Depuis quelques décennies, les techniques de procréation médicalement assistée (PMA) suscitent un intérêt soutenu de la part de chercheurs et de chercheuses d’horizons variés. Entre procédures médicales toujours plus poussées (comme la vitrification, le transfert de mitochondries, l’utilisation de l’intelligence artificielle…) et nouvelles pratiques sociales (la normalisation de la gestation pour autrui, la fin de l’anonymat des personnes donneuses, la reconnaissance de la diversité sexuelle et de genre, la parentalité à un âge avancé…), la PMA continue d’élargir le champ des possibles pour les personnes infertiles et celles dont la configuration familiale ou personnelle sort du modèle hétéronormatif. Devant cette créativité biosociale, de nouveaux acteurs se regroupent autour de projets familiaux qui (re)combinent du personnel soignant, des spécialistes de laboratoire, de futurs parents, des tiers de procréation et des membres d’organismes de soutien psychosocial. Parallèlement, la diffusion des techniques de PMA a entraîné une déterritorialisation des pratiques suivant les lignes de fractures d’un encadrement légal hétérogène et de marchés transnationaux de cellules et de services. Dans ce contexte, nous voyons apparaître un ensemble de pratiques hétérogènes aux marges de la PMA qui appelle à son tour à intégrer la pensée sociale sur la PMA. Ce colloque proposera une réflexion sur ces marges et les nouveaux enjeux qu’elles font émerger.
Le mardi 14 mai 2024