Depuis #MeToo, on assiste à une augmentation des mouvements masculinistes en ligne (ONU, 2020; O’Hanlon et al., 2023; Perliger, Stevens et Leidig, 2023). Ces acteurs prônent un retour aux rôles de genre traditionnels et banalisent, ridiculisent ou ignorent les violences basées sur le genre (Bujalka, Rich et Bender, 2022). Il convient d’ailleurs de rappeler que « l’antiféminisme et le masculinisme s’inscrivent comme un contre-mouvement de pensée et d’action qui s’oppose au féminisme » (Bard, 2019, p. 8), et soutient que les inégalités de genre n’existent plus et que de nouvelles inégalités seraient créées par les privilèges obtenus par les femmes, faisant des hommes les victimes de ces avancements (Devreux et Lamoureux, 2012, p. 7).
Selon une étude du Global Institute for Women’s Leadership (2024), les Gen Z sont davantage susceptibles que leurs aîné·es de croire que le féminisme cause plus de tort que de bien (GIWLkings, 2024). L’influence des masculinistes est renforcée par les outils numériques à leur disposition, comme les réseaux sociaux (Grannis, 2020; Clermont-Dion, 2022). Il a été démontré que les tenants des discours masculinistes en ligne de la manosphère mobilisent des cyberviolences comme moyen de mobilisation (Clermont-Dion, 2022). La cyberviolence se définit comme étant différents types de comportements nuisibles en ligne incluant les cybercrimes (violence, diffamation, exploitation, propagation de discours haineux), la cyberexploitation, le cyberharcèlement, etc. (Blaya et al., 2020).
Or, ce colloque vise à comprendre la teneur de ces discours masculinistes qui percolent en ligne et à saisir comment ceux-ci mobilisent des stratégies de mobilisation qui peuvent s’apparenter ou non aux manifestations de cyberviolences. Par ailleurs, nous tenterons d’examiner des stratégies de résistance à ce type de discours.