Lors des deux dernières éditions de l’Acfas, nous avons réalisé des colloques autour de la thématique des livres jeunesse. Le premier s’intéressait aux différents aspects didactiques, c’est-à-dire axiologiques (pourquoi?), praxéologiques (comment?) et épistémologiques (quoi?). Le deuxième colloque mettait quant à lui en avant-scène les visées des livres jeunesse en contexte scolaire. Le troisième s’attardera aux méthodologies et aux enjeux qui leur sont associés autour de l’objet livre et de ses usages. En considérant les communications présentées dans ces deux derniers évènements, nous avons constaté une variété de moyens de collecte de données et d’outils d’analyse. Par conséquent, nous croyons utile pour le développement des recherches dans ce secteur de dresser un portrait des choix et des enjeux méthodologiques qui en découlent. Considérons quelques exemples. Au colloque qui s’est tenu en mai 2023, Turgeon et McKinley ont présenté une analyse de contenu autour du thème de la diversité des personnages sur un échantillon restreint de 20 albums récipiendaires de prix littéraires récents, alors que DeRoy-Ringuette, avec une approche similaire, a plutôt opté pour un échantillon plus vaste de 120 livres qui contient des albums, des romans, des miniromans et des biographies. Dans les deux cas, les analyses de contenu étaient soutenues par une grille qui contient des éléments littéraires liés aux personnages. Si ce type d’analyse est relativement fréquent, d’autres choix méthodologiques peuvent être explorés. En 2024, à partir d’un devis quasi-expérimental, Sauvageau a proposé une analyse secondaire des types de livres jeunesse qui favorisent le réemploi lexical, tandis que Guillemin et Moura ont expliqué une démarche qui s’apparente à la recherche-création. Ces brefs exemples démontrent qu’il est utile d’éclairer les options méthodologiques lorsqu’il s’agit des livres jeunesse.
Le mardi 6 mai 2025