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Au Québec, l’utilisation grandissante du milieu forestier boréal comme zone d’exploitation des ressources ou comme territoire de loisir accroit d’autant le risque encouru par les usagers de ce milieu de s’y retrouver un jour confrontés à une situation critique ou de survie. Ces situations critiques peuvent parfois conduire des personnes à vivre un séjour en état de grande précarité, notamment sans autres moyens de subsistance que les ressources naturelles disponibles. Dans ce contexte, l’objectif de la recherche est de dresser un portrait scientifique de l’utilité de la flore québécoise, soit d’inventorier les plantes comestibles de la zone boréale offrant à des victimes de situations de survie un potentiel réel pour favoriser le maintien des fonctions vitales par le biais de l’alimentation.

Cette recherche est de type opérationnel et se fonde sur une méthodologie mixte et expérimentale. L’outil final dont elle visait l’élaboration est une liste d’espèces végétales indigènes de la forêt boréale, hiérarchisées selon leur potentiel d’utilité effective (PUE). Ce potentiel a été établi grâce à une analyse multicritères de la répartition spatiale de la flore, de sa disponibilité temporelle, de son accessibilité physique, de sa valeur nutritionnelle et de son acceptabilité gustative. La connaissance de ce potentiel contribuera à la prévention des usagers et à la gestion des risques en relativisant la disponibilité et l’usage alimentaire de la flore en territoire nordique.

La dispersion océanique longue distance et la dispersion terrestre sont deux hypothèses évoquées en biogéographie historique pour expliquer la répartition des espèces sur la Terre au cours du temps. Nous avons vérifié ces hypothèses par l’étude de l’évolution des arbres tropicaux du genre Crudia, inclus dans la famille des Légumineuses et localisés en Afrique de l’Ouest, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-est. Afin de reconstruire l’histoire biogéographique des 55 espèces du genre Crudia, une phylogénie moléculaire a été reconstruite. Le genre Crudia forme un groupe naturel – toutes les espèces sont étroitement apparentées – et comprend deux lignées distinctes, aisément identifiables, qui ont évoluées à partir de plusieurs lignées africaines : une lignée asiatique et une lignée américaine. Nos analyses suggèrent que l’Afrique est l’aire ancestrale du genre Crudia ; par la suite, une séparation précoce est observée entre toutes les espèces asiatiques et le reste du genre, suivi par un second évènement de dispersion tardif depuis l’Afrique vers l’Amérique durant l’Éocène. Suite à l’étude des caractères environnementaux, morphologiques et géographiques, cette distribution pantropicale s’explique vraisemblablement par la dispersion océanique longue distance à l’aide de graines flottantes, portées par les courants marins de surface, plutôt que par la dispersion terrestre.

Selon la théorie de la sélection naturelle, il existe une proportion égale des sexes. Cependant, cette règle n’est pas toujours un cas idéal, car une proportion plus élevée d’un sexe peut entrainer certains bénéfices tels qu’assurer la fertilisation, encourager la dispersion  et contrôler la population. Les épidémies causées par les ravageurs forestiers mettent les arbres en péril, rendant ainsi les ressources moins disponibles. La rareté des ressources affecte le fitness des femelles en raison des coûts métaboliques et reproductifs plus élevés. L’objectif de ce travail est de déterminer s’il existe une distorsion du sexe ratio en conditions de stress chez la tordeuse des bourgeons de l’épinette; un des ravageurs les plus problématiques au Canada. Une colonie de tordeuse des bourgeons de l’épinette a été élevée pendant trois générations sur deux types de diètes artificielles : une diète témoin et une avec un stress sucre : azote. Les variables considérées sont la mortalité différentielle au stade chrysalide et au stade papillon. Les résultats indiquent qu’il y a effectivement une distorsion causée par un débalancement nutritionnel. Le fitness chez les femelles est fortement affecté, ce qui se traduit par une proportion plus élevée de mâles. Lors d’une épidémie, un nombre plus faible de femelles entraine une plus forte compétition entre les mâles, stimule la dispersion dans des lieux où les ressources sont plus disponibles et contrôle la taille de la population.

Par sa définition sur plusieurs aspects dont la physiologie et la philosophie, l’animal est considéré comme une entité vivante différente de l’être humain.  De plus, à la lumière des informations disponibles dans la littérature, l’animal est aussi considéré différemment de l’être humain en fonction de son statut sociétal et en fonction de la vision de son utilité pour l’être humain.  De ce fait, les médecins vétérinaires conçoivent l’animal-patient de façon distincte selon l’évaluation de ce que représente ce dernier pour chacun dans leur vie professionnelle et de leur vie personnelle.  Ces conceptions de l’animal influencent grandement la vision des professionnels lors de situations vécues dans leur milieu de travail et conséquemment influencent aussi leurs décisions cliniques, particulièrement lors de dilemmes éthiques tels que lors de demande d’euthanasie.  En évaluant les divergences au niveau de ces conceptions de l’animal, il sera possible de mieux comprendre les points de vue des vétérinaires interrogés au sujet du dilemme éthique.  Où est la place de cet animal dans la relation entre le vétérinaire, le propriétaire de l’animal et ce dernier?  Pour tenter de répondre à ces questions cette communication portera sur des résultats d’une étude descriptive qualitative faite à partir d’entrevues avec questions ouvertes permettant de démystifier globalement le sujet.

Dans le cadre de nos recherches sur les techniques de microscopie optique non linéaire, nous avons imagé du tendon de queue de souris, un tissu connectif riche en protéines de collagène de type I, avec une technique de microscopie de seconde harmonique interférométrique (figure 1a). Cette technique, qui n’avait encore jamais été employée pour l’imagerie tissulaire, permet de déterminer l’orientation relative des différentes structures émettrices de seconde harmonique (noncentrosymétriques). Nous avons observé que l’orientation structurale des fibrilles de collagène dans ce tissu peut être maintenue sur des distances de plus de 150 μm le long de leur axe tandis que dans la direction transversale, cette organisation varie sur des distances de 1 à 15 μm. Ces résultats peuvent être expliqués à l’aide d’un modèle dans lequel les fibrilles sont représentées par des nanocylindres distribués de façon hétérogène, tous alignés dans la même direction, mais avec un signe de susceptibilité optique de 2e ordre aléatoire. Le rapport entre les fibrilles qui pointent dans une direction et celles qui pointent dans le sens contraire varie autour de 1 en fonction de la position dans le tendon ce qui permet d’expliquer la présence de domaines noncentrosymétriques dans celui-ci. Nous concluons également que les structures observées à l’aide de technique de microscopie de seconde harmonique (figure 1b) sont dues aux fluctuations de ce rapport dans le tissu.

La demande croissante en protéines animales et le gaspillage alimentaire sont des préoccupations majeures du domaine de la sécurité alimentaire qui touchent l’ensemble de la population mondiale. Une solution commune et écologique à ces problématiques est l’exploitation des larves de mouches soldat noires (Hermetia illucens) pour la bioconversion des déchets organiques en biofertilisant et en protéines animales de qualité pour l’alimentation animale. Toutefois, les aspects microbiologiques de la performance et de la santé de la mouche soldat noire ont été largement négligés. Cette étude investigue comment les interactions hôte-microbiote affectent l’ontologie des larves et caractérise les communautés microbiennes associées aux stades développementaux. Une approche de métatranscriptomique a été utilisée pour comparer les fonctions enrichies chez des larves avec et sans microbiote (axéniques). Une approche de métataxonomique des gènes 16S et 18S utilisant des amorces de blocages spécifiques a permis d’analyser la composition et la diversité du microbiote eucaryote et procaryote associé à la larve. Les résultats ont montré l’importance du microbiote dans le développement et sa modulation avec le cycle de vie. Cette étude développe les connaissances nécessaires à l'élaboration d'outils microbiologique (probiotiques) pour l'optimisation de l'élevage de larves à des emplois industriels spécifiques (gestion de déchets contaminés, alimentation de bétail, re-valorisation des déchets).

Une augmentation des activités de navigation dans l'Arctique, résultant du réchauffement climatique et de l'exploitation des ressources, peut accroître les risques d’introduction d'espèces aquatiques envahissantes dans cette région. Nous avons examiné, à l'échelle de l'Arctique canadien, la distribution spatiale potentielle d’un groupe d’espèces envahissantes dans les conditions environnementales actuelles, puis projetées dans le futur, à la moitié du siècle. Les résultats de la modélisation de l'habitat dans les conditions environnementales actuelles et futures ont montré que des espèces comme le crabe royal rouge (Paralithodes camtschaticus), le crabe vert (Carcinus maena), la crevette squelettique japonaise (Caprella mutica), la mye (Mya arenaria) et le bigorneau (Littorina littorea) trouveraient un habitat adéquat dans plusieurs régions de l’Arctique canadien comme dans la baie d'Hudson et la mer de Beaufort. Le but de ces travaux de recherche est d'identifier des espèces qui, dans le contexte des changements climatiques, représentent un danger élevé d’invasion.

Anaphes listronoti, une guêpe parasitoïde des œufs, est actuellement l’ennemi naturel le plus efficace contre le charançon de la carotte (Listronotus oregonensis). Les changements climatiques pourraient cependant altérer le contrôle qu’elle exerce sur les populations de ce dernier, de par l’effet de la température sur sa physiologie et ses comportements. L’accouplement en particulier s’avère crucial pour le maintien des populations de A. listronoti : l’espèce étant haplo-diploïde, une femelle non-accouplée ne donnera naissance qu’à des mâles. L’accouplement d’A. listronoti a été étudié en laboratoire à des températures constantes de 15, 20, 25, 30 et 35°C. La température lors de l’accouplement n’a pas d’effet significatif sur le « sex-ratio » de la progéniture pondue par la femelle ultérieurement. Elle  affecte cependant les durées de la cour du mâle et de l’accouplement : plus elle est élevée, plus les durées sont courtes. Elle a également un effet significatif sur la proportion de rencontres résultant en un accouplement : moins de couples s’accouplaient aux températures les plus hautes et les plus basses. Si ces températures se maintiennent pour une durée conséquente, le « sex-ratio » au sein de la population de parasitoïde pourrait être déséquilibré vers plus de mâles, ce qui pourrait diminuer le contrôle biologique sur le charançon de la carotte.

La morue arctique (Boreogadus saida) est une espèce clé de l'écosystème marin arctique. Elle représente une forte biomasse dans toutes les mers arctiques et une source majeure de nourriture pour de nombreuses espèces d'oiseaux et de mammifères marins tels le phoque annelé (Pusa hispida) et le béluga (Delphinapterus leuca). Comprendre les facteurs déterminant la survie larvaire de la morue arctique est essentiel pour prédire la réponse de l'espèce aux changements climatiques. Des études menées au cours des deux dernières décennies dans différentes mers arctiques ont permis de documenter l'effet de plusieurs facteurs physiques et biologiques sur la survie larvaire de l'espèce. La quantité de lumière, la densité de proies, la température, la dynamique de la glace de mer ainsi que l'apport d'eau douce par les fleuves ont été reconnus comme facteurs importants pour la croissance, le succès d'alimentation et la survie des jeunes stades de morue arctique. Dans les régions où ces caractéristiques environnementales se combinent de façon appropriée, certaines larves survivent à une éclosion hâtive, connaissent une longue saison de croissance et atteignent de grandes tailles préhivernales, un attribut important pour contrer la mortalité hivernale. L'augmentation des températures, la diminution du couvert de glace et l’intensification du débit des fleuves pourraient augmenter la survie de ces larves et le succès reproducteur de l'espèce à court terme.

Le principe de FULCRUM établit qu'un signal stimulant sous de seuil (entrant dans un sens) qui est synchrone avec un signal de facilitation (entrant dans un sens différent) peut être augmenté (jusqu'à un niveau maximal de résonance) et ensuite diminué par l'énergie et le contenu de fréquence du signal de facilitation. En conséquence la sensation du signal stimulant change selon la force de signal de facilitation. Dans ce contexte, les transitions de sensibilité représentent le changement de l'activité sous de seuil à une activité stimulée dans des neurones multi sensorielles. Initialement l'énergie de leur activité (fourni par les signaux faibles) n'est pas assez pour être détecté, mais quand le signal de facilitation entre dans le cerveau, il produit une activation générale parmi des neurones multi sensorielles, modifiant leur activité originale. À notre avis, le résultat est une activation intégrée qui promeut des transitions de sensibilité et les signaux sont alors perçus.

Autrement dit, l'activité créée par l'interaction du signal stimulant (par exemple visuelle) et le signal de facilitation (le bruit tactile) à une certaine énergie spécifique, produit la capacité d'une détection centrale d'un signal autrement faible. Dans ce travail nous présentons et discutons des résultats théoriques et expérimentaux récents qui supportent le principe de Fulcrum.



Une étude antérieure portant sur le déploiement de l’attention visuo-spatiale dans la reconnaissance de mots fournit des observations suggérant un traitement privilégiant l’information pertinente, i. e. la valeur diagnostique de la position de la lettre dans le mot (Blais et al., 2009). La présente étude fait usage de la technique de sonde attentionnelle afin de ré-examiner cette question avec une autre approche expérimentale. L’application de cette technique dans ce contexte implique de présenter aux participants des mots (4 lettres; durée de 200 ms) qui doivent être lus à voix haute. Se superpose à ce mot une ligne horizontale ou verticale dont la localisation (centrée sur l’une des lettres) et le moment de présentation varient de manière aléatoire. La tâche principale consiste à indiquer l’orientation de la ligne. La variable dépendante est la performance des participants à la sonde attentionnelle, qui sert d’indicateur de la distribution de l’attention visuelle à travers l’espace et le temps. L’objectif principal consiste à déterminer le déploiement de l’attention visuo-spatiale lors de la reconnaissance de mots écrits. Trente et un lecteurs normaux ont participé. Les profils de temps de réaction et de taux d’erreurs suggèrent un avantage des trois premières lettres par rapport à la quatrième au travers du temps. Ces résultats seront comparés avec un observateur idéal, qui attribue une valeur informative moyenne pour chaque lettre à partir de la liste de mots utilisée.

Aeromonas salmonicida est une bactérie pathogène qui provoque la furonculose chez les poissons. À cause de la résistance aux antibiotiques développée par cette bactérie, il faut trouver des traitements alternatifs pour combattre la furonculose dans les piscicultures en ciblant de nouveaux facteurs de virulence. Il faut aussi faire un meilleur suivi des souches infectieuses. L’analyse des plasmides contenus dans diverses souches de la bactérie représente une approche intéressante pour identifier de nouveaux marqueurs génétiques pour le suivi de la maladie et pour trouver des gènes codant pour de nouveaux facteurs de virulence. Le profil plasmidique de 92 souches d’A. salmonicida a été analysé par électrophorèse. Cela a permis d’identifier 9 souches possédant des plasmides supplémentaires ou différents de ceux normalement retrouvés dans les souches d’A. salmonicida. Des extractions d’ADN plasmidique, des analyses PCR et le clonage de fragments de restriction des nouveaux plasmides ont été faits. La présence d’un petit plasmide nommé pRAS3 qui code pour la résistance à la tétracycline a été confirmée dans quatre souches. De plus, un second plasmide a été caractérisé et consiste en une variante du plasmide pAsal1, mais possédant une séquence d’insertion supplémentaire. Ainsi, ce projet constitue une première étape dans l’identification de nouveaux marqueurs génétiques et de facteurs de virulence pour la bactérie A. salmonicida.



Le fuseau mitotique, composé de microtubules (MTs) et de protéines, est une structure intégrale à la mitose. Les MTs s’associent aux chromosomes ou forment des paires avec les MTs provenant du pôle mitotique opposé et forment les MTs de la zone médiane (mzMTs). Nos travaux dans la levure à bourgeons ont démontré que la formation du fuseau débute avec celle de paires antiparallèles par la kinésine-5 Cin8, qui deviendront les mzMTs qui stabilisent le fuseau. Ce qui détermine le nombre de mzMTs formé reste inconnu. Étonnamment, nous avons démontré que la tubuline-γ, responsable de la nucléation des MTs, y joue un rôle. La souche phosphomimétique Y445D produit des fuseaux instables et la protéine Ase1, qui contribue à former les mzMTs, y est essentielle. Avec la microscopie confocale, je trouve Cin8 aux pôles et à la zone médiane dans les cellules de type sauvage, alors que dans les cellules Y445D, elle est biaisée vers le pôle hérité du cycle cellulaire précédent et sa densité est réduite dans la zone médiane. Ase1 se trouve à la zone médiane dans les deux cas. Je propose que la phosphorylation de Y445 séquestre Cin8 aux pôles, inhibant la formation des mzMTs, et qu’Ase1 compense pour ces défauts. En anaphase, l’Ase1 déphosphorylée recrute Cin8 aux mzMTs. En l’absence de la cycline Clb2, les fuseaux Y445D sont plus stables, mais inhiber la phosphorylation de Cin8 amplifie son biais aux pôles, suggérant qu’une autre cible de Clb2-Cdk1, tel qu’Ase1, cause ce regain de stabilité.

L’épithélium de jonction adhère à la surface minéralisée de la dent grâce à la lame basale unique (BL). Cette adhésion unique est essentielle au maintien de la santé parodontale et nécessite des composants spéciaux. De nouvelles protéines ont été identifiées -AMTN, ODAM- et localisées dans la BL. Ces protéines, dont les fonctions sont obscures, n’ont pas d’homologue et aucune donnée ne concerne leurs structures. Puisque la fonction d’une protéine est reliée à sa structure, notre but est de les caractériser structuralement et d’étudier leurs interactions afin de déterminer leurs fonctions. Des complexes protéiques obtenus par gel filtration révèlent, par des images tridimensionnelles d’AFM, des complexes globulaires d’environ 30nm de diamètre et d’une hauteur d’environ 2,5nm. Le mélange des protéines crée de plus gros complexes suggérant des interactions. La MET confirme ces données suggérant une indépendance de la forme obtenue vis à vis du substrat utilisé. Le dichroïsme circulaire et le SAXS révèlent que les protéines ont une portion déstructurée importante. Ces portions sont connues pour augmenter la capacité de fixation en plus de promouvoir les interactions. Notre travail a permis les premières observations de ces protéines et suggère qu’elles sont capables de s’auto-assembler. Leur capacité de s’associer soutient l’hypothèse que in vivo elles participent à former la BL. Elles pourraient contribuer au diagnostic, à la prévention et au traitement de la maladie parodontale.

Dans les forêts tempérées et boréales, les feuillus perdent leurs feuilles à l’automne et en produisent des nouvelles pendant le printemps. Le débourrement est un processus contrôlé par la température en plus d’autres facteurs tels que la photopériode. Pendant l’hiver, les arbres accumulent des heures de refroidissement, qui ensuite permet un débourrement rapide lorsque les conditions sont favorables. Les prédictions sur le changement climatique annoncent une augmentation des températures globales de 1,8°C à 6,3 °C avant la fin du siècle. Cette augmentation pourrait affecter le débourrement en deux façons contradictoires : les températures élevées au printemps pourraient l’avancer, mais un hiver chaud peut réduire la quantité d’heures de refroidissement accumulées, ce qui le ralentirait.

Dans ce projet, on a testé l’effet de différentes accumulations de froid sur des semis d’érable à sucre, un arbre qui a une grande importance économique et environnementale pour le Québec. Un total de 144 semis d’érable ont été soumis à des températures froides pendant la dormance, différente en durée, en type (naturel ou artificiel) et en intensité. Les semis ont ensuite été transférés à de différentes températures chaudes et le temps nécessaire au débourrement a été mesuré, 30 plantules par traitement ont été étudiées. Finalement, des tests statistiques permettront de tirer des conclusions sur la relation entre les traitements et la vitesse du débourrement.

La conception de nouvelles séquences d'ARN qui conservent la fonction de l'ARN original est un défi en bioinformatique en raison de la complexité structurelle de ces molécules. L'ARN peut se replier en une structure secondaire et tertiaire en formant des paires de bases canoniques et non canoniques et idéalement un algorithme devrait prendre en compte ces deux types de paires de bases pour donner un résultat fiable. Dans notre étude, nous utilisons des ribozymes en tête de marteau (HHRz) synthétiques conçus par deux algorithmes différents. Le HHRz est un petit ARN catalytique auto-clivant et est capable de cliver l'ARNm lorsqu'il est conçu pour être actif en Trans. Nous avons développé un nouveau service Web appelé 'RiboSoft' qui conçoit facilement des HHRz spécifiques à n'importe quelle cible d'ARN. Nous avons prouvé que les ribozymes conçus par RiboSoft sont actifs et spécifiques pour de multiples cibles choisies. Le second algorithme utilisé, 'Enzymer', est destiné à la conception de toute structure d'ARN en utilisant comme entrée la structure secondaire de l'ARN et en tenant compte des pseudonoeuds. Le pseudonoeud est un motif de structure secondaire où les bases d’une boucle s’apparient avec des nucléotides d'une autre boucle ou jonction et ce motif est très important pour les structures fonctionnelles. Nous avons conçus avec Enzymer et avons testé des HHRzs qui ont un pseudonoeuds pour prouver leur activité et démontrer l'efficacité de 'Enzymer'.

Les comparaisons entre les forêts industrielles et les forêts actuelles du Bas-Saint-Laurent démontrent une augmentation non négligeable de l’érable à sucre. Soit, près de 15 % de plus de peuplements dominés par l’érable à sucre se retrouvent aujourd’hui sur le territoire. Dans ce contexte, nous tentons de savoir si cet enfeuillement est toujours en cours et quels sont les facteurs environnementaux qui l’influencent. À l’aide d’une zone de 4km2 située au sud de Rimouski et inventoriée systématiquement au 200m, nous avons observés la présence de plusieurs peuplements susceptibles de voir une augmentation d’érable à sucre dans le couvert, à moyen ou long terme. Ces peuplements sont identifiés par une proportion d’érable à sucre dans la banque de semis largement supérieure à celle mesurée dans la canopée. Aucun facteur environnemental mesuré n’est significativement corrélé à ces peuplements à l’exception de l’altitude. Les proportions d’érable à sucre dans la banque de semis et dans le couvert sont plus élevées en sommets, tel qu’attendu à la limite nord de son aire de répartition. Les perturbations survenues depuis les années 1970, telles que les coupes et les épidémies de tordeuse de bourgeon de l’épinette, ne semblent pas avoir eu d’effet sur l’emplacement ou le nombre de ces peuplements.

Eurytemora affinis, un copépode calanoïde, est un complexe d’espèces. Deux de ces clades sont géographiquement séparés dans la zone de turbidité maximale (ZTM) de l’estuaire moyen du St-Laurent. Le clade Atlantique (A) domine les eaux douces (<0,5psu) et le clade Nord-Atlantique (NA) domine les eaux salée (0,5-20psu). La salinité apparait comme le facteur environnemental responsable de cette ségrégation. Seulement, le clade A tolère de fortes salinités (15psu) mais est exclusivement situé dans la zone oligohaline malgré les forts courants de marée. Le but de cette étude est de définir l’habitat et le niveau trophique des deux clades afin de comprendre la ségrégation des deux clades d’E. affinis.Nous suggérons que les valeurs des isotopes stables du carbone (δC13) des clades A et NA seront couplées aux valeurs du δC13 de la matière organique particulaire (MOP) respectif à leur habitat et qu’ils occuperont le même niveau trophique. Nos résultats révèlent qu’il n’y a pas de différence significative entre le δC13 de la MOP d’eau douce et d’eau salée. Par contre, il y a une différence significative du δC13 entre le clade A et NA. Le faible δC13 du clade A indique une source alimentaire d’eau douce et terrigène, alors que la plus haute valeur du δC13 du clade NA indique une origine marine. Ici, la MOP d’eau douce peu supporter l’alimentation du clade A. Mais, le découplage entre la réponse isotopique du clade NA et la MOP d’eau salée suggère un autre processus alimentaire

L’écosystème de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent (EGSL) est de plus en plus soumis à divers stresseurs d’origine anthropique qui menacent sa biodiversité. Une grande diversité de mammifères marins fréquente l’EGSL mais celle-ci compte plusieurs espèces ayant un statut préoccupant. L’EGSL présente une combinaison de caractéristiques favorisant une forte productivité biologique dans certaines zones qui semblent attirer davantage d’espèces de mammifères marins. Or, les assemblages d’espèces sont un élément important de la caractérisation de la biodiversité. L’objectif du projet est de prédire la distribution des assemblages de mammifères marins de l’EGSL à l’aide d’un modèle et de générer des cartes de probabilité de présence en considérant que la distribution des assemblages est hétérogène et régie par différentes variables environnementales. Plus de 170 inventaires ont été effectués entre 1988 et 2015 sur des portions variables de l’aire d’étude à diverses périodes de l’année. Des analyses multivariées et des modèles additifs généralisés seront utilisés afin de déterminer la relation entre les observations de mammifères marins et la température, l’altimétrie de surface, la chlorophylle a, la bathymétrie et la pente. Ce projet propose le développement d’un nouvel outil qui permettra d’augmenter nos connaissances sur les assemblages de mammifères marins et de contribuer à la préservation de l’intégrité d’un écosystème unique situé dans une région d’intérêt économique majeur.

Dictyostelium discoideum est un protozoaire ubiquitaire des sols humides dont l’alimentation se résume principalement à l’ingestion de bactéries. Certains micro-organismes pathogènes peuvent toutefois résister à la dégradation enzymatique des lysosomes de l’amibe pour être enrobés dans des corps multilamellaires (CML) puis excrétés dans l’environnement. L’enrobage bactérien est connu pour procurer une protection pour les pathogènes ainsi enveloppés face à différents stress et est suspecté de contribuer à la propagation bactérienne. L’identification des protéines associées à l’enrobage bactérien a permis d’entreprendre la création de marqueurs fluorescents inductibles nécessaires à la visualisation de ce processus. En clonant les gènes codant pour trois de ces protéines, dont Gp17, en phase avecla GFP dans des plasmides inductibles, il a été possible d’amorcer la caractérisation de ces protéines en microscopie à fluorescence. Le temps optimal d’induction des plasmides a également pu être établi à 9 heures par Western blot. De plus, l’expression de Gp17 stimule la formation de structures intra-lysosomales. Une caractérisation plus poussée des protéines associées aux CML peut maintenant être entreprise à l’aide de divers marquages de la voie phagocytique chez l’amibe. Une meilleure compréhension des processus liés à la formation des CML pourra ultimement permettre d’évaluer le rôle de l’enrobage bactérien dans la transmission des maladies respiratoires.



La division cellulaire est un processus très précisément régulé. Pour bien s’assurer que chaque cellule fille reçoit une copie de chaque chromosome de la cellule mère, de longs filaments tirent les chromosomes vers chaque pôle de la cellule en division. Ces longs filaments sont des microtubules, de longs polymères de la protéine tubuline. Chez les cellules saines, la formation et la destruction de microtubules est précisément contrôlée. En effet, un manque de contrôle des microtubules est commun dans les cancers et les maladies neurodéveloppementales. Une grande partie de nos connaissances sur les microtubules vient d’observations de microtubules purifiés en laboratoire. Cependant, en isolant les microtubules du milieu cellulaire, on change les propriétés physiques de leur environnement. L’intérieur des cellules est beaucoup plus visqueux que les réactions in vitro typiques. Si on veut bien comprendre comment les cellules saines contrôlent la formation de microtubules, on doit donc les observer dans un milieu qui a des propriétés physiques plus réalistes. J’ai donc utilisé le glycérol pour répliquer la viscosité du milieu intracellulaire. Mes données démontrent que, dans un milieu visqueux, les microtubules s’allongent et se rétrécissent plus lentement et, malgré leur croissance ralentie, sont plus stables. Ces résultats démontrent que le contrôle intracellulaire des microtubules est peut-être différent de ce que l’on a appris jusqu’à présent.

Les enjeux environnementaux auxquels sont confrontées nos sociétés doivent faire l’objet de débats éclairés s’appuyant sur des informations objectives. L’éventuelle construction d’un terminal pétrolier à Cacouna est l’un de ces enjeux. La communauté scientifique doit contribuer à ce débat par la diffusion de toute l’information sur l’écosystème du St-Laurent dont elle dispose.  Les oiseaux de rivage présentent de grands défis de conservation. Au Canada, près de 80% des populations sont en déclin. Afin de documenter la répartition spatiale des oiseaux de rivage au cours de la migration automnale sur la rive sud du St-Laurent, des inventaires ont été réalisés durant la migration automnale en 2011 et en 2012 dans 30 sites distribués à tous les 5 km de St-Jean-Port-Joli à St-Simon-sur-Mer.  Cinq de ces sites étaient situés à l’intérieur  d’un rayon de 15 km de l’éventuel terminal pétrolier, soit dans une zone pouvant être considérée  à risque en cas de déversement. Respectivement 29% et 47% de tous les oiseaux recensés en 2011 et en 2012 l’ont été dans ces 5 sites. Dix-neuf espèces y ont été détectées dont le bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa, menacé de disparition au Canada. Aussi, 61% et 86% de tous les bécasseaux maubèches recensés en 2011 et en 2012 l’ont été dans ces 5 sites. Ces résultats suggèrent que le secteur sélectionné pour le terminal pétrolier est vraisemblablement important pour la conservation des oiseaux de rivage et du bécasseau maubèche en particulier.

Bien que le besoin et le désir soient souvent associés, ils sont indépendants et peuvent être dissociés. En effet, le besoin est lié à un écart par rapport aux états préférés que les êtres vivants ont tendance à occuper afin de réduire l'entropie, tandis que le désir est lié à la prédiction de récompense et à la dopamine. L'interaction et l'indépendance entre besoin et désir en matière de fonctionnement cérébral ne sont pas si définies, et on ne sait pas vraiment pourquoi parfois il y a association et parfois dissociation. Afin d’étudier cette question, nous avons utilisé une approche computationnelle et avons trouvé que : (1) la tendance à occuper les états préférés est influencée par les états de besoin, indépendamment de la prédiction de récompense, ce qui montre une dissociation entre besoin et désir; et (2) l'entropie est plus réduite en présence d'une récompense menant à l'état préféré qu'en son absence, ce qui suggère que le besoin peut amplifier la valeur d’une récompense et éventuellement sa prédiction et donc le désir. Ainsi, le besoin semble rendre saillanta les stimuli, actions, ou choix qui mènent à l’état préféré lorsqu’on en est éloigné, et cet effet de saillance est indépendant du désir (prédiction de récompense). Toutefois, le besoin amplifie le désir si, et seulement si, ce dernier est porté vers une récompense qui réduit l’entropie en menant vers l'état préféré.

Le projet vise l’évaluation de DAO comme une nouvelle approche pour prévenir et traiter différentes dysfonctions entériques dues à l’histamine.

Problématique: Dans les maladies inflammatoires de l’intestin les modifications du tractus gastro-intestinal (TGI) sont fréquemment reliées avec le contenu élevé en histamine. Présentement il n’y a pas des traitements efficaces pour ces maladies.

Objectif: Évaluer les différentes interactions entre la DAO et les fluides digestifs lors de l’administration orale de la DAO et sa capacité d’adhésion à la muqueuse intestinale.

Méthodologie: Des analyses de spectrophotométrie et de fluorimétrie ont été effectuées pour évaluer l’activité in vitro de la DAO en présence de trypsine, de pancréatine et d’acides biliaires présents dans le TGI. L’adhésion de DAO sur la paroi intestinale des murins a été aussi investiguée.

Résultats: La concentration des fluides digestifs peut avoir un impact sur l’activité de DAO. Les acides biliaires (notamment l’acide cholique) joueraient un rôle protecteur de l’enzyme tandis que la pancréatine aurait un effet protéolytique non-significatif sur la DAO.  Les résultats de l’interaction de DAO avec la paroi intestinale semblent montrer une augmentation en DAO par rapport à la concentration endogène.

Conclusion: La présente étude apporte une nouvelle perspective sur le mécanisme d’action et l’utilisation de la DAO végétale au niveau intestinale.

Évaluer la densité des grands herbivores est complexe pour les gestionnaires et chercheurs. La populaire analyse IndVal permettant de déterminer des espèces indicatrices a été récemment améliorée pour identifier les indicateurs d’un ensemble de traitements et pour y inclure des combinaisons d’espèces. Nous avons utilisé cette analyse premièrement avec des données d’abondance de plantes, d'insectes  et d’oiseaux pour déterminer des indicateurs de la densité de cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) sur l'île d'Anticosti.  Puis, nous avons utilisé les données d’abondance des plantes pour déterminer si les combinaisons d'espèces pouvaient fournir de meilleurs indicateurs que les espèces individuelles. Nous avons donc créé des matrices d’abondance des pairs et trios de plantes présentes simultanément à diverses densités pour les inclure dans une seconde analyse. Nous avons utilisé un dispositif de broutement contrôlé avec des densités 0, 7,5 et 15 cerfs/km2 répétés en 3 blocs et comparées à la densité in situ. Les espèces du dispositif ont été échantillonnées après six ans. Des 267 espèces recensées, la première analyse a révélé 22 espèces individuelles indicatrices de la densité (13 plantes, 1 carabidé et 8 papillons). Les combinaisons de plantes ont fourni plus d'indicateurs de densités de cerfs que les espèces prises individuellement. Ainsi, en utilisant les combinaisons, il est possible d’améliorer nos estimations des populations de grands herbivores.