L’école, en tant qu’institution, ne peut faire fi des enjeux épistémologiques s’inscrivant dans les dynamiques d’enseignement-apprentissage, peu importe les domaines. Ces enjeux, se rattachant à la question des rapports aux savoirs, contiennent également des dimensions éthiques toutes aussi transversales. Seulement, la mise en relation des considérations éthiques et épistémologiques en contexte scolaire demeure peu explorée. Quels enjeux éthiques soulèvent les problématiques épistémologiques à l’école?
Ces problématiques épistémologiques se déclinent de différentes manières et peuvent se rapporter de façon variée à des questionnements éthiques. Par exemple, le rapport qu’entretient un élève face à l’école, lequel émerge parfois de la culture socioéconomique dans laquelle il se trouve, peut avoir une incidence sur la perception qu’il a de lui-même comme apprenant ainsi que sur la persévérance dont il fera preuve à l’école. De ce rapport sociologique au savoir découlent des enjeux éthiques de l’ordre de la réussite éducative de même que de la justice sociale et scolaire. De la même façon, les conceptions liées à l’acte d’apprendre — p. ex., capacité innée vs en développement, temps et effort — peuvent également jouer un rôle sur la persévérance et la réussite scolaires.
En parallèle, les perceptions liées à la nature des savoirs enseignés — p. ex., fixes vs en évolution, vrais et objectifs vs construits — peuvent avoir des incidences sur l’autonomie des élèves, leurs capacités à penser de manière critique face à ceux-ci ainsi qu’aux propos tenus par les experts, voire leur émancipation.
Les réflexions sur cette question seront articulées autour des deux axes suivants, lesquels puisent à divers courants (p. ex., Crahay et Fagnant, 2007; Charlot et al., 1992; Demers et al., 2016; Gagnon, 2011; Hofer, 1997; Schommer, 1994) :
Axe 1 : Les enjeux éthiques liés aux rapports épistémologiques face aux disciplines enseignées
Axe 2 : Les enjeux éthiques liés au sujet épistémique et à l’acte d’apprendre
L’axe 1 dirige l’attention sur les croyances liées à la nature des savoirs, à leurs processus d’élaboration et à leurs valeurs de vérité. Il y sera question des enjeux éthiques que sont susceptibles de soulever les postures épistémologiques face aux disciplines au regard des apprentissages visés dans différents domaines.
L’axe 2 s’intéresse à la question de l’individu comme sujet connaissant, notamment dans son rapport à l’apprendre. Quels enjeux éthiques ce rapport à soi, à l’autre, aux savoirs et aux experts soulève-t-il quant à la dynamique d’enseignement-apprentissage?
Remerciements
Merci à Nancy Bouchard, directrice du GREE, pour son aide précieuse, sa collaboration et son soutien!