En gestion des connaissances
(GC), la construction d’une mémoire d’entreprise (ontologie, base de
connaissances, etc.) passe par une étape de captation de la connaissance détenue
par les personnes en lien avec l’organisation (employé, client ou fournisseur).
La captation est une activité stressante car elle se déroule souvent dans un
contexte organisationnel en déséquilibre, qu’il s’agisse de restructuration ou parfois
de tensions entre employés et l’employeur, etc. Ces situations influencent
nécessairement l’état émotionnel du connaissant freinant l’accès à son savoir. Dès
lors, la captation de la connaissance devient un enjeu qui nécessite de considérer
le connaissant dans son entièreté : intellectuelle et émotionnelle.
Parallèlement au développement du
concept d’ontologie (discours portant sur l’essence des choses), les Grecs
anciens développèrent le concept de maïeutique
(du grec maieutikê) qui, selon
Platon, est l’art qu’utilise Socrate pour faire accoucher de son interlocuteur,
la connaissance qu’il sait (la connaissance explicite) mais surtout, la
connaissance qu’il ne sait pas qu’il sait (la connaissance tacite). Alors que l’élicitation
place le modèle de connaissances au centre du processus de captation, la
maïeutique, elle, y place le connaissant, permettant ainsi d’en considérer
l’état émotionnel.
L’exposé permettra de définir les
composants procéduraux, les acteurs et les instruments de la maïeutique
appliquée à la GC. La définition sera appuyée une étude de cas.