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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

L’idée de rapprocher le monde universitaire du monde social fait son chemin depuis quelques décennies sous l’impulsion de critiques à l’égard du fossé constaté entre eux (Desgagnés, 1997). Ces critiques et des avancées méthodologiques ont amené des chercheu.rs.ses, issus de disciplines variées, à définir des dispositifs participatifs, par exemple en santé où la collaboration avec les bénéficiaires est vue comme l’une des conditions permettant d’assurer que la recherche menée est pertinente et utile aux patient.e.s touchés (IRSC, 2019). Mais cette participation est parfois devenue une injonction, entre autres de la part des organismes subventionnaires qui privilégient de plus en plus des programmes qui valorisent la collaboration entre chercheurs et acteurs de terrain. Même si les recherches participatives visent la reconnaissance d’une pluralité de savoirs issus tant de la pratique que de la recherche (Morrissette, 2013), dans une perspective critique, la nécessité de collaborer peut soulever des questionnements sur les rapports de pouvoir dans les interactions en recherche, sur les inégalités potentielles dans la reconnaissance de l’apport des divers acteurs et sur l’influence des compétences de ces derniers à s’affirmer et à prendre la parole au cours des moments de collaboration (Doucet et Dumais, 2015).

Ce point de vue critique est d’autant plus nécessaire au regard des dispositifs de recherches qualitatives qui vont plus loin en visant le changement chez les participant.e.s, dans les organisations et au sein des gouvernements, en l’occurrence des recherches à visées transformatrices et émancipatoires. Il s’agit alors, pour toutes les personnes concernées par de telles recherches, de travailler à la transformation des conditions sociales en jeu et au développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités (Stetsenko, 2016).

Remerciements :

Nous remercions l'Association pour la recherche qualitative pour la tenue de ce colloque.

Dates :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Introduction

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Communications orales

Activité de recherche qualitive : espace de pouvoir d’agir

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  • Communication orale
    Soutenir le développement du pouvoir d’agir collectif du corps enseignant : enjeux d’une recherche partenariale avec une fédération syndicale
    Marcelo Balboa (Université Laval), Isabelle Ruelland (Unievrsité de Montréal), Simon Viviers (Université Laval)

    La santé mentale des enseignant.e.s est une préoccupation sociale extrêmement criante au Québec. Les conditions organisationnelles dans lesquelles ils œuvrent constituent des déterminants majeurs de leur santé mentale (Maranda, Viviers et Deslauriers, 2014). Acteurs de premier plan dans la défense de leurs conditions de travail, les syndicats sont à la recherche de moyens pour améliorer ces conditions organisationnelles qui affectent la santé mentale. Nous menons actuellement une recherche partenariale avec une fédération syndicale soucieuse d’outiller leurs syndicats affiliés afin qu’ils puissent mieux soutenir les enseignant.e.s dans l’amélioration des conditions organisationnelles dans lesquelles ils et elles œuvrent. Les objectifs spécifiques sont de répertorier, décrire et comprendre des actions collectives des enseignant.e.s sur les contraintes organisationnelles qui entravent leur santé mentale et en dégager des innovations sociales porteuses en vue de les multiplier à travers les membres de la fédération. L’approche méthodologique de cette recherche s’appuie sur une épistémologie pluraliste qui implique notamment un dispositif démocratique d’échange et de partage de savoirs, une démarche éthique d’émancipation et une responsabilité partagée des résultats (Fortier, Hamisultane, Ruelland, Rhéaume et Beghdadi, 2018). La communication mettra en discussion les enjeux méthodologiques, épistémologiques et éthiques rencontrés dans le déroulement de cette recherche.

  • Communication orale
    Remettre l'humain au cœur de l'action collective pour avancer symboliquement ensemble en faveur de la petite enfance
    Sylvie Hamel (Université du Québec à Trois-Rivières), Carl Lacharité (Université du Québec à Trois-Rivières), Audrey Lemaire (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Au Québec, plus de 133 regroupements locaux de partenaires se sont mobilisés en faveur de la petite enfance durant les dix dernières années avec l’aide du financement d’Avenir d’enfants. Ce bailleur de fonds qui est issu d’un partenariat public-privé arrive à échéance en 2019. À la lumière de cette période de transition pour les collectivités locales, il semblait important d’aller à la rencontre des intervenants engagés depuis ces dix dernières années afin de dialoguer sur leur expérience du faire ensemble pour la petite enfance et le sens qu’ils y ont donné. Pour bien illustrer cette réalité complexe, l’utilisation d’un langage métaphorique a été privilégiée en entrevue. Le fait de bien connaître la réalité vécue par ces intervenants a également favorisé la prise de parole authentique et l’approfondissement des récits d’expériences. L’attitude du chercheur a quant à elle été centrale dans cette démarche de recherche. Elle a permis d’accorder de la valeur à l’humain derrière l’appareil bureaucratique, ce qui a facilité la création d’un climat propice à l’introspection et à la réflexion. C’est à partir de cet espace de reconnaissance que les intervenants se sont accordés le droit de poser un regard nouveau sur leur façon d’agir et de penser le faire ensemble pour la petite enfance. Ces premières étapes que sont la reconnaissance et la réflexion sont sans doute essentielles à la transformation et à l'émancipation de ces acteurs et de la société dans laquelle ils évoluent.

  • Communication orale
    Viser la conception collaborative de ressources et soutenir le développement du pouvoir d’agir des acteurs. La recherche PREMaTT.
    Catherine Loisy (École Normale Supérieure de Lyon - Institut Français d'Éducation (IFÉ))

    Dans les recherches collaboratives, comme celles qui sont menées à l’Institut français de l’éducation (Ifé), les participants opèrent un processus d’apprentissage mutuel. Les enseignants s’y engagent dans des activités qui participent à la construction de sens et au développement de leurs pratiques. Les chercheurs les accompagnent, développent des instruments pour une meilleure intelligibilité des objets qu’ils étudient, et préparent la diffusion des savoirs construits. Qu’apprennent les enseignants engagés dans une recherche collaborative ? Ce questionnement est l’un des chantiers de la recherche PREMaTT.

    Le développement du pouvoir d’agir renvoie à l’extension par le professionnel de son rayon d’action lui permettant d’intervenir sur les conditions de son activité (Clot & Simonet, 2015), extension potentiellement permise par l’intériorisation de comportements sociaux (Sève, 2014). Pour étudier le développement professionnel, la Méthode trajectoire (Loisy, 2015) incite à l’élaboration de la trajectoire de développement par une double activité symbolique (récit et dessin) autour des principaux moments qui en ont constitué le cours. Des entretiens d'explicitation conduits dans le cadre du projet PREMaTT permettent désormais d’étudier, en quoi les entretiens princeps menés avec la Méthode trajectoire peuvent participer au développement professionnel de deux enseignants. Il s’agit d’approcher le potentiel développemental et éventuellement transformatif de la Méthode trajectoire.

  • Communication orale
    L’entretien auprès d’élites : réflexion sur le potentiel transformateur de cette technique d’enquête auprès d’acteurs peu étudiés
    Adeline Branthonne (Université de Montréal), Simon Thibault (UdeM - Université de Montréal)

    Les entretiens auprès d’élites suscitent l’intérêt de chercheurs anglophones (Dexter, 1970; Henry, 1996; Harvey, 2011). La littérature francophone se fait cependant plus rare sur ce sujet. Longtemps marquée par les rapports de domination entre la personne chercheure et la personne interviewée (Mauger, 1991; Yohana, 1994 ; Boumaza et Campana 2007), la réflexion méthodologique française sur l’entretien a souffert d’un manque d’analyse rigoureuse, notamment sur cette technique d’enquête (Cohen,1999; Genieys, 2011).

    Cette communication propose donc de réfléchir aux défis de l’entretien auprès d’élites, de même qu’à son potentiel transformateur puisque cette technique permet de comprendre le rôle et l’impact de décideurs difficilement accessibles.

    Cette réflexion mettra l’accent sur une population d’élites peu étudiée : les diplomates et hauts fonctionnaires internationaux. À la lumière d’une recherche en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, nous ferons part des enseignements tirés pour gagner la confiance de ces acteurs, éviter les obstacles bureaucratiques et mener efficacement la réalisation de ce type d’entrevues. Ce faisant, nous expliquerons comment ces entretiens ont révélé des désaccords profonds dans l’élaboration de politiques clés dans la reconstruction de la Bosnie- Herzégovine et du Kosovo.

    En jetant un éclairage sur les coulisses du pouvoir, l’entretien auprès d’élites est un instrument au potentiel transformateur en recherche qualitative qui mérite davantage d’attention.


Communications orales

Méthodes qualitatives : espace de transformation

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  • Communication orale
    Transformer collectivement des difficultés et dilemmes de métier en ressources au service d’une reprise du pouvoir d’agir : un effet de l’intervention-recherche.
    Christine Felix (Université d'Aix-Marseille), Pierre-Alain Filippi (Aix-Marseille Université)

    Notre contribution vise à mettre en évidence les effets d’une intervention-recherche (Saujat & Félix, 2018) sur la reprise du pouvoir d’agir de formateurs d’enseignants qui font face à une succession rapide et non accompagnée de réformes dans leur travail. Pour y parvenir, notre communication s’appuie sur les résultats d’une étude conduite durant deux années et conçue à partir du cadre théorique de l’ergonomie de l’activité qui s’adosse aux fondements de la psychologie historico-culturelle (Vygotski, 1934), selon une approche clinique (Clot, 2008). Elle concerne des formateurs qui s’efforcent de concevoir et mettre en œuvre un nouveau dispositif de formation par alternance intégrative des enseignants débutants (Filippi, 2020).

    Entre universitarisation, mastérisation et réformes des concours, nous montrerons en quoi et comment les « règles du jeu » qui prescrivent le travail de ces formateurs se transforment, transforment corrélativement leur activité et peuvent, d’une certaine manière et sous certaines conditions, mettre à mal leur pouvoir d’agir qu’ils sont amenés à reconstruire malgré de nombreux aléas. Nous montrerons que la constitution d’un collectif de travail (Caroly, 2010), fondé sur le temps long de l’intervention-recherche, participe de l’émergence de difficultés (Wisner, 1995) et dilemmes de métier (Prot et al., 2010), source et ressource de transformations individuelles et collectives, au service de nouvelles perspectives de formation de formateurs d’enseignants.

  • Communication orale
    Développement du pouvoir d’agir de communautés en regard du soutien à domicile des personnes âgées: activités de recherche, défis, résultats et limites
    Denis Bourque (Université du Québec en Outaouais), Louise Bélanger (UQO - Université du Québec en Outaouais), Lucie Lemelin (Université du Québec en Outaouais)

    Le vieillissement est une étape incontournable de la vie qui s’accompagne de diverses pertes avec lesquelles les personnes aînées doivent apprendre à vivre. Pour les soutenir et augmenter leur mieux-être, elles doivent être considérées comme des expertes de leur vie. En fait, c’est par le développement du pouvoir d’agir des personnes aînées, en tant que moyen d’émancipation, que l’on peut augmenter leurs connaissances et leurs capacités décisionnelles en regard des défis qu’elles vivent. Un tel processus, ne peut se faire qu’à travers une collaboration entre les individus, les groupes et, s’il y a lieu, les chercheurs. Ceux-ci deviennent alors des facilitateurs et aident les personnes à identifier ce qui est important pour elles, les obstacles existants et les ressources qu’elles possèdent et à construire les conditions de soutien et les alliances nécessaires pour atteindre leurs objectifs. Une recherche-action visant à développer le pouvoir d’agir de communautés quant au soutien à domicile des personnes aînées a été réalisée sur une période de trois ans. Les activités réalisées ont permis d’aider chaque communauté à choisir un projet répondant à ses besoins et à soutenir la mise en œuvre de celui-ci. Ce protocole de recherche présentait des défis relatifs à la durée et à la participation, et les résultats comportent des limites conséquentes. Les activités de recherche, les défis, les résultats et leurs limites seront présentés et discutés lors de cette communication.

  • Communication orale
    Jusqu’où et comment les images et les mots peuvent-ils « faire avancer » la voix des jeunes vulnérables ? Réflexions sur la vocation émancipatoire de la méthode Photovoix.
    Louise Lemay (Université de Sherbrooke), Julie Noël (Université de Sherbrooke), Jessica Rassy (Université de Sherbrooke), Isabelle Thibault (UdeS), Anne-Marie Tougas (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Cette présentation prend racine dans nos travaux de co-construction d’un guide de bonnes pratiques (BP) visant à prévenir le retour des jeunes au sein de services de pédopsychiatrie en Estrie. Dans le souci de répondre aux standards de qualité des BP, la méthode Photovoix s’est imposée pour donner la parole aux jeunes. Ancrée dans une perspective de changement social, cette méthode implique la prise de photos, la discussion de leur contenu et leur exposition auprès de décideurs. Elle trouve une forte résonance dans les démarches de recherche-action participative du domaine de la santé, car elle encourage la réflexion des usagers sur leurs besoins et stimule leur pouvoir d’agir au regard des soins et services. Largement répandue dans les écrits, la méthode Photovoix est souvent présentée sous un couvert lisse, voire idyllique. Or, notre volonté d’en exploiter le plein potentiel a soulevé nombre d’enjeux cliniques et éthiques : « Comment conjuguer notre devoir d’assurer la protection des jeunes vulnérables avec celui de respecter leurs droits de s’exprimer, de participer à la discussion collective et d’être entendus ? ». En exposant ces enjeux, la présentation interroge le caractère émancipatoire de la méthode Photovoix. Elle discute des rapports de pouvoir qui se traduisent dans nos choix méthodologiques et de leur impact sur notre capacité à « faire avancer » la voix des jeunes. Quelques pistes sont suggérées pour accroître la réflexivité des chercheurs face à cette méthode.


Réseautage

Remise du prix Jean-Marie Van der Maren

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Communications orales

Recherche à visée transformatrice et émancipatoire : implication scientifique et sociale

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  • Communication orale
    Au carrefour des désirs d’objectivité et de solidarité, défis méthodologiques et éthiques de la problématisation dans le contexte d’une recherche sur l’action publique. Le cas de l
    Amélie Maugere (UdeM - Université de Montréal)

    Même en adhérant à une perspective de recherche critique, définie comme attachée à l’enjeu de l’émancipation (Corcuff, 2016 ; Mendel, 2003), le chercheur demeure au carrefour des « désirs d’objectivité et de solidarité » (Pires, 1997). Au sujet d’une activité stigmatisée comme la sexualité tarifée (Pheterson, 2000, Tabet, 1987), qui fut le terrain de plusieurs de mes recherches (2009, 2014), les dilemmes éthiques (Guillemin et Guillam, 2004) sont nombreux. Je m’attarderai sur la question des défis liés à la collaboration avec des acteurs lorsque le regard du chercheur se porte sur la rationalité institutionnelle de l’action publique, plutôt que sur les expériences vécues par les populations qui en sont les cibles. Dans ce contexte, les conditions d’émergence d’un partenariat avec une institution sont rarement réunies et pose le défi de l’indépendance du chercheur vis-à-vis d’acteurs « imposants » (Laurens, 2007 ; Weber, 2008) attaché à mettre au jour « les sens » d’un phénomène autrement qu’à partir des « problèmes des décideurs » (Boltanski, 2011). La transformation de l’action publique butte sur de nombreux obstacles (Palier et Surel, 2005). Percer les principaux types de rationalité en concurrence peut cependant y contribuer (Foucault, 1976). Ce type de recherche nécessitant un patient travail de collecte et d’analyse de données en particulier documentaires (Pires, 2004) est l’apanage du chercheur mais ne pourrait se réaliser sans la collaboration d’autres acteurs.

  • Communication orale
    L’intervention recherche comme « riposte » au risque de démission des enseignants
    Eric Flavier (Université de Strasbourg), Sylvie Moussay (INSPE)

    La dernière décennie a été marquée, en France, par une augmentation des démissions (0,09% en 2010, 0.25% en 2018) ou mises en disponibilité des enseignants (Rapport Sénat 2017). Une récente étude (Danner et coll., 2019) a révélé que « les dégradations des conditions de travail » en raison « des fréquentes réformes obligeant les enseignants à se réapproprier de nouveaux programmes » comptaient parmi les facteurs à l’origine de ces démissions. Dans la logique de la société apprenante (Taddei, 2017) ou de l’établissement formateur (Ria, 2015), la mise en œuvre d’Espace d’Analyse de l’Activité (EAT) au sein des établissements scolaires apparaît comme une opportunité de retrouver du pouvoir d’agir sur les problèmes professionnels. Ces considérations aboutissent pourtant à des constats mitigés, notamment celui de la difficulté des enseignants à initier et piloter ces EAT et celui de l’importance d’être soutenu. L’intervention répond à l’appel de six enseignants pilotes (EP) d’EAT selon une visée transformative : en premier lieu, centrée sur les préoccupations des EP, l’intervention a organisé des confrontations collectives en présentiel et à distance. Les résultats montrent comment les EP s’approprient l’expérience d’un autre EP pour élaborer leur propre expérience. En deuxième lieu, par le biais d’autoconfrontation simple, l’intervention a aidé chaque EP à mobiliser les significations construites collectivement pour transformer son activité dans les EAT.

  • Communication orale
    Éviter la (re)production d’injonctions professionnelles en recherche collaborative : quel dispositif méthodologique ?
    Catherine Bélanger Sabourin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication porte sur une recherche collaborative doctorale menée avec des intervenants sociaux, tous impliqués en proximité avec des familles en situation de vulnérabilité. Leur pratique étant située à l’interface entre les familles et les milieux dits institutionnels, la co-analyse de situations vécues sur le terrain vise à mieux saisir la complexité des dynamiques entre les acteurs au-delà des injonctions à leur collaboration.

    Pensée comme un pont entre les mondes académique et pratique, la recherche collaborative a une double-visée de développement professionnel et de coconstruction de savoirs. Bien que la collaboration chercheur-participants soit au cœur l’activité de recherche, l’espace réflexif partagé n’est pas exempt de rapports de pouvoir. Dans un contexte particulièrement contraignant pour la collaboration en intervention avec les familles (effritement des services sociaux, crises organisationnelles, surcharge, etc.), comment éviter de (re)produire, sous couvert de visée transformatrice, l’injonction à la collaboration entre les acteurs et le sentiment d’impuissance des participants?

    Cette contribution propose d’alimenter la réflexion autour de cet enjeu en recherche collaborative en présentant un dispositif et divers ajustements méthodologiques prévus pour éviter cet écueil (ex. : voix des absents, génogramme-écocarte, etc.). Des liens seront faits entre le développement du pouvoir d’agir des acteurs et la visée émancipatoire de la recherche collaborative.


Dîner

Dîner

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Communications orales

Enjeux de la partcipation en recherche qualitative : invitation à réinterroger les prescritions

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  • Communication orale
    Enjeux et limites des transformations dans une intervention en clinique de l’activité : une question de recherche.
    Katia Kostulski (Conservatoire des arts et métiers), Amélie Sandoval (Conservatoire national des arts et métiers)

    En clinique de l’activité, l’intervention précède toujours la recherche. Il s’agit avant tout de répondre à la demande de milieux professionnels confrontés à une problématique particulière. L’intervenant proposera un dispositif qui permettra, à partir de co-analyses de l’activité menées avec les professionnels et de leur mise en discussion dans l’organisation, de trouver de nouvelles voies d’action possible pour les professionnels et de développer leur pouvoir d’agir (Clot, 2008). Ces nouvelles voies impliquent potentiellement des transformation à plusieurs niveaux : celui des sujets, des collectifs, du métier ou encore de l’organisation du travail (Kostulski, 2016). Les recherches engagées le seront sur cette base : comment comprendre et conceptualiser les atteintes à la santé rencontrées, les transformations organisées dans l’intervention, la portée de notre action ? Les transformations de l’organisation du travail sont plus rares et plus complexes à inscrire dans la durée. Les nouveaux rapports de coopération développés dans le cadre de l’intervention se retrouvent souvent mis à mal par les rapports sociaux de pouvoir et de domination installés (Mercure, 2013 ; Bonnefond et Clot, 2018). Nous nous proposons, en nous appuyant sur des exemples, de questionner la façon dont la visée transformatrice de nos interventions bute sur la persistance de fonctionnements habituels dont les protagonistes de l’intervention (participants et intervenants-chercheurs) peinent à s’émanciper.

  • Communication orale
    Qui? Comment? Pourquoi? Des questions centrales dans la conception et la réalisation de projets de recherche collaborative. Exemples d’enjeux actuels en cours en santé pédiatrique
    Claude Julie Bourque (UdeM - Université de Montréal)

    La collaboration avec les bénéficiaires dans la recherche en santé en garantit-elle la pertinence et l’utilité? À partir d’exemples concrets de projets de recherche en cours (ex. Bourque et al. 2020a; 2020b; 2018), nous distinguons des enjeux centraux dans les pratiques collaboratives avec des patients, des proches, des cliniciens et d’autres intervenants. Sans s’y réduire, ces enjeux sont liés à trois questions. La première est « qui collabore? » et comporte plusieurs dimensions liées à l’identification des collaborateurs, leur recrutement, leur représentativité mais aussi aux conflits de rôles que leur intégration peut engendrer. La deuxième question est « comment collabore-t-on? » Elle concerne l’organisation de la formation et de l’encadrement pour soutenir la participation de non-chercheurs. La troisième « pourquoi collaborer? » est de nature épistémologique et implique un jugement sur les connaissances produites.

    Cette communication vise à ouvrir un dialogue réaliste sur les enjeux que ce type de pratique soulève pour l'ensemble eds acteurs. Un des enjeux centraux est l’adaptation de méthodes qualitatives, en particulier les méthodes de cueillette de données mises en œuvre avec la collaboration de non-chercheurs et l’intégration de ces-derniers au travail d’analyse qualitative. Cette adaptation peut être fructueuse mais certaines exigences ou attentes à cet égard témoignent parfois de la méconnaissance des exigences de la recherche qualitative sur le plan scientifique.

  • Communication orale
    Coopérer sans s’ingérer : la peur de l’ingérence chez le chercheur et ses contre-coups sur l’émancipation des personnes et des communautés
    Roxane Meilleur (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Au Québec, les formes de recherche valorisant l’engagement des citoyens bénéficient d’une visibilité grandissante (FRQ, 2019). Parmi celles-ci, la recherche partenariale implique que des partenaires s’engagent dans la réalisation d’un objectif partagé en utilisant leurs ressources respectives (Gillet & Tremblay, 2017). Il s’agit d’un outil pour reconnaître les savoirs – voire contribuer à l’émancipation – des acteurs du terrain et des populations marginalisées. À la fois agent de changement et co-producteur de connaissances, le chercheur est alors appelé à utiliser son expertise. Cependant, les croyances négatives associées à l’expertise peuvent alimenter une peur de l’ingérence chez le chercheur, et ce, au détriment de la prise de pouvoir des partenaires. Dans cette communication, nous postulerons que cette peur constitue un obstacle à l’utilisation effective de l’expertise du chercheur pour accompagner les processus de recherche et d’émancipation des communautés. Cette position sera illustrée à partir de deux recherches partenariales : 1) une recherche-intervention sur l’inclusion en emploi des personnes en situation de handicap invisible et 2) une recherche collaborative sur le développement de la participation citoyenne des locataires en HLM. Ces illustrations seront mises en dialogue avec le modèle de coopération de St-Arnaud (2003); modèle issu de la psychologie organisationnelle axé sur l’équilibre du pouvoir et la mise en valeur des champs de compétence respectifs.


Communications orales

Discussion et synthèse

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