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Les bio-minéraux sont partout dans le monde, sous forme de coraux, d’os ou encore de roches. La bio-calcification est un procédé d’amélioration de sols en place inspiré de processus naturels, qui utilise des microorganismes pour produire de tels minéraux inorganiques. Depuis le début du 21ème siècle, plusieurs chercheurs ont développé cette biotechnologie novatrice basée sur l’injection de bactéries, de nutriments et de sels de calcium, qui conduisent à la formation de calcite. Celle-ci crée ainsi une cohésion entre les particules du milieu granulaire et conduit à l’amélioration des sols en place.

Dans le domaine géotechnique, plusieurs recherches ont été axées sur le phénomène de l’érosion interne de matériaux granulaires. Des travaux portant sur la suffusion et l’auto-filtration ont fait l’objet d’études antérieures et la plupart des auteurs ont proposé des essais expérimentaux et des modélisations numériques permettant de quantifier la susceptibilité des sols vis-à-vis de ce phénomène. Pour lutter contre l’érosion interne, des techniques de filtres ont été développées et sont maintenant intégrées dans la conception des ouvrages en remblai. Toutefois, dans le cas d’un filtre déficient ou de l’absence de filtre, il n’existe pas de solution faiblement intrusive permettant de lutter contre le phénomène de l'érosion interne. Face à cette problématique, l’étude vise à démontrer le gain de résistance à l’érosion interne dans des sols granulaires traités par bio-calcification.

Le Macacine herpesvirus 1, ou virus B (BV), est un virus de macaque très neurovirulent pour l’Homme et mortel dans 80% des cas si aucun traitement n'est administré. La protéine UL24 du virus herpès simplex de type 1 (VHS-1), dont l’hôte naturel est l’Homme, a un rôle important dans la neurovirulence et la réplication virale et est conservée parmi tous les Herpesviridae. In fine, par une stratégie d’étude comparative des protéines UL24 de ces deux virus, nous souhaitons découvrir de nouvelles fonctions d’UL24 expliquant son rôle dans la pathogenèse.

Un vecteur codant la protéine BV-UL24 a été transfecté transitoirement en cellules épithéliales de singe. Nos résultats préliminaires montrent qu'après 24h, BV-UL24, tout comme VHS-1-UL24, est détectée à travers toute la cellule (au noyau, en périnucléaire, sous forme ponctuée dans le cytoplasme et à la membrane cytoplasmique).  Par ailleurs, BV-UL24 semble induire la dispersion de la nucléoline, une protéine impliquée entre autres dans la synthèse et la maturation des ribosomes, tout comme VHS-1-UL24 induit une telle dispersion via son motif endonucléase, qui est parfaitement conservé chez BV-UL24. Enfin, bv-ul24 possède deux codons d'initiation de la traduction dans le même cadre de lecture ouvert et code potentiellement pour deux protéines.  Le rôle distinct de celles-ci, et de leurs homologues du VHS-1, sera étudié par mutagénèse dirigée afin d'avoir une meilleure compréhension du rôle de bv-ul24 dans l'infection.

Methylobacterium extorquens est une bactérie en mesure de métaboliser le méthanol, une matière première bon marché qui peut être dérivé de déchets. Cette bactérie est donc un organisme modèle pour l’étude du métabolisme des composés à un carbone. Malgré les intérêts grandissants d’utiliser cette bactérie comme un outil biotechnologie pour la production basé sur le méthanol, les ARN noncodants de ce méthanotrophe sont peu connus. Les petits ARN (sARN) jouent un rôle important dans la régulation des gènes, spécialement chez les protéobactéries comme Escherichia coli, ce qui leur permettent de répondre rapidement à des changements environnementaux. Étant donné que M. extorquens est aussi une protéobactérie, on s’attend également à ce que cette bactérie possède de nombreux sRNA, mais ils ont été peu étudiés jusqu’à maintenant. Le but de mon projet est de découvrir de nombreux nouveaux sRNA chez M. extorquens et de les confirmer. Nous avons effectué une étude transcriptomique par RNA-seq, ce qui nous a permis de prédire de nombreux candidats de sRNA chez M. extorquens, que nous avons par la suite confirmés par Nothern blot. L’expression de ces sRNA ont été étudiés dans diverses conditions de croissances en utilisant différentes source de carbone, telle que le méthanol et l’acide succinique. 

Les activités anthropiques dans l’écosystème marin du Saint-Laurent ont de multiples conséquences négatives sur le bien-être et la santé des cétacés. Ces derniers sont particulièrement sensibles aux stresseurs d’origine anthropique tels, le réchauffement des eaux et les activités de pêches commerciales. Or, l’ampleur du stress anthropique sur les cétacés comme les grands rorquals est difficile à évaluer et peu documentée sur les animaux vivants. Notre étude a examiné un ensemble de 6 400 photographies portant sur 50 rorquals communs et 50 rorquals à bosses photo-identifiés entre 2016 et 2020, et ce, afin de caractériser les lésions cutanées comme indicateurs de santé et bien-être physique chez ces deux espèces.

Nous avons répertorié quatre grandes catégories de lésions cutanées : santé globale de l’épiderme, blessures et cicatrices d’origine anthropique, présence et cicatrices de parasites et finalement, charge des épibiontes. Les résultats préliminaires démontrent qu’il existe une relation significative entre la charge parasitaire, les blessures et les cicatrices d’origine anthropique chez le rorqual à bosse et une relation significative entre charge parasitaire et santé globale de l’épiderme chez le rorqual commun. Nos résultats démontrent qu’il est possible d’évaluer les lésions cutanées chez les rorquals dans leur milieu naturel de façon non invasive, afin de développer un premier indicateur de santé et bien-être physique pour ces espèces.          

Des études européennes révèlent que la prévalence de L. monocytogenes dans les produits de légumes surgelés avoisine les 11 %. Bien que les légumes surgelés soient généralement cuits avant consommation, cette bactérie peut présenter des risques pour les personnes les plus vulnérables. Bien que les légumes subissent un traitement thermique (friture et/ou blanchiment), il semble que la contamination par cette bactérie se manifeste après cette étape de destruction, donc, avant ou pendant la surgélation.

Ainsi, ce projet vise à démontrer l'efficacité d'un système de décontamination aux UV-C à éliminer L. monocytogenes pouvant se retrouver sur des frites et des légumes surgelés dans un environnement de type industriel.

Les moyens proposés afin de démontrer l'efficacité du système UV-C d’inoculer les légumes surgelés avec une espèce de Listeria non pathogène, présentant une résistance similaire à celle de L. monocytogenes aux UV. L'efficacité a été déterminée en observant la réduction avant et après traitement aux UV-C. Des résultats préliminaires montrent qu'une réduction de 2 à 3 log UFC/g a été observée parmi les légumes et frites inoculés avec une haute inoculation alors qu’une réduction de 1 à 2 log UFC/g lorsque les légumes étaient faiblement inoculés (5 UFC/g).

Enfin, les travaux ont permis d’apporter une meilleure compréhension de l’efficacité des technologies à base d’UV pour les produits surgelés alors qu’ils ont été conçus pour traiter des produits frais.

Autant en milieu aquatique que terrestre, les prédateurs et leurs proies forment des réseaux écologiques complexes dont la structure détermine le fonctionnement et la résilience des écosystèmes. En dépit de son importance écologique, la structure de ces réseaux est cependant peu documentée puisqu’il est difficile de la mesurer directement sans connaître au préalable l’ensemble des proies de chaque espèce dans un milieu donné. Ce manque de données écologiques est dû à notre incapacité de décrire en détail l’alimentation de chaque espèce dans le temps et l’espace, ce qui justifie le besoin d’utiliser des méthodes prédictives rigoureuses pour reconstituer la structure des réseaux écologiques. Dans cette présentation, je montrerai comment le principe de l’entropie maximale (MaxEnt) peut être appliqué aux réseaux écologiques. En utilisant les contraintes écologiques qui agissent sur les réseaux, MaxEnt prédit, avec un minimum de biais possible, une ou plusieurs propriétés d’intérêt des réseaux. Nous avons trouvé que le nombre de proies et de prédateurs pour chacune des espèces dans une communauté biologique permet de prédire surprenamment bien la structure des réseaux écologiques. Par conséquent, nos résultats suggèrent que les nombreuses propriétés des réseaux échantillonnés en milieu naturel découleraient en réalité de cette seule et unique mesure, facilitant ainsi leur prédiction dans le temps et l’espace.

Actuellement au Québec, les industries forestières se trouvent en situation précaire et tentent, par différent moyen, d’offrir une valeur ajoutée à leur biomasse. L’une des solutions mises de l’avant est l’intégration des extractibles des résidus d’écorces dans la formulation de produits d’assainissement. Ainsi, ce projet vise le développement d’un procédé permettant d’extraire les composés ayant un pouvoir antimicrobien des résidus d’écorces afin de remplacer l’ammonium quaternaire (CAQ), le composé antimicrobien intégré présentement à la formulation des produits de nettoyage ciblés. En effet, l’exploitation d’extractibles naturels permettra d’obtenir une formulation ainsi qu’un procédé de fabrication moins polluant. Pour ce faire, les différents composés ont d’abord été extraits des écorces en variant différents paramètres d’extraction (T°, pH, solvants) et ceux-ci ont été séparés et caractérisés par chromatographie. Le pouvoir antimicrobien des différentes fractions d’extraction a été évalué par bioautographie et par microdilution en bouillon à partir de différentes souches bactériennes et fongiques. Les résultats montrent une inhibition de la prolifération bactérienne et fongique sur certaines souches. Ainsi, différents potentiels antimicrobiens existent entre les essences d’arbres étudiés. La caractérisation des composés antimicrobiens par spectrométrie de masse puis la purification de ceux-ci sont des étapes envisagées pour atteindre l’objectif final du projet.

 

Titre: Effet de stimulation électrique sur la cicatrisation - Une étude in vitro

 

Autheurs: H. Park, S. Meng, H. Derbali, Z. Zhang et M. Rouabhia

 

Les cellules humaines génèrent une activité électrique qui varie entre 10 et 60 mV à travers le corps. Cette activité bioélectrique pourrait jouer un rôle important dans la cicatrisation dont celle de la peau.L’objectifde cette étude est d’analyser l’effet de stimulation électrique (SE) sur le comportement cicatriciel des fibroblastes humains. Méthodes : Des fibroblastes humains ont été ensemencés sur une membrane en polymère bio-conducteur, puis soumis à une SE de 50 ou 200 mV/mm pendant 2, 4 ou 6 h. Ces cellules ont été utilisées pour évaluer l’effet de la SE sur la prolifération et la sécrétion du FGF1 et FGF2. Nous avons aussi analysé la migration cellulaire ainsi que la contraction de gel de collagène pour analyser la cicatrisation.Résultats : L’exposition de fibroblastes à une stimulation électrique de 50 ou de 200 mV/mm induit une stimulation de la croissance cellulaire.  Cette croissance est accompagnée d’importantes sécrétions de FGF1 et de FGF2. Les fibroblastes exposés à la stimulation électrique migrent de façon plus importante que les cellules non-stimulées. Après SE, les fibroblastes contractent de façon plus importantes les gels de collagène comparativement aux cellules non-exposées.Conclusion : Nos travaux démontrent pour la première fois que la SE favorise plusieurs mécanismes impliqués dans la cicatrisation. 

 

 La coccidiose  reste encore un problème  majeurs dans les élevages de poulets, car elle entraine des pertes économiques considérables dues en partie au taux de morbidité élevé dans les exploitations et aux faibles résultats zootechniques. Le contrôle des coccidioses chez le poulet est basé  sur des moyens prophylactiques, utilisant des produits actifs sur les coccidies et bien récemment la vaccination, mais cette dernière reste inefficace. Des stratégies alternatives ont été développées pour un contrôle efficace des coccidioses. C’est le cas de l’association d’un anticoccidien ionophore, le lasalocide sodium (100 ppm) et  un complexe prébiotique (ß glucanes et mono-oligosaccharides) sous forme d’additifs granulés (0.5 ppm).Les résultats ont montré que l’utilisation du prébiotique  en association avec l’anticoccidien ionophore  permet d’améliorer la santé de poulet de chair et de contrôler efficacement  la coccidiose lors d’une exposition naturelle à la maladie. Ceci se traduit par une amélioration des performances zootechniques (indice de conversion, ingeré alimentaire et gain de poids) , une stimulation de l’immunité des poulets (augmentation des cellules lymphocitaires et de l'indice des organes immunitaires) et une diminution de la réplication des coccidies et des scores lésionnels.

Les bactéries dépendent des protéines transmembranaires afin d’échanger molécules et signaux avec l’espace extracellulaire. La composition protéique des membranes bactériennes doit être adaptée rapidement aux conditions environnementales afin d’assurer la survie des cellules.  Afin d’atteindre ce niveau de régulation fine, les bactéries ont développé un nombre impressionnant de mécanismes contrôlant la synthèse et l’assemblage de ces protéines. Parmi ceux-ci, les petits ARN régulateurs (sRNA) sont utilisés afin de réguler post-transcriptionnellement l’expression des protéines membranaires. Les sRNA sont des ARN non-codants régulant leurs ARNm cibles via des appariements ARN:ARN.  Chez Escherichia coli, le sRNA MicF est connu pour réguler quatre ARNm encodant des protéines membranaires. Cependant, considérant les nombreux stress induisant son expression, son targetome est étonnement restreint et son impact cellulaire encore peu défini. Grâce à une technique de capture d’ARN in vivo suivi de séquençage à haut-débit, nous avons pu dévoiler le targetome étendu de MicF et identifier l’ARNm oppA comme étant une cible positive. En plus de son rôle essentiel dans l’import des oligopeptides, la protéine OppA est un facteur de pathogénicité, ce qui en fait une cible de choix à étudier. Nos travaux démontrent que l’ARNm oppA est positivement régulé par MicF via un nouveau mécanisme de régulation non canonique impliquant deux régulateurs négatifs de oppA, le sRNA GcvB et la protéine Hfq.

Les méningo-encéphalites chez les animaux sont dues en particulier à des agents pathogènes viraux et bactériens, mais l'étiologie parasitologique est moins fréquente; avec le réchauffement climatique,  de grands changements dans le biotope de la faune aquatique sont apparus. La méningo-encéphalite amibienne primaire (MEAP) est depuis longtemps associée à une maladie humaine; elle a été observée chez les jeunes enfants ou les jeunes adultes exposés aux eaux chaudes polluées. Le parasite gagne le système cérébro-spinal par l'invasion de la muqueuse pituitaire et les bulbes olfactifs provoquant une maladie mortelle. Les deux seuls cas survenus naturellement chez les bovins ont été observés en Californie et au Costa Rica, mais ils n’ont pas été diagnostiqués cliniquement chez les animaux vivants. L’autre  cas  naturel a été décrit chez un tapir en  Amérique du Sud. Notre cas de MEAP est une infestation naturelle par Naegleria fowleri observée chez une vache et une brebis avec des troubles nerveux, contaminés en buvant de l'eau chaude en pleine canicule. La MEAP aiguë et mortelle a été décrite cliniquement chez les deux animaux. Le trophozoite a été isolé du cerveau et du Liquide céphalo-rachidien . Le test de Flagellation  a montré un trophozoite mobile. Une inoculation d'un bolus de trophozoïtes à un hamster a entrainé  sa mort en dix jours ce qui a certifié que cette MEAP est dûe à  Naegleria sp. Une QPCR de l'ADN du parasite a été effectuée pour identifier son espèce.

Il existe un manque de prothèses vasculaires de faible diamètre (<6mm), notamment pour les pontages coronariens. Les prothèses synthétiques de faible diamètre, n’ayant pas d’endothélium, sont sujettes à la thrombose. Les chirurgiens préfèrent donc utiliser les vaisseaux des patients. Cependant, ces tissus sont en quantité limitée. De nombreux chercheurs ont donc proposés la combinaison de biomatériaux synthétiques et de cellules autologues. Nous avons émis l’hypothèse que nous pourrions remplacer les biomatériaux synthétiques par un produit biologique grâce à la technique d’auto-assemblage développée au LOEX. Brièvement, des fibroblastes dermiques humains sont cultivés en présence d’acide ascorbique pendant 3 semaines afin de former des feuillets cellulaires. Ces feuillets sont par la suite roulés autour d’un mandrin et maturés pendant plusieurs semaines pour la fusion des couches. Les tubes sont ensuite dévitalisés par immersion dans l’eau déionisée et entreposés à 4°C. Nous avons immergé les tubes dévitalisés dans une suspension de cellules musculaires lisses ou de fibroblastes puis les avons cultivés en pétris. Nous avons étudié le phénomène de maturation des tubes dérivés de fibroblastes et avons évalué, grâce à des analyses histologiques et mécaniques, l’épaisseur et la durée optimales. Nous avons ensuite confirmé la recellularisation des tubes.  Ces travaux ouvrent la porte au développement d’une nouvelle génération de prothèses entièrement biologiques.

Bacillus thuringiensis sérotype israelensis produit quatre toxines entomocides utilisées à grande échelle pour le biocontrôle des populations de diptères nuisibles et vecteurs de maladies : Cry4Aa, Cry4Ba, Cry11Aa et Cyt1Aa. Chacune de ces toxines présente un effet létal sur différents insectes mais, lorsqu’elles sont combinées, on observe un effet synergique et l’absence de résistance. Bien que cette synergie soit bien documentée par des tests de toxicité, il existe très peu d’information sur son mécanisme aux niveaux cellulaire et moléculaire. À l’aide de l’intestin isolé de la larve du moustique Aedes aegypti, le principal vecteur du paludisme, et de microélectrodes, nous avons observé une abolition complète du potentiel membranaire en présence de Cyt1Aa. Celle-ci se produit cependant plus rapidement lorsque la Cyt1Aa est utilisée en même temps que la Cry4Aa ou la Cry4Ba.D’autre part, des expériences réalisées avec la sonde calcique Fura2-AM sur des cellules isolées de l’épithélium intestinal du moustique montrent une augmentation progressive du calcium intracellulaire en présence de Cyt1Aa, mais une perte totale du signal, reflétant la lyse cellulaire, lorsqu’elle est administrée avec Cry4Ba. On observe également en présence de Cyt1Aa et de Cry4Aa, une forte montée de calcium avec lyse apparente des cellules. Ces résultats illustrent une interaction complexe entre ces toxines et leurs cellules cibles.

L’amibe est un protozoaire se nourrissant majoritairement de bactéries. D’ordinaire, les bactéries ingérées sont digérées lors du processus de phagocytose. Or, certains microorganismes peuvent survivre à leur transit à travers la voie phagocytique. Ceux-ci sont capables de résister à la dégradation enzymatique et sont ainsi enrobés dans des corps multilamellaires (CML) avant d'être excrétés dans le milieu environnant. Les bactéries, ainsi enrobées, se montrent plus résistantes à divers stress. L’enrobage de bactéries est ainsi suspecté de contribuer à la persistance de certaines bactéries dans l’environnement et à la propagation de maladies infectieuses. Dans l’optique de mieux comprendre le processus d’enrobage, la présente étude a ciblé deux protéines amibiennes, Tom1 et Eps15, comme des acteurs potentiellement impliqués dans la formation des CML. L’analyse de la voie endocytique d’amibes mutantes pour lès gènes codant pour ces protéines a permis d’évaluer divers paramètres, tels le nombre et la taille des lysosomes produits. Dans un contexte de phagocytose active Eps15 régulerait à la baisse la production de CML ou à la hausse la sécrétion de ceux-ci alors que Tom1 agirait comme son antagoniste. Les résultats obtenus suggèrent donc que les protéines Eps15 et Tom1 pourraient réguler la production ou la sécrétion de CML. Une compréhension globale des étapes de l’enrobage bactérien permettra de préciser le rôle des amibes dans la survie des bactéries dans l’environnement.

Le champignon phytopathogène Botrytis cinerea est classé 2e agent pathogène en importance au niveau mondial et présente un risque élevé de développer de la résistance aux fongicides. Aujourd’hui, la génétique des mécanismes de résistance est de plus en plus documentée et plusieurs mutations responsables de la résistance au boscalide ont été identifiées sur le gène de la succinate déshydrogénase. Il y a des outils moléculaires pour étudier ces mutations, mais ils ont leurs limites. Ils ne permettent pas d’analyses quantitatives et un grand nombre d’échantillons ne peut être traité rapidement. L’utilisation du Pyromark Q24 comme outil de détection et de quantification de cinq mutations reliées à la résistance au boscalide a permis de repousser ces limites. La technique est basée sur le séquençage par synthèse générant des données quantitatives avec une précision de 5%. Dans ce projet, deux tests ont donc été élaborés, mis au point et validés. Les résultats obtenus ont démontré une relation linéaire (R2=0.99) entre les ratios (0% à 100%) de spores d'individus résistants et sensibles analysés avec le Pyromark Q24. Cette technologie permettra donc d'analyser un grand nombre d’échantillons plus rapidement, avec une meilleure précision, et favorisera l’étude populationnelle en offrant la possibilité de combiner les échantillons. Le Pyromark Q24 est une technologie prometteuse pour mieux comprendre et gérer plus efficacement la problématique de la résistance aux fongicides.

Les Escherichia coli pathogènes aviaires (APEC) et multirésistants (MDR) sont une préoccupation en industrie avicole. L’objectif de cette étude était de caractériser les E. coli génériques (99), potentiellement pathogènes extraintestinaux (ExPEC) (93) et présumés producteurs de béta-lactamases à spectre étendu (ESBL)/AmpC (113), isolés de poulets de fermes au Québec. La prévalence des MDR était de 61,61%, 63,44% et 100% pour les collections générique, potentiels ExPEC et présumés ESBL/AmpC respectivement. La résistance aux antimicrobiens très importants en santé humaine comme le ceftriaxone et le ceftiofur a aussi été observée. Le gène blaCTX-M était présent dans 1,44% et 0% respectivement des isolats génériques et potentiels ExPEC; ces prévalences étaient respectivement de 20,1% et 7,04% pour le gène blaCMY-2. Dans les isolats présumés ESBL/AmpC, 5,26% et 94,74% étaient positifs pour blaCTX-M et blaCMY-2 respectivement. Sur la base des gènes de virulence, 1,44% d’isolats génériques et 11,26% de potentiels ExPEC, appartenant aux phylogroupes A, B2 et D, ont été classés potentiels ExPEC humains. Les sérogroupes O9 (21,27%) suivi de O141et O75 (6,38% chacun) étaient les plus prévalents et parmi les sérogroupes communément associés aux APEC, O78 (6,38%) a été détecté. Par ailleurs, l’électrophorèse en champs pulsé a démontré le caractère polyclonal des isolats. Cette étude a démontré que certains E. coli isolés des poulets au Québec peuvent être dangereux pour les humains.

Le fuseau mitotique est la structure bipolaire qui permet la ségrégation des chromosomes. Certains des microtubules (MTs) du fuseau forment des paires avec des MTs nucléés par le pôle opposé et forment les MTs interpolaires (ipMTs). Les ipMTs préviennent l’effondrement du fuseau, mais leur formation demeure peu étudiée. Nous avons démontré que les précurseurs des ipMTs (pré-ipMTs) sont formés par la réticulation de MTs antiparallèles par la kinésine-5 dans le fuseau monopolaire. Dans la levure à bourgeon, les fuseaux du mutant Y445D de la tubuline-γ sont instables. La microscopie à fluorescence révèle que la quantité de kinésine-5 près des pôles des fuseaux Y445D est augmentée. À l’aide du BioID, nous avons détecté des interactions entre la kinésine-5 et le complexe en anneau de la tubuline-γ (γTURC), suggérant que la kinésine-5 s’accumule aux extrémités (-) des MTs dans le mutant Y445D. De plus, la formation des fuseaux bipolaires Y445D n’est pas retardée, mais les fuseaux naissants s’effondrent fréquemment. Cela suggère que la réticulation par la kinésine-5, requise pour former le fuseau, est intacte, mais que la kinésine-5 est incapable de convertir les pré-ipMTs en ipMTs. Inhiber la phosphorylation d’Ase1 (qui réticule aussi les ipMTs), stabilise les fuseaux naissants Y445D. Nous postulons que l’Ase1 déphosphorylée est recrutée prématurément, permettant la conversion des pré-ipMTs en ipMTs. Nos résultats révèlent un rôle insoupçonné du γTURC dans l’assemblage du fuseau.

Au Bénin, la qualité microbiologique des œufs de consommation est insuffisamment documentée. Escherichia coli, une bactérie commensale et ubiquitaire, peut devenir pathogène et résistant aux antibiotiques par l'acquisition de gènes de virulence et de résistance. Nous souhaitons décrire la population d’E. coli présents sur les œufs de consommation dans la région sud du Bénin.

Un échantillonnage d’œuf stratifié par commune et par marché a été réalisé. La surface de la coquille et le contenu de l’œuf ont été ensemencés pour former 4 collections de E. coli : 2 collections indicatrices et 2 collections avec enrichissement avec de la cefotaxime (CEF). Chaque isolat a été testé phénotypiquement pour la résistance à 14 antibiotiques par la méthode de diffusion des disques. 

Un total de 102 œufs a été collecté dans 31 marchés de 21 communes. L’estimation de la prévalence des œufs porteurs d'E. coli sur la coquille était de 21 [IC 95 %; 12-30], dont 74 % de ces isolats étaient multirésistants (MDR). À l'intérieur des œufs, la prévalence était de 5 % [IC 95 %; 0-10], tous MDR. De plus, 7 % [IC 95 %; 2-13] des œufs étaient porteurs d'E. coli résistant à la CEF sur leur coquille. Tous les isolats étaient non susceptibles au chloramphénicol.

La détection d'E. coli MDR et résistant à la CEF sur les œufs de consommation soulignent une menace potentielle pour la santé humaine au Bénin.

Le fuseau mitotique, composé de microtubules (MTs) et de protéines, assure la ségrégation des chromosomes. Ses MTs s’attachent aux chromosomes (kMTs) ou forment des paires avec les MTs nucléés par le pôle opposé pour former les MTs de la zone médiane (mzMTs). L’assemblage du fuseau commence lorsque la kinésine-5 Cin8 forme les précurseurs des mzMTs. Notre compréhension de l’importance de l’organisation des MTs se limite aux interactions entre les kMTs et les chromosomes. Néanmoins, le contrôle du nombre de mzMTs qui stabilisent le fuseau et promeuvent les interactions des kMTs avec les chromosomes est essentiel. Nous trouvons que dans la levure à bourgeon, la tubuline-γ, responsable de la nucléation des MTs, influence la formation des mzMTs. Dans la souche phosphomimétique Y445D, les fuseaux sont instables et la protéine Ase1 (qui, avec Cin8, forme les mzMTs) devient essentielle. Nous trouvons avec la microscopie à fluorescence que Cin8 y est enrichie aux pôles et diminuée à la zone médiane. Ase1 se trouve à la zone médiane chez les cellules de type sauvage et Y445D, mais en plus grande quantité chez ces dernières. L’Ase1 déphosphorylée s’associe aux mzMTs lors de l’anaphase. Les fuseaux Y445D sont plus stables en l’absence de cycline Clb2 et lorsque la phosphorylation d’Ase1 est inhibée, mais la localisation de Cin8 reste anormale. Je propose que la phosphorylation de Y445 séquestre Cin8 aux pôles, inhibant la formation des mzMTs, et qu’Ase1 joue un rôle compensatoire.

La bactérie Aeromonas salmonicida est un pathogène opportuniste des milieux aquatiques qui cause une maladie nommée furonculose chez les salmonidés. Le séquençage de la souche 01-B526 d'A. salmonicida par la technologie du pyroséquençage a permis de trouver la présence d'un prophage qui pourrait avoir une influence sur la virulence de la bactérie. Le prophage a une taille de 50 kb et certains de ses cadres ouverts de lecture (ORFs) coderaient pour de potentiels facteurs de virulence. L'analyse de certains ORFs du prophage et de ses sites d'insertions dans le chromosome a été réalisée par une approche PCR sur les souches d'A. salmonicida disponibles au laboratoire. Aussi, pour évaluer la virulence de chacune de ces souches, un test de virulence a été fait avec l'amibe Dictyostelium discoideum, un hôte alternatif reconnu pour ce genre d'analyse. 59 souches d'A. salmonicida ont été étudiées et les résultats obtenus démontrent que plus de la moitié des souches testées sont aussi virulentes que la souche 01-B526. Pour les ORFs ciblés dans le prophage, 11 souches sur 59 possèdent tout le prophage, soit tous les ORFs ainsi que les mêmes sites d'insertions dans le chromosome. Toutes les souches d'A. salmonicida sauf cinq possèdent l'ORF 67 se trouvant dans le prophage de la souche 01-B526. Bref, d'autres analyses seront faites sur les ORFs dans le prophage par une approche PCR pour mieux comprendre la mobilité et sa relation avec la virulence de la bactérie.

Les introns du groupe II sont des ARN catalytiques et des rétroéléments mobiles présents dans certaines organelles eucaryotes, de plus que dans les bactéries et archées. Ces ribozymes s'auto-épissent à partir du pré-ARNm de gènes interrompus et peuvent se réinsèrent dans des séquences d'ADN cibles. Les hypothèses évolutives placent ces éléments retromobiles à l'origine de plus de la moitié du génome humain. Néanmoins, l'évolution et la dissémination des introns du groupe II s'est révélée très difficile à étudier.

Ici, nous avons caractérisé la relation fonctionnelle et évolutive entre l'intron de groupe II modèle de Lactococcus lactis, Ll.LtrB, et Ef.PcfG, un intron nouvellement découvert provenant d'une souche clinique d'Enterococcus faecalis.

Certaines mutations ponctuelles spécifiques entre des deux introns correspondent à des adaptations fonctionnelles qui se sont développées chez L. lactis en réponse à une pression sélective sur l'efficacité de la mobilité, indépendamment de l'épissage. Les séquences de toutes les variantes homologues de pleine longueur de Ll.LtrB chez L. lactis ont été comparées, et démontrent une progression dans l'acquisition de mutations.

Nos résultats offrant un fort soutien expérimental à la théorie selon laquelle les introns bactériens du groupe II, en contraste net avec leurs homologues organellaires, se comportent principalement comme des éléments mobiles.

L’épidermolyse bulleuse simplex (EBS) est une maladie génétique de la peau dont le mode de transmission est généralement autosomique dominant. L’EBS et causé par des mutations dans les gènes kératine (KRT) 5 et KRT14. Les mutations entrainent des problèmes dans la formation des filaments intermédiaires des protéines, provoquant l’apparition de bulles. Aucun traitement n’est disponible. Ainsi, l’utilisation CRISPR-Cas9 pour corriger la mutation s’avère une avenue thérapeutique potentielle. Ce projet consiste à induire une coupure double brin dans l’ADN pour corriger les mutations par recombinaison homologue (HDR) à des cellules souches pluripotentes induites (iPSC) pour produire des iPSC corrigées à partir des cellules de patients. Ces iPSC pourront être différenciées en kératinocytes permettant la synthèse de la peau en laboratoire pour réaliser des autogreffes aux patients. À ce jour, trois ARN guides (sgRNA) ont été choisi pour chacune des mutations à l’étude. Des résultats sur des cellules rénales embryonnaires humaines (HEK293T) et des fibroblastes primaires ont démontré l’efficacité des sgRNA et de CRISPR-Cas9. La présence de recombinaison homologue dans les HEK293T, lors de l’utilisation d’un ADN donneur placé dans un vecteur et avec un ADN simple brin (SSDNA) a été démontrée. D’autres résultats préliminaires dans les fibroblastes primaires montrent la présence potentielle de HDR. Les expériences pour confirmer la présence de HDR dans les fibroblastes sont en cours.

L’oxygène a un effet très important sur la survie des bactéries
probiotiques anaérobies. En présence d’oxygène, les lipides membranaires
de ces microorganismes peuvent s’oxyder provoquant un changement de la
perméabilité passive des membranes résultant en leur inactivation. Néanmoins,
dans une étude récente, la croissance en présence d’oxygène d’une souche anaérobie
stricte, Lactobacillus helveticus R0052, a été stimulée de façon
importante par l’ajout d’extrait de thé vert (ETV) dans le milieu de culture. Dans
la présente étude, les effets de la concentration en ETV (0 à 2000 µg/mL) et de
la présence d’oxygène sur la croissance de cette souche et sur l’ordre des
phospholipides des  membranes bactériennes
ont été évalués. Les résultats obtenus montrent une croissance plus faible des
bactéries en conditions aérobies qu’en absence d’oxygène. La présence d’oxygène
durant la croissance a aussi provoqué une diminution de l’ordre des lipides
membranaires. De plus, une stimulation de la croissance des bactéries ainsi
qu’une diminution de l’ordre des lipides membranaires ont été observées aux
concentrations d’ETV de 250 et 500 µg/m. Par contre, à 2000 µg/mL d’ETV, la
croissance en absence d’oxygène a été légèrement inhibée tandis qu’elle a été
stimulée de façon significative en conditions aérobies. Une augmentation
importante de l’ordre des lipides membranaires est aussi survenue à cette
concentration d’ETV dans le milieu.

La dérégulation des protéines ribosomiques peut engendrer de graves maladies comme le cancer et la maladie d’Alzheimer. Une meilleure compréhension de leurs rôles pourrait ouvrir de nouvelles voies de thérapies afin de détecter, traiter ou prévenir ces maladies. Chez la levure Saccharomyces cerevisiae, la protéine ribosomique S18 est exprimée à partir de gènes dupliqués qui génèrent des protéines de séquences identiques (S18A et S18B). Nos résultats d’immunoprécipitations indiquent que S18 est associée à plusieurs petites ribonucléoprotéines nucléolaires (snoRNP). Cependant, S18A et S18B n’interagissent pas de la même façon avec ces snoRNP. Ceci suggère que S18A et S18B pourraient avoir des fonctions cellulaires différentes. Certaines protéines ribosomiques ont des rôles « extra-ribosomiques ». Les protéines S18A ou S18B pourraient non seulement avoir un rôle dans le ribosome mais aussi dans la biogenèse des ARNr lorsqu’elles sont associées à ces différentes snoRNP. Nos résultats montrent que S18 est essentielle à la maturation de l’ARNr 18S et que l’absence de S18A ou S18B affecte de façon différente la formation des ribosomes, l’association de S18 avec les snoRNAs et la maturation des ARNr.



La dérégulation de l'autophagie, processus catabolique permettant le recyclage de composés intracellulaires par les lysosomes, peut participer au développement de pathologies inflammatoires chroniques de l'intestin. La myotubularine Sbf active la petite GTPase Rab21 pour induire le trafic de la protéine lysosomale Vamp7, nécessaire à la fusion entre les autophagosomes et les lysosomes, contrôlant ainsi le flux autophagique. Nous supposons qu’une autophagie dysfonctionnelle causée par la perte de Sbf perturbera l’homéostasie intestinale. Comme chez les mammifères, l’intestin de drosophile est composé de cellules souches qui se divisent en progéniteurs spécifiques qui se différencient en entérocytes, cellules absorbant les nutriments  ou en entéroendocrines, cellules sécrétrices d’hormones. La co-expression d'ARN interférents avec la GFP spécifiquement dans les cellules souches intestinales et/ou les progéniteurs chez la drosophile adulte permet leur quantification. La perte de Sbf  uniquement dans les cellules souches ou dans les pré-entérocytes induit une augmentation de cellules entéroendocrines. Une méthode de traçage cellulaire a montré que la déplétion de Sbf, Rab21 ou Vamp7 dans les cellules souches et les progéniteurs induit une augmentation significative des pré-entéroendocrines et des entéroendocrines nouvellement formées. Ainsi, la perte de Sbf ou Rab21 favorise la détermination de la cellule en entéroendocrine et semble dépendre de leur fonction dans l’autophagie.