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Rémi Quirion, Fonds de recherche du Québec

Si aujourd’hui la société québécoise ne tolère plus les inégalités, il y a encore du chemin à parcourir, notamment dans le milieu de la recherche. Pourquoi, par exemple, les femmes et les personnes racisées sont-elles moins représentées dans des postes de haut niveau académique ? Dans une période de plein emploi, nous ne pouvons pas nous priver du plein potentiel de la population québécoise. C’est particulièrement le cas en recherche, alors même que la diversité dans les laboratoires peut avoir un impact très positif sur la qualité et les retombées des travaux scientifiques dans la société.

R. Quirion
Participants du 85e Congrès de l'Acfas, Université McGill, 2017. Source : Acfas

Au Québec et à travers le monde, nous nous inscrivons dans un mouvement global d’adhésion aux principes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) qui se traduit dans le 5e objectif de développement durable de l’ONU et, plus proche de nous, dans la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (SQRI) 2017-2022 ou dans la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021 [pdf¨]. La question de la place des femmes en sciences est même très bien documentée et l’article de notre conseillère en matière d’équité, diversité et inclusion (EDI), Fanny Eugène, fait largement le point sur ce que nous savons. Mais alors, pourquoi, malgré tous ces efforts, les inégalités de genre subsistent-elles en recherche, en particulier en sciences naturelles et en génie? Parce que nous devons relever le défi d’un changement de culture, comme le souligne ce rapport [pdf] de la Fondation L’Oréal.

La génération de Québécoises et de Québécois qui se trouve actuellement sur les bancs d’école attend bien plus de notre part que des objectifs et des rapports. Elle s’attend à ce que nous établissions les bases d’une nouvelle norme.

De notre côté, aux FRQ, nous avons pris certaines mesures dont vous pourrez prendre connaissance dans l’article de Fanny Eugène, au présent dossier, et nous sommes conscients qu’il reste beaucoup de travail à faire, aux Fonds comme dans les universités. Au-delà de ces mesures, c’est dans l’attitude de chaque individu que s’incarne le changement. En tant que « pair », collègue, membre de comité d’évaluation, responsable de la supervision d’une thèse, nous disposons d’une certaine influence. À l’image de David Kent dans cet article, j’aimerais vous suggérer quelques actions concrètes. Nous pouvons, par exemple, contribuer à un colloque à la condition que le comité organisateur prenne en compte les principes d’EDI, intégrer davantage de diversité dans les références que nous proposons pour les comités d’évaluation, veiller à la diversité dans les sources que nous citons et enfin, prendre le temps d’évaluer si, dans notre domaine de recherche, les questions de genre et de diversité ne génèrent pas de biais. Il est aussi possible de prendre part à l’une des centaines d’initiatives québécoises répertoriées dans le rapport du projet SAGA-UNESCO [pdf]. Je nous lance collectivement le défi de considérer au moins une fois par jour nos actions à la lumière des principes d’équité, de diversité et d’inclusion et de partager nos bons coups avec nos collègues, afin d’établir ensemble les fondations d’un changement de culture.

Je nous lance collectivement le défi de considérer au moins une fois par jour nos actions à la lumière des principes d’équité, de diversité et d’inclusion et de partager nos bons coups avec nos collègues, afin d’établir ensemble les fondations d’un changement de culture.


  • Rémi Quirion
    Fonds de recherche du Québec

    O.C., C.Q., Ph.D., m.s.r.c.
    Scientifique en chef du Québec

    Depuis le 1er septembre 2011, Rémi Quirion occupe le poste de scientifique en chef du Québec. À ce titre, il préside les conseils d'administration des trois Fonds de recherche du Québec et conseille la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation en matière de développement de la recherche et de la science. Rémi Quirion a obtenu son doctorat en pharmacologie à l'Université de Sherbrooke, en 1980. Il a effectué un stage postdoctoral au National Institute of Mental Health, aux États-Unis, en 1983. Il fut le premier directeur scientifique de l'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies, de 2001 à 2009. Jusqu'à sa nomination à titre de scientifique en chef, il était directeur scientifique du Centre de recherche de l'Institut Douglas, de 2001 à 2011. Il était également vice-doyen aux sciences de la vie et aux initiatives stratégiques de la Faculté de médecine de l'Université McGill et directeur exécutif de la Stratégie internationale de recherche concertée sur la maladie d'Alzheimer des IRSC, de 2009 à 2011.

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