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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Ce colloque porte un regard sur l’art comme vecteur de transformation sociale. Alors que l’art revendique un rôle d’acteur public pleinement impliqué dans les débats sociaux (Ardenne, 2019; Cauquelin, 2018; Heinich, 2014; Fourmentraux 2012; Lamoureux et Uhl, 2018; Zask, 2014), il devient un moyen de connaissance et d’action abordant diverses questions socialement vives (Ardenne, 2009; Lamoureux, 2005; Ramade, 2015; Trudel et Fortin, 2022) qui suscitent des controverses, attisent des émotions, mettent en concurrence des représentations et des intérêts divergents, interrogent les systèmes de valeurs (Audigier, 2007; Legardez et Simonneaux, 2006). Les éditions précédentes de ce colloque avaient précisé de quelle manière ce nouveau paradigme artistique fournit un terreau fertile pour l’éducation (Kerlan et Langar, 2015; O’Farrell et Kukkonen, 2017), favorisant l’enrichissement d’une panoplie d’« éducations » à la citoyenneté, à l’antiracisme, à l’inclusion, à la démocratie, à l’environnement, etc.

Alors que les universités québécoises s’engagent dans une refonte majeure des programmes de formation à l’enseignement au regard d’un nouveau référentiel de compétences professionnelles (Québec, 2020), l’édition de 2023 de ce colloque a pour but de considérer des recherches émergentes pouvant inspirer la mise en œuvre, dans l’éducation scolaire, d’axes de formation transversaux ancrés dans les réalités sociales contemporaines, plus spécifiquement, comment les arts et la littérature peuvent-ils favoriser la prise de conscience, l’acquisition de connaissances, l’adoption de valeurs et de comportements susceptibles de répondre aux enjeux sociétaux complexes du XXIe siècle.

Considérant le contexte actuel de renouveau des programmes de formation universitaire, nous nous intéresserons aux recherches pouvant avoir des retombées significatives sur la formation initiale des enseignantes et enseignants des domaines des arts et des langues du Programme de formation de l’école québécoise.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Arts, éducation et société

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    Complicité « artistes et éducateurs » pour l’émancipation collective
    Alain Kerlan (Université Lumière Lyon 2)

    L’entrée des artistes dans le champ éducatif, et plus largement dans le champ social, est un fait indissociablement éducatif et artistique. Il est trop souvent lu comme un fait relevant de l’histoire de l’éducation, des politiques éducatives. Il appartient pourtant tout autant à l’histoire de l’art. Une histoire de l’art contemporain qui ne prendrait pas en compte cet art d’intervention serait une histoire tronquée. Cette communication se propose de comprendre ce qui se joue dans ce croisement : d’un côté des artistes qui font le choix en tant qu’artiste de développer leur démarche dans le champ de l’éducation – sans se prétendre « éducateurs » –, de l’autre des enseignants, des éducateurs et éducatrices qui font appel à l’artiste et s’engage à ses côtés en tant qu’éducateurs et éducatrices. Chacun reste lui-même. Sur quoi repose leur « complicité » ? La thèse défendue avance que si l’art et les artistes d’aujourd’hui sont impliqués et sollicités dans le champ éducatif, c’est parce qu’il y a dans l’art d’aujourd’hui et la démarche artistique d’aujourd’hui, celle d’un art pleinement installé dans ce que Jacques Rancière appelle « le régime esthétique des arts » quelque chose qui touche aux questions et aux problèmes éducatifs aujourd’hui majeurs : la question du sujet et de la subjectivation, la question de la norme et de la normativité, la question de la créativité. L’artiste et l’éducateur ont en commun ces trois préoccupations, elles scellent leur « complicité » avec pour horizon la visée commune de l’émancipation, et la conviction commune que le terrain de l’esthétique, le « partage du sensible », est l’un des lieux où les « promesses de l’émancipation sont en jeu », comme l’écrit Jacques Rancière. Cette thèse sera étayée théoriquement mais aussi illustrée par des exemples de « complicité ».

  • Communication orale
    La littérature et l’action citoyenne
    Louis Jacob (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    De multiples perspectives s’offrent maintenant à nous lorsque vient le temps de penser les liens entre littérature et démocratie, et plus spécifiquement ce que peut la littérature dans ce qu’il est convenu d’appeler l’éducation à la citoyenneté. Je propose de resserrer la réflexion autour de quelques enjeux théoriques ou conceptuels qui me paraissent essentiels, touchant à la fois à l’écriture et à la lecture.Il est remarquable en effet que les perspectives analytiques et phénoménologiques appliquées à l’acte de lecture se conjuguent de plus en plus étroitement aux perspectives sociologiques, pragmatiques et cognitivistes. Ensemble, elles redéfinissent l’intersection entre littérature, éducation et démocratie. Ce champ effervescent me semble se polariser entre deux positions distinctes, l’une « civique » et l’autre « agonistique », qui ne sont à mon avis ni exclusives ni incompatibles. Mon exposé va s’appuyer sur les résultats d’études évaluatives portant sur des résidences d’écrivains dans divers milieux, dont l’une menée entre 2019 et 2022 à Montréal. Je mobiliserai également des récits de pratique qui permettent d’illustrer davantage les potentialités de l’écriture et de la lecture dans des projets collaboratifs et des projets de co-création. Je voudrais démontrer que les positions parfois divergentes renvoient aux mêmes dispositions ou aux mêmes capacités fondamentales qui font que la littérature, au sens le plus englobant du terme, demeure un vecteur de citoyenneté.


Communications orales

Sensibilité, altérité et citoyenneté

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    Le potentiel (trans)formateur d’une rencontre entre narration, fiction et histoire pour former des citoyens sensibles et critiques : proposition d’un dispositif interdisciplinaire
    Audrey Bélanger (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L’étude d’un roman historique, dont celui évoquant l’Holocauste, peut donner lieu à un travail interdisciplinaire entre français et histoire (Dumortier et Raxhon, 2015). Ce sont deux disciplines qui partagent, à travers le développement de la lecture littéraire et de la pensée historienne, des finalités critiques et citoyennes (Dufays et al., 2015; Seixas et Morton, 2013). Or, à l’heure actuelle, il est rare que ces disciplines complémentaires se rencontrent dans une dynamique intégrative. Ce qui peut notamment s’expliquer par la complexité de sa mise en œuvre, en partie attribuable au cloisonnement disciplinaire, au manque de temps, de ressources ou de formation des enseignants (Bélanger, 2022).

    Ainsi, notre contribution portera sur la valeur du roman historique pour servir la formation citoyenne des élèves, et elle présentera un travail d’enquête visant à soutenir l’étude de l’Holocauste au moyen de la lecture.

    Ce dispositif, dont le développement s’inscrit dans le processus d’une recherche design (McKenney et Reeves, 2019), vise à accompagner les enseignants dans l’exploration du potentiel (trans)formateur d’une rencontre entre narration, fiction et histoire. Conséquemment, il se veut un outil facilitateur pouvant non seulement contribuer à alimenter la conversation scientifique dans différentes disciplines, mais aussi à engager un travail de littérature qui, enrichi par un travail d’histoire, peut permettre d’aller plus loin dans l’analyse de l’aventure humaine.

  • Communication orale
    L’interprétation musicale pour découvrir, reconnaître et apprendre à maîtriser les émotions afin de se comprendre et comprendre l’autre
    Cristina Bellu (Université de Genève)

    La première compétence fondatrice (C1) des enseignant.es québécois.es porte sur la médiation culturelle (Québec, 2020) dans une perspective d’intégration sociale. Ancrée dans la problématique de l’enseignement de l’interprétation à des stades précoces de l’apprentissage, cette contribution vise à montrer comment le vis-à-vis avec des œuvres musicales contribue à atteindre la C1 grâce à l’activité instrumentale et permettre le respect et la compréhension de soi et de l’Autre.

    Deux couples professeur-élève, ce dernier enfant âgé entre 6 et 9 ans, abordent trois œuvres musicales identiques au long de la première année de violoncelle, lors de cours individuels en école de musique. Encadrée dans un contexte historico-culturel (Vygotsky, 1925/2006, 1934/1997, 1935/2018), l’approche perceptive phénoménologique (Barbaras, 2009) est discutée par rapport à la tripartition de l’œuvre musicale (Nattiez, 1987). L’analyse didactique (Brousseau, 1998 ; Chevallard, 1991) des « moments remarquables » (Mili et al., 2017) des leçons est conduite selon une approche clinique (Leutenegger, 2009) et prend en compte les émotions que l’œuvre suscite dans la construction de différentes corporéités (Mili et al., 2013).

    Les résultats montrent que la co-construction de l’interprétation de l’œuvre à un stade précoce de l’apprentissage permet à l’élève de bâtir les bases de l’émotion esthétique par l’identification de codes sonores, culturellement partagés mais individuellement porteurs de sens.

  • Communication orale
    L’art comme remise en mouvement pour les raccrocheurs·ses scolaires : le cas d’un milieu adapté de scolarisation (MAS)
    Marianne St-Onge (EFE - Groupe de recherche et consultance), Marjorie Vidal (EFE - Recherche et consultance)

    Les milieux adaptés de scolarisation (MAS) répondent aux besoins d’élèves en situation de vulnérabilité au plan socioscolaire, ayant décroché du système éducatif régulier et se retrouvant sans diplôme ni qualification (Vidal, Grossmann et Bourdon, 2022; Vidal, Archambault, St-Onge et Trudeau, 2020).

    Afin de trouver des méthodes alternatives favorisant le raccrochage et la persévérance scolaires, un projet d’ateliers mobilisant les arts a été mis en place avec un MAS. La présentation exposera ce qui se joue dans ces ateliers dont l’objectif est le développement des compétences des domaines du développement personnel et des langues du Programme de formation de l’école québécoise (ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2007). La création des ateliers s’est appuyée sur les principes de l’art comme vecteur de prise de conscience (Masquelier-Savatier, 2017; Perls, 2003), et comme levier pour favoriser la mise en action et (Gérin et Plante, 2015; Gérin, 2015) et le pouvoir de transformation (Duchastel, 2016).

    Cette étude de cas ethnographique (Merriam, 1998) a été réalisée dans un MAS (École Félix-Antoine) où 10 ateliers ont réuni 10 élèves durant l’hiver 2023. La présentation se terminera sur les résultats de l’étude en cours, notamment sur les compétences socioscolaires développées et l’influence des ateliers sur la capacité de reprise en main des élèves.


Panel / Atelier

Lancement de l’ouvrage « Éduquer aux enjeux sociétaux par les arts et la littérature »

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll

Dîner

Dîner

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll

Communications orales

Arts visuels et contextes muséaux

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    Quels enjeux sociétaux nous révèle l’archivage de travaux d’élèves conservés par Irène Senécal et Réal Dupont, 1930-2000 ?
    Suzanne Lemerise (UQAM), Laurence Sylvestre (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Nous traiterons de l’importance de l’histoire dans la formation initiale en enseignement des arts visuels au Québec à partir de l’étude de deux fonds d’archives. Il s’agit des fonds Irène Senécal et Réal Dupont. Cette étude couvre les années 1930 à 2000.

    Les objectifs sont d’interroger ces deux collections afin de faire ressortir à travers des réalisations et des expositions l’existence des enjeux sociétaux en enseignement des arts et d’enrichir les cours de fondements dans les programmes de formation initiale. Nous nous appuyons sur la méthodologie de la recherche documentaire qui consiste à préciser l’origine et les méthodes de classement de deux corpus d’images et définir les caractéristiques de chacune des collections en regard des enjeux sociétaux. Nous nous référons aux recommandations des Rapports Parent (1964) et Rioux (1968) qui traitent de l’enseignement des arts dans une société moderne, à l’étude de Richard et Lemerise (2001) qui traite de la place de l’exposition dans la conception de l’enseignement des arts ainsi que celle de Sylvestre (2008; 2013) qui examine les pratiques de l’exposition à l’école.

    Les résultats de cette recherche montrent trois grands axes historiques d’enjeux sociétaux liés aux finalités des programmes de dessin et d’arts plastiques entre les années 1930 et 2000 : le dessin pratique; les thématiques et l’expression personnelle de l’élève et l’important glissement vers les arts, la culture et la société.

  • Communication orale
    Lecture historique et esthétique d’œuvres d’art favorisant la prise de conscience d’enjeux sociétaux chez des élèves du primaire.
    Catinca Adriana Stan (Université Laval)

    Les œuvres d’art sont conçues d’après un canon esthétique qui se modifie en même temps que les fonctions sociales de l’art (Monet, 2000). Utilisées en formation initiale des enseignant.e.s, elles deviennent un matériel privilégié pour comprendre les relations de pouvoir, ainsi que les valeurs dominantes d’une époque. Ainsi, les étudiant.e.s pourraient mieux cerner les stéréotypes, le racisme, le sexisme, etc., que certaines œuvres affirment ou dénoncent.

    Nous avons conçu et testé une grille d’analyse d’œuvres d’art, combinant une lecture historique et esthétique. Elle se base sur les concepts de la pensée historique de Seixas (2013) et sur l’approche d’Erickson (1994; 1998), centré sur le lecteur, ainsi que sur l’auteur et son œuvre. Notre grille alterne des questions d’ordre historique et esthétique, pour une meilleure fluidité de l’analyse (Stan, 2018; 2021).

    Premièrement, nous présenterons les résultats d’une recherche utilisant cette grille, concernant la prise de conscience des élèves de 6e année du primaire quant aux enjeux sociétaux, à travers des œuvres d’art. Ensuite, nous présentons deux cours de didactique d’univers social, dans le cadre desquels nous utilisons régulièrement la grille d’analyse. Nos cours prévoient une sortie au MNBAQ et un module sur l’art carcéral. Nous témoignons de l’impact de toutes ces activités sur la prise de conscience des futur.e.s ensignant.e.s du primaire quant aux différents enjeux, ainsi que sur leurs apprentissages en univers social.

  • Communication orale
    Faire l’école au musée pour favoriser la réussite éducative : impacts et points de vue des professionnels de musées d’art.
    Patricia Boyer (Musée des beaux-arts de Montréal), Yaël Filipovich (Musée d'art contemporain de Montréal), Marie-Hélène Lemaire (Fondation PHI pour l'art contemporain), Anik Meunier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La persévérance scolaire est un défi majeur auquel fait face le réseau de l’éducation au Québec. En 2018, le ministère de la Culture et des Communications lançait la politique culturelle Partout, la culture, dans laquelle est énoncé le constat voulant que la culture et l’éducation soient des « partenaires indissociables » (p. 2) dans la poursuite de la réussite éducative. La politique affirme que « la présence continue […] de la culture » comme action positive sur le développement des jeunes doit être privilégiée, elle ne peut se réaliser sans mesures visant à faciliter la « collaboration des acteurs du milieu éducatif avec ceux du milieu culturel » (id.). La recherche fait aussi état d’une corrélation entre la fréquentation muséale soutenue et la réussite éducative.

    Le musée-école propose de penser, selon une durée longue, la situation scolaire dans un musée. L’école au musée a été initiée avec l’école Le Vitrail et des établissements muséaux montréalais dont le Musée d’art contemporain de Montréal, le Musée des beaux-arts de Montréal et la Fondation PHI pour l’art contemporain à l’automne 2022 afin d’expérimenter un projet musée-école pendant l’année scolaire 2022-2023.

    La méthode inductive permettra d’exposer les premiers résultats des propositions planifiées et conçues par les enseignants et professionnels de l’éducation muséale à l’intention des élèves et les analyser afin de saisir les retombées de la participation à un programme éducatif muséal de longue durée.


Communications orales

Éducation artistique et défis socioécologiques

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    (S’) Éduquer et (se)former par l’art à et hors l’école : pour un apprentissage du temps et de l'espace vécus en anthropocène
    Élisabeth Maizonnier-Payelle (Laboratoire CIRNEF Université Rouen Normandie)

    Dans notre recherche, les différents modes d’existence (Souriau, 2009; Latour, 2012) seraient liés et reliés aux voies de communication graphique de l’enfant pour tenter de lutter contre l’illettrisme à l’école primaire en France. Une approche anthropologique de l’apprentissage de la lecture/écriture via la fresque délimite une certaine cartographie des déplacements et mouvements des corps dans l’espace et une détermination du temps en lien avec la frise chronologique, ramenées en dernier lieu à l’échelle de la page.

    Pour ce faire, les auteurs ont créé des espaces d’interlocution (Jacques, 1985) qui révèlent différents modes d’appréhension de l’espace-temps enracinés dans l’histoire de l’éducation sous forme de rondes et jeux chantés, de traditions agraires, de systèmes calendaires pour exposer leur(s) représentation(s) du(des) monde(s). Le ‘‘laisser-faire’’ maîtrisé des éducateurs habitués aux gestes professionnels est donné à voir.

    Cette recherche, qui en appelle aujourd’hui à la méthodologie de la théorisation enracinée (Guillemette et Luckerhoff, 2012), laisse affleurer le potentiel créatif de l’enfant dans un compagnonnage voulu, mais aussi historiquement fondé (Pape-Carpantier, 2015). Enfant et adulte sont liés dans une volonté de faire sens pour élaborer sur/avec l’Autre un savoir vivant toujours provisoire, mais éminemment constructif et agir en conscience.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    Comment les personnes enseignantes peuvent-elles aider les enfants à faire face à la complexité des enjeux socio-environnementaux par la littérature jeunesse?
    Marc Boutet (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Hélène Massie (Université de Sherbrooke)

    Des données recueillies dans le contexte d’un cours d’éducation pour un avenir viable offert à des personnes enseignantes en formation continue nous permettent de constater que l’intégration de ce domaine éducatif dans les pratiques (ACDE, 2022) est favorisée par la valorisation de plus en plus observable en milieu scolaire du contact direct avec le milieu naturel.

    Cependant, nous observons également que l’appréhension de la complexité (Clergue, 1997) des enjeux sociaux- environnementaux, comme la crise climatique, demeure un réel défi. L’utilisation de la littérature jeunesse étant une stratégie mise de l’avant dans le cours et généralement appréciée des personnes enseignantes (Lépine, 2019; Massie et Boutet, 2023), nous avons tenté de comprendre comment elle peut servir de levier pour soutenir le développement de la capacité des personnes enseignantes à relier et à mobiliser les multiples savoirs à convoquer pour l’indispensable passage à l’action vers la viabilité de notre avenir sur Terre. En nous appuyant entre autres sur le cadre de la citoyenneté environnementale (Boutet et Samson, 2010), nous avons analysé le contenu de deux séminaires et de deux travaux écrits réalisés dans le cadre du cours de l’automne 2022 (n=19).

    La communication sera l’occasion de présenter les cadres didactiques et pédagogiques du cours, les principaux moyens qui y sont proposés et plus spécifiquement, les réponses que les données recueillies nous permettent d’apporter à la question soulevée.

  • Communication orale
    Pédagogie par Symboles - une approche créative holistique inspirée d’un dialogue entre des valeurs humanistes et autochtones
    Dolorès Contré (Cercle d'Apprentissage Docomig)

    En tant qu’artiste pédagogue, j’ai développé durant mes nombreuses années d’expérience dans le milieu éducatif et culturel une approche intitulée Pédagogie par Symboles. Construit de valeurs humanistes de mon bagage académique inspirées d’enseignements de sagesse reçus par des Aînés autochtones, le processus d’apprentissage s’active par la mise en pratique des principes du Cercle de Vie. J’ai offert des centaines d’ateliers autour de ce thème principal afin de cultiver une démarche intuitive artistique à travers des méthodologies de transmission et d’acquisition des savoirs et savoir-faire dans un savoir-être éthique de respect avec l’environnement. Depuis, je donne des formations aux éducateurs, spécialistes et intervenants psychosociaux.

    L’étude de ma pratique (maîtrise 2008, UQAC) a permis de théoriser cette approche dont est issu un livre expliquant l’art, véhicule de transmission d’enseignements séculaires issus de récits mais, aussi porteurs de sens actualisé (Contré-Migwans, 2013) qui offre la possibilité de porter un regard nouveau sur soi par la prise de conscience de l’intégration du lien vital d’apparentement au monde de la Création.

    Visant le développement holistique de l’être humain qui agit à travers des forces constituantes suivant le mouvement des lois naturelles, je vous démontrerai par un exemple d’atelier, les grandes lignes fondamentales de la construction de ce modèle méthodologique de formation, d’accompagnement, de transmission et de transformation.

Communications orales

Transformation sociale par les arts (partie I)

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    L’art communautaire comme vecteur d’éducation et de transformation sociale
    Marie Michèle Grenon (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Il est désormais reconnu que les activités d’apprentissage non formelles peuvent être plus adaptées pour les adultes ayant eu des expériences scolaires négatives, comme c’est le cas de nombreuses personnes incarcérées et judiciarisées (De Maeyer, 2019; Windisch, 2016). Bien qu’elles représentent moins de 10% de la population carcérale québécoise, les femmes tendent à être moins scolarisées et intégrées au monde du travail que la moyenne (ministère de la Sécurité publique, 2018).

    Cette présentation analyse un projet d’art communautaire, soit une activité d’apprentissage non formel, réalisé dans un processus de collaboration créatif et réflexif entre des femmes judiciarisées et des artistes professionnels. L’objectif est de montrer comment cette activité permet la prise de conscience, l’acquisition de connaissance, de valeurs et de comportement chez les participantes.

    Le cadre théorique s’articule autour de la notion de praxis de Freire (1973) qui considère que la lecture, l’analyse critique et le dialogue ouvert sur des problématiques sociales dans des « cercles de cultures » (Freire, 1970) favorisent des prises de conscience transformatrices. S’appuyant sur une étude de terrain réalisée dans les ateliers de création et des entrevues avec les femmes participantes, les résultats montrent que les activités artistiques et de discussion amènent les femmes à réfléchir à des enjeux sociétaux liés à la famille, au vivre ensemble et aux inégalités socioéconomiques.

  • Communication orale
    Par l’art, mobiliser des élèves du secondaire comme agents de changement en temps de pandémie : danser contre l’injustice
    Hélène Duval (UQAM), Laurence Sylvestre (UQAM), Mona Trudel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La pandémie liée au coronavirus a amené des contraintes sanitaires qui ont affecté le monde de l’éducation, dont celui de l’éducation artistique (Calderón-Garrido et Gustems-Carnicer, 2021; Li, Li et Han, 2021) et ce, en modifiant le lien pédagogique avec les élèves. C’est dans ce contexte, que nous avons mené une recherche partenariale (CRSH-2019-2022) impliquant le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) et l’UQAM, et par laquelle nous voulions décrire des projets porteurs d’enseignant·e·s des quatre arts, favorisant l’inclusion.

    Nos résultats montrent comment les arts ont survécu en temps de pandémie grâce à la créativité pédagogique des enseignant·e·s, qui ont fait autrement malgré les contraintes. Dans cette communication, il sera question du projet Black lives matter analysé à la lumière d’aspects de l’index de l’éducation inclusive (Booth et Ainscow, 2002), de la théorie de la Conception universelle de l’Apprentissage (Belleau, 2015) et de l’approche antiraciste et inclusive (Potvin, Doré et Moisan, 2022).

    L’analyse de ce projet nous amène à repenser l’éducation artistique dans une perspective collaborative « hors les murs de l’école », et dans une dimension significative pour les élèves. Elle soulève des questions pertinentes en regard de problématiques sociétales, du rôle des élèves comme agents de changement (Scott, Shields, Fendler et Henn, 2020), ainsi que de l’apport des arts pour contrer le racisme et la discrimination à l’école (Gouv. du Québec, 2020).

  • Communication orale
    Éducation artistique et inégalités sociales au Brésil : quel apport de l'expérience esthétique au renouvellement de la vision du monde?
    Carolina Nascimento Dias (Université d'État de Campinas)

    L’art est une technique sociale du sentiment qui par le processus de catharsis contribue à transformer les émotions ordinaires et nous projeter vers l’avenir et aux possibilités de transformations sociales (Vygotski, 2005).

    Dans cette communication nous problématisons la place de l’art et des expériences esthétiques dans l’éducation de base au Brésil et son rapport avec la justice sociale. Au Brésil, l’effacement progressif des enseignements d’arts du curriculum s’inscrit dans le cadre de finalités néolibérales en éducation, dans lequel il semble plus important de former les étudiants au marché du travail que de développer la pensée critique et l’humanisation (Ferreira, 2021; Laval, 2019).

    À partir d’une recherche théorique portant sur le corpus des textes de Vygotski et d’autres auteurs brésiliens, nous concevons que l'art dans l’école a le potentiel d’affecter les sujets et d’élargir leurs expériences par l’imagination et la création. L’éducation esthétique peut incarner une forme de résistance à cette réalité brésilienne inégale (Pino, 2006; Vygotskij, 2022). En tant que catégorie qui relie le ressentir, le penser et l’action, nous nous intéressons à la transformation des visions du monde (Vygotski, 2014) des individus ouverte par l’activité artistique ainsi que l’engagement éthique et politique qu’il peut mettre en mouvement.

    Enfin, nous défendons l’idée que les expériences esthétiques sont des moyens de connaître la réalité et de lutter pour un futur plus juste.


Communications orales

Transformation sociale par les arts (partie II)

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    Lecture historique et esthétique d’œuvres d’art favorisant la prise de conscience d’enjeux sociétaux chez des élèves du primaire.
    Samia Langar (UNIVERSITE LUMIERE LYON 2)

    « L’art en général ne rend pas plus libre. Il faut en finir avec l’image selon laquelle l’artiste serait par essence subversif. Simplement, les pratiques artistiques et les expériences esthétiques définissent des formes de partage du sensible qui bouleversent les formes dominantes de l’expérience sensible » (Rancière, 2022). Cette déclaration de Jacques Rancière, pourrait sembler décourager les convictions sur lesquelles reposent les pratiques éducatives visant l’émancipation par la voie de l’art et des pratiques artistiques. Tout au contraire, nous y voyons une incitation à mieux clarifier ces convictions, et à mettre à jour les solides fondements théoriques sur lesquels elles reposent.

    Cette communication voudrait être une contribution à ce travail théorique, dans le sillage des travaux d’Alain Kerlan (2021). Un retour réflexif sur des recherches consacrées à des résidences artistiques en milieu scolaire (Kerlan, Carraud, Choquet, Langar 2015) ainsi qu’à des domaines artistiques, ici le hip-hop (Langar, 2021) permet de dégager à titre d’hypothèses cinq lignes d’analyse susceptibles de rendre compte des potentiels émancipateurs des pratiques artistiques : 1) la dimension de reconnaissance ; 2) l’enjeu du « partage du sensible » ; 3) la subjectivation comme enveloppement de l’individuel et du collectif ; 4) La refondation du commun ; 5) L’autonomie de l’art et de son langage. Elles seront présentées et réfléchies dans leur portée émancipatrice.

  • Communication orale
    Sensibiliser à l’environnement par l’art : perceptions des personnes étudiantes en formation à l’enseignement
    Sabrina Fortin (Université de Sherbrooke), Maia Morel (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La crise environnementale amène de nouveaux enjeux sociaux auxquels l’école, en tant que lieu de changement, doit répondre. Si le besoin d’un engagement des acteurs de l’éducation en faveur de l’environnement est clairement exprimé (Ghouati 2016; Girault, Zwang et Jeziorski 2013; Sauvé, Berryman et Brunelle 2003), une question cruciale se pose : quelle offre de formation initiale devrions-nous proposer pour que les enseignant.e.s se sentent outillé.e.s pour aborder l’éducation relative à l’environnement-ERE dans la pratique professionnelle (Morel 2020; Villemagne et Correa Molina 2021)?

    Cette interrogation est au centre d’une recherche en cours, dont un des volets est consacré aux points de vue relatifs à l’ERE des étudiant.e.s au baccalauréat en éducation au préscolaire et au primaire. Réalisé sous forme de questionnaire il nous fournira, suite à une analyse qualitative, des données sur les perceptions des participant.e.s en lien avec nos questions de recherche. Notre objectif est de déterminer quelle est la place des enjeux environnementaux dans leur vécu; comment leur formation initiale est orientée (ou pas) vers le développement de compétences enseignantes liées à l’ERE; dans quelle mesure l’ERE fait partie de leur projet professionnel.

    Les résultats recueillis auprès de 33 participant.e.s nous permettront d’établir le « fond de scène » avant de penser un modèle de formation enseignante qui - dans notre cas - mettra au service de l’ERE la formation en arts plastiques.


Panel / Atelier

Lancement du guide « L’appropriation culturelle »

Sivane Hirsh (UQTR), Anne-Claude Piché (UQTR), Marie-Claude Bourgeault (CSSMB)

L’appropriation culturelle est un concept complexe (Lefrançois & Éthier, 2019) et un thème qu’on peut qualifier comme sensible (Hirsch & Moisan, 2022). De plus en plus présent sur la scène publique, il devient un défi de taille pour le personnel enseignant dans le domaine des arts qui s’inquiète de devoir « se défendre » de le présenter en classe ou d’en faire lui-même.

Le guide pédagogique L’appropriation culturelle (Piché & Hirsch, 2022), élaboré en collaboration entre chercheuses et le milieu scolaire, vise à répondre au malaise identifié sur le terrain. Pour ce faire, il propose de définir d’abord ce concept de manière opérationnelle, en se référant à deux cadres d’analyse distincts, mais complémentaires (Rogers, 2006; Young, 2010). Il présente une réflexion sur l’importance d’en parler en classe malgré les défis rencontrés et sur la posture enseignante à adopter dans ce cadre, en abordant notamment la posture d’alliée (Evans & Wall, 1991).

Nous présenterons le guide pédagogique ainsi que les formations offertes sur ce thème et les questions soulevées dans ce contexte.

Salle : Z-305 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll