Informations générales
Événement : 80e Congrès de l’Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Depuis plusieurs années, le ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport s'est fixé pour objectif la réussite de tous les élèves (MELS, 2000). L'apprentissage de la langue écrite constitue un enjeu majeur de la réussite académique, sociale et personnelle. Même si l'acquisition de l'orthographe ne représente qu'une partie du processus d'écriture, elle joue non seulement un rôle de premier plan dans la compréhension du français écrit, mais elle représente aussi un facteur de sanction dans l'évaluation de la compétence à l'écrit des élèves. Malgré les nombreux efforts déployés par les différents intervenants scolaires, certains élèves éprouvent des difficultés orthographiques. Ces difficultés peuvent être persistantes ou temporaires. Dans le cas d'élèves atteints d'un trouble spécifique nuisant au développement normal des apprentissages à l'écrit, les élèves dyslexiques, dysorthographiques, sourds ou dysphasiques, par exemple, les difficultés en orthographe sont persistantes (Bourrassa et Treiman, 2003 ; Hoefflin et Franck, 2005 ; Plisson, Berthiaume et Daigle, 2010). Dans le cas d'élèves apprenant le français comme langue seconde, les difficultés en orthographe peuvent être temporaires et seraient liées à la compétence globale des élèves dans la langue cible (Fleuret et Montésinos-Gelet, 2011 ; Koda, 2005). La prise en compte des particularités associées aux populations exceptionnelles est une condition essentielle à la mise en place de pratiques didactiques efficientes et est susceptible de contribuer aux solutions à instaurer pour venir en aide à ces élèves. Ce colloque offrira une plate-forme de diffusion et d'échanges pour les chercheurs, les intervenants et les étudiants qui s'intéressent de près aux difficultés orthographiques d'élèves apprenant le français. Le programme proposé permettra d'obtenir des données scientifiques actuelles, de proposer des pistes d'intervention adaptées aux différentes populations et de définir les besoins en recherche.
Date :Programme
Orthographe et populations exceptionnelles
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Orthographe et populations exceptionnellesDaniel DAIGLE (UdeM - Université de Montréal), Anne Plisson (UdeM - Université de Montréal)
Mot de bienvenu, présentation des conférenciers et du déroulement de la journée
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Quelles sont les préoccupations des chercheurs qui abordent l'orthographe française depuis les dix dernières années?Isabelle Montésinos-Gelet (UdeM - Université de Montréal)
Afin d'introduire le colloque, il sera question dans cette contribution d'une analyse des publications scientifiques relatives à l'orthographe français, à son enseignement et à son apprentissage depuis les 10 dernières années. Les préoccupations principales des chercheurs seront dégagées, ainsi que les principaux consensus de ce domaine de recherche.
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Comment des élèves en difficulté procèdent-ils pour résoudre une tâche en orthographe grammaticale : une analyse de leurs commentaires métagraphiquesÉlisabeth BOILY (UQAM - Université du Québec à Montréal), France DUBÉ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Isabelle Gauvin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Chantal Ouellet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nathalie PRÉVOST (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne WAGNER (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les élèves québécois éprouvent des difficultés inhérentes à la syntaxe, à la ponctuation et à l'orthographe du français. L'orthographe grammaticale constitue une bête noire en raison du caractère rébarbatif des méthodes d'enseignement traditionnelles, de la complexité du plurisystème de l'orthographe du français et des relations existant entre une maîtrise insuffisante des conventions de la langue écrite et l'échec scolaire. Cette communication fera état des habiletés métagraphiques d'élèves en difficulté au début du secondaire, issus de classes d'adaptation scolaire, lors de tâches en orthographe grammaticale. Ces résultats seront comparés à ceux d'élèves de classes régulières de la fin du primaire (2e année du 3e cycle) et du début du secondaire (1ère secondaire) afin de cerner s'ils empruntent les mêmes procédures que les autres, mais avec du retard, ou s'ils utilisent des procédures différentes. Cette communication présentera les résultats obtenus au moyen d'un entretien auprès de plus de 70 élèves de quatre commissions scolaires de régions différentes du Québec.
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Intervention en conscience morphologique auprès d'enfants âgés entre 7 et 8 ans : impacts sur les habiletés orthographiques et considérations cliniquesMarie-Noëlle BOURQUE (Commission scolaire des navigateurs), Marianne CROTEAU (Université Laval), Julie-Frédérique DUBÉ (Université Laval), Noémie De La Sablonnière-Plourde (Université Laval), Marie-Catherine St-Pierre (Université Laval)
Les enfants ayant des difficultés en langage écrit (DLÉ) présentent souvent de faibles habiletés en conscience morphologique (CM). Cette particularité entrave, entre autres, le développement de l'orthographe. Les recherches d'intervention ciblant la CM révèlent une amélioration significative des habiletés d'orthographe chez les enfants. Toutefois, peu de connaissances existent sur l'efficacité d'une telle intervention sur les habiletés orthographiques des jeunes scripteurs francophones. Par ailleurs, l'influence de facteurs liés à la structure de l'intervention demeure méconnue. Objectif Mesurer l'apport de 2 types d'intervention (explicite/implicite) en CM sur la métalinguistique et l'orthographe. Méthodologie 39 enfants DLÉ de 2e année ont reçu aléatoirement un type d'intervention. Des mesures pré et post- intervention (tâches standardisées/expérimentales) ont été effectués. Résultats : Les analyses préliminaires aux T1 et T2 révèlent des améliorations significatives aux tâches standardisées de lecture et d'orthographe pour les 2 types d'interventions, alors que celles-ci varient selon le groupe pour la métalinguistique. Les résultats aux tâches expérimentales en T1-T2 et 6 mois après l'intervention (T3) seront présentés et discutés. Conclusion Une intervention spécifique et intensive sur la morphologie orale et écrite apparait avoir un impact positif sur le développement des habiletés d'orthographe, que celle-ci soit plus ou moins explicite sur le plan du langage oral.
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Ce que nous apprennent les verbalisations des élèves en français langue secondeCarole Fleuret (Université d’Ottawa)
La nécessité de prendre en compte la langue d'origine (LO) dans l'appropriation de la langue seconde (L2) est clairement reconnue chez les chercheurs (Auger, 2008; Hornberger, 2003). Par exemple, Cummins, Chow et Schecter (2006) soulignent la forte réciprocité entre l'engagement cognitif et l'investissement identitaire des élèves. D'autres (Dagenais, Armand, Walsh, et Maraillet, 2007) mentionnent l'apport de la LO dans le développement des capacités métalinguistiques et métacognitives. Parallèlement, pour favoriser des contextes d'apprentissage signifiants, Tauveron (2002) propose d'utiliser la littérature de jeunesse pour fixer les normes socio-culturelles attendues dans le milieu scolaire. Dans le cadre d'une étude menée auprès de huit apprenants en langue seconde, cette communication rend compte, à partir des verbalisations émises par les sujets, comment, s'ils sont autorisés à le faire, ils prennent appui sur les connaissances en LO pour appréhender la langue seconde. Pour collecter les données, nous nous sommes appuyés sur la pratique des orthographes approchées, qui sont des écrits reflétant les hypothèses que l'enfant détient sur la langue, et sur la littérature de jeunesse. Les résultats montrent que la langue d'origine à une place centrale dans l'appropriation du français écrit, notamment en termes de capacités métalinguistiques et de métacognition.
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Les traitements cognitifs utilisés par l'élève présentant une dyslexie-dysorthographie pour produire des mots écritsNathalie Chapleau (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Pour l'élève présentant une dyslexie-dysorthographie, la réussite des activités nécessitant l'utilisation de la lecture-écriture est perturbée. En effet, pour cet élève, l'identification et la production des mots écrits, de manière précise et automatisée, sont ardues. Des problèmes dans le codage phonologique sont à l'origine de ces difficultés (Casalis et coll., 2003). Lors d'une étude réalisée en contexte d'intervention orthopédagogique, un programme d'interventions rééducatives centré sur la structure morphologique des mots écrits a été expérimenté auprès d'élèves âgés de 10 à 12 ans présentant une difficulté spécifique de lecture-écriture. Les mesures prises lors de l'expérimentation ont permis de relever les traitements cognitifs privilégiés pour produire les mots. Dans le cadre de cette communication, l'influence des interventions proposées dans le programme de rééducation sera démontrée par une analyse des productions de mots effectuée en regard d'un modèle cognitiviste et interactif de traitement de l'information (Seymour, 2008).
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Les stratégies orthographiques en contexte de dictée : le cas d'élèves dyslexiquesAhlem Ammar (UdeM - Université de Montréal), Daniel DAIGLE (UdeM - Université de Montréal), Noémia Ruberto (UdeM - Université de Montréal), Joëlle VARIN (UdeM - Université de Montréal)
Le développement de la compétence orthographique est une tâche très difficile pour les élèves dyslexiques (Malatesha, Joshi et Aaron, 2007). Ceux-ci éprouvent des difficultés à développer des capacités de traitement des mots écrits en dehors de tout contexte (Sprenger-Charolles et Colé, 2003). Orthographier une langue telle que le français implique la considération des connaissances de type phonologique, visuo-orthographique et morphologique (Plisson, Berthiaume, & Daigle, 2010). Tardif (1992) rapporte que pour utiliser efficacement les connaissances acquises, l'élève doit développer des stratégies qui lui permettront de poser les actions appropriées dans les tâches à réaliser. Au Québec, peu d'études se sont intéressées à la compétence orthographique d'élèves dyslexiques, mais encore moins du point de vue des stratégies de production orthographique auxquelles les élèves ont recours. L'objectif de cette présentation est de rapporter une étude menée auprès de 32 élèves dyslexiques âgés de 11,5 ans. Les élèves devaient orthographier 24 mots sous dictée et commenter, pour chaque mot, les stratégies employées. Les performances des dyslexiques ont été comparées à celles d'un groupe d'élèves normo-scripteurs de même âge chronologique (n:25; 11,43 ans) et à celles d'un groupe d'élèves normo-scripteurs de même compétence écrite (n:25; 9,9 ans). Les résultats montrent des différences intergroupes en fonction des types de stratégies utilisées et des propriétés des mots dictés.
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La révision orthographique chez l'élève dyslexique du primaireRachel BERTHIAUME (UdeM - Université de Montréal), Daniel DAIGLE (UdeM - Université de Montréal), Noémia RUBERTO (UdeM - Université de Montréal), Joëlle Varin (UdeM - Université de Montréal)
Les élèves dyslexiques (ÉD) éprouvent des difficultés en lecture, mais aussi en écriture (Troia, 2006; Zesiger, 1995). Plus précisément, ils ont du mal à s'approprier l'orthographe (Plisson et al., 2010). Pour orthographier correctement, le scripteur doit développer plusieurs types de connaissances (phonologiques, visuo-orthographiques et morphologiques) et y recourir volontairement, en particulier au moment de la révision du texte (Bryant et al., 2006; Catach, 2005, Cameron et al., 1997). L'objectif de cette présentation est de décrire une étude portant sur la compétence d'élèves dyslexiques du primaire à corriger des erreurs orthographiques. Pour ce faire, nous avons demandé à 32 élèves dyslexiques âgés de 11.5 ans de réviser des phrases qui contenaient ou non des erreurs. Plus précisément, il était demandé 1) de déterminer si la phrase était ou non bien écrite, 2) d'identifier, dans le cas des phrases erronées, les erreurs, 3) de corriger les erreurs et 4) d'expliquer la correction des erreurs. Les élèves dyslexiques ont été appariés à 25 élèves normo-lecteurs du même âge et à 25 élèves normo-lecteurs plus jeunes, mais de même compétence en lecture que les dyslexiques. Les résultats indiquent des différences entre les groupes en fonction 1) de la nature des erreurs à corriger (phonologique, morphologique, visuo-orthographique et lexicale) et 2) du degré de compétence orthographique des participants.
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L'acquisition de l'orthographe chez l'élève dysphasiqueDaniel DAIGLE (UdeM - Université de Montréal), Oxana Leonti (UdeM - Université de Montréal)
La dysphasie, trouble affectant le développement normal du langage oral (Billard et coll., 2007), a aussi des répercussions sur l'acquisition de l'écrit (Catts et coll., 2005). Les troubles d'acquisition de l'orthographe des sujets dysphasiques (Mackie et Dockrell, 2004) seraient liés à leurs difficultés langagières orales (Catts et coll., 2000) ou à leurs déficits phonologiques (Leybaert et coll., 2004). Peu d'études explorant les performances de ces scripteurs ont pris en considération la vision multidimensionnelle selon laquelle des traitements visuo-orthographiques, phonologiques ou sémantiques contribuent conjointement au développement des représentations orthographiques (Apel, 2009). Si l'implication de la mémoire de travail semble reconnue, son apport dans l'acquisition de l'orthographe chez ces sujets n'est pas clair. Voici des pistes de réflexion afin de mieux comprendre comment a lieu l'acquisition de l'orthographie chez ces scripteurs : 1/Quels sont les processus impliqués dans le traitement visuo-orthographique et comment la mémoire visuo-attentionnelle ou la mémoire séquentielle influence l'acquisition de l'orthographe; 2/ Est-il possible qu'une sous-spécification des représentations sémantiques puisse influencer ce développement; 3/Comment ces sujets, reconnus pour leurs difficultés phonologiques, exploitent-ils ces connaissances pour orthographier des mots. Les données issues de ces études pourraient mieux guider les interventions auprès de ces scripteurs.
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Le développement de la compétence orthographique chez des élèves sourds apprenant le français : une étude longitudinaleRachel BERTHIAUME (UdeM - Université de Montréal), Agnès Costerg (UdeM - Université de Montréal), Daniel DAIGLE (UdeM - Université de Montréal), Anne PLISSON (UdeM - Université de Montréal)
Les enfants sourds rencontrent de grandes difficultés en lecture et en écriture (Allman, 2002; Colin et al. 2007; Hayes et al., 2011; Plisson et al., 2010; Watson, 2002). Leur retard en orthographe s'explique par leur déficit phonologique (Musselman, 2000). Le principal objectif de cette étude est d'étudier la compétence orthographique de façon longitudinale chez les enfants sourds en les comparant à des enfants de même âge chronologique (CA) et de même compétence écrite (CE). Dix-neuf enfants sourds âgés de 11 ans, 20 CA et 17 CE ont été évalués deux fois en une année. Les enfants sourds étaient tous inscrits dans un programme bilingue Langue des signes québécoise-Français. Des textes ont été collectés pour chaque participant et les mots ont été analysés au niveau graphémique. Les résultats indiquent que pour les deux périodes de tests, les habiletés en orthographe des sourds étaient plus faibles que celles des CA, mais meilleures que celles des CE. De plus, alors que les performances des CE s'améliorent avec le temps, les performances des enfants sourds et des CA ne présentent pas d'améliorations. D'autres analyses indiquent que les erreurs des sourds étaient moins acceptables en termes de plausibilité phonologique quand on les comparait aux deux groupes de participants entendants. Ces résultats sont discutés en termes de procédures orthographiques utilisées par les différentes populations. La question de l'importance du traitement non-phonologique est soulevée.
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Apprentissage de l'orthographe : perspectives de recherche auprès des populations exceptionnellesDaniel Daigle (UdeM - Université de Montréal), Anne PLISSON (UdeM - Université de Montréal)
Mot de clôture