Alors que partout dans le monde, la recherche de pointe fait de plus en plus appel à l’interdisciplinarité et même à des formes diverses d’intégration des disciplines (transdisciplinarité, paradisciplinarité, etc.), aussi bien proches que très éloignées, les structures académiques des universités, avec leurs divisions essentiellement disciplinaires, représentent une barrière plus ou moins forte, selon les institutions, qui freine le désir de nombreux chercheurs de mener des recherches moins formatées et plus interdisciplinaires. Parallèlement, de nouvelles modalités de recherche apparaissent qui font appel, de plus en plus comme collaborateurs actifs, à des non-universitaires et à des représentants de la société civile, tandis que les collaborations avec le secteur privé se multiplient et se transforment. La recherche contemporaine se mène souvent hors des murs institutionnels, mais aussi en dehors des cadres de pensée habituels.
Dans ces conditions, comment adapter l’université à ce contexte changeant? Comment donner à ses structures et à ses modes de fonctionnement l’indispensable souplesse qui lui permettra d’y répondre du mieux possible, sans renoncer à sa mission fondamentale de formation disciplinaire et de développement des connaissances spécifiques à chacune des grandes disciplines scientifiques fondamentales? Comment évoluer sans perdre son âme et sa raison d’être?
Cet ensemble de questions sera traité par des représentants des trois grands groupes qui constituent l’université : les professeur.e.s-chercheur.se.s, le personnel administratif de tous les niveaux et les étudiant.e.s dont on reconnaît de plus en plus l’importance qu’ils peuvent avoir pour la recherche, non seulement en tant qu’auxiliaires, mais en tant qu’acteurs de plein droit.
Faisant appel à son expérience personnelle, avec ses difficultés, ses succès, mais aussi ses projets ou ses rêves, chacun, à son niveau, apportera une contribution que l’on espère décisive dans la vaste réflexion que mènent à ce sujet, depuis quelques années, les Fonds de recherche du Québec (FRQ), avec les trois Fonds qui le constituent et sous la direction du scientifique en chef du Québec.
C’est pour animer cette réflexion et entreprendre des actions diverses en ce sens qu’a été créée, au sein des FRQ, la DSMI, une entité vouée aux Défis de société et aux maillages intersectoriels qui organise ici son 3e colloque sur ce thème, sous un angle différent de celui adopté lors des deux premiers (congrès de l’ACFAS 2018 : « La recherche hors piste : oser la rupture » et Ubisoft 2018 : « Entreprise, université, société : la synergie des savoirs »).
Les questions plus précises soulevées à l’occasion de ce colloque inspireront la problématique mise en œuvre dans le colloque suivant.
Ainsi la DSMI entend-elle déclencher et alimenter une réflexion que l’on souhaiterait permanente sur les transformations épistémologiques, sociales et éthiques qui affectent nos sociétés.
Pour une recherche dynamique et créative dans une université alerte et inclusive.