Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Au cours des vingt dernières années, le développement des services destinés aux personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) a d’abord visé à favoriser leur intégration sociale puis, par la suite, à leur permettre une plus grande participation sociale et une plus grande inclusion. Ces orientations successives ont entraîné le développement d’une offre de services diversifiée en fonction des caractéristiques individuelles, des milieux de vie et des environnements au sein desquels ces personnes évoluent, de même qu’en fonction de problématiques complexes susceptibles de contraindre leur inclusion (ex. : polyhandicap, troubles graves du comportement, comorbidité de problèmes développementaux ou de santé mentale). Dans leur ensemble, ces services et les interventions qui les composent doivent favoriser le développement et soutenir l’utilisation optimale des capacités de ces personnes à chaque étape de leur vie. Ils visent également la transformation des environnements physiques, humains et sociaux devant faciliter l’adaptation et l’inclusion des personnes présentant une DI.
La recherche scientifique associée au développement, à la mise en œuvre et à l’évaluation de ces interventions et services s’est fortement développée au cours de la dernière décennie. Ce colloque permettra de présenter les résultats de différentes recherches relatives aux interventions destinées aux personnes présentant une DI et à leur entourage. Les thèmes choisis correspondent à plusieurs questions actuelles pour lesquelles l’acquisition de nouvelles connaissances s’avère utile et pertinente pour les milieux d’intervention dans la perspective de l’amélioration continue de leurs services. Les thèmes abordés à travers les différentes communications ainsi que les périodes d’échange permettront de mettre en relief les principaux défis de la recherche dans un contexte de continuité des services et d’interventions interdisciplinaires et intersectorielles.
Date :- Germain Couture (CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec)
- Jean-Claude Kalubi (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Accès à l'information pour les personnes ayant une DI
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Mot de bienvenue – déroulement du colloqueGermain Couture (CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec), Jean-Claude KALUBI (UdeS - Université de Sherbrooke)
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Approcher le potentiel en lecture des élèves ayant une DI légère par l'utilisation du raisonnement analogiqueCéline Chatenoud (UQAM - Université du Québec à Montréal), Caroline DENAES (UQAM - Université du Québec à Montréal), Catherine TURCOTTE (UQAM - Université du Québec à Montréal)
De nombreux élèves ayant une DI légère démontrent un faible niveau en lecture en fin du primaire et au début du secondaire (Beaulieu et Langevin, 2014). Cette difficulté constitue un facteur de risque important entravant leur réussite scolaire, mais également leur future participation sociale (Duchesne, Rouette, Rocque et al., 2002). Pourtant de plus en plus de recherches démontrent que les compétences en lecture des élèves ayant une DI sont largement en dessous des attentes, au regard de leur potentiel sur le plan cognitif, mais également en fonction des stratégies d'enseignements proposées dans les classes (Allor et al., 2010 ; Conners, 2013; Sermier Dessemontet et Chambrier, 2015). La présentation mettra en lumière les possibilités d'utiliser le raisonnement analogique, décrit par plusieurs chercheurs comme une force présente chez de nombreuses personnes ayant une DI avec l'apprentissage de la lecture, notamment en ce qui a trait à la reconnaissance de patrons orthographiques et des morphèmes, essentiels aux premiers apprentissages en lecture. En s'appuyant sur les résultats obtenus par des élèves (n=60) de 7 à 14 ans ayant une déficience intellectuelle légère à des épreuves individuelles portant sur 1) la lecture de mots et 2) le raisonnement analogique avec images, syllabes et mots, le propos visera à susciter la discussion sur les voies innovantes possibles pour stimuler le potentiel de lecteur des personnes ayant une DI, en misant sur leurs forces d'apprenants.
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La rédaction inclusive : démarche à privilégier auprès des personnes ayant de très faibles compétences en littératieAndré C. Moreau (UQO - Université du Québec en Outaouais), Julie Ruel (CISSS de l'Outaouais)
L'inclusion et la participation citoyenne des personnes vivant avec une déficience intellectuelle présentent plusieurs défis. Comment ces personnes peuvent-elles se réaliser et exercer leur participation citoyenne considérant notamment leurs faibles compétences en littératie? L'accessibilité à l'information est une voie pouvant mener à la participation pleine et entière. Elle est liée étroitement à la littératie. Les organisations et les services qui accueillent les personnes présentant une DI doivent s'interroger sur les meilleures façons de rendre accessible l'information qui leur est destinée. Comment rehausser les compétences des personnes à comprendre les messages? Comment les faire contribuer aux services qu'ils reçoivent? La communication vise à présenter les résultats d'une recherche-action ayant regroupé des intervenants de quatre organisations, jumelés à des personnes présentant une DI. Ensemble, ils ont coconstruit du matériel dans le but qu'il soit signifiant et compréhensible. Cette coopération concepteurs et public cible a permis d'identifier les enjeux d'une démarche de rédaction inclusive, ses caractéristiques, ses conditions de réalisation optimale et ses retombées, tant chez les concepteurs que chez le public cible. Cette recherche-action permet de dégager des enjeux et des suggestions pour les cliniciens dans une perspective innovante, entre autres auprès des adolescents et des jeunes adultes.
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Pause
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La participation sociale à l'ère du numérique : défis de l'accessibilité pour les personnes qui présentent une déficience intellectuelleMartin CAOUETTE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Ève DUPONT (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Stéphanie-M. Fecteau (UQO - Université du Québec en Outaouais), Valérie Godin-Tremblay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Dany Lussier-Desrochers (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Claude Louise Normand (UQO - Université du Québec en Outaouais), Alejandro Romero Torres (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jeannie Roux (CIUSSSMCQ)
Les technologies de l'information et des communications (TIC) et l'accès au réseau Internet ont transformé le quotidien de milliards de citoyens. De la recherche d'information au divertissement, en passant par la création de liens sociaux, un monde de possibilités s'est ouvert à nous. Ainsi, les TIC ont le potentiel d'augmenter le pouvoir d'agir des personnes et la participation citoyenne. Par contre, un fossé s'est graduellement creusé entre les personnes présentant une déficience intellectuelle et les citoyens connectés, créant par le fait même un phénomène d'exclusion sociale nommé « fracture numérique. » Notre présentation tente d'expliquer le phénomène d'exclusion numérique des personnes vivant avec une DI. Nous proposons une première modélisation des différents enjeux pouvant expliquer cette situation à l'aide d'une pyramide d'accessibilité à cinq paliers. Nos recherches ont démontré que des enjeux spécifiques se manifestaient à chacun de ces paliers, et que certaines pistes de solutions peuvent être avancées.
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Discussion
Dîner
Interdisciplinarité et offre de services
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Les soins de santé pour les personnes présentant une DI : pourquoi la récurrence des problématiques au fil du temps?Assumpta Ndengeyingoma (UQO - Université du Québec en Outaouais), Julie RUEL (CISSS de l'Outaouais)
Les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) ont un large éventail de problèmes de santé mentale, mais ont aussi de problèmes de santé physique chroniques ou aigus. Elles utilisent divers services de santé destinés à l'ensemble de la population. L'utilisation de ces services et l'obtention de soins de qualité sont influencés par plusieurs facteurs qui sont en lien avec les caractéristiques de la personne ayant une DI, son milieu de vie et l'organisation des soins. À partir d'une revue des écrits nous décrivons les défis récurrents dans la prestation des soins de santé, cliniques ou préventifs, aux personnes ayant une DI. Trois arguments de synthèse regroupent les défis récurrents identifiés: 1) seuil clinique qui détermine les interventions cliniques, 2) la continuité des soins et de surveillance de conditions de santé et 3) le partenariat dans les interventions préventives. Considérant les stratégies rapportées dans les études, permettant des interventions efficaces et de qualité, nous constatons qu'il y a un besoin de définir, dans un contexte interdisciplinaire et inter établissement, les stratégies d'action optimisant la continuité des interventions préventives et curatives offertes à ces personnes. Les transformations structurelles, sociopolitiques et économiques prennent-elles en considération les stratégies et les données appuyées par les études pour assurer des services et des soins de santé préventifs et curatifs sécuritaires pour des personnes ayant une DI?
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La contribution de projets-pilotes menés par des équipes interdisciplinaires à l'innovation dans les interventions visant des problématiques complexes chez des adultes présentant une DIMylène ALARIE (CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec), Germain Couture (CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec), Jean-Claude KALUBI (UdeS - Université de Sherbrooke)
L'innovation en matière d'intervention prend souvent racine au cœur de projets pilotes conçus et actualisés par des praticiens expérimentés, inspirés à la fois par leur expérience clinique et par les connaissances issues de la recherche. Cette communication est organisée autour de la présentation des résultats de deux projets pilotes réalisés par des équipes interdisciplinaires des services en DI et TSA du CIUSSS MCQ. Un premier projet porte sur le repérage interdisciplinaire des difficultés cognitives liées au vieillissement chez des personnes présentant une DI. Au sein de cette population le risque de développer une démence est nettement supérieur à celui observé dans la population générale. Le principal défi posé par cette problématique est de bien distinguer les symptômes de pertes cognitives liées au vieillissement des manifestations habituelles de la déficience intellectuelle. Un deuxième projet concerne la réalisation des habitudes de vie de la personne polyhandicapée par l'intervention motrice en contexte de centre d'animation. Ces interventions, pratiquées dans un contexte interdisciplinaire, visent ultimement le développement optimal du potentiel de ces personnes au niveau de la communication et des déplacements. La discussion des résultats de ces projets pilotes sera orientée vers la contribution de l'intervention et de la recherche interdisciplinaires à l'innovation dans les services destinés aux personnes présentant une DI.
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Qui sera l'intervenant de demain? Analyse du vocabulaire de la transformation des pratiques professionnellesVéronique DOUCET (UdeS - Université de Sherbrooke), Jean-Claude Kalubi (UdeS - Université de Sherbrooke)
Depuis les années 2000, le domaine de la déficience intellectuelle (DI) est marqué par une forte croissance des préoccupations à caractère organisationnel. Ce discours du changement est alimenté par des cycles de réformes à répétition qui ont traversé ce secteur. En effet, au moins trois réformes majeures ont profondément bouleversé les modalités d'action et l'exercice des pratiques professionnelles au Québec. Elles ont non seulement suscité des questionnements sur l'autonomie professionnelle et la conduite des interventions quotidiennes, mais elles ont aussi apporté des injonctions en matière de collaboration intersectorielle et de concertation interdisciplinaire. Avec l'aide des acteurs du terrain, nous avons organisé des « chantiers de réflexion » (2010-2014) mettant autour de la table des communautés de pratiques et intervenants ayant tous préalablement déclaré leurs préoccupations sur l'avenir des services. Les données recueillies ont été consignées sous forme de discours anonyme émanant d'un acteur collectif. L'analyse de ce discours permet d'accéder aux multiples préoccupations sur les identités professionnelles en reconstruction. Elle propose un témoignage sur le vocabulaire spécifique relatif à la société de participation et aux pratiques professionnelles en transformation. Elle livre des réponses à une triptyque de questions sur l'intervenant de demain, les services de demain et le client de demain, au regard des réformes et de leurs retombées à long terme.
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Discussion
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Pause
Intégration à la vie sociale adulte
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La participation sociale de jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle, un an après la fin de la scolarisationFrancine Julien-Gauthier (Université Laval), Sarah MARTIN-ROY (Université Laval), André C. Moreau (UQO - Université du Québec en Outaouais), Julie RUEL (CISSS de l'Outaouais), Daphné Rouillard-Rivard (Université Laval)
Pour les jeunes ayant une déficience intellectuelle (DI), la transition de l'école à la vie active revêt une importance capitale puisqu'elle constitue un tremplin vers la vie adulte. La réussite de la transition se concrétise par une vie active à la fin de la scolarisation, c'est-à-dire une participation sociale optimale selon le point de vue du jeune, qui contribue à son bien-être et à l'exercice de rôles sociaux valorisés dans sa famille et dans sa communauté. Cette étude vise à connaître la participation sociale de jeunes adultes ayant une DI, un an après la fin de la scolarisation. Les participants sont seize jeunes adultes qui ont quitté le milieu scolaire depuis 13 à 22 mois. Ils ont participé à des rencontres de groupe de discussion focalisé au sujet de leur participation sociale dans les régions de la Mauricie (2), du Centre-du-Québec (1) et de Québec (2). Les données sont traitées selon une approche de type inductif, qui préconise une analyse guidée par les objectifs de recherche (Thomas, 2006). Les résultats montrent l'évolution de ces jeunes adultes, leur participation à la vie familiale et collective, les réussites dans l'insertion sociale et professionnelle et les zones de vulnérabilité. Ils suggèrent un meilleur arrimage entre les organismes de soutien à la participation sociale lors du processus de transition vers la vie active. La nécessité de soutenir l'insertion sociale et professionnelle de ces jeunes adultes au-delà de la scolarisation est soulignée.
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Les troubles graves du comportement en DI et TSA : une perspective de préventionGuy Sabourin (CIUSSS MCQ, Services en DITSA-Institut universitaire)
De plus en plus de chercheurs et de cliniciens considèrent que les troubles du comportement, particulièrement ceux qui sont les plus graves, devraient être compris et traités dans une perspective de prévention plutôt qu'uniquement curative. Il semble que, malheureusement aujourd'hui encore, plusieurs personnes manifestant des TGC ne reçoivent même pas d'interventions ou de traitements appropriés à leur état. Allen et al. (2013) recommandent d'utiliser le modèle de prévention de la santé publique par rapport aux troubles du comportement, à savoir faire des interventions de prévention primaire, secondaire et tertiaire. Pour ce faire, il faudrait par ailleurs être en mesure de pouvoir identifier quelles sont les personnes qui sont les plus à risques et quelles sont les interventions qui sont les plus efficaces pour intervenir à ces différents niveaux. Il est intéressant de faire le point sur l'état des travaux de recherche qui sont réalisés actuellement pour nous guider dans le choix des meilleures interventions à implanter dans ce sens et à sélectionner les activités de recherches cliniques prioritaires à réaliser dans les prochaines années. Les résultats d'une récente recension des écrits seront présentés pour alimenter la réflexion en regard de la prévention de troubles du comportement.
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Étude descriptive des pratiques d'intervention favorisant l'autodétermination d'adultes présentant une déficience intellectuelle : la perspective des intervenantsMartin Caouette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Yves LACHAPELLE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jocelyne MOREAU (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
L'évolution récente des pratiques d'intervention en déficience intellectuelle traduit un souci croissant pour l'autodétermination, soit le fait pour une personne de gouverner sa vie sans influence externe indue. Un niveau élevé d'autodétermination est associé à une plus grande participation sociale. Les intervenants en déficience intellectuelle peuvent jouer un rôle important pour favoriser l'autodétermination. Or, peu d'études se sont intéressées à leurs pratiques. Cette étude a donc pour but de décrire les pratiques d'interventions favorisant l'autodétermination d'adultes présentant une déficience intellectuelle. Une recherche collaborative a été réalisée avec deux groupes de six intervenants. Chaque intervenant a d'abord été rencontré individuellement, puis a participé à cinq rencontres de groupe d'analyse de pratique avant d'être à nouveau rencontré individuellement. Les verbatim de ces entretiens ont été transcrits et analysés par une stratégie de questionnement analytique. Différentes conceptions de l'autodétermination ont pu être dégagées de même qu'une nomenclature d'interventions et de variables prises en compte pour soutenir l'autodétermination. L'analyse des données a permis la formulation d'un modèle intégrateur des conceptions de l'autodétermination et d'un modèle d'intervention favorisant l'autodétermination. Cette étude permet désormais de mieux comprendre la perspective des intervenants sur les enjeux qu'ils rencontrent pour favoriser l'autodétermination.
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Discussion
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Mot de clôture