Ce projet se fonde sur une recherche d’abord menée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise (Histoire, UQÀM, 2009), et qui se poursuit maintenant aux études doctorales (Concordia). Il s’inscrit particulièrement bien dans le questionnement relatif à la tradition de pensée républicaine au Québec qui aurait été occultée, sinon confondue avec d’autres traditions politiques [M. Chevrier (UQÀM), L.-G. Harvey (Bishop’s) et Y. Lamonde (McGill)].
Nous nous intéresserons particulièrement à la genèse de la pensée de Louis-Joseph Papineau, en la situant dans un contexte atlantique, mais en considérant également le discours et les actions de ce dirigeant d’un mouvement de réformes
constitutionnelles au moment où l’Empire britannique se redéfinit dans une perspective de globalisation. Pour ce faire, l’exercice de l’étude du discours se fera sous le mode de la comparaison : Bas-Canada/Irlande. Pour l’Irlande, avec la figure de Theobald Wolfe Tone.
Sur le plan théorique, nous référerons à l’approche « outside in », utilisée par l’historien des idées David Armitage (2007). C’est-à-dire, quels emprunts, sur les plans des idéologies et de la stratégique politique, Tone et Papineau ont-ils respectivement choisi de faire, afin de construire leur propre discours public et action politique. De plus, cette
pensée, maintenant identifiée comme républicaine, sera analysée dans sa concurrence avec le libéralisme. Là, nous en référerons notamment aux travaux de Joyce Appelby et de Philip Pettit.