Les systèmes d’éducation sont en constante transformation depuis des décennies. Toutefois, confrontée à une réalité sociale, économique et technologique sans précédent, l’ampleur des changements semble avoir atteint son point culminant, comme en fait foi le rapport 2013 de l’OCDE portant sur les grandes mutations qui transforment l’éducation. Dans ce contexte d’incertitude et de mouvance des structures, la créativité et l’innovation sont plus que jamais mises à l’épreuve, tant pour la recherche que dans la gestion de l’éducation. Or, si l’innovation en éducation n’est pas un fait nouveau, sa nécessité semble avoir pris une dimension considérable, comme en témoigne l’émergence très récente de multiples périodiques sur le sujet et l’annonce du gouvernement du Québec d’un investissement de 3,7 milliards de dollars en recherche et innovation. Si, théoriquement, la nécessité d’être créatif et d’innover est un prérequis pour la recherche, une préoccupation en ce qui concerne la gestion avait été soulevée à ce sujet par le Conseil supérieur de l’éducation il y a déjà plus de 20 ans. Dans son rapport sur La gestion de l’éducation : nécessité d’un autre modèle (CSE, 1993), le CSE recommandait de favoriser activement l’innovation dans les milieux éducatifs. Cette recommandation s’avère plus qu’actuelle et pertinente aujourd’hui, alors que la complexité de la gestion en milieu scolaire doit s’intégrer dans un mode de gouvernance de plus en plus normatif et prescriptif.