L’empathie est au cœur de la discipline historique puisque, pour étudier les sociétés du passé et du présent, elle permet de prendre en compte les perspectives et les valeurs des gens en étudiant les circonstances auxquelles ils ont été confrontés (Lee, 1984). Ainsi, les élèves font preuve d’empathie historique lorsqu’ils essaient de saisir les actions et décisions des individus dans un contexte précis (Huijgen et coll., 2018). Or, la notion d’empathie historique est l’objet de débats (De Leur et coll., 2017). Pour certains, elle est considérée comme une composante de la compétence disciplinaire à interroger en histoire (Huijgen et coll., 2018). Pour d’autres, il s’agit d’une notion associée à l’action de contextualiser (Endacott et Brooks, 2018). Malgré ces différences, les études sur l’empathie historique montrent que cette notion peut être ancrée dans une approche pluraliste de l’enseignement des sciences humaines et sociales (Endacott et coll., 2024).
Depuis la fin des années 1990, des recherches montrent que l’utilisation de sources variées en classe d’histoire favorise la mobilisation de l’empathie historique (Endacott, 2014 ; Yeager et coll., 1998). D’autres études ont mis en lumière les croyances des enseignant·e·s sur la nature de l’empathie historique et les façons de l’enseigner (Bartelds et coll., 2020). Plus récemment, la compréhension du passé et la prise en compte d’une variété de perspectives par l’intégration des arts et la culture offre une autre voie possible dans la mobilisation de l’empathie historique (Endacott et coll., 2024). Mais comment intégrer les arts et la culture pour l’enseignement et l’apprentissage de l'empathie historique au primaire ? Quelles pratiques devraient-on privilégier dans les classes avec les élèves et en formation initiale avec les étudiant·e·s se destinant à l’enseignement ? Voilà les questions auxquelles nous souhaitons apporter des pistes de réponses dans le cadre de ce colloque.