Ce colloque souhaite documenter les pratiques de résistances vouées à mettre au jour et à questionner les relations genrées du milieu de l’éducation, notamment dans l’enseignement postsecondaire universitaire et collégial, face à une culture de domination masculine qui (re)produit les inégalités basées sur des marqueurs identitaires genrés (Walters et al., 2022). Ces inégalités touchent tant les membres du corps professionnel régulier et contractuel (Dutoya et al., 2019) que la population étudiante (Julien et Gosselin, 2015 a, b). Par exemple, les femmes s’occupent davantage de tâches « de soin » importantes pour le maintien de la vie académique, mais peu reconnues : mentorat, travail administratif, travail de soutien émotif (Gaudet, 2022).
Face à cet état des choses, les pratiques de résistance dans le milieu de l’éducation sont nombreuses et en effervescence depuis les dernières années : publication d’articles provocateurs et de numéros spéciaux confrontant la domination masculine dans certains champs de recherche (Cunliffe, 2022; Aumais, Basque et al. 2018), mise sur pieds de campagnes de sensibilisation aux violences sexuelles en milieu universitaire et de collectifs luttant contre les violences sexistes en milieu scolaires (ex: On s’écoute, La voix des jeunes compte), transformation des pratiques d’enseignement et de publication de la recherche (Aumais et Dorion, 2024), remise en question des normes d’écriture via le mouvement féministe “writing differently” (Gilmore, Harding et Pullen, 2019). Tant au niveau international que local, ces quelques exemples mettent en lumière les initiatives qui, si elles ne permettent pas de résoudre définitivement ces enjeux complexes, permettent d’espérer des avancées et des transformations durables du milieu de l’éducation.