Malgré la pandémie, l’économie québécoise, comme plusieurs économies dans le monde, présentait au quatrième trimestre de 2020 le plus haut taux de postes vacants (4,1 %) depuis 2015 (Institut du Québec, 2021). La pénurie est telle que près de la moitié des entreprises doivent refuser des contrats (Carpentier, 2021), et elles n’hésitent plus à engager des jeunes sans diplôme et à les former en milieu de travail, ce qui fait notamment chuter le nombre d’élèves inscrits dans les centres de formation professionnelle (Bendali, 2019). En réponse, de nouveaux dispositifs de formation professionnelle initiale et continue voient le jour, comme l’apprentissage accru en milieu de travail au Québec (Coulombe et al., 2020), le dispositif de formation en alternance Pro-A en France (Teboul et Ledogar, 2020), les formations duales de courte durée en Suisse (Bosset et al., 2020) ou encore différentes formes d’accompagnement individualisé basées sur le compagnonnage, le parrainage ou le tutorat (Voyer et al., 2015). Ces dispositifs plus ou moins organisés offrent aux personnes formées la possibilité d’acquérir une qualification dans leur domaine d’activité tout en continuant à travailler dans leur entreprise (Hilkenmeier et al., 2021).
Ce colloque s’intéresse à la mesure de la qualité et des effets des nouveaux dispositifs à partir des perspectives des travailleurs formés, des formateurs en milieu de travail et des employeurs. Les dimensions de la qualité qui seront abordées ont notamment trait à la planification des activités de formation en milieu de travail, à la complexité et à la variété des tâches offertes (Beaulieu et al., 2021) ou aux pratiques de supervision (Dionne et al., 2021). Les effets discutés porteront sur l’amélioration du transfert des apprentissages (Schoeb et al., 2020), la qualité de l’emploi (Chochard et al., 2021) ou les retombées économiques de la formation pour l’employeur (Jansen et Pineda-Herrero, 2019).