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Le Québec et l’Ontario sont deux provinces qui malgré leur proximité représentent deux cas distincts dans la gouvernance et l'organisation, les contenus et les structures, ainsi que les politiques et l’histoire de la professionnalisation et la formation des enseignants. Comment comprendre ces différences? Bien que dans le champ de la sociologie des professions plusieurs approches permettent d’analyser les enjeux liés au statut professionnel des enseignants, les aspects politiques, historiques et conflictuels qui caractérisent le phénomène professionnel se comprennent mieux à la lumière de l’approche néo-wébérienne. Cette approche, à travers les apports d’auteurs comme Freidson, Abbot, et Larson, pose des questions essentielles concernant l’apparition du droit d’exercer, l’universitarisation des formations, la mise en place d’un savoir formel, la fermeture sociale de la profession et sa légitimé, ainsi que le rôle de l’État et des institutions de formation dans tout ce processus. Dans cette communication nous présentons une comparaison de l’évolution du savoir enseignant au Québec et en Ontario et nous mettons en lumière l’intérêt de l’approche néo-wébérienne pour cette comparaison. Nous expliquons de quelle manière cette approche, grâce à l’analyse du savoir dans un contexte historique et politique, nous a permis de mieux comprendre les différences entre les modèles de formation actuels de ces deux provinces.

Cette présentation détaillera le développement et les éléments clés d'une théorie de la création éducative (Naimi, 2021) qui met en avant la créativité de l'apprentissage et qui situe les jeunes comme des participants centraux dans les processus clés de la création sociale et de l'élaboration du monde (worldmaking) (Gergen, 2015). En s'appuyant sur le sociomatérialisme (Tanggaard, 2013), la sociologie relationnelle (Powell & Dépelteau, 2013) et la sociologie de l'enfance (James & Prout, 2015), ma recherche développe une théorie de la création éducative comme processus relationnel et participatif dans la salle de classe. Une approche relationnelle de la créativité en éducation a deux implications majeures : premièrement, elle nous aide à mieux comprendre la créativité de l'apprentissage. Les modèles populaires d'apprentissage se concentrent sur l'acquisition individualisée des connaissances, sans accorder suffisamment d'attention à la manière dont les jeunes créent de manière participative tout au long de leur processus d'apprentissage (Biesta, 2015). Deuxièmement, une meilleure compréhension de la création éducative nous aide à reconceptualiser l'agentivité des jeunes dans l’école. Après un aperçu de cette théorie de la création éducative, cette présentation se terminera par une réflexion méthodologique sur les défis de la recherche sur la création éducative en classe, en détaillant les éléments d'un projet de recherche qualitatif mené dans le cadre de ma recherche doctorale.

L’école, en tant que lieu de socialisation, contribue à la structuration identitaire des élèves. Depuis 2001, le Programme de formation de l’école québécoise y accorde une place explicite. En effet, parmi ses trois grandes visées se trouve La structuration de l’identité, alors que les deux autres sont La construction d’une vision du monde et Le développement du pouvoir d’action. Dans le cadre d’une recherche documentaire, nous avons relevé les éléments qui peuvent participer au développement de l’identité dans les programmes éducatifs québécois de 1982 et de 2001, ainsi que dans celui d’éthique et de culture religieuse de 2008. Afin de mettre en évidence les déplacements d’accents, les inflexions nouvelles et les éléments de continuité accordés à la structuration de l’identité de l’élève, le mode d’analyse thématique (Paillé et Muchielli, 2003) a été retenu. Nous avons ainsi créé trois arbres thématiques : l’identité sociale, l’identité personnelle et l’identité culturelle. L’analyse de données recueillies permet d’observer une certaine continuité dans les thèmes liés à l’identité sociale, notamment l’insertion et l’appartenance sociale, le rôle du citoyen ainsi que la compréhension de la société. Par ailleurs, on note que les principaux éléments de rupture se situent dans la dimension personnelle de l’identité, plus précisément concernant l’identité religieuse, l’identité morale et l’identité sexuelle qui sont évacuées du programme. 

La majorité des courants en psychologie s’accorde vers une conception scientifique de la discipline. Cependant, l’internalisation implicite de la psychologie populaire et non scientifique chez les étudiants peut nuire à sa scientificité. Il devient essentiel de vérifier si ces conceptions peuvent changer, particulièrement au baccalauréat, période à laquelle l’étudiant est exposé à la psychologie scientifique.

L’objectif de l’étude est d’évaluer les positions scientifiques et spirituelles d’une cohorte d’étudiants de psychologie de première année au baccalauréat et d’une cohorte de début de parcours au doctorat. Un questionnaire incluant 8 questions en accord avec une position scientifique et 8 questions en accord avec une position plus spirituelle est administré.

Les résultats montrent que les étudiants au baccalauréat sont en accord à 77% avec une position scientifique et à 32% avec une position spirituelle. Les résultats sont de 73% et 30% respectivement chez les étudiants au doctorat. Il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes. Par contre, autant les étudiants du baccalauréat que du doctorat adoptent significativement plus une position scientifique que spirituelle, t = 10,30, p < 0,001.

Ces résultats suggèrent que les étudiants en psychologie, peu importe leur niveau d’étude, considèrent que l’être humain peut être étudié scientifiquement. Ces résultats montrent également que le parcours du baccalauréat n’influence pas les positions des étudiants.

L’amélioration de la qualité de l’éducation constitue aujourd’hui l’objectif premier de toute politique éducative (UNESCO, 2014). Dix ans auparavant, l’UNESCO (2004) déclarait qu’aucune politique ni stratégie ne saurait soutenir efficacement la quête d’une éducation de grande qualité sans une définition claire et précise de ce qu’est une éducation de qualité. Pourtant, d’après Tawil et coll. (2012) cette dernière continue de se dérober à toute définition.

Cette communication interroge le constat communément admis à propos du caractère évolutif et dynamique du concept de qualité en éducation. Elle présente les résultats d’une analyse documentaire dont l’objectif consistait à retracer l’évolution dudit concept à travers les catégories d’analyse suivantes : descripteurs, conditions favorables, résultats et indicateurs (Bernard, 2009). Le corpus de textes est composé des déclarations de Jomtien (1990), de Dakar (2000) et d’Incheon (2015), des Rapports mondiaux de suivi des progrès de l’EPT (UNESCO, 2002-2015) ainsi que de plusieurs textes qui proposent des modèles pour mieux comprendre ou évaluer la qualité de l’éducation.

Les résultats de l’analyse montrent, sur le plan de l’esprit, une certaine stabilité dans la conception de la qualité de l’éducation. Sur le plan de la lettre, le débat se cristallise autour d’une opposition paradigmatique qui l’empêche d’avancer.

Ici comme ailleurs, l’enseignement de l’histoire est décrit comme tourné vers l’expérience sociétale dominante et n’intégrant que peu l’expérience historique de groupes minorisés (Bories-Sawala et Martin, 2020; Moisan, 2017). Les enseignants, se rendant compte que cette histoire ne parle pas à tous, tentent de faire une place, de manière ponctuelle, spontanée et improvisée, à la diversité des expériences historiques, sans toutefois savoir quelle stratégie adopter pour y arriver et sans posséder de connaissances solides sur le sujet (Moisan et al, 2020). Afin d’inclure ces différentes expériences et ainsi lutter contre les préjugés, il est recommandé d’avoir recours aux écrits d’historiens, mais également d’établir le dialogue avec les communautés dans la réflexion sur le curriculum (Banks, 2020; Kumashiro, 2000).

Mon projet propose de documenter l'expérience vécue par rapport au cours d'histoire du Québec et du Canada (2e cycle) de personnes issues de groupes minorisés et de voir comment cette expérience peut être bonifiée par leur histoire communautaire, ainsi que la manière à privilégier pour l’aborder (pratiques, termes, etc.) et cela par des entrevues semi-dirigées. Le cadre conceptuel se compose, entre autres, de la multiperspectivité, de la mémoire culturelle, des expériences historiques, de l’éducation inclusive et de l’éducation multiculturelle. Cette présentation portera sur les résultats préliminaires sortants des rencontres faites avec des membres de communautés.

Penseur des patriotes, théoricien de la nation canadienne-française, Étienne Parent se préoccupa aussi, logiquement, d'éducation alors que le Bas-Canada pouvait devenir une république. Ses articles et publications du Canadien révèlent chez lui une vision globale du système éducatif le mieux adapté aux Bas-Canadiens aspirant à la modernité. La forme de communication particulière au journal détermine un rapport à l'éducation, en obligeant le rédacteur à adapter et vulgariser son bagage philosophique à un lectorat divisé idéologiquement, pour le persuader du bien-fondé d'un projet politique étroitement lié à des idéaux pédagogiques. Grâce à ses articles et publications sur une variété d'innovations pédagogiques dans les lois, dans les institutions religieuses ou issues d'initiatives privées, une expression nuancée du sens des lois de 1829-1836 se laisse deviner : stimuler l'autonomie de toutes les classes sociales, en supposant leur ancrage dans un devenir historique commun, justifie l'apologie de méthodes, de rapports et de structures pédagogiques favorisant le développement de facultés techniques, intellectuelles, expressives et créatives. Les idéaux pédagogiques qui y sont saisis aident à comprendre le sens des développements ultérieurs du système d'éducation québécois.

Depuis les années 2000, le système éducatif québécois s’est engagé dans la voie de la Gestion axée sur les résultats (GAR). Si le processus politique de mise en œuvre de ce courant est bien documenté, peu d’études se sont encore penchées sur la façon dont les enseignants perçoivent les transformations causées par ces politiques publiques dans l’exercice de leurs fonctions : cette communication présente ainsi les résultats d’une recherche menée auprès de 20 enseignants, dont les objectifs sont de mieux comprendre leur compréhension et perception des impacts directs de la GAR sur leur travail, et ce, à l’aide d’entrevues semi-dirigées. À la lumière de nos résultats, les participants rapportent différents enjeux (manque de consultation de leurs points de vue à propos de ces nouvelles politiques, manque de considération des réalités quotidiennes d’une salle de classe par le Ministère, manque de reconnaissance des valeurs fondamentales des enseignants, souvent en décalage par rapport à une vision ''comptable'' de l’éducation, etc.) qui ne sont pas sans soulever bon nombre de questions fondamentales au sujet du rôle de l’enseignant au Québec. Pour analyser ces enjeux, nous présentons ainsi les apports des réflexions du théoricien allemand Axel Honneth, et plus particulièrement des concepts développés dans La lutte pour la reconnaissance (2000) afin de voir de quelle façon nous pouvons interpréter, en termes critiques, les impacts de la GAR sur le travail des enseignants québécois.

Cette communication a pour objectif de discuter de la question de l’évaluation de l’effectivité du droit à l’éducation et à l’égalité au prisme de l’approche par les capabilités (Sen, 1992). La pertinence scientifique de cette proposition est double : d’une part, la perspective des capabilités appliquées au droit appelle un déplacement théorique dont l’évaluation de son effectivité permet de se focaliser sur les divergences entre le formel et le réel; entre les principes normatifs et les usages du droit; d’autre part, l’approche par les capabilités permet de repenser l’analyse de l’égalité et l’inégalité en déplaçant la problématique de l’égalité d’accès aux ressources ou aux institutions vers une évaluation des égalités de traitement à l’intérieur des institutions et de l’égalité des opportunités en termes de liberté d’accomplir certaines réalisations. C’est dans la perspective ouverte de l’égalité des capabilités qui croise celle des droits fondamentaux dans la mise en œuvre des politiques d’inclusion scolaire que nous esquissons le modèle de l’évaluation du droit et de l’égalité en éducation au prisme de l’approche par les capabilités. Nous exposerons brièvement l’approche par les capabilités, avant de présenter un modèle d’évaluation du droit et de l’égalité en éducation. Finalement, nous dégagerons quelques retombées scientifiques et pratiques du modèle pour l’évaluation des politiques d’inclusion scolaire. 

La communauté amérindienne huronne de Lorette, bien intégrée à la société québécoise, investit l’espace public de manière marquée depuis les années 1970. La communication portera sur les discours identitaires véhiculés par les Hurons durant cette période. Elle vise à distinguer les représentations identitaires mises de l’avant dans ces discours de l’identité partagée par l’ensemble de la communauté ainsi qu’à relever les objectifs politiques qui sous-tendent ces représentations. Pour y arriver, les livres publiés par des membres de la communauté huronne, la vitrine internet du Conseil de bande, les argumentaires juridiques élaborés dans le cadre de procès ainsi que les publications journalistiques présentes dans La Presse, Radio-Canada et dans le journal local de la communauté ont été analysés. Les résultats indiquent que trois principaux traits identitaires se dégagent de l’analyse des discours hurons et qu’ils semblent se détacher des enjeux identitaires qui préoccupent la majorité de la communauté. Les porteurs de ces représentations identitaires constituent l’élite huronne et ils suivent souvent une logique politique. Cette recherche permet de mieux comprendre les relations politiques entre les Hurons, les autres communautés amérindiennes ainsi que les gouvernements fédéral et provincial. Par ailleurs, elle fait l’éclairage sur les marqueurs identitaires contemporains présents chez une communauté amérindienne bien intégrée à la société québécoise. 

Cette présentation fera le point sur l’éducation multiculturelle au Canada, quarante ans après l’implantation de la politique fédérale de multiculturalisme. On aurait pu croire qu’une conséquence naturelle de l’adoption en 1971 d’une politique multiculturelle aurait encouragé les systèmes d’éducation à changer en profondeur leur approche. Hors, force est d’admettre qu’à travers le pays, l’éducation multiculturelle n’a pas été implantée de façon uniforme dans aucune des provinces bien que plusieurs voix dans le monde académique en ont vanté les mérites. Si certaines provinces ont officiellement adopté l’éducation multiculturelle dans leur loi sur l’instruction publique, dans la réalité, les initiatives sont limitées. Cette présentation va donc examiner les différentes définitions et visions de l’éducation multiculturelle, les difficultés attachées à l’implantation d’un tel modèle ainsi que les potentielles explications de la faible présence de ce modèle à travers le pays. Il sera également question d’éducation interculturelle, d’équité et des possibilités pour l’avenir.



La souffrance vécue par les enseignants québécois est un phénomène qui préoccupe de plus en plus les sociologues et philosophes de l’éducation : difficultés d’adaptation, stress, épuisement, anxiété, dépression, voire abandon du métier sont autant de phénomènes qui sonnent l’alarme au regard de l’état actuel de la profession enseignante au Québec. Pour mieux comprendre ces phénomènes, cette communication présente les résultats d’une recherche menée auprès de 20 enseignants, et dont les objectifs sont de mieux comprendre les sources de ces différentes problématiques à l’aide d’entrevues semi-dirigées. À la lumière de ces résultats, il apparaît que différentes difficultés relationnelles et communicationnelles (enjeux liés à une forte perception de hiérarchie entre la direction d’établissement et les enseignants, frustrations dans le cadre des communications avec la commission scolaire, difficultés relationnelles entre collègues) participent directement à la souffrance enseignante telle que vécue par les participants : pour analyser ces enjeux, nous présentons ainsi les apports des théories du sociologue et philosophe allemand Jürgen Habermas, et plus particulièrement son concept d’intercompréhension développé dans Théorie de l’agir communicationnel (1987), afin de voir de quelle façon les enseignants peuvent non seulement mieux saisir les causes de leur souffrance au travail, mais également s’émanciper des limites et des problèmes soulevés.

Cette communication présente une réflexion sur les fondements épistémologiques de l’approche de « recherche collaborative » de Serge Desgagné dont les résultats permettent d’établir une filiation avec la philosophie pragmatiste de John Dewey. 

Ce questionnement s’inscrit dans le cadre d’un projet de doctorat en design visant à comprendre le rôle de la créativité dans la pratique professionnelle des designers de jeux vidéo. Un modèle théorique de l’acte créatif des designers de jeux a été mis au point et doit être testé sur le terrain, par une immersion dans la pratique professionnelle des designers de jeux vidéo. C’est l’approche de la recherche collaborative de Serge Desgagné (1997) qui a été retenue. Si cette approche collaborative a été développée dans le cadre des sciences de l’éducation afin de mieux comprendre la pratique enseignante, nous estimons qu’elle peut s’adapter à toute recherche impliquant des praticiens. Elle présente en effet des fondements épistémologiques qui sont en accord avec la philosophie de Dewey, qui repense les rapports entre savoir et action. Cependant, ces fondements pragmatistes n’ont pas fait l’objet de recherches approfondies : Dewey n’est que rapidement évoqué par les chercheurs qui développent l’approche collaborative (Desgagné, Morrissette). En détaillant certains concepts pragmatistes, nous renforcerons l’idée que l’approche collaborative permet d’étudier tout type de pratique et mérite l’attention des chercheurs de divers horizons.

Plusieurs études récentes montrent que le contrôle inhibiteur, une fonction cognitive permettant de résister aux automatismes et aux stratégies intuitives (Houdé et Borst, 2015), joue un rôle essentiel dans l’apprentissage des sciences en permettant de surmonter des conceptions intuitives persistantes qui sont non conformes aux savoirs scientifiques (Brault Foisy et al., 2021). Cependant, les facteurs pouvant influencer la mobilisation du contrôle inhibiteur lors de l’apprentissage de concepts scientifiques demeurent à ce jour très peu étudiés. L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre si le niveau de complexité des concepts scientifiques, ainsi que la charge cognitive qui en découle, influence la mobilisation du contrôle inhibiteur. Quatre tâches cognitives informatisées impliquant d’inhiber des conceptions intuitives variées, puis de mobiliser des concepts ayant des niveaux de complexité distincts ont été conçues selon un paradigme d’amorçage négatif (Borst et al., 2013), puis accomplies par 15 classes d’élèves du primaire et du secondaire. L’analyse des temps de réponse et de la performance révèle qu’un niveau de complexité élevé est associé à une mobilisation plus importante du contrôle inhibiteur, et ce, tant pour les élèves du primaire que du secondaire. Ces résultats confirment donc que le niveau de complexité des contenus à apprendre influence la mobilisation du contrôle inhibiteur. Les implications pour l’enseignement des sciences seront discutées.

Les recherches qui traitent des conceptions des enseignants en formation et en exercice, plus particulièrement dans le champ de la biologie, sont relativement nombreuses (Barrutia et al., 2019; Urey, 2018). Ces recherches démontrent que leurs conceptions sur différents phénomènes sont erronées comparativement à celles communément acceptées par les scientifiques. La présente recherche s’inscrit dans cette perspective et a pour objet de présenter les conceptions de 30 enseignants en formation initiale à l’égard de la lumière et la formation des couleurs dans trois univers de connaissances : univers vivant, univers matériel et Terre et espace.  Pour ce faire, ils ont rempli un questionnaire papier-crayon d’une durée de soixante minutes et pour le remplir, ils devaient se référer à leurs connaissances antérieures. Par exemple, relativement, une des questions consistait à expliquer le changement de couleur des feuilles des arbres durant la saison automnale (univers vivant) et une question sur la formation de la couleur rouge du ciel pendant le « coucher » de Soleil (Terre et espace). D’abord, on illustrera nos réponses au questionnaire. Cette étape est importante, car elles constitueront notre grille d’analyse des réponses avancées. Ensuite, on présentera les conceptions qui en résultent à la suite de l’analyse des données. Finalement, nous suggèrerons quelques expérimentations rendant compte des difficultés conceptuelles des étudiants identifiées dans cette recherche. 

L’évaluation est parfois un obstacle nuisant à l’atteinte de l’éducation inclusive. En effet, l’évaluation mène à une marginalisation de certains élèves (McArthur, 2016) et encourage un monde scolaire compétitif et sélectif (Birenbaum, 2016). Il demeure qu’elle peut également être un levier à l’éducation inclusive. En effet, l’évaluation au service des apprentissages, par ses caractéristiques et sa fonction de régulation, s’avère cohérente avec les principes de l’éducation inclusive (Allal et Mottier Lopez, 2005; O’Neill et Maguire, 2019). Or, plusieurs enseignants restent méfiants quant à ce type d’évaluation, ne la mobilisent pas adéquatement et vivent un inconfort à l’égard de son utilisation en classe (Baribeau, 2021; Tai et al., 2021). Le projet vise à comprendre les besoins d’enseignants afin que leurs pratiques évaluatives s’inscrivent en cohérence avec l’éducation inclusive. La collecte de données s’est réalisée autour d’entretiens semi-dirigés et d’un entretien de groupe auprès d’enseignants du secondaire et de conseillers pédagogiques spécialisés en évaluation des apprentissages. L’originalité de ce projet repose en partie sur le choix de s’intéresser à l’évaluation sous la lentille de l’inclusion scolaire. Ultimement, en nous intéressant à de telles pratiques évaluatives, nous contribuerons à la mise en place d’un système scolaire qui soutient le plein potentiel de nos élèves. Cette communication permettra de présenter les résultats préliminaires.

L’intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) dans les classes ordinaires pose des défis persistants en lien avec la formation initiale et continue des enseignant·es. À cet effet, les spécialistes de l’éducation musicale déplorent le manque de cours spécialisés en adaptation scolaire offerts à la formation initiale ainsi que la rareté des dispositifs de développement professionnel (DP) en lien avec les EHDAA . Il en résulte des sentiments négatifs vécus par des enseignant·es de musique tels que l’inefficacité et l’inéquation. Toutefois, très peu d’études se sont penchées sur les savoirs des enseignant·es de musique à l’égard des EHDAA. Cette étude propose de répondre à la question suivante : « quels sont les savoirs à développer chez les enseignant.es de musique québécois au primaire à l’égard des EHDAA? »



Cette étude de cas multiples comprendra un échantillon d’une douzaine d’enseignant·es de musique du primaire de différentes régions du Québec et des conseillers pédagogiques. Les données seront collectées au moyen d’un questionnaire à questions fermées, d’entretiens semi-dirigés et de groupes focalisés. Cette recherche permettra d’identifier et de catégoriser les savoirs des enseignant·es de musique à l’égard des EHDAA, et, ultérieurement, de créer des outils de DP qui correspondent aux besoins des enseignant·es. Au plan social, cette étude permettra de soutenir les réflexions des décideurs en ce qui a trait à la formation initiale des enseignant·es de musique.

Au Québec, différents écrits professionnels et scientifiques concluent que l’évaluation des enseignants permanents du secondaire est peu pratiquée et qu’elle est généralement rejetée par les enseignants ainsi que par leurs syndicats. Toutefois, l’opinion des principales personnes concernées par cette pratique demeure largement sous-documentée. Dans le cadre de cette communication, nous proposons de restituer les résultats d’une étude descriptive menée auprès d’enseignants permanents et de directions d’écoles secondaires (n=8) qui visait à documenter leur opinion au regard des visées, des modalités, des critères ainsi que de la personne devant être responsable de mener l’évaluation. Le discours des participants recueilli à l’aide d’entrevues individuelles semi-dirigées permet de suggérer une démarche d’évaluation formative, axée sur le développement professionnel et supervisée par la direction adjointe ou la direction de l’école, mais intégrant aussi la participation d’autres professionnels clés, comme des pairs d’expérience et des conseillers pédagogiques. Les pratiques de supervision pédagogique actuelles y occupent une place privilégiée.

Cette affiche présente le développement d’un dispositif de formation d’enseignants en Belgique francophone selon une démarche de « chaîne sur prototype initial » (Van der Maren, 2005, p. 119). Cette méthodologie implique de développer un dispositif de formation, le mettre en œuvre, l’évaluer, le modifier sur la base des résultats obtenus, et ainsi de suite. La première version du dispositif a été mise en œuvre et évaluée par Derobertmasure (2012). À partir de résultats ayant mis en évidence que les futurs enseignants éprouvent des difficultés à décrire objectivement leur pratique (même lorsqu’ils ont à leur disposition une vidéo de celle-ci), une nouvelle version du dispositif a été mise en place par Bocquillon (2020). Elle consiste à créer et utiliser une grille d’observation insérée dans un logiciel permettant de relever en direct les gestes professionnels posés par chaque futur enseignant, et ce, afin que celui-ci se serve des résultats pour enrichir son analyse réflexive. Les résultats indiquent qu’il est nécessaire de renforcer la formation des futurs enseignants à la gestion de classe, qui est fondamentale pour permettre aux élèves d’apprendre (p. ex. Dufour, 2010) et favoriser le maintien des enseignants dans la profession (p. ex. OCDE, 2018). Delbart (en cours) s’attelle à cette question en mettant en place et en évaluant des activités de formation à la gestion de classe ainsi qu’en adaptant la grille d’observation de Bocquillon (2020) pour observer la gestion de classe.

L’insertion professionnelle en enseignement est un processus dynamique non linéaire d’environ 5 ans qui s’inscrit comme une phase du processus de socialisation professionnelle et permet à l’individu d’opérer une transition d’un statut à un autre, participant à sa construction identitaire (Dubar, 2011; Mukamurera, 1999 ; Martineau et Mukamurera, 2012; Nault, 1999). C’est un espace transitionnel d’apprentissage, de construction et de consolidation de compétences et de savoirs, où les responsabilités sont partagées entre l’individu et l’institution (Gonthier, 2020).

Dans le milieu collégial, il existe peu de documentation et d’outil pour comprendre ce processus important qui pourrait pourtant aider à la prise de décision. La communication vise à présenter un modèle intégrateur du processus d’insertion professionnelle du nouveau personnel enseignant au collégial sur la base d’une recension et d’une interprétation des écrits mettant en relation l’approche écologique du développement humain (Bronfenbrenner, 1979) et les dimensions de l’insertion professionnelle en enseignement. Soumis pour validation aux enseignants et aux professionnels d’un cégep, ce modèle élaboré en coconstruction propose une interprétation systémique des besoins, des responsabilités, des rôles et des tâches de tous les acteurs de l’insertion professionnelle du nouveau personnel enseignant.

En éducation médicale, les jalons de compétence explicitent le niveau de développement attendu pour les diverses compétences en fonction du niveau de formation des apprenants. Ils sont souvent établis par les facultés de médecine par des groupes d’experts de taille variable. BUT : Estimer le nombre d’experts nécessaires pour établir de manière fiable des jalons de compétence en éducation médicale. MÉTHODOLOGIE : Nous avons utilisé les données du processus d’élaboration des jalons de compétences de la résidence en médecine familiale de l’U. Laval. Vingt-sept experts devaient situer 91 jalons de compétences sur les 26 périodes de formation du programme. Nous avons utilisé l’analyse de généralisabilité (G) pour estimer la fiabilité avec laquelle ces jalons ont été situés, puis l’analyse de décision (D) pour estimer la fiabilité attendue dans l’établissement de ces jalons de compétences selon la taille du groupe d’experts. RÉSULTATS : L’analyse G a établi que les 27 experts ont pu situer les jalons de compétences de la résidence en médecine familiale de manière fiable (coefficients de fidélité relative de 0,94 et absolue de 0,92). L’analyse D a estimé qu’au moins 10 experts sont nécessaires pour atteindre des coefficients de fidélité relative et absolue d’au moins 0,80 et qu’environ 20 experts sont nécessaires pour atteindre des coefficients de 0,90. CONCLUSION : Une dizaine d’experts est nécessaire pour établir de manière fiable des jalons de compétence en éducation médicale.

À la fin de chaque session universitaire, les étudiants procèdent à l'évaluation de l'enseignement. Ces données sont ensuite communiquées aux enseignants concernés. Ceux-ci peuvent alors être tentés soit d'ignorer, soit d'effectuer plutôt un survol des commentaires étudiants et de ne retenir que certaines informations qu'ils jugent pertinentes. Ces deux attitudes peuvent toutefois entraîner des biais systématiques d'analyse liés à la subjectivité des enseignants. En conséquence, il peut arriver que seule une minorité des suggestions étudiantes soient réinvesties sous la forme d'améliorations pédagogiques ou didactiques réelles. Dans les classes nombreuses notamment, l'une des barrières au réinvestissement consiste en la difficulté à identifier parmi les points de vue étudiants souvent tous azimuts des pistes directrices sur lesquelles concentrer ses efforts d'améliorations pédagogiques. La présente communication propose l'application systématique de la codification provenant des méthodes qualitatives au moyen du logiciel MAXQDA comme outil réduisant les biais. L'approche a été appliquée avec succès pour analyser l'efficacité de stratégies d'apprentissage actif dans deux cours universitaires de sciences biomédicales. Ainsi, notre approche systématique permet l'identification logique des lignes directrices sur lesquelles les enseignants et/ou administrateurs de programmes peuvent s'appuyer pour prendre des décisions stratégiques visant l'amélioration de l'enseignement.

Depuis les trente dernières années, l’intervention par la nature et l’aventure (IPNA) a intéressé les cliniciens afin de soutenir l’adaptation des membres de la famille (Gillis & Gass, 1993). Depuis 2017, Rojo et Boudreault envisagent l’IPNA sous l’angle du psychosocial. L’objectif de la recension est de faire un bilan des effets de cette intervention sur les familles et d’orienter les futures recherches. Une recension systématique a été effectuée en utilisant les mots-clés des concepts suivants : intervention familiale, relation familiale et intervention par la nature et l’aventure. Les bases de données utilisées sont APA PsycInfo, ERIC, CINAHL, Medline et SPORTDiscus. Sept cent neuf articles ont été trouvés et onze sélectionnés pour aborder les effets de l’IPNA sur l’adaptation et les relations familiales. Il en ressort que plus de la moitié des parents et des chercheurs ont rapporté une amélioration des relations familiales et de la communication. De plus, le quart des parents et des chercheurs s’accordent sur la transformation positive du style parental. En revanche, les recherches ne font pas consensus quant à l’amélioration de l’adaptation et de la cohésion familiale. L’IPNA semble être soutenante à certains niveaux pour les familles, mais pas à tous. Il serait intéressant de poursuivre les efforts de recherche à la lumière de ces constats en proposant entre autres des devis quantitatifs afin d’objectiver ces résultats.

Les médias sociaux sont devenus les principaux vecteurs de propagation de la désinformation et des théories du complot. Ils ont modifié en profondeur et durablement le paysage informationnel et la relation individuelle à l’information (Dumouchel, 2017) et sont devenus une source d’information prioritaire pour le public jeune au Québec (NETendances, 2021). Cette transition présente des défis de taille en termes de filtrage de la désinformation et d’évaluation de l’information sur les médias sociaux. Dans cette étude, nous avons cherché à comprendre comment les étudiant·es du collégial s’informent et évaluent l’information sur les médias sociaux à l’ère de la désinformation et des théories du complot. Cette étude s'appuie, d’une part, sur Wardle et Derakhshan (2017) avec le modèle du désordre de l’information et d'autre part, sur celui des compétences informationnelles de Dumouchel (2017), plus précisément sur la compétence d’évaluation de l’information. Pour cela nous avons mené une enquête qualitative à distance auprès de douze étudiant·es de trois Cégeps de la région de Montérégie. Des entretiens semi-dirigés ont recueilli la parole et des pratiques déclarées des étudiant·es concernant leur relation à l’information et à son évaluation sur les médias sociaux ainsi que leurs perceptions des impacts de la désinformation. L’étude constate notamment que les étudiant·es connaissent les enjeux dus à l’évaluation de l’information sur les médias sociaux en lien avec les impacts de la désinformation.

Ce projet s'intéresse aux représentations sociales des éducatrices de service de garde en milieu scolaire (SGMS) concernant le trouble du spectre de l'autisme (TSA). Nous considérons que les SGMS sont des acteurs importants de la communauté éducative. En ce sens, des études états-uniennes relèvent des bienfaits à la fréquentation des services de garde pour enfants d’âge scolaire par les enfants ayant des besoins particuliers, ainsi que des obstacles.

Nous avons utilisé l'angle des représentations sociales, une théorie à la croisée de la psychologie et de la sociologie, pour interroger les éducatrices de SGMS. Ceci nous permettra de décrire une partie de leurs croyances, attitudes, opinions, etc. concernant le TSA. Pour ce faire, nous utilisons des concepts qui se rapportent à la communauté éducative inclusive et ses trois axes.

Nous avons créé un questionnaire en ligne qui a été partagé aux éducatrices de SGMS par l'entremise d'un organisme partenaire. Le questionnaire comporte 31 questions s'intéressant à des données sociodémographiques des répondantes, mais surtout à leurs expériences, attitudes et croyances face aux enfants qui ont un TSA.

Notre projet s'arrime avec la volonté d’associations d'améliorer la qualité des SGMS et de faire valoir leur rôle important. À notre connaissance, ces milieux et ces acteurs sont très peu étudiés par la recherche et nous désirons en apprendre plus, mais aussi attiser le désir de la communauté scientifique d'en apprendre plus sur le sujet.