'obscurité définissant le contour de la future réserve à protéger dans le parc du Mont-Bellevue.

On compte actuellement 137 000 propriétaires de baux de villégiature éloignés des zones urbaines qui dépendent de génératrices utilisant des combustibles fossiles coûteux et polluants pour produire de l’électricité.  Notre projet vise à structurer la transition énergétique de ce secteur. Les outils développés permettront d’établir des diagnostics individuels qui alimenteront le portrait global de l’énergie nécessaire, en vue de solliciter un financement gouvernemental dédié à la transition énergétique. Un questionnaire a été élaboré afin d’inventorier la consommation et les habitudes énergétiques des endroits visés. Un site web facilite sa diffusion à grande échelle et chaque utilisateur peut accéder à un rapport personnalisé, documentant le dimensionnement de son système solaire, les économies de gaz à effet de serre (GES) engendrées et le retour sur investissement lié au carburant économisé. Ces informations entrent automatiquement dans une base de données adossée au site web, d’où l’on extrait un fichier Excel pour les analyser. Actuellement, pour les 60 sites ayant partagé leurs données, l’économie potentielle de carburants et la réduction des GES associées sont corrélées à la capacité et au coût des systèmes solaires à installer. La collecte d’information se poursuit, et les projections statistiques des paramètres appliquées à l’ensemble des secteurs permettront de quantifier l’impact et les coûts associés à la transition énergétique des propriétaires concernés.

Le secteur de l’impression 3D, malgré sa forte croissance depuis une décennie, arrive difficilement à trouver une solution pour imprimer de façon adéquate des plastiques les moins coûteux tels que le polyéthylène et le polypropylène (les polyoléfines). La cause du problème est liée essentiellement au taux de cristallinité élevé des polyoléfines. Récemment, certains verrous technologiques permettant de diminuer ce taux, comme l’incorporation de fibres, ont été levés. Notre objectif est de développer des filaments polyoléfines en incorporant des fibres du Québec pour l’impression 3D, en revalorisant les rebuts de la culture du lin. Nous avons fabriqué les filaments en mélangeant des fibres de lin avec des polyoléfines tout en évitant la dégradation des fibres. Des pâtes de polyoléfines/lin contenant 10 %, 20 %, 30 % de fibres ont été fabriquées, granulées, puis extrudées pour obtenir des filaments d’un diamètre de 1,75 mm. Les résultats ont démontré la faisabilité du procédé et une bonne adhérence au lit d’impression. L’incorporation de fibres de lin dans les polyoléfines améliore l’impression. Il reste à améliorer la qualité des fibres afin de s’assurer d’une bonne imprimabilité des plastiques comportant des filaments polyoléfines/lin du Québec.

Les baignoires en matériaux composites se retrouvent toutes, en fin de vie, dans les sites d’enfouissement. Elles se situent dans une économie linéaire. Afin qu’elles s’inscrivent dans une économie circulaire, nous avons revu le choix des matières premières servant à leur fabrication. Sur le plan méthodologique, l’étude des matériaux a été réalisée grâce à l’évaluation par microscopie et spectroscopie de l’adhésion fibre-résine et l’évaluation du pourcentage de fibres pouvant être incorporé à la résine. Des essais de résistance mécanique, de résistance à l’eau et au feu ont ensuite conduit à qualifier la formulation selon la norme sur les produits sanitaires. Nous avons développé et testé un mécanisme qui projette de la fibre de lin et qui s’adapte à l’équipement de fabrication actuel des industriels. Cette recherche appliquée a mené à la formulation suivante : 48,25 % résine contenant 25 % de matières recyclées, 3,5 % lin issu des rebuts de la culture de graines de lin du Québec, 48,25 % ATH, respectant les requis de la norme sur les produits sanitaires. Le système de projection de fibres s’est avéré efficace. Le faible taux de fibres de lin qu’il a été possible d’incorporer comparativement à la fibre de verre (25 %) est décevant. Les difficultés rencontrées lors du laminage nous font remettre en question l’utilisation de fibres en vrac. La fabrication d’un mat de lin pourrait s’avérer intéressante, car ce mat limiterait le déplacement des fibres.

L’obligation de procéder à l’évaluation éthique des activités de recherche étudiantes est au cœur d’une étude réalisée au cégep de Jonquière. La littérature montre que ces activités comportent des risques pour les personnes participant à ces activités et qu’elles sont associées à des manquements éthiques. Aussi, les ressources limitées allouées aux comités d’éthique de la recherche et les difficultés liées à la délégation de cette évaluation au personnel enseignant soulèvent des enjeux importants. Notre recherche descriptive, fondée sur une méthodologie principalement quantitative, a sollicité tout le personnel enseignant œuvrant à l’enseignement ordinaire (n=330) à notre cégep. Un questionnaire a été utilisé pour caractériser les activités de recherche étudiantes et leur évaluation éthique. Les résultats ont montré que certains protocoles posent des défis importants, tels ceux qui impliquent l’ingestion de substances médicinales ou le recrutement de personnes mineures. Bien que l’évaluation éthique de ces activités soit généralement réalisée, le personnel enseignant exprime des préoccupations quant à son manque de connaissances et de temps pour bien s'acquitter de cette tâche. Nous avons identifié les cours dans lesquels se réalisent des activités de recherche, caractérisé l’évaluation éthique à laquelle elles sont soumises et relevé les lacunes et enjeux qui pourront guider le cégep de Jonquière dans l’implantation d’une structure d’évaluation éthique.

La dépression, une maladie mentale caractérisée par des épisodes dépressifs combinés à d’autres symptômes, pose actuellement un défi diagnostique en raison de sa nature hautement subjective. Puisque le diagnostic repose principalement sur des symptômes et des observations cliniques, la tâche se révèle complexe. Elle peut entraîner des erreurs et, par le fait même, une prescription inadéquate de médicaments. De ce fait, l’étude de marqueurs lipidiques de cette pathologie s’avère très pertinente pour l’amélioration des diagnostics. Une méthode analytique par chromatographie à CO₂ supercritique couplée à un spectromètre de masse triple quadripôle (SFC-MS/MS) a été mise au point par l’équipe de TransBIOTech pour quantifier certains lipides associés à la dépression. Cette technique innovante et sensible permettra l’analyse de marqueurs lipidiques ciblés dans le plasma et la matrice cérébrale chez un modèle de rongeur soumis à différents stress, ce qui simulera un état dépressif. L’objectif de cette étude animale est de comparer la composition lipidique dans le cerveau et le plasma entre des rongeurs sains et d’autres exposés à divers stress. Nous pourrons ensuite mettre en évidence leur variabilité en soulignant leur pertinence afin de diagnostiquer la dépression, ce qui pourrait être un point de départ pour ce diagnostic chez l'humain.

Malgré leur apparence simple, les nombres entiers possèdent une structure complexe qui allie l’addition et la multiplication. On peut l’illustrer avec le nombre 15 en écrivant par exemple la somme 15=4+11 ainsi que sa factorisation en nombres premiers 15=3*5. L’objectif de ce projet est de mieux comprendre les conséquences de la combinaison de ces 2 propriétés, ce qui nous permettra de mieux comprendre la factorisation des entiers ainsi que la distribution des nombres premiers dans l’ensemble des nombres entiers. Pour ce faire, nous appliquerons sur les entiers une fonction arbitraire, dont on ne connait pas la nature ou les valeurs résultantes, mais à laquelle l’on confèrera des propriétés d’addition et de multiplication respectant celles des entiers. Ainsi, on cherchera à trouver quelles fonctions peuvent respecter les conditions f(a*b) = f(a)*f(b) et f(m+n) = f(m)+f(n) pour certains entiers m et n appartenant à un sous-ensemble donné des entiers. Nos résultats démontrent que si une fonction quelconque possède ces 2 propriétés, elle n’a d’autre choix que d’être la fonction neutre f(n) = n pour presque tous les entiers.

À l’ère de l’anthropocène, nos sociétés traversent de grandes mutations qui ébranlent nos certitudes. Selon un récent sondage planétaire, 75 % des jeunes âgés de 16 à 24 ans conçoivent l’avenir avec frayeur. L’Association de psychologie américaine rapporte que l’écoanxiété, à savoir, « une peur chronique et existentielle d’un effondrement environnemental », se manifeste particulièrement chez les jeunes adultes. Les jeunes du cégep, de plus en plus nombreux à se dire anxieux et déprimés, seraient particulièrement vulnérables. Plus lucides que leurs aînés face aux problèmes environnementaux, ils seraient aussi plus pessimistes quant à l’avenir, ce qui pourrait les inciter au retrait et à l’inaction sociale. Notre recherche consiste en une vaste enquête quantitative par questionnaire (n=2000) menée à l'automne 2023 au cégep du Vieux Montréal afin d’évaluer le niveau d’écoanxiété et les comportements écologiques de la population étudiante du collège. Le Questionnaire sur les comportements écologiques et l’éco-anxiété (Q-CEA) comprend 35 items et trois dimensions. Une première dimension est d’ordre sociodémographique, une seconde porte sur les comportements pro-écologiques et une dernière est une échelle de mesure de l’écoanxiété. Cette recherche mesure l'importance de trois facteurs distincts d'écoanxiété : comportemental (problème d'adaptation), cognitif (ruminations anxieuses ou pensées obsessionnelles) et émotionnel (inquiétude ou anxiété).

Nos sociétés font face à a de multiples défis que de nombreux auteurs n’hésitent pas à qualifier de « crise civilisationnelle » conduisant l’humanité au bord du gouffre. Quelle posture sociologique pouvons-nous adopter afin de faire face à ces interrogations existentielles sur le devenir de nos sociétés modernes? Nous avons mené une démarche à la fois réflexive et immersive combinant une recherche terrain au 16^e Forum social mondial (FSM), qui s’est déroulé à Katmandou (Népal) du 15 au 19 février 2024, avec une réflexion critique sur le phénomène de mondialisation et les défis sociopolitiques et écologiques de notre temps. Notre recherche vise à rendre compte de manière synthétique et structurée des propositions sociopolitiques innovantes qui émanent du FSM, fer de lance de la mouvance altermondialiste. Elle s’appuie sur les résultats d’une enquête empirique (combinant les techniques d’observation participante et les entretiens semi-dirigés) que nous avons menée durant le FSM, soit 15 entretiens avec des personnes originaires de différents pays et engagées dans des organisations de solidarité internationale ou de lutte pour la justice sociale et écologique. Le traitement de ces données qualitatives permet de dégager des perspectives sur les défis de notre temps, d’illustrer les stratégies d’action déployées (répertoires et échelles d’action) ainsi que les visions d’avenir portées par ces mouvements.

À Montréal, près du quart des personnes itinérantes ont une acuité visuelle moyenne de 6/12 (la personne voit à 6 mètres ce qu’une personne ayant une vision adéquate voit à 12 mètres) comparativement à 6 % dans la population générale canadienne. Toutefois, aucune étude n’a jusqu’à présent documenté les besoins liés à l’obtention d’orthèses visuelles chez cette population. Dans le cadre de notre recherche, nous avons mené 20 entrevues chez un organisme communautaire partenaire, auprès de personnes en situation d’itinérance ayant des problèmes visuels. À partir de ces entrevues, une analyse inductive des contenus a permis d’identifier les freins à l’obtention d’orthèses visuelles, du point de vue des personnes itinérantes. Les résultats préliminaires indiquent que le prix de l’orthèse visuelle, les frais d’examen chez un.e optométriste pour obtenir la prescription, les difficultés d’obtention du formulaire d’aide sociale ainsi que le manque d’informations sur les ressources disponibles sont les principaux obstacles. Des pistes de solutions concrètes tenant compte des résultats de l’étude, comme un répertoire de ressources et de démarches d’accès, sont actuellement élaborées.

Bien que l'insuline, les détergents biologiques et la bière semblent n'avoir que peu de points communs, ils se ressemblent sur un plan : ils sont tous produits en bioréacteur par des microorganismes, comme de nombreux autres produits destinés à des domaines variés tels que l'alimentaire, la pharmaceutique et le cosmétique. L’entreprise HPS Biotech et l'équipe du Centre national en électrochimie et en technologies environnementales ont découvert un produit stimulant fortement la croissance microbienne, et ayant donc un fort potentiel pour augmenter les rendements dans ce type de procédés. Cependant, un obstacle est apparu : le stimulant, issu du fractionnement de matière résiduelle fermentée, ne satisfaisait pas aux normes strictes des industries réglementées, telle la pharmaceutique. Nous avons donc entrepris de produire le stimulant en bioréacteur, en condition très contrôlée et avec des intrants traçables. La caractérisation du stimulant issu de matière résiduelle nous a amenés à  concevoir une version produite en conditions contrôlées. Les deux versions ont été testées sur divers microorganismes industriels (bactéries et levures) et ont démontré une accélération significative de la croissance microbienne grâce à ces produits. Ces travaux pourraient contribuer à améliorer la production de bioproduits générés en bioréacteurs et à diminuer les coûts dans différents secteurs, notamment l’industrie pharmaceutique.

La barre russe, pratiquée par deux porteurs et un voltigeur, implique des sauts acrobatiques exploitant l'élasticité de la barre. Traditionnellement, cette discipline génère des forces asymétriques sur les porteurs, qui risquent des blessures graves, notamment au dos. Un nouveau modèle de barre symétrique a été développé pour alléger les contraintes dorsales. Notre projet compare les charges sur la colonne vertébrale des porteurs en utilisant une modélisation musculosquelettique pour les deux types de barres. Trois centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) et une université ont joint leurs compétences complémentaires. Un groupe de trois artistes de barre russe a participé à une étude comportant la capture de leurs mouvements et des analyses électromyographiques. Afin d'analyser les contraintes spécifiques de leur discipline, un modèle musculosquelettique a été élaboré avec le logiciel OpenSim. Les résultats préliminaires montrent que le moment de flexion est divisé par 1,5 et 3,2 et la force de cisaillement par 2,2 et 5,9 sur les charges intervertébrale L4-L5 respectivement entre la barre traditionnelle et le prototype. Celui-ci s’avère prometteur, avec le potentiel de réduire les blessures des acrobates et de préserver leur santé à long terme. Notre projet multidisciplinaire et multicentrique contribue à renforcer la position du Québec comme leader mondial en cirque.

De plus en plus de véhicules électriques circulent dans des lieux éloignés du réseau d’Hydro-Québec et il est nécessaire de pouvoir les recharger. Actuellement, cette recharge dépend de ressources fossiles générant des coûts d’exploitation élevés et de fortes émissions polluantes. Les cibles gouvernementales amplifieront cette demande pour la recharge en milieux éloignés, notamment dans les pourvoiries. Afin de connaître les impacts économiques et environnementaux de l’ajout de bornes de recharge sur ces sites, nous avons réalisé 147 simulations différentes à l’aide du logiciel HOMER pour trois pourvoiries existantes. Ces simulations intégraient l’usage de génératrices diesel, de panneaux solaires photovoltaïques et de batteries dans la recherche de propositions réduisant les impacts financiers et environnementaux. Nos résultats indiquent qu’avec une gestion d’énergie appropriée et l’ajout de panneaux solaires photovoltaïques et de batteries, il est possible de diminuer les impacts sur la consommation d’énergie fossile de 12 à 89 % selon le nombre de bornes de recharge envisagées et la dimension de la pourvoirie. Nos travaux se poursuivent sur les possibilités d’utiliser une surproduction d’électricité solaire pour rendre la recharge de véhicules électriques en milieux éloignés du réseau électrique entièrement renouvelable.

Notre projet vise à optimiser un algorithme guidant la conception moléculaire en générant des structures selon plusieurs critères, et à l’aide de l’IA générative. Actuellement, pour créer une molécule, un modèle IA génératif de type GPT (Generative Pre-Trained Transformer) génère une séquence SMILES (Simplified Molecular Input Line Entry System), qui traduit une structure moléculaire en une séquence de caractères. Nous proposons d’améliorer ce processus en combinant le modèle GPT à un algorithme dérivé de l’arbre de recherche MCTS (Monte Carlo Tree Search), le T-Max-MCTS. Ce dernier maximise les capacités du modèle en intégrant un mécanisme d’expansion, de simulation et d’évaluation. Pour juger de la validité d’une séquence SMILES, il simule plusieurs structures complètes et évalue leur conformité aux critères en explorant différents agencements prometteurs, puis retient la molécule avec le score le plus élevé. Comparativement à la génération séquentielle simple, telle celle issue de la plupart des générateurs actuels, ce mécanisme offre une validité syntaxique plus précise et une meilleure variété structurale, et plus de flexibilité dans le paramétrage. L’outil peut aussi faire varier des molécules existantes en y ajoutant des propriétés clés et un squelette moléculaire de base. Globalement, les avantages du T-Max-MCTS enrichissent les étapes reliées à la génération textuelle en améliorant la précision, la capacité de raisonnement et la diversité moléculaire.

La salicorne (Salicornia sp.) est une plante succulente halophyte, tolérante au sel. La jeune pousse adopte une forme caractéristique qui, en Acadie, lui vaut le nom de « tétine de souris ». En grandissant, elle adopte un air d’asperge salée, très en vogue dans les restaurants. Bien que cet engouement menace cette espèce annuelle fragile, il n’existe aucune production agricole de l’espèce au Canada. En 2023, des essais de culture dans un système hydroponique ont abouti à une floraison précoce qui diminue la valeur alimentaire de la salicorne. Notre objectif est de comparer plusieurs stratégies retardant la floraison et maximisant la croissance. Entre janvier et mai 2024, des semences provenant du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des îles de la Madeleine serviront à réaliser des cultures en serre dans un mélange terre-sable, ou sur des radeaux flottants dans un système hydroponique contenant de l’eau de mer diluée (15 g/l NaCl). Deux intensités de lumière (200 vs 450 micromoles photons m^-2 s^-1) et trois photopériodes (12, 14 et 19 h d’éclairage par jour) seront testées avec un fertilisant organique. La culture des plantes halophytes est une stratégie d’adaptation à la salinisation des terres agricoles. Ces plantes sont aussi de bonnes candidates pour valoriser les fumiers et les eaux usées des élevages de poissons marins. Enfin, la salicorne est riche en molécules d’intérêt pour les industries cosmétiques et pharmaceutiques, et ses graines contiennent 30 % d’huile.

La compagnie MEDN a souhaité utiliser une approche innovante pour développer deux   produits de soins d’hygiène pour les personnes âgées : une chaise-douche et une capsule spa pouvant l’accueillir. Réalisée en collaboration avec le centre collégial de transfert de technologie (CCTT) INÉDI et une firme de design industriel, la première phase du projet visait à éliminer le recours à un prototype physique au profit du prototypage virtuel en réalité virtuelle (RV). Un concept préliminaire a été généré dans une application de sketch virtuel, puis validé dans la représentation d’une salle de bain de résidence privée pour aînés (RPA). Il a finalement été intégré à Unreal, un engin de rendu en temps réel, pour simuler de manière réaliste les fonctionnalités des deux produits et les environnements de mise en contexte. Sous la supervision de MEDN et d’INEDI, les experts du Centre d’expertise en gérontologie (CCEG) ont recréé, en RV, le scénario d’usage complet d’un préposé aux bénéficiaires et d’un aîné en manipulant virtuellement la chaise-douche pour ajuster le confort de l’aîné assis se déplaçant jusqu’à la capsule spa, puis en prodiguant ou en recevant des soins d’hygiène. Le processus et les rétroactions obtenues ont servi à améliorer la qualité des produits à chaque itération, d’économiser des coûts de matériaux, d’accélérer le développement et de préparer le terrain pour la création d’un prototype physique mieux adapté aux besoins des aînés.

Les communautés isolées au Québec et au Canada font face à des défis alimentaires liés à l'éloignement géographique, aux conditions climatiques rigoureuses et aux coûts de transport, d’où leur dépendance accrue à l'importation. L'aquaponie émerge comme une avancée significative et durable pour les besoins de ces communautés. Notre recherche présente un système novateur instaurant un écosystème circulaire harmonisant l'élevage de poissons, et la culture de micropousses et de légumes. L'énergie est générée de manière renouvelable, couvrant les besoins en éclairage, chauffage et alimentation. Les excédents d'énergie sont stockés dans des batteries assurant une autonomie jusqu'à -25 °C. Le système intègre des pratiques d'économie circulaire et de minimisation des déchets. Le processus est piloté par une infrastructure alimentant une base de données temporelles. La sélection et le test de capteurs, le choix de composants open source et la mise en place d'un système de supervision automatique de l'aquaponie sont terminés. Les travaux actuels concernent les batteries, la thermopompe solaire et la géothermie, avec la conception de panneaux solaires haute efficacité. Les prochaines étapes visent à intégrer ces éléments en se focalisant sur l'optimisation des coûts, l'extensibilité des solutions, le soutien à distance, la supervision par smartphone et l'atteinte d'une autonomie d'exploitation complète.

De nombreuses recherches indiquent que les étudiant.es éprouvant de l’anxiété ont plus tendance à subir des conséquences néfastes pour leur cheminement scolaire et leur santé psychologique. En parallèle, le virage numérique poursuit son implantation dans l’enseignement supérieur, où l’utilisation des technologies de l'information et de la communication en enseignement (TICE) est désormais incontournable. Notre projet vise à déterminer l’impact des TICE sur le niveau d’anxiété des étudiant.es du collégial. Plus de 210 élèves, âgés entre 17 et 21 ans, ont rempli une série de mesures auto-administrées (informations socio-démographiques, anxiété et utilisation des TICE) afin de déterminer la relation entre ces variables à l'étude. Par la suite, sur la base des résultats obtenus, un plan d'intervention pour les TICE anxiogènes (PITA) a été déployé par quatre enseignant.es auprès d’élèves du collégial en parcours pré-universitaire afin d'évaluer l'impact de différentes stratégies de prévention de l'anxiété. L'impact et l'efficacité des stratégies implantées seront discutés, et les pistes de solutions et les retombées seront présentées. Cette recherche démontre l’importance d’ajuster les pratiques enseignantes afin de prévenir le développement de l’anxiété liée aux TICE.

Les arénas avec patinoires, largement répandus au Canada, sont des bâtiments énergivores. Optimiser leur rendement énergétique est crucial pour réduire leur impact environnemental. Cependant, les arénas ne sont généralement pas accessibles pour des expérimentations. Pour pallier ce manque, le Centre de production automatisée (CPA) a conçu, à des fins pédagogiques et de recherche, une patinoire miniature. Puisqu’il n’existait pas d’unité pilote de ce genre, la recherche a commencé dès la phase de conception. Plusieurs défis ont dû être relevés, tels que l’utilisation des mêmes systèmes de réfrigération et de contrôle que ceux des arénas modernes, ainsi que la simulation des charges thermiques pour le modèle réduit. L’équipe du CPA a d’abord effectué une revue de la littérature et visité un aréna pour observer les technologies utilisées. Ensuite, elle a procédé à la conception et aux calculs nécessaires pour en arriver à la fabrication, aux essais et à la mise en marche de la patinoire. Maintenant opérationnelle, celle-ci sert à enseigner, notamment, des notions de réfrigération, d’échange thermique, d’économie d’énergie et de régulation avec un équipement tangible. Son instrumentation permet de contrôler et de varier les paramètres de la réfrigération, ouvrant ainsi la porte à des projets de recherche sur l’optimisation énergétique des arénas.

GeoGebra est un logiciel interactif contenant une multitude d’outils mathématiques dont l’utilisation en chimie est limitée. Or, nous avons remarqué qu’une grande difficulté en chimie au collégial consiste à visualiser et à expliquer l’effet de la modification des paramètres des équations chimiques. Notre objectif était de déterminer si les ressources que nous avons créées sur GeoGebra aident les élèves à mieux comprendre certains concepts. Pour ce, nous avons utilisé GeoGebra pour tracer le graphique d’équations mathématiques utilisées en chimie et permettre aux étudiant.es de modifier leurs paramètres, ainsi que pour représenter d’autres concepts, tels les modèles atomiques. Ensuite, nous avons soumis des élèves à un questionnaire de chimie à remplir sans l'aide de GeoGebra, puis à un autre questionnaire similaire à remplir avec l’aide de GeoGebra. Des résultats préliminaires provenant de six participant.es indiquent que GeoGebra améliore la performance des élèves, qui ont eu une note moyenne de (77±14) % avec le logiciel par rapport à (53±21) % sans l’aide du logiciel. Cependant, la différence n’est pas statistiquement significative en raison de la nature des équations. En effet, certaines équations gagnaient à être visualisées sur GeoGebra, mais d’autres étaient trop simples ou reposaient sur la mémoire des étudiant.es, diminuant l’impact de l’outil. Nous avons donc établi une liste d’équations pour lesquelles GeoGebra peut être utile à la compréhension de la chimie.

Tous s’entendent pour reconnaître l’importance des savoir-être professionnels (SEP), essentiels au maintien en emploi. Les programmes de formation évaluent surtout l’acquisition des savoirs et savoir-faire alors que les SEP s’acquièrent aléatoirement selon les aptitudes et les attitudes à travers des expériences personnelles et professionnelles. Pour favoriser le développement des SEP dans une vision concertée en adéquation formation-emploi, une démarche de recherche participative et partenariale a été entreprise auprès d’une population cible étudiante, de gestionnaires et de membres du personnel de services de garde éducatifs à la petite enfance, et de membres du personnel enseignant du programme de Techniques d’éducation à l’enfance. Simultanément, en contribution à un processus évolutif d’ancrage et de coconstruction d’une trousse pédagogique, une collecte de données au moyen de questionnaires, d’observations en contextes éducatifs et d’entretiens a été menée. Elle a conduit à l’élaboration et l’exploration d’outils en classe visant à développer une vision concertée des SEP déclinée par leur identification, leur explicitation et leur discrimination. Le constat principal dégagé : le processus mis en place afin de permettre le développement des SEP dans le projet s’avère essentiel à leur appropriation par l’ensemble des partenaires impliqués. Ce constat valide l’hypothèse à l’effet que l’intégration d’outils pédagogiques concertés favorisera leur apprentissage.

L'augmentation du nombre d’étudiantes et étudiants internationaux atteste de l'attrait croissant du Québec en tant que destination éducative internationale, ce qui rappelle l'importance d'une bonne intégration sociale de cette population pour assurer sa réussite scolaire. Cependant, les problèmes de communication et le manque de maîtrise de la langue d'enseignement au Québec peuvent engendrer de l’insécurité linguistique parfois associée à de l'inconfort ou de l'anxiété liés à la façon de parler. Ce projet exploratoire visait à mieux comprendre le vécu migratoire de ces étudiantes et étudiants au regard de leur expérience avec le français parlé au Québec. Nous avons mené des entretiens individuels semi-dirigés auprès de cinq membres de la communauté étudiante universitaire internationale de différents pays, francophones ou non. Les personnes interrogées ont évoqué des difficultés de compréhension de l’accent québécois ainsi que certaines manifestations d’insécurité linguistique, notamment la crainte de s’exprimer et d’être incompris. Cette recherche exploratoire nous oriente vers un second volet à plus grande échelle ciblant mieux les enjeux linguistiques vécus par les étudiantes et étudiants internationaux. Divers facteurs socioculturels tels que les langues parlées, la durée de la présence au Québec et les objectifs d’avenir pourraient avoir un impact sur la manière dont cette population perçoit les variantes du français québécois, ainsi que sur ses pratiques linguistiques.

Lorsqu’on écoute de la musique, le cerveau produit une réponse qui capture la périodicité des sons présentés : la réponse d’adoption de fréquence (RAF) ou Frequency Following Response. La RAF est un signal neuronal auditif qui peut être observé à l’aide de l’électroencéphalographie, traditionnellement lors d’une écoute passive. Quelques études ont déjà rapporté un lien entre la mémoire de travail auditive (MTA) et la qualité de la RAF. Cependant, aucune ne portait sur la manière dont l’acte physique de jouer les sons servant de stimuli sur un instrument, renforçant ainsi l’intégration auditive-motrice, pourrait affecter le lien entre la RAF et la MTA. Notre projet vise à explorer la relation entre une tâche de MTA (pourcentage correcte) et la différence d’amplitude de la fréquence fondamentale de la RAF lorsqu’on joue soi-même les stimuli (sur un orgue numérique), d’une part, et lorsqu’on écoute la même note d’une mélodie passivement, d’autre part. Une corrélation de Spearman n’a montré aucun lien significatif (rs = 0.10268, p (2-tailed) = 0.56337) entre la MTA et la différence d’amplitude de la RAF entre les conditions active et passive. Notre étude de la relation entre la MTA et la RAF améliorera notre compréhension de la perception auditive.

La jaunisse nanisante de l’orge (JNO) est une maladie virale qui affecte le rendement grain de l’avoine et qui se transmet par le puceron du merisier à grappes (Rhopalosiphum padi). Le contrôle de ce vecteur permet de réduire l’infection liée à la maladie. Nous avons exploré la technologie entomovectorielle qui utilise les bourdons pour transmettre un agent de biocontrôle (Beauveria bassiana), d’une part, et des extraits aqueux d’un bio-insecticide naturel issu des graines du margousier (neem ou Azadirachta indica) pour le biocontrôle contre R. padi, d’autre part. Nos résultats ont montré que les produits utilisés ont eu un effet significatif sur les pucerons (F = 2.869; df = 6; p= 0.011). Les bourdons utilisés ont réussi à porter et à disséminer B. bassiana sur la plante d’avoine. La vectorisation de B. bassiana à une concentration de 1.1 x 10¹³ conidies/g par les bourdons a réduit de manière significative la population de pucerons (0.542 ± 0.147b) comparativement au témoin non traité (0.125 ± 0.069a). Par ailleurs, l’application du mélange de 14,19 g de A. indica dans 1 l d’eau (pulvérisation foliaire) a provoqué la répulsion, puis la mortalité des pucerons (0.708 ± 0.221a). Aucune différence significative n’a été notée concernant l’impact des traitements sur les coccinelles, jugées comme étant des ennemies naturelles des pucerons. Il ressort de cette étude que B. bassiana et A. indica peuvent être utilisés comme agents de biocontrôle du puceron R. padi de l’avoine.

Malgré les avancées de la recherche sur les conditions neurodégénératives, les barrières de communication limitent les échanges fructueux entre chercheur.euses, clinicien.nes et personnes ayant expérimenté de tels troubles. Les arts participatifs constituent une stratégie innovante pour intégrer des savoirs dans le processus de recherche et pour communiquer les résultats à des publics plus larges. Notre projet de mobilisation des connaissances a réuni des neuroscientifiques, des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou d’une démence, des proches aidants et des artistes pour 1) faciliter l'échange et l'empathie au moyen des arts participatifs et 2) cocréer deux spectacles qui mettent en valeur à la fois les savoirs scientifiques et expérientiels. L’expérience des participant.es à la cocréation a été relevée à l’aide d’entretiens semi-structurés, et des questionnaires ont servi à recueillir les réactions des spectateurs. Les spectacles combinaient la danse, le cirque, le théâtre, et des témoignages pour intégrer de multiples perspectives sur le Parkinson et la démence. Diffusés sur YouTube, ils ont suscité un fort engagement émotionnel du public. Une approche en mouvement créatif, dans un contexte virtuel et incorporant plusieurs médias artistiques a aidé les  participant.es à sortir de leurs zones de confort pour échanger avec curiosité et générosité, ce qui souligne le rôle des arts pour l’inclusion de diverses parties prenantes dans la recherche neuroscientifique.

La contamination de sites urbains, riverains et autres écosystèmes par des substances polluantes, due aux activités intensives de l’anthropocène pour stimuler le développement économique, constitue un enjeu majeur. En raison des risques écotoxicologiques liés à l’exposition aux contaminants, la décontamination de ces écosystèmes devient cruciale, nécessitant la mise en œuvre efficace d’actions correctives. Notre projet porte sur la décontamination des sites pollués au moyen de la phytoremédiation, une approche écologique respectueuse de l’environnement, permettant d’éviter les méthodes coûteuses et peu durables comme l'excavation ou l'enfouissement des sols. Pour ce faire, une cinquantaine de sites contaminés dans l’Outaouais, d'une importance socio-économique et écologique certaine, ont été identifiés dans la première phase du projet. Dans la phase suivante, un site a été caractérisé en vue de sa décontamination et de sa revitalisation. Des échantillons de sols et de plantes ont été prélevés, et huit métaux lourds (Cd, Cu, Cr, Hg, Mn, Ni, Pb et Zn) ont été analysés par spectrométrie d’absorption atomique et ICP. Les résultats préliminaires révèlent une contamination du sol en Pb et Zn dépassant les critères B_écotox du Québec basés sur la protection de l’écosystème pour les sols, indiquant ainsi la pertinence de la décontamination par phytoremédiation pour restaurer la santé écologique des sites pollués.

Les macroalgues ont un grand potentiel pour favoriser l’accès à des aliments riches en nutriments et à des produits de santé naturelle. Les algues du genre Porphyra, utilisées pour fabriquer la nori, un produit alimentaire, sont riches en sucres sulfatés, les porphyranes. L’hydrolyse enzymatique de ces sucres complexes libère des sucres plus simples aux propriétés antioxydantes et antitumorales. La démonstration du potentiel des hydrolysats de porphyranes et leur production commerciale exigent qu’on dispose d’une grande quantité de l’enzyme β-agarase B. À cette fin, une souche génétiquement modifiée de la levure Kluyveromyces lactis a été mise au point, puis la production a été optimisée en bioréacteur. Le gène de la β-agarase B a été introduit dans le génome de la levure, et la capacité de la souche à produire l’enzyme a ensuite été vérifiée en petit volume (culture liquide agitée en erlenmeyer). L’enzyme produite, la β-agarase B, a été détectée avec succès de façon spécifique avec la technique du buvardage de Western. Une phase d’optimisation de la production de l’enzyme s’est déroulée par la suite dans un bioréacteur de 2 L, ce qui a permis de déterminer la source de substrat carboné, le temps de production et le pH du milieu de culture optimaux. L’activité de l’enzyme produite a pu être confirmée. Ce projet jette les bases d’une voie de valorisation des macroalgues en produits bénéfiques pour la santé humaine.

Les technologies liées aux molécules d’ARN (acide ribonucléique) sont en pleine expansion : vaccins, thérapies géniques, kits de détection, etc. Afin d’accélérer le développement de ces molécules, il est primordial d’avoir en main l’ensemble des enzymes conduisant à leur synthèse tout en les produisant conformément aux standards requis dans le domaine pharmaceutique. Notre équipe a créé de nouvelles souches de bactéries et levures par clonage pour produire les quatre protéines principalement utilisées pour la synthèse d’ARN, de façon à obtenir des enzymes d’une pureté répondant à ces standards. Les enzymes produites servent à synthétiser l’ARN, à inhiber des ribonucléases, à éviter l’accumulation d’inhibiteurs (pyrophosphates) durant la synthèse et à dégrader l’ADN (acide désoxyribonucléique) à la toute fin du processus. Nous avons d’abord créé l’ensemble de souches recombinantes. Dans les prochains mois, la production par bioréacteur et la purification par chromatographie liquide seront optimisées et leur efficacité sera évaluée. Les résultats permettront d’évaluer le potentiel de nos souches afin d’aider des collaborateurs universitaires et industriels, québécois et canadiens, à développer de nouvelles technologies liées aux molécules d’ARN.  L’accessibilité de ces enzymes à moindres coûts sera ainsi accélérée en vue d’un tel   développement au Québec.

Les cégépien.nes n’échappent pas à la baisse de pratique d’activité physique (PAP) depuis la pandémie. Comment les cours d’éducation physique pourraient-ils s’attaquer à cette problématique? Notre projet visait à évaluer l’effet de deux approches pédagogiques sur la PAP et la motivation. L’approche du groupe contrôle visait 150 minutes de PAP par semaine pour tous alors que le groupe expérimental vivait une augmentation progressive de la PAP par tranches de 30 minutes. Les effets de ces deux approches ont été évalués au moyen de questionnaires validés pour mesurer la PAP déclarée et la motivation en début et fin de session. L’échantillon comprenait 113 individus dans le groupe contrôle et 170 dans le groupe expérimental. Des tests T ont été effectués avec le logiciel SPSS pour comparer les deux approches. Nos résultats montrent que les niveaux de PAP rapportés sont généralement faibles et que 28,6 % des répondant.es déclarent ne pas faire de PAP. Aucune des deux approches testées n’a eu d’effet significatif sur la PAP. Nous avons observé des différences significatives en hausse pour la motivation externe dans le groupe contrôle. Ces résultats diffèrent de ceux de précédentes études, qui avaient rapporté des augmentations de la PAP et de la motivation autodéterminée. De nouvelles recherches devront se pencher sur des stratégies pédagogiques d’augmentation de la PAP au cégep.

Notre projet s’intéresse à trois enjeux, dont celui de l’évaluation éthique des projets de recherche relevant de plusieurs autorités. Cette évaluation a fait l’objet de changements récents avec la publication de la dernière version de l’Énoncé de politiques des trois conseils (EPTC2 2022). Afin de connaître les avis et réalités de la communauté collégiale, nous avons réalisé une étude mixte de type Delphi en temps réel, notamment auprès de membres de comités d’éthique de la recherche (CER), de personnels de soutien aux CER et de cadres responsables de la recherche (n=31). Bien qu’un consensus sur la pertinence d’ententes officielles de réciprocité entre établissements soit noté, plusieurs dissensus concernant la réalisation d’une telle reconnaissance sans entente officielle ou d’une évaluation indépendante par chaque CER sont aussi observés. Certains panélistes (n=10) expliquent ces divergences par une variabilité dans l’évaluation du niveau de risque ou dans l’analyse des enjeux éthiques entre les CER (n=10). D’autres (n=5) avancent une préoccupation face à la responsabilité et à l’imputabilité d’un CER quant aux décisions prises par un autre CER. Cependant, plusieurs (n=10) indiquent qu’une reconnaissance allégerait le travail des CER. Grâce à cette recherche, différents outils et pistes de solution sont développés et diffusés afin de soutenir le travail réalisé par les personnes œuvrant en éthique de la recherche dans le milieu collégial.

La Lawsone (acide hennotannique), qu’on trouve dans les feuilles de henné (Lawsonia inermis), sert principalement à fabriquer des teintures pour les cheveux et la laine. Traditionnellement, les teintures s'effectuent en milieu acide en mélangeant au henné des ingrédients tel le jus de citron, qui favorisent le maintien de la teinture. Cependant, en étudiant expérimentalement la vitesse de décoloration à différents pH acides d’une laine de mouton teinte au henné, on remarque que la laine se décolore plus rapidement une fois qu'elle est plongée dans une solution de pH supérieur ou égal à 4. La compréhension de la façon dont fonctionnent chimiquement ces teintures permettrait de les rendre plus durables. Nous cherchons à déterminer pourquoi ce pH est critique en procédant à une analyse moléculaire des acides aminés de la laine et de sa structure moléculaire, et en observant le changement de charge à différents pH de la laine grâce à Microsoft Excel. On remarque qu'en s'approchant du point isoélectrique de cette dernière, soit le pH auquel la charge électrique d’une molécule change, la proportion d'acides aminés chargés négativement augmente. Ceci pourrait expliquer pourquoi la Lawsone ne s'attache plus à la laine à un pH supérieur à 4. Nous avons étudié plus en détail les effets qu’un changement de pH peut avoir sur les charges des acides aminés contenus dans la laine et en quoi cela pourrait affecter la facilité avec laquelle la Lawsone s’y attache.

Le personnel éducateur est-il suffisamment outillé pour accueillir de manière inclusive la grandissante population issue de la diversité ethnoculturelle dans les services éducatifs en Montérégie? Quels sont les enjeux et les réussites expérimentées dans les milieux de pratique? Les écrits sur le sujet reflètent peu la complexité de la situation au Québec. Notre recherche participative a rassemblé les savoirs tacites de praticien.nes en petite enfance en Montérégie, les savoirs théoriques du milieu universitaire et collégial, ainsi que les savoirs intuitifs des parents utilisateurs de services éducatifs. Les données obtenues grâce aux entretiens individuels et de groupe ont été traitées avec les méthodes d’analyse inductive générale et thématique. Le peu d’espace-temps disponible pour la création de réels dialogues ressort comme l’un des principaux obstacles à l’inclusion des personnes issues de la diversité ethnoculturelle en contexte éducatif. Les demandes d’adaptation culturelle, le déficit de connaissances-clés et les difficultés de communication interactionnelle forment des points de tension. La recherche a permis de mieux comprendre les besoins en regard des relations interculturelles et d’identifier les actions à entreprendre pour bonifier la formation initiale. Nous proposons un nouveau modèle dynamique de développement de la compétence interculturelle pour soutenir le personnel enseignant.

Les statistiques du ministère de la Sécurité publique ont révélé qu’au Québec, en 2022, on avait dénombré 25 401 victimes d’infractions contre la personne en contexte conjugal.  Il est ainsi crucial que le personnel d’intervention psychosociale de l’ensemble des directions des centres intégrés de santé et de services sociaux (CIUSSS) se dote des compétences nécessaires pour dépister la violence conjugale. Notre projet vise à comprendre le niveau d’aisance de ce personnel en cette matière en étudiant ses besoins, ses difficultés, les outils utilisés, ainsi que les actions entreprises dans ce contexte spécifique. Au total, 20 entrevues semi-dirigées ont été effectuées à l’automne 2023 auprès du personnel d’intervention psychosociale du CIUSSS du Saguenay – Lac-Saint-Jean. Une analyse qualitative semi-inductive par catégorisation de sens indique qu’il n’y a pas de dépistage systématique de la violence conjugale et que les outils disponibles sont peu utilisés. Le personnel d’intervention a néanmoins exprimé le désir d’approfondir ses connaissances et de se doter des moyens de faciliter le processus. En comblant ces lacunes, nous améliorerons la détection précoce de la violence conjugale, offrant ainsi un soutien crucial aux victimes.

Les défis alimentaires des étudiant.es sont souvent abordés en termes d’insécurité alimentaire, traduisant un accès difficile à des aliments de bonne qualité en quantité suffisante et des effets sur diverses dimensions de leur vie. Notre démarche vise à saisir le rapport des étudiant.es à leur alimentation dans sa globalité en mobilisant la notion de bien-être alimentaire selon cinq dimensions : matérielle, relationnelle, corporelle, décisionnelle et temporelle. Ainsi, 28 élèves de trois cégeps ont tenu un journal de bord durant sept jours pour consigner leurs prises alimentaires en précisant ce qui avait été consommé, le moment de la journée, le lieu et le contexte relationnel. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés avec les mêmes personnes pour approfondir leur rapport à l’alimentation et aborder les cinq dimensions. Le journal de bord montre que 21 % des repas ne sont pas pris et que 52,4 % sont consommés en solo – avec des distinctions selon le genre, la condition résidentielle et la session d’inscription. Les entretiens mettent en exergue l’importance de la dimension temporelle du bien-être alimentaire pour les élèves : leur emploi du temps chargé a un effet sur leurs comportements alimentaires. Alors que nous cherchons à comprendre les effets de ces comportements sur le rapport aux études, les participant·es inversent le sens de la relation en soulignant que c’est leur rapport aux études qui influence leurs comportements alimentaires.

Nous travaillons depuis sept ans à développer, avec le centre Horticole Dumoulin, une méthode efficace et rapide de bioremédiation de sols contaminés aux métaux lourds et aux hydrocarbures en utilisant des bactéries génétiquement sélectionnées et des plantes hyperaccumulatrices. Nous avons ainsi réduit de façon importante les concentrations de plomb (46,3 %), de cadmium (63 %) et de zinc (31 %) dans le sol (p<0.05). Cependant, pour maintenir cet effet bénéfique, un traitement régulier du sol avec nos bactéries était nécessaire. Ce problème est connu dans le domaine de la bioremédiation et fait obstacle à l’utilisation à grande échelle de cette technique. Pour essayer de le solutionner, nous avons encapsulé nos bactéries dans des billes d’alginate et de chitosane afin d'augmenter leur persistance dans le sol. Nous avons mené des expériences en pots et sur le terrain, et déterminé la présence de nos bactéries dans le sol par qPCR et ddPCR. Nous avons alors observé que l'encapsulation dans l'alginate augmentait la persistance de nos bactéries encapsulées de 345 % dans le temps comparativement aux bactéries libres. Ces résultats préliminaires sont prometteurs et d’autres tests sont en cours afin d’optimiser le processus. À la fin, nous espérons trouver une méthode efficace et écologique de décontamination des sols qui serait économiquement avantageuse pour une utilisation généralisée.

La définition de l'individu dans le règne végétal se heurte à un modèle qui est principalement adapté aux animaux, ne prenant pas suffisamment en compte les spécificités des végétaux. Notre projet vise à dépasser le biais du modèle animal en proposant une modélisation plus adaptée à la singularité des organismes végétaux. Cela nécessite de créer un relevé de littérature afin d'évaluer la pertinence des critères de définition de l'individu végétal. Nous menons une analyse de la littérature spécialisée en philosophie des sciences pour évaluer si les modèles actuels de définition de l'individu sont applicables au règne végétal. Une attention particulière est accordée à la distinction entre la croissance d'un même individu et sa reproduction, permettant ainsi de cerner les spécificités de l'individualité végétale. Cette analyse mettra en évidence les obstacles inhérents à l'application des modèles animaux à la définition de l'individu végétal. Une synthèse des principaux enjeux permet de mieux cerner et résumer la problématique de l'individualité végétale. Le tout aboutit à la proposition de deux modèles plus adaptés à la singularité des organismes végétaux, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la compréhension de la biologie des plantes et de leur évolution.

Le développement technologique est étroitement lié aux minéraux critiques et stratégiques (MCS). La production et l’utilisation de MCS sous mode d’économie circulaire sont très importantes pour l’exploitation durable de ressources non renouvelables. Pour la production de MCS, les procédés biométallurgiques présentent plusieurs avantages du point de vue économique et environnemental. Ces procédés sont basés sur l’utilisation de matériaux biosourcés. La biosorption, par exemple, consiste à retenir de composés sur la surface de fibres lignocellulosiques par l’interaction entre des groupes fonctionnels trouvés sur la surface de ces fibres et les composés retenus. De plus, les matériaux pour produire les biosorbants sont abondants (ex., des résidus agroindustriels, telle la paille). Ceci fait de la biosorption un procédé économique et respectueux de l’environnement. Nous avons développé un biosorbant pour récupérer le cuivre, le nickel, le cobalt et le manganèse (des MCS) présents dans des effluents industriels. Le biosorbant est un biochar produit par la transformation du bois à 300 °C et pendant 24 h. Des particules de biochar d’une taille comprise entre 0,15 et 0,42 mm ont été sélectionnées et l’on a modifié leur surface en traitant le biochar dans un bain acide pendant 6 h afin d’augmenter la charge négative de la surface. Ceci s’est révélé idéal pour augmenter la rétention d’ions métalliques qui présentent une charge positive en solution.

Au cours de la dernière décennie, le réseau collégial a connu des changements significatifs avec l’augmentation de la population étudiante en situation de handicap (ÉÉSH) et, donc, la hausse substantielle des demandes d’accommodements. Cependant, les recherches portant sur les pratiques adoptées par le personnel enseignant du collégial dans ce contexte s’avèrent peu nombreuses. À la suite de ce constat, une recherche exploratoire a été élaborée pour décrire et analyser les représentations sociales enseignantes du collégial relativement à l’inclusion des ÉÉSH, et ce, afin de comprendre comment celles-ci sous-tendent l’adoption de pratiques constituantes d’une posture inclusive. Pour y parvenir, des membres du CRISPESH et du Centre ÉCOBES se sont associés afin de développer un questionnaire en ligne à soumettre au personnel enseignant de plus d’une dizaine de collèges du Québec. Le questionnaire traitait notamment des représentations sociales de l’inclusion, de l’adoption d’une posture pédagogique inclusive et de la représentation du rôle du personnel enseignant dans cette inclusion. L’analyse quantitative des données recueillies a permis d’établir un rapport entre les représentations sociales enseignantes et les pratiques inclusives adoptées. Les résultats rappellent l’importance de valoriser les principes de la pédagogie universelle pour favoriser la réussite éducative des ÉÉSH. Il serait intéressant de mettre en place des mesures d’appui pour soutenir cette transition. 

Le curdlane est un biopolymère d’origine microbienne utilisé comme agent gélifiant dans l’industrie alimentaire. Les technologies employées pour le purifier sont coûteuses et n’exploitent pas le plein potentiel de la formation de gels. Or, nous avons développé une nouvelle méthode qui consiste à utiliser l’ultrafiltration (UF) pour extraire le curdlane contenu dans un milieu de culture dilué, dont le pH a été ajusté pour changer sa structure et favoriser sa dissolution. Nous avons essayé plusieurs porosités de membranes et avons appliqué la technique de la diafiltration (nettoyage du concentré à l’eau) pour le purifier, tout en ajustant la teneur en sels grâce à une sonde à conductivité. Différentes conductivités ont été testées, car la teneur en sels affecte la mobilité des molécules d’eau, et donc, la viscosité du gel. Finalement, le concentré purifié a été séché à froid pour obtenir une poudre commercialisable. Les résultats ont démontré qu’une UF avec une membrane de 15-20 nm de porosité et une série de diafiltrations menant à une conductivité relativement élevée de 1,5 mS/cm, ont permis de concentrer presque 10 fois le biopolymère, d’en récupérer plus de 93 % et d’obtenir un niveau de pureté de 96 %. Contrairement aux autres méthodes, on obtient un produit pur plus rapidement avec peu de perte, ce qui favorise la formation d’un gel dense et très résistant. Il serait envisageable d’intégrer cette technologie peu coûteuse à l’échelle industrielle.

La gestion de la température, de l’humidité, de l’arrosage et de la luminosité à l’intérieur d’une serre est cruciale pour la croissance des plantes et la qualité de la production. Or, les frais de chauffage peuvent représenter une dépense importante pour le producteur. En collaboration avec le propriétaire d’une serre géodésique de 12 mètres de diamètre, nous avons développé une solution flexible et économique pour surveiller et contrôler le milieu ambiant de la serre, de façon à pouvoir abriter des types de cultures qui ne résistent pas aux hivers québécois. La particularité de cette serre est l’utilisation de lits de pierres souterrains emmagasinant l’excédent de chaleur ou de froid au moyen de canalisations ventilées. L’énergie thermique accumulée pourra être redistribuée au moment propice. Collectées dans une base de données, les mesures environnementales internes, externes et souterraines de la serre seront traitées et analysées pour créer un modèle. À partir du modèle, le système pourra aider le producteur à maintenir un environnement optimal, anticiper les variations externes et gérer le niveau d'emmagasinage thermique souterrain afin de réduire les frais d’exploitation. Avec le temps, il sera possible d’améliorer le modèle pour l’appliquer à différents types de serre.

Les bébés prématurés sont à risque de troubles neurodéveloppementaux. L’imagerie par résonance magnétique de diffusion (IRMd) est une technique intéressante pour évaluer la microstructure. Nous avons analysé 45 cerveaux néonatals (34 sem.≤ âge de gestation< 43 sem.) pour comparer les cerveaux de bébés à terme (N=30, ≥37) à ceux de bébés prématurés (N=15, <37) afin de déterminer la présence de changements secondaires à la prématurité. Chaque cerveau a été modélisé de façon à obtenir quatre paramètres : diffusivité axiale (AD), diffusivité moyenne (MD), diffusivité radiale (RD) et anisotropie fractionnelle (FA). Des cartes de la matière blanche (MB), de la matière grise corticale (MGC) et de la matière grise du noyau cérébral ont été dressées. Le test Mann-Whitney a démontré des résultats significatifs dans les trois régions d’intérêt. Parmi eux, la MB a présenté le plus grand changement : MD (-8,40 %, p=0.000065), AD (-5,93 %, p=0.000313), RD (-9,96 %, p=0.000031) et FA (16,36 %, p=0.000040) quand l’âge gestationnel à la naissance augmente, suggérant une diminution d’eau et une augmentation de la myélinisation dans le cerveau néonatal. À l'inverse, la MGC a le moins changé. Nos résultats : 1) le cerveau des bébés à terme est caractérisé par une plus grande maturation comparée à celle des bébés prématurés; 2) la MB mature rapidement sur le plan de de la myélinisation, quantifiable en DTI. Ces résultats nous informent sur des facteurs de risque liés à une naissance prématurée.

La loi de Faraday en électrolyse permet de prédire la quantité de métal plaqué durant un processus d’électrodéposition. Ce processus consiste à faire passer un courant à travers une électrode plongée dans une solution afin d’entraîner la formation d’un métal sur un autre support métallique. Or, il existe peu de documentation relative à l’effet du changement de température sur différents systèmes en électrodéposition. Notre projet vise à évaluer l’effet de la température, facteur très étudié pour ses effets sur la cinétique de réaction, lors d’expériences d’électrodéposition. Pour ce faire, deux systèmes ont été observés (un système cuivre-nickel dans une solution de Cu^IISO_4(aq) et un système zinc-aluminium dans une solution de Zn^IISO_{4 (aq)}) afin de comparer les variations des masses de métal produites à la cathode à des températures variant de 20 à 65 °C. Les expériences ont été effectuées à une concentration et à un courant contrôlés sur une surface déterminée d’électrode pendant 45 minutes. La masse de métal produite après chaque expérience a été estimée par la différence de pesée de la cathode avant et après l’électrodéposition. Les résultats préliminaires semblent indiquer une évolution de la masse de métal produite en fonction de la température, et ce, pour les deux systèmes. De plus, bien qu’il ne soit pas possible de généraliser pour l’instant, les résultats suggèrent l’existence d’une température idéale à laquelle le processus d’électrodéposition serait optimal.