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Le cancer de la prostate représente un enjeu de santé publique majeur partout dans le monde. Au Canada, il est responsable du plus grand nombre de nouveaux cas de cancers et il est la troisième cause de mortalité reliée aux cancers. Les agents anticancéreux classiques tels les sels de platine s’avèrent relativement inefficaces pour lutter contre ce cancer car ils sont non-sélectifs envers ces cellules tumorales. Conséquemment, de nouveaux médicaments à la fois plus sélectifs et peu toxiques sont en demande constante. C’est dans ce contexte que nous avons préparé de nouvelles molécules anticancéreuses alliant le tropisme naturel de la testostérone pour les tissus androgèno-dépendants et la cytotoxicité de nouveaux complexes de platine dérivés d’acides aminés. Pour ce faire, nous avons choisi de fixer les complexes de platine sur la position 7α de la testostérone car cette position est située entre le groupement 3-carbonyl et 17-hydroxyle de la testostérone, deux groupements importants pour l’affinité avec le récepteur aux androgènes. Les complexes L- et D-2-pyridylalanine platine(II) conjugués à la position 7α de la testostérone (composés 7a, b) ont été préparés pour évaluer la faisabilité de notre design et synthèse. Ils ont été synthétisés à partir de la testostérone dans une séquence de 7 étapes avec un rendement global de 16 et 8% respectivement, ce qui fait de cette voie de synthèse une excellente approche pour accéder à cette nouvelle classe de composés anticancéreux.

L’O-GlcNacylation, catalysée par l’enzyme O-linked- β-N-glucosamine transférase (OGT), est une modification post-traductionnelle qui réfère à l’addition covalente d’un groupe O-linked β-N-glucosamine (O-GlcNAc) sur les résidues sérine/thréonine des protéines. Cette modification est impliquée dans plusieurs processus biologiques tels que la transcription et la progression du cycle cellulaire. Des défauts de l’O-GlcNAcylation ont été associés à plusieurs pathologies humaines dont le cancer. En purifiant le complexe nucléaire d’OGT, nous avons identifié son association au suppresseur de tumeur TET2 (Ten-eleven-translocation protein 2), une ADN hydroxylase qui catalyse la conversion du 5-méthylcytosine en 5-hydroxyméthylcytosine. De manière importante, TET2 a été démontrée comme étant considérablement mutées dans diverses leucémies. Cependant, les mécanismes moléculaires associés à la fonction de TET2 sont très peu connus. Nous avons confirmé l’interaction entre OGT et TET2 et nous avons démontré que TET2 est O-GlcNAcylée suggérant un rôle important dans la régulation de sa fonction. Nous avons aussi observé qu’OGT exerce un autre effet sur TET2, en inhibant son activité catalytique indépendamment de l’O-GlcNAcylation, suggérant un mode de régulation complexe de TET2 par OGT. Ces travaux permettront d’approfondir d’avantages la fonction qu’OGT exerce sur TET2 et aidera à comprendre comment la dérégulation du 5hmC contribue au développement de cancers hématopoïétiques.



L’inhibiteur de tyrosine kinase sunitinib est approuvé pour le traitement du cancer. Il est connu qu’un certain degré de toxicité cardiovasculaire est associé à son utilisation, causant de l'hypertension artérielle et une dysfonction du ventricule gauche qui peut évoluer vers l'insuffisance cardiaque et l’infarctus. Le mécanisme exact de la cardiotoxicité du sunitinib est inconnu et sa détection précoce en clinique demeure problématique. À cette fin, nous évaluons l’intérêt de la tomographie d’émission par positrons (TEP) comme outil de détection précoce dans un modèle murin. Les radiotraceurs 11C-acétate et 18F-FDG sont utilisés avant (J0) et pendant (J7, J14, J21, J28) le traitement afin d'évaluer les taux de métabolisme oxydatif et glycolytique du myocarde, ainsi que la fonction ventriculaire. Le protocole de traitement consiste à administrer 0, 40 ou 80 mg/kg de sunitinib par voie orale pendant 4 semaines à raison de 5 jours/sem (n=5 par groupe). Les principaux signes vitaux (poids, pression artérielle), la consommation de nourriture et l’analyse biochimique de l'urine sont suivis pendant l'étude. À la fin de l'étude, les dommages cardiaques sont évalués par un examen histopathologique, complétés par l'analyse des taux sanguins de troponine et par l'évaluation de l'expression locale de gènes associés aux dommages et à la dysfonction cardiaque (Serca2 et Trpc1-5). Les résultats TEP sont corrélés avec les signes cliniques pour identifier un biomarqueur précoce fiable.



L’enzyme PIMT répare les résidus L-isoaspartyls anormaux dans les protéines. La PIMT est la plus abondante dans le cerveau. Son niveau augmente dans les cellules cancéreuses U-87 MG lorsqu'elles sont détachées de la matrice extracellulaire. Ces cellules sont un modèle du principal type de tumeurs cérébrales, les glioblastomes. Nous avons démontré que la PIMT avait des propriétés pro-angiogéniques. Ces deux propriétés de la PIMT nous emmènent à postuler qu’elle peut jouer un rôle clé dans les glioblastomes. Donc, nous avons analysé son rôle dans la viabilité, la migration et l'invasion des cellules U-87 MG. La viabilité des U-87 MG n'est ni affectée par une chute d'expression de la PIMT par ARN interférent (ARNi), ni par la surexpression de la forme sauvage (PIMT) ou mutée et inactive (PIMT D83V). La diminution de la PIMT par ARNi inhibe la migration cellulaire dans deux essais: Wound Healing (44%) et chambres de Boyden (40%). Des lignées stables de cellules U87-MG surexprimant la PIMT augmentent la migration: Wound Healing (35%) et chambres de Boyden (85%). Par contre, la migration restait équivalente au niveau basal lors de la surexpression de la PIMT mutée. La même tendance a été observée pour l’invasion du Matrigel. Une inhibition de 40% lorsque le niveau de PIMT diminuait par ARNi et une induction double lorsque la PIMT était surexprimée. Ces résultats montrent l'importance du niveau et de l'activité de la PIMT dans l’invasion des cellules cancéreuses U-87 MG.

La stéroïde sulfatase (STS) catalyse l’hydrolyse des stéroïdes précurseurs pour obtenir des concentrations plus élevées d’estrogènes et d’androgènes et elle stimule la prolifération des cellules de cancer du sein chez les femmes ménopausées. Plusieurs inhibiteurs irréversibles ont été confirmés, y compris le STX64. Le STX64 a obtenu des résultats positifs pour arrêter l’activité de la STS in vitro et des études in vivo, cependant, bien que le premier essai clinique a bien réussi, ces résultats n’ont pas été reproduits dans la seconde phase clinique. L’objectif de ce projet est de clarifier les observations de plusieurs tentatives de traitement du cancer du sein ER+ et de faire une comparaison de l’utilisation seul des inhibiteurs STS et avec l’utilisation conjointe de ces inhibiteurs avec un inhibiteur de la 17β-HSD7. Afin de vérifier ces objectifs, des cellules épithéliales de cancers mammaires (MCF-7 et T47D) ont été traitées avec deux inhibiteurs de la STS (STX64 et EM1913) respectivement et une diminution de la prolifération, d’environ 13% a été obtenue. De plus, les concentrations d’estradiol et de DHT ont respectivement diminué de 20% et de 9%. Lorsque le STX64 et EM1913 ont été combinés avec le 80 (un inhibiteur spécifique pour 17β-HSD7), augmentant ainsi les effets antiprolifératifs à environ 35%. Par conséquent, l'inhibition conjointe de la sulfatase et du 17β-HSD7 est une cible prometteuse pour le traitement hormonal du cancer du sein.

Le cancer épithélial de l’ovaire (CEO) est le cancer gynécologique le plus meurtrier en Amérique du Nord. Dans le but d’améliorer son traitement, les inhibiteurs de Poly Adénosine Diphosphate Ribose Polymérase (PARPi), comme l’Olaparib, sont actuellement en essai clinique de phase 2.Ils démontrent une bonne efficacité pour les patientes atteintes du cancer de l’ovaire et surtout pour celles mutées BRCA1/2. Cela s’explique par un effet de « létalité synthétique », dû à la mutation (BRCA1/2) qui joue un rôle central dans le système de réparation de l’ADN par Recombinaison Homologue (HR).La médecine personnalisée est de plus en plus prometteuse, d’où l’intérêt de rechercher un profil de patientes (biomarqueurs) atteintes du CEO muté ou pas pour BRCA1/2, répondant préférentiellement aux PARPi, que ce soit en tant qu’agent unique ou concomitant à la chimiothérapie.

Mon projet vise donc à analyser, l’expression de marqueurs spécifiques au système RH autre que BRCA1/2 dans des tumeurs de patients ainsi que des lignées cellulaires du CEO afin d’en établir une corrélation avec la réponse aux PARPi. Les premiers résultats montrent un taux d’expression génique et protéique variable pour les différentes cible du système par RH dans des lignées cellulaire du CEO. De plus, on montre une corrélation entre la sensiblité aux Carboplatine et celle aux PARPi. Ce projet et ces premiers résultats ont pour but d’améliorer une approche personnalisée de la médecine.

Le réovirus (ReoV), un virus oncolytique non pathogène, est bien toléré chez les patients. Nous avons précédemment décrit un variant du ReoV avec une mutation qui prévient l’expression de la tête globulaire immunodominante de la protéine Sigmal. Cela nous a amenés à explorer la faisabilité de générer des ReoV avec une Sigma1 armée d'antigènes pour une utilisation comme vaccin contre le cancer. Grâce au système génétique inverse, nous avons produit un ReoV recombinant portant des répétitions en tandem d'un épitope à cellule T, SIINFEKL (OVA), de l'ovalbumine de poulet. L'immunofluorescence et le transfert des cellules infectées ont montré la co-expression des protéines réovirales avec les marqueurs Myc et Flag flanqués par l’épitope OVA. Le ReoV-OVA recombinant est stable après plus de 10 passages et l’épitope OVA livré par ReoV est présenté par le complexe majeur d'histocompatibilité de classe I (MHC-I) pour activer des lymphocytes T CD8+ des souris OT-I. L'immunisation par ReoV-OVA chez les souris par voies intrapéritonéales et orales a mené à une augmentation des lymphocytes T CD8+ OVA-spécifiques, et de façon importante, a retardé l'apparition de tumeurs et a augmenté le taux de survie chez les souris portant des mélanomes B16F10-OVA. Les recherches en cours permettront d'établir davantage le profil immunitaire de la vaccination orale et son effet oncopréventif dans d'autres modèles de tumeurs pertinents en clinique.

La relation entre l’inflammation et le cancer est étroite et complexe. La réponse inflammatoire sert de mécanisme d’élimination tumorale, mais face à la réponse immunitaire les tumeurs vont évoluer pour supprimer cette réponse et même la détourner. Ceci à fin d’en profiter des signaux de réparation ciblant les tissues non tumoraux. Au cœur des interactions immunitaires et tumorales se trouvent les cytokines, des signaux moléculaires activant, entre autres, des voies apoptotiques dans les tumeurs. Ces molécules sont très diverses et nombreuses, plusieurs ayant des voies et des récepteurs communs. Pendant la réponse antitumorale, plusieurs dizaines de ces cytokines sont sécrétées simultanément, pourtant les interactions entre ces molécules au-delà de deux molécules ensemble restent un sujet peu exploré.  Mon projet de doctorat se base sur l’exploration à haut débit de l’effet antiprolifératif de centaines de combinaisons de cytokines dans des cellules de cancer de sein. Certaines combinaisons ont montré de fortes synergies amenant un puissant effet inhibiteur dans les cellules tumorales. Des expériences de séquençage de l’expression génétiques (mRNA-seq) aident à comprendre comment ces synergies fonctionnent au niveau génétique et donnent aussi un aperçu des caractéristiques inflammatoires qui pourraient être favorisées lors d’un traitement médical afin de promouvoir une élimination plus efficace du corps tumoral.

La régulation à la hausse de l’autophagie, un processus par lequel les protéines cytosoliques ainsi que certaines organelles sont dégradées, contribue à la survie cellulaire et à la chimiorésistance dans les tumeurs solides. Comme la MT1-MMP, une métalloprotéase matricielle membranaire fortement exprimée dans les glioblastomes radio- et chimiorésistants, participe aux signaux pro-apoptotiques dans les cellules cancéreuses cérébrales, nous avons investigué le rôle potentiel de MT1-MMP dans l’induction de l’autophagie. Nous avons découvert, au terme d’une étude structure-fonction en utilisant des plasmides encodant les protéines recombinantes suivantes : WT-MT1-MMP, ΔCyto-MT1-MMP et Y573F-MT1-MMP, que le domaine cytoplasmique de MT1-MMP est essentiel à l’induction de l’autophagie et que ceci se reflète par la modulation des biomarqueurs BNIP3, ATG3, ATG12, ATG16L1 et ATG16L2. Nos résultats démontrent que le domaine cytoplasmique de MT1-MMP régule aussi l’expression protéique de BNIP3 en induisant la phosphorylation de STAT3 par la kinase JAK2. Nos résultats démontrent également que MTCBP-1, une protéine d’interaction du domaine cytoplasmique de MT1-MMP, pourrait inhiber les fonctions intracellulaires de MT1-MMP, et plus particulièrement l’autophagie, dans le but d’augmenter la sensibilité des glioblastomes face aux thérapies conventionnelles en réduisant leur capacité à résister à ces traitements.

L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) solaires est un facteur de risque important de plusieurs pathologies. Les principaux dommages induits à l’ADN par les UV, les dimères cyclobutyliques de pyrimidines (CPD), sont responsables des cancers cutanés. Outre la peau, les yeux sont aussi exposés aux UV, cependant aucun cancer n’a été recensé dans la cornée de l’œil. La probabilité qu’un dommage à l’ADN provoque un cancer dépend de sa fréquence d’apparition et de la vitesse à laquelle il est réparé. Afin de comprendre comment la cornée humaine se protège des effets à long terme des UV, nous avons quantifié, dans l’œil, la fréquence d’apparition des CPD induits par les UV. Des yeux humains ont été exposés ex vivo à un type d’UV : UVA, B ou C. La présence de CPD a été quantifiée dans la cornée et dans l’iris de ces yeux par immunohistofluorescence. Les patrons de distribution des CPD induits par chacun des types d’UV sont très distincts. Les UV de courtes longueurs d’onde (UVC) endommagent surtout les couches superficielles de la cornée, tandis que UV longs (UVA) induisent uniformément des dommages dans la cornée et même dans l’iris. Nous avons donc démontré que les UV, tous types confondus, endommagent la cornée humaine selon des patrons différents. Ce résultat est contradictoire avec le fait qu’aucun cancer lié à l’exposition solaire n’est retrouvé dans la cornée et suggère qu’il y existe des mécanismes de protection permettant d’éviter la conversion des dommages en mutations.

L’ubiquitination est une modification post-traductionnelle, impliquée dans la régulation de la transcription des gènes, reversée par l’action des déubiquitinases (DUBs). Le suppresseur de tumeur BAP1est une déubiquitinase souvent mutée dans plusieurs types de cancer. On a reporté précédemment que BAP1 fait partie d’un complexe multi-protéiques incluant des facteurs transcriptionnels. L’homologue de BAP1 chez la drosophile, Calypso, est associé à la protéine polycomb ASX formant le complexe de répression transcriptionnelle, PR-DUB qui catalyse la déubiquitination de l’histone H2A. On s’intéresse à caractériser la fonction biologique de l’association de BAP1 avec deux protéines polycombes, ASXL1 et ASXL2 deux orthologues de ASX. Ici on montre que BAP1 forme deux complexes distincts de remodelage de la chromatine en s’associant avec ASXL1 ou ASXL2 permettent respectivement la répression ou l’activation de l’expression des gènes cibles en déubiquitinant l’histone  H2A. On a également identifié une mutation de cancer au niveau de BAP1 qui le rend incapable de lier ASXL1 et ASXL2 et d’agir comme suppresseur de tumeur. Nos résultats démontrent un lien étroit entre la fonction de BAP1 et la régulation de l’expression des gènes au cours du control de la prolifération cellulaire. De plus, notre modèle de travail révèle un nouveau mécanisme d’action de BAP1 en tant que gène suppresseur de tumeur en liant son activité de déubiquitination de H2A et son association avec ASXL1 et ASXL2.

L'amyline (Islet Amyloid Polypeptide, IAPP) est une protéine qui, dans certaines conditions, prend une forme fibrillaire ou repliée et se nomme amyloïde (AIAPP). Cette protéine  se dépose dans les îlots de Langerhans chez les humains atteints de diabète de type II ou de tumeur des îlots de Langerhans (insulinome). La formation de dépôts d'amyloïde contribue à la pathogénèse du diabète de type II, mais les mécanismes qui induisent la conversion de l'amyline en amyloïde ne sont pas complètement compris. L'objectif principal du projet de recherche consiste donc à caractériser le rôle de l'IAPP dans la pathogénèse du diabète de type II, soit la propension de différentes isoformes d’IAPP à former de l’amyloïde et d’identifier les acides aminés jouant un rôle clé dans cette transformation structurale. La présence d'IAPP et d'AIAPP a été évaluée histologiquement et avec des colorations spéciales et immunohistochimiques dans le pancréas d’animaux souffrant de diabète de type II ou de tumeurs des îlots de Langerhans, ou encore en santé. Le gène de l'IAPP a été séquencé chez ces espèces afin de noter les différences d’acides nucléiques, permettant de déduire la séquence d’acides aminés de chaque protéine IAPP. Ce premier volet du projet de recherche permettra de caractériser l'IAPP chez diverses espèces animales et d’identifier les sites jouant un rôle clé dans sa transformation en amyloïde.

Il existe de nombreuses évidences montrant que l’obésité promeut les risques de développer un cancer. Le tissu adipeux synthétise une variété d’hormones, dont les adipokines, qui est corrélée à une hausse de l’angiogenèse favorisant la croissance des tumeurs. Un syndrome inflammatoire chronique modéré, fréquent chez les obèses, est alors susceptible de favoriser l’apparition d’un microenvironnement tumoral dû à l’hypersécrétion d’adipokines. Des données épidémiologiques indiquent qu’une consommation accrue de composés phytochimiques contenus dans les fruits et légumes joue un rôle dans la prévention du cancer. Des études ont également démontré que ces composés sont capables d’influencer le tissu adipeux en réduisant leur potentiel inflammatoire. Il est alors plausible que l’influence des phytochimiques sur les sécrétions du tissu adipeux amoindrit les risques de développer un cancer. Les principaux objectifs de cette présente étude sont d’identifier les adipokines dont la sécrétion est perturbée par les composés phytochimiques dans un modèle de cellules souches adipeuses humaines et d’évaluer l’effet de la régulation paracrine du tissu adipeux sur l’angiogenèse et l’inflammation des cellules tumorales. Les résultats préliminaires démontrent que le profil de sécrétion des adipokines diffère entre les préadipocytes et les adipocytes et qu’elle est altérée par les composés phytochimiques suggérant une modulation du microenvironnement qui nuira au développement de la tumeur.

Les trois phosphatases oncogéniques PRLs sont d’importants contributeurs de la progression tumorale et la métastase dans plusieurs types de cancer humains. Récemment, nous avons identifié que PRL2 interagit avec un transporteur de magnésium, CNNM3, pour permettre au magnésium d’entrer dans les cellules cancéreuses. Notre découverte du contrôle du niveau de magnésium intracellulaire par PRL2, nous a mené à examiner si nous pouvons atténuer les capacités tumorales de PRL2 en inhibant son interaction avec CNNM3. Nous présentons ici que la mutation D426A dans le domaine CBS de CNNM3 abolit l’interaction avec PRL2. Cette inhibition d’interaction diminue aussi le transport de magnésium. De plus, cette mutation dans CNNM3 a réduit le nombre et la taille de colonies provenant de ligné cellulaire de cancer du sein par croissance sur agar mou. Plus important encore, des xénogreffes murines exprimant CNNM3 D/A ont réduit drastiquement la masse des tumeurs comparé aux contrôles. Finalement, la drogue Thienopyridine perturbe l’interaction entre PRL2 et CNNM3 et réduit la croissance de cellules cancéreuses humaines. En conclusion, nous montrons qu’une seule mutation dans CNNM3 est suffisante pour abolir l’interaction avec PRL2, affecter le transport de magnésium et atténuer les capacités tumorales relié à PRL2. Nous espérons que des études approfondies sur l’inhibition de ce complexe permettront de découvrir de nouvelles avenues thérapeutiques pour combattre le cancer du sein.

INTRODUCTION : En 2008, 1 300 diagnostics de cancer du col utérin (CCU) ont été réalisés au Canada et 380 femmes en sont décédées. La participation régulière au dépistage permet le traitement précoce et améliore le pronostic. Cependant, la participation n’est pas optimale et les déterminants expliquant la non-adhérence sont encore méconnus. Des études ont identifié certains facteurs personnels ou organisationnels pouvant expliquer la non-participation, mais ces recherches ont été réalisées auprès de populations spécifiques. OBJECTIF : Identifier les barrières et facilitateurs perçus par des femmes québécoises en regard du dépistage du CCU. MÉTHODOLOGIE : Étude exploratoire descriptive utilisant l’entretien de groupe comme outil de collecte de données. L’analyse des verbatim a été réalisée au moyen de l’analyse thématique selon un mode mixte. RÉSULTATS : 5 entretiens de groupe ont été réalisés auprès de femmes âgées entre 21 et 70 ans. 4 grandes catégories de déterminants à la participation ont émergé. Il semble donc que les éléments d’influence significatifs pour les femmes soient reliés à l’organisation des soins de santé, aux interactions interpersonnelles, aux connaissances et informations, ainsi qu’à la personne et ses proches. CONCLUSION : Dans sa pratique, l’infirmière devrait prendre en compte l’influence des caractéristiques personnelles et environnementales de l’individu, afin d’être en mesure d’intervenir adéquatement et de favoriser la participation au dépistage.



Contexte

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec vise à disponibiliser des outils d’aide à la décision (OAD) afin de promouvoir la décision éclairée en matière de dépistage populationnel du cancer colorectal. Nous avons conçu un processus de codéveloppement d’OAD avec l’ensemble des parties prenantes.

Méthodes

Nous avons adopté une approche de synthèse et de mobilisation des connaissances intégrée en six phases afin de guider le processus : 1) mise en place d’un comité de pilotage (CP); 2) revue systématique et évaluation des OAD existants selon les critères IPDAS ; 3) atelier délibératif du CP ; 4) codéveloppement du contenu de l’OAD en français suivant les critères IPDAS et évaluation par le CP (eDelphi) ; 5) codéveloppement du prototype de l’OAD et itérations par le CP ; 6) traduction en anglais.

Résultats 

Le CP comptait 18 membres dont des citoyen·nes, des intervenant·es et chercheur·euses en gastro-entérologie, des expert·es en décision partagée, développement d’OAD et santé publique, une spécialiste de l’information, et des épidémiologistes. Nous avons identifié et analysé 12 OAD. Sur la base de leurs forces et limites et des recommandations de l’atelier délibératif, nous avons développé l’OAD en français (https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-003649/).

Conclusion

Avec ce processus, notre but est de promouvoir la décision éclairée en matière de dépistage populationnel du cancer colorectal auprès de la population du Québec.

Initialement, le récepteur 67LR (67 kDa laminin receptor) est retrouvé sous forme de précurseur cytoplasmique de 37 kDa nommé 37LR. En condition physiologique, la protéine 37LR est associée aux ribosomes et intervient dans le processus de traduction. Bien que le mécanisme par lequel 37LR forme un récepteur membranaire soit mal compris, il est communément admis que le récepteur est formé à la suite d’une homo ou d’une hétérodimérisation des protéines 37LR non associées aux ribosomes avec une autre protéine encore non identifiée. De plus, la surexpression de 67LR est associée avec l’agressivité et le mauvais pronostique de plusieurs cancers. Le projet de recherche vise à confirmer la surexpression membranaire de 67LR dans des cellules cancéreuses colorectales et par la suite à identifier le ou les partenaires de dimérisation. L’immunolocalisation de 37/67LR révèle une surexpression dans les tissus issus de cancers colorectaux. Cependant, à la suite de la séparation entre les membranes plasmiques et les ribosomes par centrifugation différentielle, l’analyse des fractions obtenues par immunobuvardage et spectrométrie de masse indique que le récepteur 67LR est retrouvé dans la fraction soluble tandis que 37LR est retrouvé dans la fraction membranaire. De plus, 37LR est sensible au détergent et n’est pas identifié dans la fraction correspondant à 67LR, suggérant que 37LR est associé aux membranes et agit comme récepteur dans les cellules cancéreuses colorectales.

L’angiogenèse est une étape cruciale durant les processus physiologiques et tumoraux et est induite par un débalancement entre les facteurs pro et antiangiogéniques. Parmi les facteurs proangiogéniques induits, on retrouve le facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF). Celui-ci stimule la prolifération, la migration des cellules endothéliales (CE) et la tubulogenèse. L’étude des mécanismes moléculaires impliqués dans la progression tumorale est nécessaire à l’identification de protéines jouant un rôle dans le processus angiogénique; celles-ci pouvant être une nouvelle cible thérapeutique.

La protéine L-isoaspartyl (D-aspartyl) methyltransférase est une enzyme qui répare les protéines endommagées porteuses de résidus L-isoaspartyls liés à la perte de fonctions biologiques. Nos recherches se sont intéressées à la relation entre la PIMT et le développement des tumeurs démontrant que le niveau de la PIMT est régulé par les voies de signalisation dépendantes des interactions cellule-matrice extracellulaire. Ceci nous a amené à tester l’hypothèse que la PIMT est une enzyme clef dans l’angiogenèse. Nos résultats démontrent que la PIMT est nécessaire à l’action proangiogénique in vitro du VEGF (migration, tubulogenèse) et que ces effets sont dépendants de l’action catalytique de la PIMT, car stimulés par la surexpression de la PIMT sauvage, mais non par la forme mutée inactive.


Les cassures doubles brins (CDBs) sont généralement connu comme les lésions toxiques les plus fréquentes induites par le rayonnement ionisant. Afin de déterminer l’effet de cassures doubles brins et d’autres types de lésions crées par l'effet indirect de la radiation ionisante sur la fonctionnalité (‘‘viabilité’’) du plasmide, nous avons utilisé un modèle simple: E. coli proficiente en systèmes de réparation transformée avec un plasmide (pGEM-3Zf (-)) préalablement irradié en solution aqueuse. Comme prévu, nous avons constaté que l'efficacité de transformation diminue avec l'augmentation de la dose de rayonnement, mais cette diminution ne peut pas être expliquée par la formation des CDBs. Par exemple, pour une dose de 500 Gy, l'efficacité de transformation relative a diminue de 100% à 56%, alors que seulement 4.8% des plasmides contienent des cassures doubles brins. Malgré le fait que les CDBs sont clairement toxiques, leur nombre pour une dose donnée, est insuffisant pour expliquer la perte de la viabilité du plasmide. La perte de la ‘‘viabilité’’ du plasmide peut être expliquée par une lésion (s) formée à une fréquence environ 8 fois plus grande que celle des CDBs.  Ces lésions peuvent être des sites multiples localement endommagés (incluant un pontage inter-brins), de sorte que l'information est perdue sur les deux brins d’ADN. Elles  semblent être réparable car la courbe de survie présente un épaulement assez remarquable à des doses de rayonnements ionisants faibles.

On estime que 75% des cancers pourraient être évités en adoptant de saines habitudes de vie.Une alimentation saine, composée en majorité de fruits et légumes, est une des premières étapes de prévention. Ces aliments, riches en composés phytochimiques, aident à réduire le risque de développer un cancer. Les petits fruits, et particulièrement les baies de sureau, regorgent d’anthocyanes, des pigments de la classe des polyphénols, réputées pour leur puissant pouvoir antioxydant. Le Sureau du Canada (Sambucus canadensis), bien qu’utilisé dans son entièreté (baies, fleurs, écorce et racines) par les premières populations d’Amérique pour ses pouvoirs médicinaux, fait sa réapparition dans notre agriculture et notre alimentation que depuis tout récemment. Le but de la présente étude est de caractériser les propriétés chimiopréventives des baies et fleurs de sureau provenant du Québec. Des extraits de jus de baies et d’infusion de fleurs provenant de deux cultivars différents (Kent, Scotia) ont été testés sur des lignées cellulaires du cerveau (gliomes et endothéliale). Les résultats démontrent des effets antiprolifératifs et anti-inflammatoires à des concentrations dépendantes sur l’ensemble des lignées cellulaires testées. Puisque les extraits de baies sont plus efficaces que les extraits de fleurs, ceci suggère que ce sont surtout les anthocyanes les responsables des effets inhibiteurs observés, et par conséquent, des effets bénéfiques de ces petits fruits sur la santé!

La protéine tyrosine phosphatase-PEST (PTP-PEST) est une enzyme associée à l’adhésion, la morphologie et la prolifération ainsi qu’à la migration cellulaire. La dérégulation de la mobilité des cellules cancéreuses contribue à la progression tumorale, en particulier dans la propagation métastatique, comme c’est le cas dans le cancer du pancréas. Notre objectif est premièrement d’identifier le rôle de PTP-PEST dans la progression du cancer du pancréas et deuxièmement d’étudier le mécanisme par lequel PTP-PEST contrôle la croissance ainsi que le développement des métastases. En utilisant une stratégie de CRISPR/Cas9, l’expression de PTP-PEST a été diminuée dans la lignée cellulaire murine du cancer pancréatique Panc02. La diminution de PTP-PEST dans ces cellules a engendré une réduction de prolifération, d’adhésion ainsi que de migration. L’injection sous-cutanée de ces mêmes cellules dans des souris C57BL/6 a montré que les cellules sous-exprimant PTP-PEST forment des tumeurs d’une dimension plus importante. Le microenvironnement de la tumeur est un élément majeur du cancer du pancréas. Un modèle orthotopique où les cellules Panc02 sont injectées dans le pancréas de la souris a été établi. Par la suite, une étude histologique sera mise en place pour évaluer la croissance de la tumeur, le microenvironnement et les métastases. Ce projet améliorera la compréhension du cancer du pancréas afin de mieux cibler les traitements existants et d’initier de nouvelles pistes thérapeutiques.

Le neuroblastome (NB) est une tumeur pédiatrique fréquente et agressive puisque 40% des patients rechutent et décèdent malgré une thérapie intensive. Bcl-2 est une des principales protéines anti-apoptotique. Elle est surexprimée dans le NB et pourrait expliquer cette résistance aux traitements. Notre objectif est de déterminer l’efficacité in vitro de  l’Obatoclax (OB), un inhibiteur de Bcl-2, utilisé seul ou en combinaison avec le cisplatine dans le NB. Six lignées cellulaires de NB ont donc été traitées avec OB seul ou en association. La survie cellulaire a été mesurée par MTT. L’autophagie a été détectée par test MDC. Des Western Blots (WB) ont permis d’analyser l’importance des voies apoptotique et autophagique dans les cellules traitées. L’OB utilisé seul est très efficace sur nos lignées avec une IC50 moyenne de 0.12µM. De plus, lorsque OB est utilisé à 0.05µM en combinaison avec cisplatine, on multiplie par deux l’efficacité de ce traitement (IC50 : 4.11 à 2.7µM). De surcroît, nos WB démontrent l’augmentation de l’apoptose puisque PARP clivé (un marqueur précoce de l’apoptose) et Caspase-3 sont augmentés. L’OB augmente significativement l’autophagie détectée par MDC et par le clivage de LC3 II. En conclusion, l’OB utilisé seul ou en combinaison à des doses potentiellement thérapeutiques est très efficace dans le NB. Ces résultats permettent d’envisager une action clinique de cette molécule dans cette tumeur.

La réparation de l’ADN est essentielle au maintien de l’intégrité génétique. Le mécanisme de réparation par excision de nucléotides (NER) permet de supprimer entre-autres les dommages induits par les UV. In-vivo, l’ADN est associé à des protéines, ce qui forme une structure compacte appelée chromatine. En conséquence la NER doit détecter et réparer les dommages dans la chromatine. On soupçonne, mais il n’a jamais été démontré, l’existence de « facteurs » qui aideraient la NER dans ce processus. L’objectif du projet est d’identifier et de caractériser ces « facteurs ». Pour cela nous employons les gènes répétés des ARN ribosomaux (ADNr) de la levure, comme modèle pour étudier simultanément deux populations de chromatine : l’une, relâchée, permet l’accès à l’ADN tandis que l’autre, condensée, le restreint. Pour la méthode utilisée, des levures ont été modifiées afin de permettre l’excision des ADNr hors du chromosome. Après purification, la composition protéique des ADNr excisés est analysée par spectrométrie de masse. La chromatine est isolée dans différentes conditions de salinité. L’analyse préliminaire, sur des cellules non-irradiées, a montré que les protéines caractéristiques des ADNr sont présentes et que la salinité des solutions de purification influence les résultats. Ainsi la méthode est validée, et peut être appliquée à des cellules irradiées aux UV. Cette étude contribuera significativement à une meilleure caractérisation du mécanisme de la NER dans la chromatine.

Introduction et objectifs : la PTHrP possède une grande homologie avec la parathormone (PTH). Elle agit de façon paracrine et autocrine par l'intermédiaire d'un récepteur membranaire PTH1R commun avec la PTH mais aussi de manière intracrine au niveau du noyau. Alors que la signalisation via PTH1R conduit à l'inhibition de la prolifération cellulaire, l’action intracrine nucléaire exerce la fonction inverse, celle de favoriser la prolifération cellulaire et la prévention de l'apoptose. L’objectif de notre travail est de comprendre le mécanisme d’action intracrine de la PTHrP en identifiant les protéines nucléaires qui s’associent à cette hormone. Méthodologie : l’immuno-purification des complexes protéiques par la méthode TAP (Tandem Affinity Purification) suivie par spectrométrie de masse ont été utilisées pour identifier et analyser les protéines nucléaires associées à la PTHrP. Résultats : Selon leurs fonctions, les protéines interagissant avec la PTHrP peuvent être regroupées en cinq classes : (1) des méthyltransférases (2) des protéines impliquées dans l’épissage de l’ARN comme l’hélicase DDX15, (3) des protéines jouant un rôle dans la biogenèse et la fonction des ribosomes comme LBP/p40 et DDX15, (4) des protéines exportatrices d’ARN comme l’exportin-2 et (5) des protéines de choc thermique. Conclusion : l’effet prolifératif la PTHrP nucléaire pourrait résulter de la modification de l’activité de certains composants de la machinerie de transcription et/ou de traduction

Le cisplatine PtCl2(NH3)2 est un agent chimiothérapeutique grandement utilisé dans le traitement des cancers qui se lie aux bases de l’ADN, particulièrement aux guanines. Récemment, Zheng et al. [1] ont observé l’effet radiosensibilisateur du cisplatine lié à l’ADN en les irradiant avec des électrons de basse énergie. Ceci suggère que les traitements simultanés de chimiothérapie et de radiothérapie sont avantageux dans le contrôle de tumeurs cancéreuses. Dans ce travail, les dommages induits par les électrons hydratés provenant de la radiolyse de l’eau sur le complexe oligonucléotide-cisplatine sont étudiés pour différentes configurations de liaison du cisplatine. Par exemple, les résultats provenant de la technique de gel électrophorèse montrent une forte interaction entre les électrons hydratés et le cisplatine induisant le détachement de ce dernier. De plus, les résultats avec digestion suivie d'une analyse par chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) montrent un effet radiosensibilisateur du cisplatine à travers l'augmentation des dommages aux bases, et ce, plus particulièrement sur les sites d'attachement de l'agent chimiothérapeutique. Ces phénomènes observés peuvent être considéré dans les traitements combinés chimiothérapie et radiothérapie des cellules cancéreuses hypoxiques où lorsque le cisplatine se détache de l’ADN pour créer d’autres espèces réactives qui induisent la mort cellulaire. [1] Y. Zheng et al., Phys. Rev. Lett., 100 198101 (2008)