Dans l’enseignement supérieur, les étudiants sont confrontés à des défis en matière de lecture et d’écriture, car, à chaque palier de la scolarité et dans chaque discipline ou domaine de connaissance, l’appropriation des savoirs passe par de nouveaux écrits à lire et à produire, souvent complexes. Ceux-ci ont des caractéristiques particulières que les étudiant.e.s ne connaissent pas encore. Aussi ont-ils besoin d’être accompagnés dans leur démarche d’appropriation des écrits. Par ailleurs, ce besoin d’accompagnement s’inscrit dans un environnement numérique, favorable non seulement à l’émergence de nouveaux genres universitaires (Russell, 2012), mais aussi à des stratégies numériques relatives aux littératies dans l’enseignement supérieur (Vincent et coll., 2019). Dans le milieu francophone, la prise en charge de la formation aux littératies propres à l’enseignement supérieur est nettement plus tardive que dans le milieu anglophone, mais son expansion n’en est pas moins rapide, comme en témoignent les nombreuses publications sur le sujet depuis le début des années 2000 (Blaser et Pollet, 2010; Boch, 2013; Delcambre et Lahanier-Reuter, 2010, 2012; Donahue, 2008, 2010; Pollet, 2001, 2004; Thyrion, 2011). Au Québec, plusieurs initiatives visant à soutenir l’entrée dans l’écrit universitaire des étudiant.e.s postsecondaires ont vu le jour dans les dernières années, tant dans les cégeps (Libersan, 2010; Bélec, 2018) que dans les universités (Blaser et coll., 2020; Messier et coll., 2016). Dans ce colloque, nous faisons le point sur la définition de la littératie au niveau postsecondaire, puis examinons les ruptures et les continuités dans l’appropriation des écrits selon les ordres d’enseignement, les supports (manuscrit ou numérique) et les caractéristiques des disciplines. Enfin, nous observons les caractéristiques et les retombées des formations aux littératies offertes dans différents établissements d’enseignement supérieur du Québec et d’ailleurs.
Le mercredi 5 mai 2021