547 - L’enseignement supérieur en contexte de pandémie de COVID-19 : naviguer entre les défis et les opportunités

Le vécu des étudiant·e·s en formation à l’enseignement secondaire durant la période d’enseignement à distance (EAD) imposée par la situation sanitaire au printemps 2020 a fait l’objet d’une étude scientifique dans trois institutions de l’enseignement supérieur en Suisse : la Pädagogische Hochschule Zürich, l’Université de Saint-Gall et la Haute école pédagogique BEJUNE. Les étudiant·e·s ont été invités à répondre à une enquête en ligne  construite dans une triple perspective : (1) décrire les dispositifs mis en œuvre dans cette situation exceptionnelle, (2) éprouver le concept de student engagement (Kahu et Nelson, 2018) et (3) contribuer à questionner notre manière de penser et d’organiser les formations à l’enseignement. L’enquête a été complétée par des entretiens menés avec trois étudiant·e·s de chaque institution, rencontrés à trois moments de la période d’EAD. Les analyses préliminaires témoignent d’une mise en œuvre de l’EAD sensiblement différentes entre les institutions. Au niveau de l’engagement des étudiant·e·s, il est surprenant de constater qu'il n'y a guère de différences significatives entre les établissements et les formats d'études. Par contre, une grande hétérogénéité au sein même des filières d’études est constatée. A la lumière de ces résultats, parmi d’autres, des échanges ont été initiés dans les institutions en vue d’améliorer les pratiques d’EAD mais aussi les dispositifs de formation, basés jusqu’ici presque exclusivement sur un mode présentiel.

Dans le contexte de pandémie mondiale, la réalisation des stages pré-professionnels dans le cadre de la formation initiale des enseignants d’Education Physique en France n’a pas pu être possible et a conduit à envisager de nouvelles modalités de formation. La vidéo 360° est apparue comme une ressource permettant d’accéder au contexte de classe sans y être réellement présent. L’objectif de cette communication sera de rendre compte de l’usage de vidéos à 360° de situations réelles de classe. Cette étude qualitative a été réalisée à partir de trois études de cas et s’inscrit dans le cadre du programme de recherche du cours d’action. Des entretiens d’auto-confrontation ont été réalisés à partir de diverses traces de l’activité des étudiants en formation : 1) des traces de leur visionnement de vidéos 360° en ligne lors d’ateliers de formation organisés en ligne et 2) des traces issues d’un questionnaire en ligne envoyé aux étudiants afin d’identifier leurs usages et préférences de visionnage des vidéos 360°. Les résultats ont permis de rendre compte de deux points de résultats : 1) les étudiants ont déployé une activité exploratoire et d’observation visuelle active lors du visionnement des vidéos 360°, rendant compte d’une véritable activité d’observation active et 2) les étudiants ont pu construire des connaissances relatives à l’analyse de l’activité motrice des élèves et envisager des interventions pour réguler et superviser cette activité.

La pandémie de la COVID-19 a fourni certaines opportunités d’usages du numérique à des fins d’enseignement et d’apprentissage durant les derniers mois. bien alignées sur les résultats de recherche du domaine du computer-supported collaborative learning. Ainsi, au baccalauréat en enseignement primaire et en éducation préscolaire à l’Université Laval, le cours Exploitation pédagogique des TIC, suivi par environ 150 étudiant·e·s de troisième année, a été entièrement revu pour être offert en ligne de façon synchrone et de manière collaborative. Trois intervenant·e·s se sont engagé·e·s dans le co-redesign du cours en établissant deux partenariats avec des acteurs externes offrant des activités d’apprentissage et d’évaluation : le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité et l’École en réseau. Les étudiant·e·s ont pu profiter de contextes authentiques pour réaliser des apprentissages sur les usages efficaces de technologies et de ressources numériques en milieu scolaire, tout en contribuant à la réalisation des  missions respectives des partenaires impliqués. Nous appuyant sur l’évaluation du cours, les aspects pédagogiques et les considérations technologiques seront présentés sous l’angle des affordances socionumériques déployées. Les répercussions pour les différentes parties prenantes seront également présentées, soit les répercussions pour les étudiant·e·s, pour les partenaires et pour les intervenant·e·s responsables du cours.

La pandémie de covid-19 a accéléré le virage numérique en éducation et forcé les enseignants universitaires à transformer leurs cours sous une modalité hybride ou en ligne. En particulier, nombre d’enseignants ont mis en œuvre des cours hybrides en ligne, qui combinent des activités d’enseignement et d’apprentissage dans les modes synchrone et asynchrone en ligne. Dans ces cours, les étudiants progressent de façon autonome au fil des activités asynchrones tandis que les rencontres synchrones en ligne préservent des opportunités d’interactions en temps réel entre les étudiants et l’enseignant. Cette étude vise à déterminer les principales attentes des étudiants dans les cours hybrides en ligne en enseignement supérieur, au regard de la planification pédagogique des cours et envers les enseignants. Elle adopte une méthodologie mixte convergente de recherche, dans laquelle les données ont été recueillies par le biais de questionnaires auprès d’étudiants ayant suivi un cours hybride en ligne à la session d’été 2020, dans des disciplines et cycles d’enseignement variés de quatre universités du Québec (n=482).

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a mené à l’automne 2020 l’enquête Derrière ton écran, afin de mesurer statistiquement, à grande échelle, l’impact de la COVID-19 sur plusieurs aspects liés à la condition étudiante. Cinq enjeux ont été ciblés par l’enquête : la condition financière, la santé psychologique, les services d’aide à la réussite pour les personnes étudiantes en situation de handicap (ESH), les conditions d’enseignement à distance et les stages. Il s’agit d’un vaste travail de documentation de la condition étudiante qui, bien qu’ayant été mené pendant la crise sociosanitaire de la COVID-19, révèle certains constats qui sauront néanmoins éclairer les décideurs publics dans un contexte de relance post-crise.