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Une blessure d’attachement, marquée par un sentiment de trahison ou d’abandon, peut survenir dans une relation de couple à un moment critique de besoin de soutien. Pour les partenaires blessés, une blessure d’attachement peut être vécue comme un traumatisme relationnel et être associée à un cycle d’interaction négatif dans la relation. Ce cycle peut, notamment, inclure de la victimisation et perpétration de violence psychologique entre partenaires intimes (VPI). Ainsi, cette étude vise à mieux comprendre le chevauchement théorique entre les concepts de blessure d’attachement et de VPI psychologique, en examinant la prévalence de VPI psychologique (victimisation et perpétration) lors des trois derniers mois chez de jeunes adultes (18-30 ans) ayant subi, il y a plus de trois mois, une blessure d'attachement dans leur relation amoureuse actuelle. Parmi 347 participants ayant rempli des questionnaires en ligne, environ 73 % ont déclaré avoir été victimes ou auteurs de VPI psychologiques (respectivement), et 70 % ont rapporté avoir vécu de la VPI psychologique bidirectionnelle. Il est possible que la bidirectionnalité de ce phénomène s’explique par le vécu de violence conjugale situationnelle, marquée par de la colère et frustration résultant d’un conflit non résolu, comme une blessure d’attachement. Ces résultats aident à contextualiser les taux de VPI psychologique chez les jeunes adultes s’identifiant comme partenaires blessés. Les implications théoriques seront discutées.   

Peu d’études ont évalué la relation enfant-éducateur en centre de réadaptation comme contexte pouvant protéger l’enfant hébergé. Une étude a montré que les adolescents hébergés ayant une relation de qualité avec leur éducateur manifestent moins de comportements problématiques (Mota, 2015). Mais, ce patron de résultats est-il présent chez les plus jeunes? Avec la collaboration de centres de réadaptation des régions de Montréal et des Laurentides, 56 enfants (garçons=36) âgés de 8 à 12 ans et leur éducateur ont été rencontrés. La qualité de la relation enfant-éducateur a été évaluée à partir du Student-Teacher Relationship Scale (Pianta, 1992) et du Psychological Availability and Reliance on Adult (Zegers & Schuengel, 2006) administré à l’enfant et l’éducateur. Les problèmes de comportement ont été évalué à partir du Child Behavior Check List (Achenbach & Rescorla, 2001). Chacune des régressions linéaires pour les comportements intériorisés (F(5, 55)=2,54, p=,04, R2=0,12) et extériorisés (F(5,55)=4,68, p=,001, R2=0,25) s’est montrée significative. Dans les deux cas, seule une meilleure qualité de la relation enfant-éducateur, tel que perçue par l’éducateur, est associée à moins de problèmes intériorisés (B=-0,32) et extériorisés (B=-0,47). Ces résultats montrent que plus l’éducateur a une perception positive de sa relation avec le jeune, moins celui-ci présente des problèmes de comportement. La discussion portera sur les effets bidirectionnels potentiels de cette association.

Les premières menstruations sont une expérience personnelle, identitaire, mais aussi sociale et culturelle. Or l’éducation, notamment dans le milieu scolaire, aborde ce thème sous un angle souvent exclusivement biologique. Si la transmission peut aussi se faire à la maison et avec les pairs, les représentations et connaissances auxquelles sont exposés les jeunes sont variables et influencées par les médias. En orientant la recherche d’information et les ressources à disposition, ces représentations façonnent le vécu menstruel. Elles jouent également un rôle dans l’intégration de la signification personnelle que prend le fait d’être menstruée.

L’objectif de cette recherche était d’identifier la manière dont ce thème est abordé dans les ouvrages destinés aux jeunes lecteurs et lectrices (de 8 à 15 ans) et de cerner les représentations plus positives actuellement en émergence autant que les mécanismes de déconstruction des tabous. Une analyse thématique a été effectuée sur la base d’une revue de littérature des guides menstruels et romans jeunesse. Les résultats font ressortir deux grandes perspectives : une se rapportant au thème du féminin sacré et de la relation mère-fille; l’autre ancrée dans la biologie et les enjeux sociaux. Chacune sera discutée dans la représentation qu’elle véhicule et les retombées qu’elle peut avoir sur l’expérience vécue subjective et collective des menstruations. La manière dont ce matériel peut être utilisé comme levier de transmission sera également abordée.

L’écart des habiletés littéraires entre les enfants issus de classes sociales différentes pose un défi important dès l’entrée à la maternelle. Les chances de réussir à l’école de certains enfants peuvent être considérablement améliorées grâce à une exposition précoce aux concepts de littératie. La présente étude évalue l’implantation du programme d’Éveil à la lecture. L’échantillon est composé de 35 enfants d’âge préscolaire, 38 parents et 36 partenaires et éducatrices de CPE ayant répondu à divers instruments de mesure (c.-à-d., des entrevues individuelles, des questionnaires, des mesures alternatives et des journaux de bord). Les obstacles, les facilitateurs ainsi que les retombées perçues par les différents acteurs du milieu sont présentés. Notamment, le programme a suscité l’intérêt des parents à un point tel que la lecture de livres fait dorénavant partie de leur routine à la maison. Chez les enfants, Éveil à la lecture a favorisé la créativité, le dialogue sur les émotions et un bon nombre d'apprentissages. Quant aux éducatrices, celles-ci révèlent que la formation offerte, le matériel fourni et l’organisation du programme agissent comme agents facilitateurs. À l’inverse, la contrainte de temps, les besoins prioritaires dans le groupe d’enfants et le roulement du personnel éducateur sont des obstacles à l’implantation du programme. Des pistes de réflexion sont également proposées afin de favoriser l’engagement des différents acteurs du milieu.

Les modèles cognitifs de la créativité positionnent la pensée divergente (PD)—l’habileté à produire plusieurs solutions alternatives—comme étant le processus central à la production d’idées originales. Il est donc important d’identifier des techniques permettant de l’améliorer. Les études menées dans notre laboratoire ont conduit à la mise au point d'une intervention par rétroaction, qui fournit des informations en temps réel sur l'originalité des idées produites à l'aide d'algorithmes automatisés d'analyse sémantique. Cette technique vise la promotion du monitorage métacognitif. L’objectif de la présente étude était de répliquer l’efficacité de l’intervention et, surtout, d’en évaluer le maintien une fois qu’elle est retirée. L’échantillon (n=230) a complété 3 essais d’une épreuve de PD (Alternate Uses Test). Les participant·e·s du groupe expérimental ont reçu l’intervention par rétroaction au 1er et 2e essai (3e essai sans intervention) alors que le groupe contrôle n’ont pas reçu de rétroaction. Les analyses multiniveaux à mesures répétées ont révélé que l’originalité des idées produites par les participant·e·s ayant reçu l’intervention est supérieure au groupe contrôle, et que cet effet persiste même après que l’intervention soit retirée. En plus d’informer des pistes d’intervention pour la promotion de la créativité, les résultats renseignent sur les déterminants cognitifs de la PD et montrent que le monitorage métacognitif est un processus critique pour la créativité.

Environ une femme sur cinq souffre de dépression pendant sa grossesse, et près de 10% prendront des antidépresseurs. L’objectif de ce projet est de caractériser les effets de la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse sur le développement de l’enfant.

Les données sont issues de l’étude de cohorte 3D, constituée de suivis chaque trimestre de grossesse pour documenter la prise d’antidépresseurs. Lors d’un suivi à deux ans, le développement psychomoteur, cognitif et/ou langagier a été mesuré par le Bayley Scales of Infant and Toddler Development et les Inventaires MacArthur-Bates.

L’échantillon comprend entre 1357 et 1564 dyades mère-enfant, selon le domaine de développement. Soixante-trois femmes ont rapporté l’usage d’antidépresseurs pendant la grossesse. Les résultats préliminaires indiquent qu’une exposition aux antidépresseurs est associée négativement à la motricité fine (r = -0.06, p = .04) et à la motricité globale (r = -0.05, p = .05). Les associations avec le développement cognitif (r = -0.03, p = .19) et langagier (r = 0.01, p = .60) s’avèrent non significatives.

Il apparaît donc qu’une prise d’antidépresseurs pendant la grossesse est associée à un impact négatif léger sur le développement psychomoteur de l’enfant à deux ans. Cependant, d’autres facteurs n’ont pas encore été considérés, notamment la détresse psychologique chez la mère. Ce projet fournira des données essentielles pour l’élaboration de recommandations sur l’usage de médication pendant la grossesse.

Hawley (1999) identifie cinq profils d'enfants selon leur utilisation des comportements prosociaux et agressifs pour obtenir des gains : les contrôleurs prosociaux (CP), les contrôleurs coercitifs (CC), les contrôleurs typiques (CT), les non contrôleurs (NC) et les contrôleurs bistratégiques (CB). Ces derniers se démarquent par leur adroite combinaison de comportements prosociaux et agressifs. Contrairement aux CC qui utilisent presque exclusivement l'agressivité, les CB jouissent d'une popularité élevée parmi leurs pairs (Wurster & Xie, 2014). Ces différences de succès social entre les groupes de contrôleurs agressifs pourraient avoir un effet sur leur motivation scolaire. En effet, le groupe plus compétent socialement pourrait être plus motivé à aller à l'école. En contrôlant pour la popularité évaluée par les pairs, nous avons examiné l'effet médiateur de la compétence sociale perçue en 6e année sur la motivation scolaire en secondaire 1 des différents groupes de contrôleurs dont le comportement a été évalué par les enseignants tout au long du primaire (n = 728, 52 % filles). Une analyse de sentiers montre que les CB rapportent un niveau plus élevé de compétence sociale perçue que les CC, les NC et les CT (ps entre 0,007 et 0,09), qui à son tour est liée à une plus grande motivation scolaire, b = 0,14, p = 0,009 (effet indirect b = 0,33, p = 0,009). Ces résultats suggèrent que le succès social dont jouissent certains enfants agressifs pourrait avoir un effet positif sur leur motivation scolaire.

Dans la prestation des soins à domicile et de longue durée, les robots d’assistance sociale (RAS) sont apparus comme une solution technologique intéressante pour répondre aux besoins et aux aspirations des personnes âgées. Ces progrès scientifiques pourraient néanmoins être perturbés, voire ralentis, en raison de politiques publiques incohérentes ou en retard sur les plus récents développements technologiques. Cela dit, les chercheurs en robotique peuvent devenir des acteurs influents quant à l’intégration des RAS dans les soins publics ou privés offerts aux personnes âgées. Toutefois, dans de nombreux systèmes de soins de santé dans le monde, il subsiste un écart important entre la production de connaissances et leur utilisation en contexte réel et peu de prospectives sont réalisées sur les impacts des recherches sur les politiques publiques subséquentes.

Cette communication a pour objectif de présenter les résultats préliminaires issus d'une collecte de données qualitatives, visant à décrire la relation entre les chercheurs et décideurs et à documenter les stratégies et les actions des chercheurs et leurs réflexes éthiques dans la promotion du changement de politique. Les résultats de recherche permettront d’orienter les acteurs politiques et scientifiques dans la mise en œuvre de politiques publiques cohérentes en matière d’innovations technologiques en santé et de mettre en exergue l'importance du raisonnement éthique dans la promotion de ces dernières.

Chaque année, des milliers d’individus sont touchés par la fraude amoureuse en ligne (FAL) qui survient lorsqu’un fraudeur manifeste un faux sentiment d’attachement envers sa victime dans le but de lui soutirer de l’argent ou des services. Ce type de fraude entraîne non seulement des préjudices financiers, mais aussi des conséquences sur les plans émotionnel, psychologique, physique et social des personnes victimes. À ce jour, peu d’études s’intéressent à la dynamique relationnelle instaurée pour maintenir la fraude. L’objectif de cette étude est d’explorer les raisons et les facteurs, rapportés par les personnes victimes, qui contribuent à initier et maintenir de la relation. Dans le cadre d’une étude qualitative, 15 personnes victimes de FAL ont participé à une entrevue semi-dirigée. L’analyse de contenu thématique met d’abord en évidence la complexité de la dynamique relationnelle mise en place par le fraudeur. Cette dernière s’initie par le biais de stratégies visant à établir sa crédibilité et gagner la confiance de la personne victime. Les résultats mettent aussi en lumière l’impact des stratégies du fraudeur sur l’ambivalence de la personne victime à demeurer dans la relation. Par exemple, plusieurs personnes victimes ont rapporté avoir peur des représailles de la part du fraudeur. Finalement, il sera également question de pistes à envisager afin de bonifier les initiatives de prévention et d’intervention auprès des personnes victimes de FAL.

La naissance d’un enfant représente un événement de vie majeur qui peut entrainer une augmentation des conflits relationnels au sein du couple. Les interactions entre les coparents peuvent influencer le bien-être individuel, relationnel, ainsi que celui de l’enfant. Les attributions relationnelles (c.-à-d., les explications cognitives d’un partenaire face aux comportements négatifs de l’autre) peuvent influencer les interactions de couple, puisque les interprétations que font les partenaires tendent à entretenir les conflits. Les attributions relationnelles peuvent être influencées par les expériences des coparents dans leur famille d’origine, notamment par l’exposition aux conflits interparentaux en enfance (CIE). Aucune étude n’a toutefois évalué la relation entre l’exposition aux CIE et les attributions relationnelles chez les couples quand ils deviennent eux-mêmes parents. Des résultats préliminaires auprès de 82 parents de jeunes enfants (40 mères, 42 pères ; Mâge_enfant = 30 mois) indiquent que davantage d’expositions aux CIE est reliée à une tendance à attribuer le comportement négatif du partenaire à ses caractéristiques internes et stables ainsi que de considérer ce comportement comme étant intentionnel et égoïste (r = 0,31, p = 0,001). Ces résultats soulignent l’importance de mieux comprendre l’influence des composantes cognitives (c.-à-d., attributions) et des expériences familiales sur les comportements des couples parentaux lors de conflits.

Afin qu’on puisse tirer des conclusions valides à l’aide du modèle de régression linéaire simple (RLS), il faut vérifier que les termes d’erreur soient indépendants et qu’ils aient la même variance. Or, dans les régressions des moyennes de rendement sur les bêtas des titres ou des portefeuilles cela n’est pas le cas. En effet, compte tenu que les rendements des titres et des portefeuilles sont fortement corrélés entre eux, les termes d’erreur sont aussi fortement corrélés entre eux. De plus, leur variance est fortement corrélée à la variable indépendante.

L’acuité des problèmes que cela crée peut être facilement illustrée à l’aide de la technique de simulation de Monte-Carlo. Nous l’avons appliquée. En utilisant un modèle dans lequel il n’existe pas de relation entre le rendement espéré et le bêta des portefeuilles, nous avons généré des rendements « observés ». Nous avons ensuite effectué de nombreuses régressions de moyennes sur les bêtas en posant comme hypothèse nulle qu’il n’existe pas de relation entre les moyennes et les bêtas. Sans surprise, nous avons rejeté l’hypothèse nulle dans des proportions beaucoup plus élevées que le niveau de signification choisi. Et nous avons vu que la proportion de rejet dépendait d’une multitude de facteurs. Elle dépendait, entre autres, des valeurs des variances, des covariances, du nombre de titres.

La littérature scientifique démontre que la majorité des personnes âgées en couple sont sexuellement actives et souligne l’importance des problèmes sexuels sur la relation amoureuse des couples âgés. Or, des études mettent en lumière la complexité de la conjugalité lorsqu’un des partenaires est atteint de troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) et est hébergé en Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Si les attitudes des professionnels à l'égard de la sexualité dans le contexte des TNCM et de l’hébergement sont mieux documentées, nous savons peu de choses sur l'opinion des familles des personnes atteintes de démence, incluant les partenaires. Cette présentation s’appuie sur des entretiens semi-directifs auprès de partenaires de personnes atteintes de TNCM hébergées dans un CHSLD de Montréal, menés dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en travail social. Les résultats préliminaires de l’étude en lien avec la perception des partenaires quant à l’évolution de la relation sexuelle et intime au fil du temps, y compris lors de la transition vers un CHSLD, seront présentés. En s’appuyant sur la théorie de la reconnaissance, la présentation permettra de mieux comprendre la réalité des partenaires dans une optique d’amélioration des pratiques.

L'objectif de l'étude était de mesurer les perceptions des éducateurs en garderie à des comportements de cafardage et de commérage des enfants. Les répondants (N = 91) ont été recrutés dans des CPEs de Québec et l'étude à utiliser une méthode mixte transversale. En moyenne, les répondants ont signalé l'émergence de comportements de cafardage à l'âge de 3 ans (M = 3,16) et de commérage à l'âge de 5 ans (M = 5,31). Les résultats ont indiqué que les éducateurs qui ont parlé aux enfants du cafardage étaient plus susceptibles de parler aux enfants du commérage, X2 (1, N = 51) = 5,478, p = 0,019, V de Cramer = 0,328. De plus, les éducateurs qui ont parlé aux enfants du cafardage ont trouvé que le commérage est apparu plus tard, t(49) = 2,698, p = 0,010. Les éducateurs qui ont parlé du cafardage après que des cas spécifiques se soient produits ont trouvé qu'ils ont été plus souvent confrontés au commérage t(29.963) = 4.842, p = 0.000. En conclusion, le cafardage et commérage sont des comportements qui apparaissent généralement à l'âge de 3 et 5 ans, et semblent être intimement liés dans les garderies. Le contenu des discussions sur le cafardage avec les enfants doit faire l'objet de recherches plus approfondies. La façon dont on enseigne aux enfants le cafardage et le commérage peut influencer la façon dont ils choisissent de parler de problèmes graves. Il est donc essentiel de comprendre les perceptions des éducateurs et la façon dont ils parlent de ces comportements aux enfants.

L’acceptation conditionnelle parentale est une approche de socialisation par laquelle les parents subordonnent leur affection et l’appréciation de leur enfant au comportement et réalisations de ce dernier. S’il se comporte selon leurs attentes spécifiques, ils lui accordent plus d’affection, d’attention et d’appréciation que d’habitude, mais, s’il échoue, ils lui font sentir leur désapprobation, l’amenant à se sentir moins aimé et apprécié. L’acceptation conditionnelle parentale serait liée négativement au bien-être subjectif et à l’estime de soi, et positivement à des symptômes dépressifs et à une estime de soi contingente à l’acceptation d’autrui. À notre connaissance, encore peu d’études portent sur les liens entre l’acceptation conditionnelle parentale et la motivation scolaire, soit l’énergie, la direction et la persistance investie dans la poursuite d’un objectif. L’objectif de cette étude est d’établir si l’acceptation conditionnelle parentale est associée à la motivation scolaire. Une étude prospective en six temps de mesure a été réalisée auprès d’une cohorte de 732 participants, de la 6e année du primaire à la 5e année du secondaire. Les résultats des analyses de corrélation indiquent que la force de la relation systématique négative et significative (ps < 0,001) entre les deux variables se maintient à tous les temps de mesure. La nature et la direction du lien entre l’acceptation conditionnelle parentale et la motivation scolaire des élèves seront discutées.  

Les difficultés présentées par l’enfant (voire sa réactivité, son humeur) et les attentes plus ou moins satisfaites du parent à son égard peuvent constituer une source de stress importante pour le parent (Bigras et al., 1999).  La présente étude examine auprès de 103 parents et leurs enfants (0-5 ans) signalés aux services de la protection de l’enfance (SPE) si un degré élevé de stress parental, dû aux difficultés de l’enfant, diminue l’efficacité de l’intervention Relationnelle (IR), une intervention parent-enfant destinée à l’amélioration de la sensibilité parentale. Les parents ont participé à une collation et des séquences de jeu filmées avec leur enfant et ont rempli l’Indice de Stress Parental (Abidin, 2012). Dans notre étude, une évaluation des capacités parentales par les SPE a été réalisée selon trois protocoles, deux avec une intervention intégrée, soit l’IR ou l’IP (intervention psychoéducative) et un sans intervention (SI). Une régression significative (R2= .32, p=.04) montre une amélioration de la qualité des interactions parent-enfant pour le groupe IR, en comparaison aux groupes IP et SI combinés (β=.22). De plus, un effet d’interaction significatif montre aussi que parmi les parents du groupe IR, ceux les plus stressés par les difficultés de leur enfant bénéficient moins de l’IR (β=-.20).

L’adolescence est une période cruciale pour la socialisation des jeunes. Ces derniers présentent cependant une sensibilité accrue aux signaux contrôlants, ce qui peut rendre l’encadrement parental difficile. La rétroaction orientée vers le changement (ROC), étudiée dans la relation entraîneur-athlète, offre néanmoins une piste prometteuse à cet égard en ayant montré des effets positifs sur l’estime de soi, les émotions négatives et la satisfaction des besoins psychologiques. Or, les effets pourraient ne pas avoir les bienfaits escomptés dans la relation parent-adolescent compte tenu de leurs différences fondamentales (p. ex. : nature et permanence de la relation). La présente étude vise donc à évaluer les liens entre la quantité et la qualité de la ROC, en contrôlant pour la qualité et la quantité de rétroactions positives (c.-à-d. des compliments), et la santé psychologique des adolescent·es. 197 jeunes âgés de 12 à 16 ans ont rempli des questionnaires portant sur les pratiques de leur mère et leur santé psychologique à deux reprises. Des régressions hiérarchiques indiquent que la qualité de la ROC est liée à une meilleure estime de soi et à moins de troubles internalisés et externalisés, et ce, au-delà de sa quantité et des métriques de la rétroaction positive. La qualité de la ROC pourrait ainsi être déterminante pour la santé psychologique des adolescentes et adolescents en plus d’être une façon pour les parents d’encadrer leur jeune tout en soutenant leur autonomie.

Nous souhaitons contribuer aux méthodologies en sciences sociales et humaines en proposant le mapping (cartographie), tel qu’utilisé dans les disciplines plus artistiques, comme méthode de terrain afin d’étudier l’organisationalité (Schoeneborn et al. 2019) générée lors de l’« union avec » la matière. Pour ce faire, nous nous tournons vers la littérature en communication et en aménagement. C'est par un processus itératif de juxtaposition, rassemblement, mise en relation et sélection des informations d’un lieu, sous sa forme visuelle le mapping présente un milieu étudié de façon inusitée (Kowal, 2016). Nous entrevoyons ainsi le mapping comme le résultat visuel de sensations et d’émotions vécues par un individu dans un contexte donné. Il s’agit alors pour un chercheur de produire une « carte » usant d’images éclectiques du milieu (carte géographique, image satellite, photo du lieu, images évocatrices, dessins, traçage, etc.). Cette carte évocatrice a pour but de faire ressentir à l'observateur les sensations que le chercheur a pu expérimenter pendant son terrain. Cette technique exige un repérage et sa mise en « carte », nous avons donc choisi de la désigner par ethnogéographie. Notre contribution vise ainsi la production d’une carte tirée d’une ethnogéographie de l’un des milieux architecturaux de notre terrain de recherche, accompagnée d'explications sur le processus de création cartographique en lien avec les concepts théoriques de la communication et de la cartographie.

À la recherche d’initiatives inspirantes et accessibles pour la société civile occidentale, le sujet de mon doctorat porte sur l’implémentation des smart villages en Europe. Il s’agit de communautés intentionnelles écologiques engageant des technologies d’information et de communication dans leur structure. Comment ces initiatives négocient- elles la place de la nature dans la relation des personnes à leur environnement, et quelles perspectives ouvrent-elles dans la lutte contre les effets du réchauffement climatique? L’objectif de cette recherche est de comprendre : la place donnée à l’environnement et à sa préservation; les moyens mobilisés dans la construction d’un mode de vie durable et équitable, favorable au bien-être des membres de la communauté. Mon analyse s’appuiera sur un corpus multidisciplinaire inscrit dans les courants de la political ecology ainsi que de l’anthropologie de l’espoir. La finalité de ce projet tend à développer les connaissances en sciences sociales sur les processus de développement durable, ainsi que de participer aux réflexions de société autour de l’écologisme, de l’idéalisme, de la solidarité, de l’engagement et de l’innovation. L’enquête ethnographique sera menée au cours de l'été 2023 auprès de communautés de villages intelligents européens ciblés en Irlande, Allemagne et Suède. Je n’aurai pas encore débuté cette enquête au moment du Congrès. Je pourrai donc proposer des résultats préliminaires à partir de la revue de littérature.

Les cognitions post-traumatiques négatives sur soi et sur le monde et l’utilisation de stratégies d’adaptation d’évitement prédisent la sévérité du trouble de stress post-traumatique (TSPT) et une plus faible qualité de vie, mais peu d’études ont évalué cette relation chez les anciens militaires canadiens. L’étude vise à examiner le rôle des cognitions post-traumatiques négatives et des stratégies d’adaptation dans le TSPT et la qualité de vie des vétérans canadiens. Quatre-vingt-sept anciens militaires canadiens ont été recrutés par le biais de références d’une clinique spécialisée en stress opérationnel. Ils ont rempli les versions françaises du Posttraumatic Cognitions Inventory, du Trauma-Related Guilt Inventory, du Ways of Coping Questionnaire, du PTSD Symptom Checklist – Military version et du World Health Organization Quality of Life-BREF. Des analyses de régression multiple ont été réalisées en contrôlant pour des variables sociodémographiques et cliniques. Un modèle composé des CPT sur soi et le monde ainsi que la culpabilité prédit 68,9 % de la sévérité des symptômes de TSPT, et 63 % de la dimension psychologique de la qualité de vie est expliquée par les cognitions post-traumatiques sur soi. Les résultats soulignent l'utilité de cibler les CPT sur soi et sur le monde dans les traitements offerts aux anciens militaires canadiens souffrant de symptômes de TSPT. 

Plusieurs personnes souffrant d’un trouble panique demeurent insatisfaites des améliorations perçues à la suite de traitements reçus. L’objectif de cette étude est de documenter leur perspective quant à l’évitement et à l’exposition pour mieux comprendre comment cela influence leur rétablissement. Pour ce faire, huit adultes souffrant d'un trouble panique ont participé à des entrevues semi-dirigées. L'analyse de leurs témoignages a été faite selon la méthode de thématisation continue de Paillé et Mucchielli (2016). Les résultats ont permis d’identifier sept cognitions principales favorisant l’utilisation de stratégies d’évitement, ainsi que sept cognitions principales  motivant à s’exposer aux symptômes anxieux. Cette étude contribue à l’avancement des connaissances sur la chronicisation du trouble panique, ainsi que sur les mécanismes sous-jacents à l’utilisation de stratégies d’évitement et d’exposition chez les personnes qui en souffrent. Elle permet aussi d’orienter les interventions cliniques et offre des pistes de future recherche .

Très peu d'informations existent sur le pouvoir de l'imagerie symbolique dans l’amélioration du bien-être psychologique, et plus spécifiquement au sein d'une pratique de médiation culturelle axée sur la santé mentale. Nous savons toutefois que les émotions et réflexions suscitées par le contenu des films et l'identification aux personnages procurent nombre d’avantages contributifs au mieux-être. Il a été démontré que les programmes artistiques communautaires pouvaient favoriser le bien-être des participant.es et leur inclusion sociale.

Une évaluation de programme du Ciné-Moi a été réalisée afin de documenter l’impact de cette initiative et mettre en évidence les processus centraux (effets proximaux et intermédiaires) par lesquels un meilleur bien-être psychologique (impact) se produit. Des données qualitatives ont été recueillies auprès de 18 adultes (entre 30 et 70 ans) sous forme d'entrevues individuelles et de groupe ainsi que par des observations participantes. Les thèmes émergents furent identifiés par une analyse thématique.

Les résultats révèlent que l’initiative a un impact psychologique sur les participant.es, de par un accroissement des connaissances liées à la santé mentale, l’acquisition d’une vision plus humanisante et empathique d'autrui, une plus grande acceptation et bienveillance envers soi-même et un sentiment accru d’appartenance à sa communauté. Cette étude permet de documenter l'efficacité d'une approche innovatrice basée sur les arts visuels.

Des études antérieures ont observé des déclins liés à l'âge de l'inhibition de la réponse motrice fine, et ces déclins ont été associés à un biais vers un mécanisme de contrôle plus réactif à mesure que l'on vieillit, en raison d'une diminution des ressources cognitives. Cependant, cette association entre l'inhibition de la réponse motrice fine et le contrôle réactif/proactif (concepts du modèle des mécanismes doubles de contrôle, par Braver) n'a jamais été formellement évaluée. Le but de mon projet de recherche est donc de combler cette lacune dans la littérature et d’évaluer comment le contrôle de la motricité fine interagit avec des modes spécifiques de contrôle cognitif, ainsi que la façon dont cette interaction change au cours du vieillissement typique.

Le projet est actuellement à l’étape de la collection de données, et les résultats finaux vont être prêts d’ici la fin de l’hiver 2023. Nous avons recruté 25 jeunes adultes (18-35 ans) et 25 adultes plus âgés (60-80 ans) sans aucune condition neurologique ou musculosquelettique qui pourrait affecter la performance cognitive ou motrice fine. Une batterie de tests neuropsychologiques est administrée à nos participants pour évaluer leurs capacités cognitives générales. Ensuite, les participants effectuent une tâche informatisée de séquençage des doigts conçue pour évaluer leurs capacités d'inhibition de la réponse et comment leurs performances changent lorsque le contrôle proactif est promu.

L’empathie est la capacité cognitive et affective de ressentir et partager ce qui est éprouvé par autrui (Eklund & Meranius, 2021). Elle contribue à l'émergence des comportements pro-sociaux (Preckel et al., 2018). Des études suggèrent que les traumas vécus durant l’enfance pourraient altérer l’empathie (Levy et al., 2019) et la cognition sociale (Wang et al., 2020), notamment les comportements de punition. La présente étude explorera les relations entre la sévérité des traumas vécus durant l’enfance, l’empathie et les comportements de punition à l’âge adulte.

313 adultes (54% de femmes) ont complété des questionnaires mesurant la sévérité des traumas vécus durant l'enfance et l’empathie. Ils ont aussi complété des tâches de prise de décision sociale mesurant leur tendance à punir de façon altruiste et antisociale. Des corrélations ont permis d’observer un lien significatif positif entre la sévérité traumatique et la punition altruiste (.24, p<.01) et antisociale (.44, p<.01) et un lien significatif négatif entre la sévérité traumatique et l’empathie (-.72, p<.01). De plus, des liens négatifs significatifs entre l’empathie et les deux types de punition (altruiste, -.23, p<.01; antisociale, -.53, p<.01) ont été mesurés. L’empathie s’est avérée partiellement médiatrice de la relation entre la sévérité traumatique et la punition antisociale. Ces résultats suggèrent que la sévérité trauma à l’enfance puisse avoir un impact à long terme sur l’empathie et la propension à punir.

L’affiche proposée a pour objectif de montrer comment la bientraitance a pu être mobilisée dans le cadre strict des mesures sociosanitaires dans les milieux de vie et de soins collectifs pour personnes aînées. Seront présentés la problématique ayant guidé l’étude, la méthodologie, puis la définition de la bientraitance adoptée par le gouvernement québécois. De fait, une étude qualitative et exploratoire a été menée en partenariat avec deux résidences privées pour aînés (RPA) ayant un statut d'organisme à but non lucratif (OBNL) en Estrie. Quatre groupes de participants y ont été interviewés à l’aide d’entretiens phénoménologiques : personnes aînées résidentes, personnes proches aidantes, employés/bénévoles; gestionnaires. Les résultats obtenus, à l’aide d’une analyse des données par questionnement analytique permettent d’identifier plusieurs facteurs qui ont contribué à maintenir un niveau de bientraitance élevée en ce temps de crise, dont deux qui apparaissent novateurs, car moins documentés scientifiquement : la créativité et la spiritualité. La créativité a joué un rôle essentiel en tant que facteur bientraitant dans la gestion de la crise de la pandémie de COVID-19 dans les deux résidences. Une pratique spirituelle portée par les professionnels d’une résidence a été un élément important favorisant la bientraitance. En conclusion, l’intégration de pratiques bientraitantes novatrices permettrait aux intervenants de toutes disciplines d’acquérir de nouvelles compétences afin de mieux répondre aux besoins des individus qu’ils accompagnent.

Le placement d'enfants dans les centres jeunesse est utilisé lorsque les problèmes d'adaptation de l'enfant ont retardé leur développement ou lorsque leur comportement présente un danger pour eux-mêmes ou pour la société (c.-à-d. agression, fugue, abus de drogues ou d'alcool, crime, etc.). Les éducateurs sont souvent victimes de comportements agressifs verbaux et physiques de la part des jeunes. L'utilisation des mesures de contention et d'isolement (MCI) par les éducateurs fait partie de ces méthodes utilisées pour faire face aux comportements agressifs des jeunes. L'objectif de cette étude est de vérifier si le stress aigu et chronique des éducateurs a une incidence sur l'utilisation des MCI dans le traitement en centre jeunesse, d'un point de vue exploratoire. Les données utilisées pour cette étude ont été menées auprès de 70 éducateurs dans des centres jeunesse de Montréal à l'aide de questionnaires et de cortisol salivaire pour mesurer le stress. Aucun résultat significatif dans les corrélations ou aucun modèle dans les analyses longitudinales ne conclut qu'il y a un effet entre l'utilisation des MCI et le stress aigu ou chronique.