528 - Articulation théorie-pratique et collaboration entre institutions de formation et milieu scolaire : enjeux et dispositifs de formation à l’enseignement

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Dispositifs pour favoriser les liens théorie-pratique

• Communication orale 10 h 00
  Travailler les liens « théorie-pratique » dans un cours de formation à l’enseignement au secondaire
  Annie Malo (UdeM - Université de Montréal)

  La formation en enseignement au Québec s’appuie sur une logique d’alternance intégrative (MEQ, 2001), visant à soutenir les «liens théorie-pratique», soit d’établir des ponts entre savoirs formalisés et pratiques, et entre pratique et formalisation des savoirs pratiques (Aballea, 1991). Si les superviseurs de stage sont des acteurs particulièrement mobilisés pour soutenir cette articulation (Gervais et Desrosiers, 2005), qu’en est-il des formateurs dans les cours universitaires? Cette communication présente l’organisation d’un cours visant à développer la maîtrise de l’intervention pédagogique en enseignement en s’appuyant sur l’alternance de cours théorique, d’atelier d’expérimentation de type microenseignement et des séminaires d’analyse de pratique. À partir d’observations instrumentées de 4 séminaires d’analyse de pratique, des épisodes de coconstruction du sens de la maîtrise de l’intervention pédagogique sont analysés en considérant le rôle du langage et des interactions sociales (Vygotsky, 1997). Afin de mieux comprendre ce qui favorise cette coconstruction, le modèle de préoccupations de Bucheton et Soulé (2009) sera mis à profit pour éclairer les pratiques de médiation des formateurs. Si la centration sur l’objet du savoir ressort comme une préoccupation importante dans la pratique des formateurs, les autres préoccupations (pilotage, atmosphère, étayage, tissage) sont essentielles pour que la théorie apporte un éclairage sur la pratique du point de vue des étudiants.

• Communication orale 10 h 20
  Dispositifs en place dans le cadre des stages en enseignement secondaire pour favoriser les liens théorie/pratique : analyse critique d’un programme de formation initiale
  Caroline Damboise (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Geneviève Therriault (Unité départementale des sciences de l’éducation de Rimouski (UDÉR), Université du Québec à Rimouski (UQAR))

  Cette communication vise à porter un regard critique sur les dispositifs mis en place dans le cadre des stages en enseignement secondaire de l’Université du Québec à Rimouski, dans le but de favoriser les liens théorie/pratique. Divers constats découlant de notre pratique d’accompagnement suggéraient que les relations entre les savoirs théoriques acquis à l’université et les savoirs émanant de la pratique en milieu scolaire étaient peu développées chez les stagiaires; lacune d’ailleurs très souvent relevée dans des recherches en formation initiale (Caron et Portelance, 2017). Deux projets de développement pédagogique ont permis de réfléchir aux différentes manières de favoriser l’émergence de ces liens chez les étudiants, ainsi qu’aux dispositifs à mettre en place à l’intérieur des quatre stages, de façon à rejoindre certaines composantes de la compétence n^o 11 (MEQ, 2001) visant à s’engager dans une démarche de développement professionnel. Le portfolio électronique, la démarche d'analyse réflexive, des travaux de réflexion sur les lectures et à partir de vidéos ainsi qu’une communication orale sont des exemples qui seront présentés et discutés, partant de notre expérience d'utilisation de ces dispositifs lors des stages. Cette analyse critique, reposant sur notre vécu et certains écrits traitant de l’articulation théorie/pratique, n’en est toutefois qu’à ses débuts puisque nous envisageons de poursuivre l’intégration de ces outils en ouvrant aux enseignants associés.

• Communication orale 10 h 40
  Forces et limites d’une formation à l’enseignement centrée sur l’analyse de situations
  Christophe Gremion (IFFP - Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle)

  A l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP - Suisse), la formation initiale des maîtres de branches professionnelles se fait en cours d’emploi et dure 3 ans. Les étudiants se retrouvent ainsi quatre jours par semaine à enseigner dans leurs classes, le cinquième jour étant consacré aux études didactiques et pédagogiques dans notre institution.

  Pour profiter pleinement des avantages que représente cette alternance, plusieurs dispositifs s’appuient sur des analyses et évaluations mutuelles des pratiques réelles des personnes en formation, souvent à l’aide d’outils de communication numérique. Nous présenterons tout d’abord deux de ces ingénieries avant de nous questionner sur leur impact. Comment orchestrer les temps de travail et d’étude pour favoriser au mieux l’acte d’apprendre et la professionnalisation ? Comment, dans une visée d’alternance intégrative, faire en sorte que le temps de l’apprentissage prime sur celui de l’institution, des tâches à réaliser ou de l'évaluation ? Ces questions sont au cœur de cette recherche. Les données recueillies font état de prise de conscience et effet formateur de la réflexivité collective, mais également de souffrance, de surcharge voire d’hétéronomie horizontale. Notre intervention présentera ces résultats et analyses avant de proposer quelques pistes qui pourraient aider à organiser ces formations à distance en restant réellement centrées sur l'apprentissage des participants.

Dîner

Points de vue d’acteurs

• Communication orale 13 h 00
  Les savoirs théoriques façonnent-ils les pratiques des futurs enseignants? Le point de vue des étudiants sur leur formation
  Agnès Deprit (UCLouvain), Vanessa Hanin (UCLouvain), Catherine Van Nieuwenhoven (UCLouvain)

  Depuis plusieurs années, le débat autour des savoirs professionnels des enseignants est ouvert. Si l’expérience semble nécessaire et incontournable pour apprendre à enseigner (Altet, Desjardins, Etienne, Paquay & Perrenoud, 2013), les auteurs se questionnent sur la place des savoirs pour enseigner.

  Face à cette problématique, nous avons voulu mettre à jour les savoirs théoriques acquis durant la formation initiale et utilisés par les futurs enseignants dans leur pratique de stage.

  L’étude a été menée auprès de 12 étudiants en 3^e année du Bachelier Instituteurs primaires dans une Haute École de Belgique francophone. Les données ont été recueillies au moyen d’une instruction au sosie (Clot, 2001), d’entretiens semi-directifs et de focus groupes. La triangulation des résultats montre que les savoirs théoriques issus des sciences humaines et sociales sont largement présents dans les propos des étudiants et les aident à appréhender la complexité du métier. Toutefois, ils ne semblent prendre véritablement sens dans la pratique qu’après avoir subi une « transposition pragmatique » (Perrenoud, 2004). D’autres savoirs (savoirs personnels, savoirs d’expérience) interviennent également pour légitimer les pratiques.

  La communication précisera le contexte de la recherche, les modalités de recueil de données et les principaux résultats. Des perspectives de recherche et d’implications pédagogiques seront également formulées.

• Communication orale 13 h 20
  La prépondérance de certaines catégories de connaissances issues de la recherche (CIR) en éducation utilisées dans l’encadrement réflexif de stagiaires
  Josianne Caron (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Abdellah Marzouk (Université du Québec à Rimouski, campus Lévis), Liliane Portelance (Université du Québec à Trois-Rivières)

  Les CIR éducation, bien que sous-exploitées (Dagenais 2007), sont des ressources offrant un potentiel d’utilisation (Perrenoud, 2001) pour planifier les interventions auprès des élèves. Mabiala Nlenzo (2003) définit les CIR comme des faits, des observations et des expériences qui ont été systématisés au moyen d’une démarche de recherche. Dans le contexte des stages en enseignement, les formateurs de terrain devraient faire référence aux CIR dans leur encadrement des stagiaires pour aider les futurs enseignants à mieux comprendre les relations entre théorie et pratique (Portelance et al., 2008). À cette fin, ils pourraient bénéficier d’un contexte collaboratif (Mercure, 2001) leur permettant d’accroitre leur appropriation et leur utilisation de CIR et d’en éprouver, avec leur stagiaire, l’utilité réelle dans l’enseignement quotidien. Quelles CIR pourraient s’avérer profitables aux stagiaires lorsqu’ils ont à traiter des situations problématiques? Répondre à cette question favoriserait l’exploitation des ressources théoriques lors des stages. Au terme d’échanges en groupe de codéveloppement professionnel, lors d’autoconfrontations croisées, nous avons identifié les CIR les plus utilisées par trois enseignantes associées dans leur encadrement réflexif de stagiaires. Les CIR utilisées concernent certaines compétences professionnelles en enseignement. L’utilisation de CIR variées permet aux stagiaires de se représenter la complexité du travail enseignant et d’en tirer parti.

• Communication orale 13 h 40
  L’articulation théorie/pratique dans une formule de stage étalé en blocs à l’Université du Québec en Outaouais
  Nathalie Anwandter-Cuellar (Département des sciences de l'éducation, UQO), Andréanne Gélinas-Proulx (Département des sciences de l'éducation, UQO), Mylène Leroux (UQO - Université du Québec en Outaouais), Isabelle Vivegnis (Département des sciences de l'éducation, UQO)

  La formation à l’enseignement au Québec accorde une part importante à la formation pratique, car plus de 700 heures sont consacrées à des stages dans le milieu scolaire (MELS, 2008). Malgré cela, il demeure complexe pour les futurs enseignants d’articuler la théorie et la pratique (Hennissen, Beckers et Moerkerke, 2017). Ceux-ci accordent beaucoup de valeur à leurs stages au détriment de leurs cours universitaires, souvent perçus comme trop théoriques et peu signifiants (Sjølie, 2014). Conscients de ces enjeux, les milieux de formation ont recours à l’alternance afin de favoriser une meilleure articulation théorie/pratique. Dans cette optique, une importante révision des programmes de formation à l’enseignement a eu lieu à l’UQO (2011-2014) et une nouvelle structure de formation a été expérimentée à l’automne 2016, sous la forme de stages étalés en blocs et selon les principes pour la formation à l’enseignement de Korthagen, Loughran et Russell (2006). Un sondage en ligne, mené auprès d’une centaine de répondants (étudiants-stagiaires, enseignants associés, superviseurs et professeurs/chargés de cours), fait notamment ressortir que l’expérimentation a permis aux étudiants de réinvestir leurs apprentissages dans les contextes de formation et de stage, en plus de leur permettre de discuter des tensions entre la théorie et la pratique, ce qui représente un développement significatif au regard d’un horizon caractérisé par l’alternance intégrative (Pentecouteau, 2012).

Collaboration avec le milieu

• Communication orale 15 h 00
  Agentivité et reconnaissance : progression épistémologique d’un stagiaire en enseignement en univers social au secondaire
  Vincent Boutonnet (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  Au Québec, la formation initiale à l’enseignement prévoit un stage par année, mais les modalités (durée, objectifs, etc.) des stages varient selon les universités. Cette communication vise à présenter la progression de l’épistémologie pratique d’un futur enseignant d’histoire qui a suivi deux cours de didactique en sciences humaines, en concomitance avec deux stages en blocs étalés s’étalant sur deux années, en contexte d’enseignement au secondaire. L’épistémologie pratique est relative aux conceptions disciplinaires, mais aussi aux attentes envers les élèves. Cela aurait une incidence sur les pratiques de planification et d’enseignement. Un devis de recherche par étude de cas présente des données fondées sur deux entrevues d’explicitation, les documents produits dans le cadre des deux stages, une évocation hiérarchisée, ainsi que cinq cartes conceptuelles. Les données triangulées illustrent une certaine progression dans la mobilisation de référents théoriques, mais au détriment de contraintes pratiques en contexte de stage qui limitent le développement professionnel. Il est discuté de l’emprise des pratiques de l’enseignant-associé sur l’autonomisation, la reconnaissance et le développement professionnel des stagiaires en formation, dans un cadre didactique. Le contexte de stage en blocs étalés est exploré sous la loupe de l’agentivité et de la reconnaissance des stagiaires, afin de proposer des solutions pour soutenir la formation initiale et l’articulation théorie-pratique

• Communication orale 15 h 20
  Aménagements apportés à une formation à l'enseignement : vers un renforcement de l’articulation théorie-pratique et de la collaboration institut de formation-milieu scolaire?
  Paul-André Garessus (Haute Ecole Pédagogique -BEJUNE), Jean-Steve Meia (Haute Ecole Pedagogique BEJUNE), Alexia Stumpf (HEP-BEJUNE, Suisse)

  Nommés, dans le cadre d’une haute école pédagogique (HEP) suisse, à la direction d’une formation à l’enseignement secondaire en crise suite à de multiples réorganisations, nous avons initié une démarche de type recherche-action-intervention qui visait à identifier les objets de la crise et à apporter les aménagements nécessaires à l’amélioration du dispositif. En reprenant la méthodologie des systèmes souples (MSS) de Checkland (1981), nous avons examiné les textes disponibles et interrogé les acteurs de la formation (30 formateurs, 150 étudiants). Parmi les critiques récurrentes adressées à la formation, l’analyse de contenu a notamment mis en évidence un manque de lien entre la HEP et le milieu scolaire ainsi qu’une insuffisance d’articulation entre théorie et pratique. Après avoir planifié et mis en œuvre différentes actions réparties sur plusieurs années (2013-16) et dépassé la situation de crise, nous avons souhaité ré-analyser la perception des acteurs relativement à ces deux faiblesses. Cette analyse, réalisée après l’action dans les phases finales du modèle MSS, a porté principalement sur les réponses des étudiants à l’enquête de fin de formation instaurée dès 2014. Dans le cadre de cette communication, nous souhaitons montrer comment et en quoi la recherche peut contribuer au pilotage d’une formation, et cherchons à formaliser des pistes de recherche et d’action pour renforcer l’articulation théorie-pratique et la collaboration institut de formation-milieu scolaire.

Clôture