L’éducation est un phénomène humain d’une riche complexité du fait de ses nombreuses dimensions. Sur le plan théorique, cette complexité entraîne la production d’une multitude de perspectives pouvant être adoptées. C’est de cette complexité que s’est constitué, avec le temps, le champ des sciences de l’éducation. Les emprunts sont à la base de cette constitution; il s’agit d’un champ où les frontières disciplinaires ont peu de force. Pour cette raison, l’histoire des idées en sciences de l’éducation est vouée à être riche dans sa dynamique.
Les sciences de l’éducation formant une réalité complexe, son étude historique est susceptible de prendre de nombreuses formes et d’émerger de plusieurs endroits. L’histoire de la philosophie a été et est toujours un lieu où l’histoire des idées sur l’éducation a été étudiée : des Grecs à Dewey, en passant par Montaigne ou Rousseau, nombreux sont les philosophes s’étant penchés avec attention sur la question de l’éducation. Mais l’histoire des idées en sciences de l’éducation ne se limite pas à celles philosophiques : les idées pédagogiques, didactiques ou encore sociologiques, entre autres, sur l’éducation en font elles aussi partie.
Ce colloque a pour objectif de jeter un regard large sur l’histoire des idées dans le champ des sciences de l’éducation. Il vise à réunir des chercheurs francophones intéressés par l’histoire des idées de ce champ au sein d’un même événement, et ce, sans égard aux frontières disciplinaires qui pourraient exister. Voilà pourquoi nous proposons trois façons d’aborder les idées passées sur l’éducation : 1) pour elles-mêmes; 2) dans leur mise en relation avec des idées actuelles; et 3) dans leur mise en relation avec des enjeux actuels.
- 1. Les idées passées, pour elles-mêmes. Nous faisons référence ici à l’étude des idées selon leur logique interne, telle que formulée par leurs auteurs, ou encore à l’étude de ces idées dans leur relation avec le contexte de leur époque. Par exemple, l’idée d’éducation dans la philosophie sceptique de Montaigne.
- 2. Les idées passées, dans leur relation avec les idées actuelles. Alors que dans la façon précédente l’idée historique est le point de départ de l’analyse, nous renvoyons ici à l’étude des antécédents historiques d’une idée qui possède une forte réalité actuelle. Par exemple, les difficultés d’apprentissage des sciences telles qu’analysées par Descartes.
- 3. Les idées passées, dans leur mise en relation avec des enjeux actuels. Ici, l’idée historique est mise en relation avec des réalités éducatives actuelles présentant des défis. Par exemple, ce que Dewey nous dirait de l’usage des médias sociaux en contexte éducatif.