Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Depuis quelques années, on assiste à l’émergence d’un « tournant plurilingue » mondial dans différents champs de recherche (May, 2014). En éducation et en didactique des langues, ce tournant se traduit par un intérêt porté au développement d’une multicompétence langagière (Cook et Wei, 2016), ou compétence plurilingue (CECR, 2001), où l’accent est mis sur l’intégration et l’utilisation fluide et dynamique des ressources du répertoire des apprenant·es selon les besoins de communication. À cet effet, des approches pédagogiques plurilingues retiennent de plus en plus l’attention des chercheur·ses.
Les approches plurilingues peuvent par exemple inclure des activités d’éveil aux langues, qui impliquent la mise en contact avec différentes langues pour favoriser une ouverture à la diversité linguistique et les comparaisons métalinguistiques entre les langues. Ces approches englobent aussi la didactique intégrée des langues qui, par un décloisonnement des différentes langues de l’école (au Québec, l’anglais et le français), a pour but de favoriser les apprentissages langagiers. Dans la même veine, dans les pédagogies de translanguaging, qui visent à créer des espaces d’apprentissage signifiants, les apprenant·es sont encouragés à mobiliser leurs ressources langagières et soutenus dans ce processus. L’utilisation de la littérature de jeunesse et la production de textes bi/plurilingues, entre autres, constituent des pistes intéressantes pour mettre de l’avant ces approches.
Dans les milieux éducatifs, la mise en place de ces approches est modulée par les contextes sociolinguistiques (milieux pluriethniques, francophones minoritaires, anglophones québécois, etc.). Par ailleurs, l’adhésion des acteur·trices scolaires à ces approches est susceptible de dépendre de leurs représentations du plurilinguisme. Ce colloque constitue donc l’occasion d’explorer, selon des regards croisés, ces différentes questions.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Catherine Gosselin-Lavoie (UdeM - Université de Montréal)
- Catherine Maynard (Université Laval)
- Françoise Armand (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Regard du côté des enseignant·es
Chaque communication est d'une durée de 20 minutes, suivie d'une période de questions de 10 minutes.
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Communication orale
Réflexion sur la pérennisation d’approches plurilingues en milieu scolaire : l’exemple du projet « kamishibaï plurilingue » dans une école primaire montréalaiseNatalia Carolina Cifuentes Sanchez (Université Laval), Marylène Gauthier (Centre de services scolaire Pointe-de-l'île), Marie-Paule Lory (Université de Toronto), Catherine Maynard (Université Laval), Lucie St-Hilaire (Centre de services scolaire de la Pointe-de-l'Île)
Les approches plurilingues sont de plus en plus reconnues comme leviers pour soutenir les apprentissages des élèves et favoriser leur engagement (Armand, Dagenais et Nicollin, 2008; Lory et Armand, 2016; Maynard et Armand, 2021). Toutefois, en contexte scolaire, elles sont encore trop souvent implantées de manière ponctuelle ou dans la limite de projets de recherche. Ainsi, pour les acteur.trices scolaires et les chercheur.es s’intéressant au plurilinguisme, une question importante associée à l’implantation de ces approches demeure : qu’est-ce qui permet la pérennisation d’approches plurilingues en milieu scolaire? La présente communication vise à apporter des pistes de réponse à cette question à travers l’étude de cas d’une école primaire montréalaise prenant part, depuis cinq ans, à un projet d’écriture créative et plurilingue nommé « kamishibaï plurilingue ». Au moyen de notes de terrain et d’entretiens avec des enseignant.es (n =11), nous présenterons : 1) le processus d’appropriation et de transformation de ce projet; 2) les facteurs qui permettent à celui-ci de perdurer, tels que l’adéquation avec le projet éducatif de l’école et le leadership d’une alliée plurilingue.
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Communication orale
Les approches plurilingues dans la formation aux enseignants : comment les croyances de futurs enseignants de langues additionnelles diffèrent-elles?Philippa Bell (Université du Québec à Montréal), Audrey-Anne Laguë (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La classe de langue additionnelle reste un espace largement monolingue en dépit du virage plurilingue des théories et des recherches sur le sujet depuis plusieurs années. Des recherches avec des enseignants en service et en formation démontrent que les enseignants québécois restent dubitatifs quant à l’utilisation d’autres langues que la langue cible en classe (Payant et Bell, 2022; Paquet et Woll, 2021). Toutefois, l’évolution des croyances et réalités à l’égard des approches plurilingues dans la formation initiale n’a jamais, à notre connaissance, fait l’objet de recherches, même si l’on sait que la formation est un vecteur de changement pour certaines croyances en enseignement (Cabré Rocafort, 2019; Woll, 2020). L’objectif de cette étude est de comprendre le développement des croyances et pratiques de futurs enseignants de langues additionnelles inscrits dans un programme de formation de premier cycle sur l'utilisation du répertoire linguistique entier des élèves dans le cadre de cours de langues additionnelles. Des futurs enseignants de langues additionnelles de premier cycle seront sondés par l’intermédiaire d’un questionnaire dans le cadre d’un devis transversal longitudinal, ce qui nous donnera une meilleure idée de l’évolution de leurs croyances et pratiques de la première à la quatrième année universitaire. Les résultats nous permettront de découvrir dans quelle mesure la formation initiale exerce une influence sur leur position quant aux approches plurilingues.
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Communication orale
Les croyances : un élément fondamental dans les pratiques enseignantesEdith Jolicoeur (Université du Québec à Rimouski), Eve-Lyne Leclerc (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Marianne Paul (Université du Québec à Trois-Rivières)
Selon Levin (2015), les pratiques enseignantes sont guidées par les croyances des enseignants. Par contre, ces croyances ne s’arriment pas toujours aux connaissances scientifiques (Arnett et Mady, 2018; Howard et al., 2021; Lucas et al., 2015). Cette incohérence peut compromettre les apprentissages des élèves (Kiely et al., 2015) et influencer leur réussite scolaire, surtout quand il s’agit d’élèves provenant de groupes marginalisés comme ceux issus de l’immigration (Lucas et al., 2015). Comme bien des régions, le Bas-St-Laurent se diversifie, avec 78 écoles sur 85 comptant des élèves issus de l’immigration (Borri-Anadon et Hirsch, 2021). À ces élèves s’ajoutent ceux utilisant plus d’une langue dans leur quotidien, sans toutefois être issus de l’immigration. En parallèle, le taux d’élèves HDAA augmente dans toute la province (BDSOQ, 2021). En conséquence, les enseignants sont probablement amenés vers une nouvelle réalité, celle d’enseigner à des élèves HDAA bilingues. Or, très peu de connaissances scientifiques sont disponibles pour cette population. Il convient donc de se demander : « Quelles sont les croyances des enseignants à l’égard des EHDAA bilingues ? ». Au cours de cette présentation, les concepts de croyances, de bilinguisme et d’EHDAA seront d’abord définis. Ensuite, les résultats de l’analyse thématique de cette recherche qualitative effectuée à l’aide d’entretiens semi-dirigés auprès d’une dizaine d’enseignants du Bas-St-Laurent seront présentés et discutés.
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Communication orale
La reconnaissance de la diversité linguistique pour soutenir le développement langagier d’enfants en maternelle 4 ansAnnie Charron (Université du Québec à Montréal), Marie Lamothe-Samson (Centre de services scolaires Marguerite-Bourgeoys), Stéphanie Laurence (Université de Sherbrooke), Myriam Villeneuve-Lapointe (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le développement langagier des enfants à l’éducation préscolaire est associé au langage oral et écrit (Chambers et al., 2016; Rohde, 2015) et est soutenu par les personnes enseignantes (MEQ, 2021). L’objectif de cette communication est de présenter l’effet d’une approche inclusive qui s’appuie sur la diversité linguistique afin de soutenir le développement langagier d’enfants de maternelle 4 ans. Dans le cadre d’une recherche-action au Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, neuf enseignantes en maternelle 4 ans ont participé à un dispositif de formation et d’accompagnement sur les pratiques enseignantes en soutien à l’émergence de l’écrit . Des observations non-participantes avec l’outil Early Language and Literacy Classroom Observation (ELLCO, Smith et al., 2008) et des entretiens semi-dirigés ont permis, entre autres, de documenter l’effet de cette approche. Les résultats montrent que les enseignantes se sentent plus en confiance pour soutenir les enfants n’ayant pas le français comme langue première et valorisent davantage la langue première des enfants dans leurs interventions dans la classe pour soutenir l’émergence de l’écrit.
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Communication orale
Application des connaissances intégrées en contexte francophone minoritaire : solutions et barrières identifiées envers le plurilinguisme au préscolaireCatrine Demers (University of Alberta), Meyranie Giroux (Conseil Scolaire Centre-Nord), Andrea MacLeod (Université d'Alberta)
De plus en plus d'enfants inscrits à la maternelle dans des contextes francophones minoritaires parlent à la maison une langue autre que le français et commencent la maternelle avec peu de connaissances en français. Dans les contextes majoritaires, les approches plurilingues sont efficaces pour soutenir l’apprentissage d’une langue additionnelle à l’école. Pour mieux comprendre les défis concernant les enfants bilingues de maternelle, nous avons mis sur pied un groupe de recherche interdisciplinaire. Nous avons utilisé une méthodologie d'application des connaissances intégrée, qui consiste à prendre des décisions collaboratives entre les chercheures et les utilisatrices de la recherche lors du processus de recherche. L'objectif de cette présentation est de décrire les solutions envisagées et les barrières potentielles décrites par l’équipe et leurs collègues. Il y avait douze participants au total provenant d'un conseil scolaire francophone (direction d’école, enseignantes, orthophoniste et conseillère pédagogique) et de programmes universitaires francophones en Alberta (professeure et étudiantes). Les solutions choisies sont de mettre en place de la formation sur l’enseignement de stratégies plurilingues, une communication école-famille et un partenariat universitaire pour le partage de ressources. Les barrières discutées incluent le manque de ressources, le contexte minoritaire et l’incongruité entre les approches plurilingues et la mission du conseil scolaire.
Dîner
Regard du côté des approches plurilingues de la littérature jeunesse
Chaque communication est d'une durée de 20 minutes, suivie d'une période de questions de 10 minutes.
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Communication orale
Soutenir le développement des habiletés narratives au moyen de la lecture partagée d’albums plurilingues en maternelle 5 ans en milieu pluriethnique et plurilingueCatherine Gosselin-Lavoie (UdeM - Université de Montréal), Marie Lamothe-Samson (Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys)
Au Québec, près de 15% des enfants inscrits à l’éducation préscolaire n’ont ni l’anglais ni le français comme langue maternelle déclarée (MEES, 2020). Ceux-ci sont amenés à poursuivre le développement de leur compétences langagières, dont leurs habiletés narratives, en français. Les habiletés narratives correspondent à la capacité à comprendre, organiser et présenter une série d’évènements qui présentent une structure narrative, dimension primordiale dans la réussite scolaire (Licandro, 2016). Par ailleurs, la mise en place d’approches inclusives prenant appui sur la diversité linguistique permet de soutenir le développement langagier des enfants en apprentissage du français (Cummins, 2017; Candelier et al., 2013). Dans notre thèse, inscrite dans un vaste projet de recherche (Armand et al., 2021), nous avons étudié les effets d’une intervention de lecture partagée d’albums plurilingues sur le développement des habiletés narratives d’enfants de 6 classes de maternelle 5 ans en milieu pluriethnique et plurilingue. Nous présenterons d’abord les résultats de l’intervention puis, brièvement, le dispositif de formation continue développé à la suite du vaste projet de recherche et offert à une centaine d’enseignant·es en collaboration avec des conseillères pédagogiques (CP) de 4 centres de services scolaire (CSS). À ce propos, les observations d’une des CP sur les pratiques enseignantes visant à soutenir le développement des habiletés narratives seront rapportées.
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Communication orale
Portrait des pratiques d’enseignants de l’Ontario francophone utilisant la littérature bi-/plurilingueJoël Thibeault (Université d'Ottawa), Mélissande Trottin (Université d’Ottawa)
Dans les écoles ontariennes de langue française, les élèves sont rarement monolingues ; il en revient ainsi à l’enseignant de trouver des manières pour valoriser les différentes langues en classe (Cavanagh et al., 2016). Plusieurs chercheurs (Armand et al., 2016 ; Fleuret et Sabatier, 2019) avancent que la littérature bi-/plurilingue, qui se définit par l’usage d’au moins deux langues dans un même livre, permet cette valorisation. À ce jour, les recherches s’intéressent toutefois davantage aux avantages liés à ce médium et ne décrivent que peu, de façon concrète, comment il est utilisé en salle de classe. Dans le cadre de cette communication, à l’aide de données issues d’un questionnaire et d’entrevues semi-dirigées, nous présenterons les pratiques gravitant autour de la littérature bi-/plurilingue de trois enseignants à l’élémentaire et de deux enseignants au secondaire en Ontario francophone. L’analyse de ces données montre notamment que les enseignants mettent en place des pratiques déjà connues eu égard à la littérature monolingue, mais qu’ils les adaptent afin de mettre en valeur le caractère bi-/plurilingue des titres qu’ils choisissent.
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Communication orale
Conception et mise à l’essai d’un programme de littérature de jeunesse bilingue (français-espagnol) chez des élèves hispanophones de 1re année : un rapprochement école-familleMarie-Pier Bastien (Université d’Ottawa), Carole Fleuret (Université d'Ottawa)
Cette étude exploratoire porte sur le développement de la clarté cognitive d'élèves hispanophones (n=25) scolarisés en français langue de scolarisation en 1re année en Outaouais. Notre objectif principal était de concevoir et de mettre à l’essai un programme de littérature de jeunesse (LDJ) bilingue (français-espagnol) visant le développement de la clarté cognitive par la reconnaissance de la langue d’origine (L1) et de mesurer les effets du programme sur les différents acteurs impliqués. Pour mieux appréhender le développement de la clarté cognitive chez les élèves de notre étude, nous avons mis en relation les facteurs cognitivo-langagiers et socioaffectifs avec certains aspects de notre programme de LDJ. Pour mesurer l'effet du programme sur les différents acteurs impliqués, nous avons porté une attention particulière sur les pratiques pédagogiques des enseignants, sur la place qu'occupent les L1 et sur le recours à la LDJ en salle de classe. Les résultats montrent que le recours à la langue d'origine en contexte de langue seconde (L2) favorise l'apprentissage de la clarté cognitive et que le recours à des livres bilingues favorise un rapprochement entre l'école et la famille. Si notre recherche ne semble pas avoir apporté de changement dans les pratiques pédagogiques des enseignants, elle a toutefois le mérite de combler une importante lacune en contexte de L2 en suscitant certaines prises de conscience qui ont eu une incidence sur leurs représentations des langues.
Regard du côté des élèves du primaire et du secondaire
Chaque communication est d'une durée de 20 minutes, suivie d'une période de questions de 10 minutes.
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Communication orale
Soutenir dans la langue d’enseignement : quels sont les outils nécessaires pour développer des pratiques de soutien inclusives auprès d’élèves immigrants récemment arrivésRola Koubeissy (UdeM - Université de Montréal)
À lui seul, le Québec a accueilli environ 51 100 immigrants en 2018 (ISQ, 2019). Cette diversité exige l’instauration des pratiques scolaires inclusives visant la justice sociale et luttant contre les discriminations et les systèmes d’oppression (Borri-Anadon et al., 2015; Kincheloe et al., 2011; Potvin, 2014, 2017). Le rôle des enseignants est central à cet égard. Ils sont appelés à ajuster leur enseignement pour couvrir les besoins diversifiés de leurs élèves (Ainscow, 2005; André, 2018; Armand, 2013; Bergeron, 2019; Tremblay, 2020). C’est dans cette optique que cette communication, issue d’une recherche menée dans deux écoles primaires fortement multiethniques de la Rive Sud de Montréal (Koubeissy, 2014), souhaite explorer la manière dont deux enseignantes dans deux classes ordinaires développent des pratiques de soutien inclusives pour répondre aux besoins linguistiques de trois élèves immigrantes récemment arrivées au Québec. La communication aborde cette question sous l’angle de l’approche sociohistorico-culturelle (Vygotsky, 1978) qui met en exergue le rôle des médiateurs culturels (Cole, 1990; Goussot, 2015; Vygotsky, 1978), dont la langue, dans la coconstruction des pratiques de soutien, selon le sens que les élèves donnent à leur apprentissage dans une classe multiethnique. Les résultats montrent l’importance de mettre en place des pratiques qui tiennent compte du bagage historico-culturel des élèves ainsi que du contexte socioscolaire de leur développement.
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Communication orale
Recommander une œuvre narrative en français et en anglais à la suite d’un coenseignement bilingue du genre : analyse de textes d’élèves de 6e primaireMarie-Hélène Forget (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Joël Thibeault (Université d’Ottawa)
Au Québec, le programme d’anglais intensif offert en 6e année du primaire offre l’occasion d’explorer les retombées potentielles de la didactique intégrée des langues. Parallèlement, les modèles d’enseignement par les genres en classe de langues première et seconde sont connus pour leurs bénéfices. L’objectif éducatif étant de doter les élèves de solides compétences scripturales en français et en anglais, notre recherche a proposé à deux enseignantes, l’une titulaire, l’autre d’anglais langue seconde, la conception et la mise à l’essai d’une séquence didactique visant la découverte des caractéristiques d’un genre, la recommandation d’une œuvre narrative, en contexte de coenseignement bilingue. L’analyse inductive descriptive des textes produits par ces élèves à la suite de la séquence montre la présence des caractéristiques génériques enseignées, ce qui permet de penser que ceux-ci ont construit une bonne compréhension du genre. Lors de cette communication, nous présenterons les procédés de prise de contact avec le lectorat, de résumés suspensifs de l’œuvre recommandée ainsi que de mise en valeur des qualités de l’œuvre dans les textes autant en français qu’en anglais.
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Communication orale
Effets d’un dispositif d’enseignement interlinguistique en classe d’anglais langue d’enseignement et de français langue seconde sur les habiletés syntaxiques au secondaireClaude Quevillon Lacasse (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Développer une compétence à écrire dans plus d’une langue est devenu nécessaire dans le contexte actuel de mondialisation conjugué à l’ère du numérique. Pour les élèves du secteur secondaire anglophone au Québec, il est impératif d’apprendre à écrire à la fois en anglais langue d’enseignement (ALE) et en français langue seconde (FLS) (Lappin-Fortin, 2014). Les habiletés syntaxiques à l’écrit, qui soutiennent la construction de phrases, sont au cœur de la compétence à écrire (Crossley, 2020; De Clercq et Housen, 2019), à la fois en anglais et en français. Cependant, l’enseignement de la compétence à écrire diffère considérablement entre classes d’ALE et de FLS, et les élèves ne semblent pas tirer profit des transferts positifs possibles entre les deux langues qu’ils apprennent à l’école. Pour améliorer les habiletés syntaxiques à l’écrit des élèves en anglais et en français, un dispositif d’enseignement de la syntaxe prometteur, la combinaison de phrases libre (Saddler, 2019), a été adapté de façon à amener les élèves à réfléchir aux transferts syntaxiques possibles entre les deux langues. Proposé de façon alternée en classe d’ALE et de FLS, le dispositif désormais interlinguistique (Ballinger et al., 2020) a fait l’objet d’un devis de recherche quasi-expérimentale sur une durée de trois mois auprès d’élèves de 3e secondaire. Le dispositif ainsi que les effets de l’intervention sur les habiletés syntaxiques à l’écrit en anglais et en français des élèves seront présentés.
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Communication orale
Soutenir les apprentissages langagiers et disciplinaires au secondaire : lorsque les approches plurilingues s’invitent en classe de sciencesPascale Rousseau (Université Laval)
Pour bon nombre d’élèves allophones issus de l’immigration, les sciences constituent une discipline scolaire particulièrement difficile, notamment en raison de la complexité du vocabulaire et des concepts à maitriser (Miller, 2009). Or, pour viser des apprentissages significatifs situés dans la zone de développement proximal (Vygotsky, 1978) de ces élèves et susciter leur engagement, il est judicieux de recourir aux ressources contenues dans leur répertoire langagier (Armand et al., 2008 ; Galante, 2021). C’est ainsi que les approches plurilingues se présentent comme une stratégie d’enseignement pertinente en milieu scolaire pluriethnique et plurilingue, notamment pour soutenir le développement langagier et la compréhension des contenus disciplinaires enseignés (Charamba, 2020). À partir d’une recension des écrits réalisée dans le cadre d’une recherche doctorale en cours, cette présentation propose une réflexion sur les principes et les défis associés à la mise en œuvre d’interventions plurilingues visant l’enseignement-apprentissage du vocabulaire académique en sciences. Pour ouvrir la discussion, l’expérimentation prévue dans ladite recherche doctorale ainsi que ses éventuelles retombées pédagogiques seront également abordées.
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Communication orale
La didactique intégrée : Langue /discipline dans le contexte plurilingue marocain.Lahoucine Ait Sagh
Le Maroc est un pays multilingue. Plusieurs langues et variétés linguistiques y partagent le terrain, avec des statuts divergents. À l’école, seules l’arabe et les langues étrangères ont la légitimité institutionnelle d’usage. Depuis 2015, l’État a décidé d’accorder au français le statut de langue d’enseignement des Disciplines Non Linguistiques au secondaire. Ce choix méthodologique s’inscrit dans le cadre d’une didactique intégrée (langue/ discipline) (Coste, 2000, Cavalli, 2005) dans l’objectif d’améliorer les compétences linguistiques des apprenant.es marocains et de remédier aux effets néfastes de la fracture linguistique entre les cycles d’enseignement. Cependant, ce choix ne répond pas aux problématiques liées aux langues dans un contexte marqué par la complexité des rapports entre les idiomes et la rupture entre les langues de la société et celles de l’école. Nous tentons d’étudier la mise en place de cette didactique intégrée en classes de mathématiques et de sciences vie et terre au secondaire collégial à travers une recherche ethnographique basée sur l’enregistrement des séances de cours, l’observation directe non participante et un entretien d’autoconfrontation avec les enseignants. Cela nous permettra de voir la part d’intégration de la discipline et de la langue, la place des différentes langues du répertoire langagier des apprenant.es et si le travail effectué vise le développement d’un compétence plurilingue dynamique et composite (CECR, 2001).
Dîner
Regard du côté des étudiant·es adultes
Chaque communication est d'une durée de 20 minutes, suivie d'une période de questions de 10 minutes.
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Communication orale
Les approches plurilingues dans un milieu linguistiquement homogène : l’exemple de l’enseignement de l’article français aux étudiants adultes sinophonesCatherine Maynard (Université Laval), Yanlin Zhao (Université Laval)
En Chine, un contexte linguistiquement homogène, les méthodes d’enseignement du français semblent se limiter à une approche traditionnelle dans laquelle la grammaire joue un rôle essentiel et occupe une place appréciable dans la classe (Besse, 2011 ; Huang, 2021 ; Zhu, 2021). La langue maternelle (LM) – le mandarin – y est ordinairement requise, mais ne sert que d’outil d’explication ou de traduction. Nous nous posons donc la question suivante : comment profiter de la LM et d’autres langues connues par les étudiants (par exemple, l’anglais) afin de les soutenir dans l’acquisition de nouvelles connaissances, dont des notions grammaticales qui, comme l’article français (nommé aussi déterminant en contexte québécois), n’existent pas morphosyntaxiquement en chinois ? L’éveil aux langues, qui valorise le répertoire linguistique des étudiants, favorise le développement de leurs capacités métalinguistiques et soutient la mise en œuvre de comparaisons interlinguistiques, semble une avenue prometteuse (Auger, 2005 ; Dault et Collins, 2016, 2017 ; Candelier, 2021). De ce fait, notre communication rendra compte d"une recension des écrits à la croisée entre trois domaines : l’enseignement de la grammaire du français en Chine, l’enseignement/apprentissage de l’article français et les approches plurilingues. Nous présenterons également le dispositif d’enseignement que nous souhaitons expérimenter et la méthodologie projetée pour notre recherche.
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Communication orale
Les tâches d’écriture intégrées plurilingues en contexte académique non anglophone : les perceptions et pratiques déclarées d’étudiants aux profils académiques et langagiers variésPhilippa Bell (UQAM - Université du Québec à Montréal), Audrey-Anne Laguë (Université du Québec à Montréal), Caroline Payant (Université du Québec à Montréal)
Le développement des connaissances disciplinaires des étudiants de cycles supérieurs repose souvent sur la lecture d’articles publiés en anglais, sans égard à la langue d’enseignement. Les recherches se sont surtout intéressées aux apprenants de langue additionnelle qui sont tenus d’utiliser une autre langue, souvent l’anglais, pour développer leurs savoirs scientifiques et leur littératie académique pour étudier dans cette langue. Toutefois, qu’en est-il des utilisateurs ou, autrement dit, des non-apprenants de l’anglais qui étudient en contexte universitaire francophone? Cette étude de cas examine les perceptions et les pratiques déclarées de trois étudiantes ayant des profils académiques et langagiers variés qui ont réalisé une tâche d’écriture intégrée plurilingue ressemblant à une tâche régulière lors des études académique (lecture en anglais, puis écriture en français). Les résultats démontrent que les étudiants rencontrent des difficultés différentes en fonction de leurs niveaux de compétence langagière et de leur cheminement scolaire. Ceux-ci sont d'intérêt pour différents acteurs : les étudiants, les utilisateurs de l'anglais, les institutions francophones, ainsi que pour les professeurs universitaires voulant soutenir leurs étudiants dans le développement de leur littératie académique plurilingue.
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Communication orale
Mobiliser les habiletés des personnes immigrantes adultes en apprentissage de la langue et de la littératie dans le cadre d’une bibliothèque vivanteCarl Laberge (Université Laval), Catherine Maynard (Université Laval)
De nombreuses personnes immigrantes adultes en apprentissage de la langue et de la littératie (PAIALeL) suivent des cours d’alphabétisation-francisation au Québec (Fortier et al., 2021). Les PAIALeL sont le plus souvent décrites par leurs faibles compétences littératiées, ce qui ne reflète ni leur riche répertoire plurilingue à l’oral, ni les habiletés qu’elles peuvent mobiliser pour apprendre une langue (Altherr Flores, 2021). Ces habiletés gagneraient à être mises à profit dans des activités littératiées différentes de celles le plus souvent mises en œuvre dans les salles de classe (ex. transcrire des mots dans un formulaire, repérer un son dans un mot) (Ollerhead, 2012). Dans cet esprit, nous menons présentement une recherche-action visant à concevoir, à expérimenter et à documenter un projet de bibliothèque vivante (BV) dans deux centres accueillant des PAIALeL en région. Souhaitant engager les PAIALeL dans un apprentissage significatif de la littératie, ce projet implique la création de textes identitaires plurilingues et des occasions pour les PAIALeL de se raconter aux personnes visitant la BV. Dans cette présentation, nous partagerons des réflexions issues d’une recension des écrits sur les habiletés de ces apprenant.es atypiques et d’une analyse préliminaire des données recueillies sur leur engagement dans la littératie et leur rapport à l’écrit avant la mise en œuvre de la BV.