Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Les programmes d’études retiennent généralement des orientations qui préconisent un enseignement inscrivant les apprentissages des élèves dans des contextes qui se rapprochent de la vie quotidienne. Si l’apprentissage en contexte renvoie à différentes acceptions, il désigne généralement l’utilisation d’une situation, d’un milieu ou d’un événement pour introduire, motiver et guider la présentation d’idées ou de concepts (Rivet et Krajcik, 2008). Alors que l’utilisation de contextes dans l’enseignement et l’apprentissage pourrait contribuer à augmenter l’intérêt, la motivation et l’attitude des élèves (Potvin et Hasni, 2014), à améliorer la compréhension des contenus d’apprentissage (Giamellaro, 2014) et à favoriser le transfert d’apprentissages d’un contexte à un autre (Malkiewich et Chase, 2019), les contextes ne favorisent pas nécessairement les apprentissages lorsqu’il y a trop d’accent sur les détails du contexte (Hasni, 2014) ou lorsque le contexte est réduit à une mise en situation qui complexifie la compréhension d’un problème (Day, Motz et Goldstone, 2015).
Les défis et les questions fondamentales relatifs aux contextes sont nombreux. Qu’est-ce que le contexte? Qu’est-ce que l’apprentissage en contexte? Comment la technologie éducative et l’ingénierie pédagogique peuvent-elles soutenir l’apprentissage dans des contextes variés? Ce colloque vise à mettre en lumière les recherches, les innovations et les efforts de l’enseignement et de l’apprentissage en contexte, notamment grâce à la technologie éducative. Il permettra plus spécifiquement 1) de caractériser la place du contexte dans l’enseignement et dans l’apprentissage sur les plans théorique et pratique; 2) de clarifier la relation entre les savoirs disciplinaires et les différentes approches pédagogiques associées au contexte; 3) d’identifier les conceptions des praticien(ne)s de l’éducation; et 4) de documenter les effets sur les apprentissages des élèves.
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Jean-Philippe Ayotte-Beaudet (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Fatima Bousadra (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Thomas Forissier (École supérieur du professorat et de l'éducation - ESPE)
- Frédéric Fournier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Jacqueline Bourdeau (TÉLUQ - Université du Québec)
- Abdelkrim Hasni (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Séance d’ouverture
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Communication orale
La contextualisation des apprentissages en sciences et technologie : quels repères pour l’enseignement et la formation?Abdelkrim Hasni (UdeS - Université de Sherbrooke)
L’appel à un enseignement des sciences contextualisé n’est pas nouveau, comme en témoignent notamment certaines publications de Dewey ou encore des programmes scolaires du siècle dernier, comme celui des « connaissances scientifiques usuelles et hygiène » (Les Sœurs de Sainte-Anne, 1938) ou encore le « Everyday problems in science » (Beauchamp et al, 1948). Le retour, avec force, de cette question dans les récents programmes au Québec et ailleurs ne repose cependant pas sur les mêmes fondements. En outre, même si la nécessité de contextualiser l’enseignement scientifique semble faire l’objet d’un consensus, sa conceptualisation dans les programmes scolaires et dans les publications scientifiques reste très limitée (ex. : Bernett et al., 2007; Giamellaro, 2014, 2017; Gilbert et al., 2011; King, 2009). L’objectif de cette communication est d’apporter une contribution à cette conceptualisation en distinguant trois types de contextualisation : le contexte historique de la production des savoirs à enseigner; le contexte physique (ou naturel) avec lequel les élèves sont (ou peuvent être) en contact; le contexte de la vie individuelle et sociale où le savoir peut être en jeu. Chacun de ces trois types de contexte sera illustré à l’aide d’exemples. Les dérives associées à la contextualisation seront également présentées et discutées.
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Communication orale
Apprendre à contextualiser l'enseignement des sciences: portrait de la recherche sur la formation et les pratiques des personnes enseignantesTalal Alajmi (Oregon State University), Jean-Philippe Ayotte-Beaudet (Université de Sherbrooke), Marie-Claude Beaudry (UdeS - Université de Sherbrooke), Cory A. Buxton (Oregon State University), Michael Giamellaro (Oregon State University), Kassandra L'heureux (Université de Sherbrooke)
Plusieurs réformes récentes de programmes d’études en éducation scientifique font de la contextualisation des apprentissages un principe central. Notre équipe a mené une recension systématique d’articles scientifiques afin d'examiner les points communs entre différentes approches de la contextualisation qui pourraient servir de référence pour préparer les personnes enseignantes. L’analyse de 56 articles scientifiques en anglais associés à la formation et aux pratiques des personnes enseignantes a permis d'identifier cinq approches de la contextualisation récurrentes dans le corpus : «authentic science practices», «culturally-responsive science», «out-of-classroom experiences», «socio-scientific inquiry» et «context-based curriculum». Parmi les points communs entre ces approches, les personnes enseignantes doivent avoir 1) une connaissance approfondie du contexte, 2) une compréhension du contenu scientifique spécifique à ce contexte et 3) les compétences didactiques pour associer le contenu au contexte. L'ensemble des résultats seront présentés lors de cette communication.
Cadres d’analyse de la contextualisation des apprentissages
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Communication orale
L’élève entre le savoir technologique et le savoir quotidien : proposition d’un cadre d’analyse des liens entre les contextes d’étude et les tâches d’apprentissageFatima Bousadra (UdeS - Université de Sherbrooke), Kassandra L'Heureux (Université de Sherbrooke), Nicolas-Félix Lacombe (UdeS - Université de Sherbrooke), Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke), Josélyne Nshimirimana (Université de Sherbrooke), Abir Ouerhani (Université de Sherbrooke), Hicham Semmaoui (Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans les écrits scientifiques évoquant la contextualisation des apprentissages, les liens entre les activités scolaires et la vie de l’élève à l’extérieur de l’école renvoient à différentes acceptions selon les auteurs. En effet, le contexte peut être abordé du point de vue de son apport à l’acquisition des savoirs disciplinaires jugés abstraits pour l’élève. C’est donc la contextualisation au service des apprentissages qui est le moteur et la finalité (Sneider et al. 2005). Une autre perspective considère que les activités contextualisées permettent à l’élève de transférer ses apprentissages dans sa vie de tous les jours et en ce sens, contribue à la formation du citoyen éclairé (Rivet et Krajcik, 2009). Que ce soit dans un sens ou un autre, la question des modalités opérationnelles pour appréhender l’étude fine de ces liens présente encore de grands défis sur le plan méthodologique au niveau du recueil des données (Rivet et Krajcik, 2009) et de leur analyse (Giamellaro, 2014). Les cadres d’analyses utilisés pour aborder la relation entre les savoirs et la situation censée les mobiliser restent également à développer.
Dans cette communication, nous présentons l’ébauche d’un cadre qui adopte un point de vue didactique s’appuyant sur le concept des pratiques sociotechniques de référence.
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Communication orale
L’Innovation Technologique Responsable comme organisateur curriculaire de l’enseignement technologique : sens et conditions de possibilitéDavid Guenez (Université de Lille), Abdelkarim Zaid (Université de Lille)
La contextualisation est une caractéristique essentielle de l’enseignement technologique. Le caractère significatif de ses contenus est central au regard des savoirs et des pratiques techniques contemporains. Les récentes réformes du curriculum de l’enseignement technologique en France semblent ériger l’innovation technologique responsable en notion structurante. En effet, les futurs citoyens doivent être en capacité d’interroger les limites des solutions purement techniques et de contribuer à réinventer de nouveaux processus de production et d’usage des techniques.
En nous situant dans un cadre didactique privilégiant un point de vue curriculaire (Martinand, 2012), l’objectif de cette communication est, d’une part, de rendre compte des sens de la notion d’innovation dans la recherche et dans le curriculum actuel de l’enseignement technologique et, d’autre part, analyser les conditions épistémologiques et didactiques pour constituer l’innovation technologique responsable en tant que principe organisateur du curriculum de l’enseignement technologique contemporain. Une analyse thématique et lexicale portera sur un corpus documentaire constitué par les programmes de l’enseignement technologique français.
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Communication orale
Contextualisation en sciences humaines et sociales (SHS) au primaire : quelle cohérence entre pratiques ordinaires et prescriptions curriculaires ?Fatima Bousadra (Université de Sherbrooke), Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke), Grégory Ulysse (UdeS - Université de Sherbrooke)
Dans l’enseignement des SHS, la contextualisation fait partie de ce qu’on peut nommer les pratiques ordinaires. Elle sert en effet à « mettre en contexte » les phénomènes historiques à l’étude sur les plans social, économique, politique (Huitjens, et al., 2018). L’enseignant.e d’histoire procède également à la contextualisation de concepts, dont le sens varie en fonction du contexte spatio-temporel (Cariou, 2004).
Durant les deux dernières décennies, d’autres prescriptions curriculaire se sont ajoutées. Dans une perspective qui adopte une approche par compétence, l’enseignant.e est invité.e à lier les apprentissages au contexte de la vie de l’élève. Celle ou celui-ci doit être « placé[e] dans des situations d’apprentissage qui partent de réalités actuelles servant d’éléments déclencheurs » (Gouvernement du Québec, 2006, p. 174). Dès lors plusieurs questions se posent : Faut-il utiliser ces liens avec des réalités actuelles pour introduire un phénomène ou un concept? ou encore, pour mobiliser ou réutiliser les apprentissages réalisés?
Cette communication s’intéresse à caractériser les activités de contextualisation proposées dans les manuels scolaires. Les résultats de l’analyse des documents permettront de mieux comprendre les types de contextualisation mises de l’avant dans ce matériel, ses formes privilégiées et les contenus visés.
La contextualisation dans l’enseignement et l’apprentissage des sciences
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Communication orale
Les repères historiques mobilisés dans les programmes de sciences au Québec : analyse didactiqueFatima Bousadra (Université de Sherbrooke), Kassandra L'Heureux (Université de Sherbrooke), Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke), Josélyne Nshimirimana (UdeS - Université de Sherbrooke)
Dans la politique éducative qui fonde les programmes actuels québécois, l’enseignement doit amener l’élève à « […] replacer les découvertes scientifiques dans leur contexte social […]; favoriser une compréhension citoyenne des enjeux scientifiques et technologiques (MEQ, 1997b, p. 51). Parmi les dispositions retenues pour mettre en œuvre ces orientations, la création des domaines généraux de formation (DGF) permet d’établir des liens avec la vie hors de l’école. À ces DGF s’ajoute une autre composante des programmes intitulée, repères culturels. Selon Métioui et al. (2013), sous le vocable repères culturels, le PFEQ souhaite que « les enseignants intègrent des éléments sur l’histoire du développement des concepts » (p.25). Comment alors s’opérationnalisent les liens entre les repères culturels et les contenus d’enseignement dans les prescriptions officielles? Quelles dimensions de ces repères historiques sont utilisées? Cette communication vise à clarifier la manière avec laquelle ces questions sont considérées dans les programmes officiels au Québec en croisant deux points de vue. Premièrement, nous analysons la documentation officielle qui accompagne le PFEQ afin de dégager la conception qu’elle véhicule d’une approche qui utilise des repères historiques dans l’enseignement. Nous analysons ensuite les liens que le PFEQ établit entre les contenus d’enseignement prescrits en physique et les repères historiques évoqués dans la section des repères culturels des programmes.
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Communication orale
L’éducation à la santé pour contextualiser l’enseignement des sciences et technologie? Résultats issus d’une étude auprès d’enseignants du premier cycle du secondaire au QuébecAhmed Benabdallah (UdeS - Université de Sherbrooke), Abdelkrim Hasni (Université de Sherbrooke)
Le programme des sciences et technologie (S&T) au Québec préconise la contextualisation des apprentissages en faisant appel aux divers aspects de la vie quotidienne de l’élève, comme ceux associés à l'éducation à la santé (ÉS). Cependant, les enseignants, acteurs de première ligne du processus éducatif, peuvent avoir des compréhensions différentes de ce que pourrait être l’éducation à la santé. Pour cela, nous avons mené une recherche sur la manière avec laquelle 14 enseignant.e.s du premier cycle du secondaire conçoivent et mettent en œuvre cette éducation. Le discours de ces enseignant.e.s portant sur leurs pratiques, obtenu par des entrevues semi-structurées, a été analysé.
Dans cette communication, nous présentons les résultats de l’analyse associée particulièrement aux modalités d’enseignement de l’ÉS « le comment enseigner », soit la mise en œuvre de situations ou de moments facilitant la contextualisation de l’enseignement-apprentissage de l’ÉS en classe de S&T.
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Communication orale
Apprendre au sujet des organismes vivants en immersion dans le contexte où surviennent les phénomènes à l’étude chez des élèves du primaireJean-Philippe Ayotte-Beaudet (UdeS - Université de Sherbrooke), Pierre Chastenay (Université du Québec à Montréal), Estelle Desjarlais (Université du Québec à Montréal), Michael Giamellaro (Oregon State University), Kassandra L'heureux (Université de Sherbrooke), Beaudry Marie-Claude (Université de Sherbrooke), Alain Paquette (Université du Québec à Montréal), Jonathan Smith (Université de Sherbrooke)
En biologie, les environnements à l’extérieur et à proximité de l’école devraient occuper une place importante, parce que ces milieux peuvent aider les élèves à approfondir leur compréhension des écosystèmes et des dynamiques entre les organismes vivants. Pour mieux comprendre l’apport spécifique de ces milieux sur les apprentissages des élèves du primaire, nous avons mené une recherche dont l’objectif était d’explorer les impacts d’un enseignement des sciences contextualisé à l’extérieur et à proximité de l’école sur les apprentissages au sujet des organismes vivants chez des élèves du primaire. Un total de quatre classes d’élèves de 5e et 6e années du primaire ont participé à une séquence d’enseignement de trois périodes. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés avec 63 élèves à la fin de cette séquence. Les résultats ont permis d’identifier des impacts relatifs aux contenus d’apprentissage (quoi) et à la manière d’apprendre (comment), la plupart étant spécifiques au contexte étudié, c’est-à-dire le milieu à proximité de l’école. Les résultats obtenus nous permettront de discuter des impacts potentiels de l’apprentissage au sujet des organismes vivants en immersion dans le contexte où surviennent les phénomènes à l’étude chez des élèves du primaire.
Séance de synthèse
L’enseignement fondé sur les effets de contextes
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Communication orale
Apprendre et enseigner avec les effets de contextes, repères théoriques et pratiques didactiquesJacqueline Bourdeau (TELUQ), Thomas Forissier (École supérieur du professorat et de l'éducation - ESPE), Roger Nkambou (Université du Québec à Montréal)
Les enseignements basés sur les effets de contextes ont été imaginés à partir d’un projet de sciences sur la grenouille il y a plus de 5 ans. Depuis, ce type de pédagogie a été testée à différents niveaux scolaires. Il est également sorti des questions environnementales et scientifiques (Fruit, géothermie, sucre,…) pour aborder des s thèmes comme la socio histoire ou la littérature. Le principe de cet enseignement repose sur la collaboration de groupes d’apprenants impliqués dans des démarches d’investigation sur un même concept mais dans deux contextes différents. L'approche consiste à choisir des contextes nettement différents (context gap) et à multiplier les situations de collaboration entre élèves afin de créer des moments d'émergence d'effets de contextes. Les recherches menées sur ces apprentissages vise à observer les effets de contextes, moment Euréka et séquences d’interactions, à étudier une pluralité de situations d’apprentissage qui en permettent l’émergence mais également à développer des instruments nécessaires et essentiels à cette didactique (calculateur d’écart de contextes, outil de scénarisation, espace numérique et travail adapté). Cette présentation vise à la fois à ancrer théoriquement cette approche (méthodes d'apprentissage et modèles d'apprentissage) et à présenter ses principes et modalités.
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Communication orale
Pourquoi la méthodologie ‘Design-Based Research’ (DBR) pour le projet TEEC?Claire Anjou (TÉLUQ - Université du Québec), Jacqueline Bourdeau (TÉLUQ - Université du Québec)
La méthodologie ‘Design-Based Research’ (DBR) se caractérise de la façon suivante : 1) elle est micro-systémique, c'est-à-dire qu’elle comprend l’ensemble de la situation, sans essayer de la contrôler, 2) elle permet de conduire en parallèle et en interaction les deux processus de vérification d’hypothèses et de développement d’artefacts grâce à des itérations successives.
Le projet TEEC vise justement les deux, c’est-à-dire la vérification d’hypothèses sur l’apprentissage en contexte, et le développement d’une plate-forme d’apprentissage collaboratif à distance mettant en lumière le rôle du contexte dans l’apprentissage.
La technologie éducative est mise à contribution pour réaliser ces deux objectifs, notamment par le processus de scénarisation pédagogique et l’apprentissage collaboratif à distance via la vidéoconférence.
La mise en œuvre de cette méthodologie dans le projet TEEC est présentée, avec des exemples et des illustrations.
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Communication orale
Un outil de scénarisation pédagogique conscient du contexteClaire Anjou (TÉLUQ), Fatma Miladi (TÉLUQ - Université du Québec), Valéry Psyché (TELUQ)
Dans le cadre du projet de recherche TEEC, Technologie éducative et enseignement en contexte, l’équipe « Modélisation du contexte » est chargée de concevoir des outils conscients de l’effet de contexte sur les apprentissages pour différents acteurs (enseignants, concepteurs pédagogiques, etc.). L’ensemble de ces outils doivent s’intégrer dans une architecture inspirée de la technologie des Systèmes tutoriel intelligente (ITS). Cette architecture a été nommée, CAITS, pour Context Aware Intelligent Tutoring System. Un premier outil, Mazcalc, dont le but est de calculer les écarts entre deux contextes d’apprentissage suivant un même objet d’étude (par exemple la géothermie) a été conçu. Le deuxième élément de l’architecture CAITS prévoit un outil de scénarisation pédagogique qui doit interagir avec Mazcalc afin d’informer les concepteurs pédagogiques chargés de créer des scénarios écarts de contexte à prendre compte lors de la préparation d’une situation d’enseignement et d’évaluation en mode d’apprentissage collaboratif. La présente communication fait état des orientations scientifiques des membres de TEEC ayant mené à la conception de ce deuxième outil du projet. Dans un premier temps, nous rappellerons les travaux antérieurs sur lesquels s’appuie la recherche actuelle, puis nous présenterons l’avancement des travaux sur la conception de cet environnement. Pour finir, nous discuterons des prochaines étapes liées à la conception de l’outil de scénarisation.
Les effets de contextes dans l’usage des technologies
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Communication orale
Analyse des interactions émotionnelles dans les apprentissages collaboratifsThybault Alabarbe (Learning, Data and Robotics Lab, ESIEA, Paris, France), Jordan Gonzalez (ESIEA-FRANCE), Mélanie Piot (Learning, Data and Robotics Lab, ESIEA, Paris, France), Lionel Prevost (Learning, Data and Robotics Lab, ESIEA, Paris, France)
Ce travail est le fruit d’un projet multidisciplinaire explorant l’influence du contexte dans les apprentissages collaboratifs à distance. Les différences de contexte induisent des quiproquos sociocognitifs entre les apprenants. Quand ces derniers tentent de les résoudre, ils expriment une large palette de comportements non verbaux intéressants à repérer automatiquement via l’informatique affective.
Un effet Eurêka serait caractérisé, d’un point de vue cognitif, par la compréhension soudaine du concept par les apprenants et, d’un point de vue émotionnel, par une succession des états émotionnels de frustration (froncement sourcils), étonnement (interjection « Ha ! ») et joie. Ces états sont à relativiser selon le caractère intro ou extraverti des apprenants. Ils sont détectés automatiquement dans les enregistrements vidéo des interactions entre apprenants, particulièrement l’expression faciale et l’orientation du visage permettant d’inférer une dyade.
L’algorithme permet [1] d’attribuer un identifiant à chaque apprenant et de suivre son visage dans la séquence vidéo, [2] de repérer les points caractéristiques du visage et son orientation, dans un repère 3D, et [3] d’inférer les émotions (au sens d’Ekman). L’analyse temporelle de toutes ces informations permet de repérer les tours de paroles et les séquences de contagion émotionnelle. Nous avons montré dans [4] l’apparition de corrélations entre échanges verbaux (cognitifs) et états affectifs.
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Communication orale
Comment l’usage des technologies informatiques dans un contexte informel produit de la connaissance ?Valérie Payen Jean Baptitse (Université de Genève), Valérie Psyché (TELUQ)
En Haïti, le secteur d’activités économiques informelles de vente et de réparation des téléphones mobiles constitue non seulement un secteur générateur de revenus, mais aussi un milieu d’apprentissage où des professionnels, plus ou moins qualifiés, s’organisent entre eux pour s’approprier des appareils informatiques et acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de leur métier. Une recherche ethnographique fut conduite sur deux années consécutives dans ces communautés pour rendre compte des processus d’apprentissages et des compétences acquises en situation informelle via l’utilisation des TIC. L’intérêt fut de saisir comment les vendeurs et réparateurs du milieu informel s’organisent pour s’approprier du téléphone mobile, les différents types d’utilisation qu’ils en font, les transformations qu’ils exercent sur et avec l’outil téléphonique et aussi saisir comment le contexte social, culturel et structurel influencent les apprentissages et le développement des compétences. Les résultats de la recherche présentent l'apprentissage en milieu informel comme un processus facilitant l’auto-formation, la collaboration, la coopération et l'inter culturalité, tributaire de l’usage du téléphone mobile qui joue, dans ce contexte, le rôle de médium dans le développement de compétences. Cette contribution propose d’apporter une réflexion approfondie sur la production de compétences dans l’usage et à travers l’usage des outils technologies dans un contexte d’apprentissage informel.
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Communication orale
La co-élaboration des connaissances dans l’apprentissage basé sur la confrontation à distance de contextes : analyse de Séquences interactives avec Effet de Contexte (SEC)Michael Baker (CNRS), François-Xavier Bernard (Université de Paris), Françoise Détienne (CNRS), Chloé Le Bail (Télécom Paris)
L’apprentissage basé sur la confrontation à distance de contextes favorise l’évolution des représentations et des connaissances des apprenants, notamment via les Effets de Contexte (Merlo-Leurette & Forissier, 2009 ; Forissier et al., 2017). Reflétant un certain degré de (mé)compréhension, l’Effet de Contexte entraine des échanges fructueux entre les apprenants (Anjou, 2018 ; Piot et al., 2019). Ce qui interroge la manière dont ces derniers parviennent à se comprendre mutuellement et à élaborer collectivement des connaissances contextualisées (Baker et al, 1999 ; Baker, 2015) : comment l’Effet de Contexte émerge et évolue-t-il dans l’interaction ? Cette communication vise à présenter l’analyse de quatre Séquences interactives avec Effet de Contexte (SEC), diverses et variées en termes de durée, de discipline académique concernée et de niveau scolaire des apprenants. Nous modélisons le processus par lequel sont co-élaborées des connaissances sur deux contextes contrastés. Les résultats mettent en évidence la co-élaboration de deux types de connaissances contextualisées (connaissances générales et connaissances orientées sur la tâche commune). Ces deux types de connaissances impliquent des modalités d’échanges différentes (Explication vs. Argumentation). Nous discutons les résultats par rapport au paradigme des interactions du courant de recherche sur l’Apprentissage collaboratif médiatisé/assisté par ordinateur (Dillenbourg et al., 1996 ; Schwarz & Baker, 2017).
L’enseignement en contexte avec les technologies éducatives
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Communication orale
Étude des usages du numérique dans les apprentissages basés sur les effets de contextesLamprini Chartofylaka (Université des Antilles), Thomas Forissier (Université des Antilles), Severine Locret (Université du Québec à Montréal), Valéry Psyché (TELUQ), Alain Stockless (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Lors des apprentissages basés sur les effets de contextes, plus précisément dans le cadre du projet technologies éducatives et enseignement en contexte (TEEC), le numérique occupe une place indispensable. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons une analyse des usages pédagogiques du numérique et de différents modèles théoriques qui permettent de mieux comprendre leur mise en œuvre dans un contexte d’enseignement et d’apprentissage. Dans une perspective de circonscrire les technologies éducatives du projet TEEC, et ce, autant pour l’enseignement, pour la scénarisation pédagogique que pour la logistique du projet, nous aborderons les usages numériques associés à l’enseignement basés sur les effets de contexte. À la suite d’une brève présentation des itérations du projet et des principes didactiques associés, nous proposerons les fonctionnalités pédagogiques nécessaires à l’apprentissage basé sur les effets de contexte. À partir de l’analyse d’un corpus de données diversifié ; incluant des témoignages des participants, des observations, des artéfacts, des traces et l’analyse des outils utilisés ; une réflexion sur la modélisation des usages du numérique pour l’apprentissage sur les effets de contexte sera présentée.
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Communication orale
Éducation relative au développement durable (ÉDD) au premier cycle : le contexte et les technologies éducativesClaire Anjou (TELUQ), Jacqueline Bourdeau (TELUQ), Lamprini Chartofylaka (Université des Antilles), Thierry De Lacaze (-), Thomas Forissier (Université des Antilles), Lise Parent (Télé-université, Université du Québec)
Ce projet s’inscrit dans le projet Technologies éducatives pour l’enseignement en contexte (TEEC). Deux expérimentations basées sur le modèle d’enseignement « effet de contexte »: 1) Sucre d’érable/canne à sucre et 2) pommes/bananes, ont été testées afin d’évaluer l’usage des différents contextes et des technologies éducatives pour favoriser l’apprentissage d’un concept complexe qu’est le développement durable (DD). Lors de ces deux expérimentations, des classes d’élèves de 10- 12 ans du Québec et de la Guadeloupe ont été mises en lien afin d’explorer en détail différents thèmes liés à l’objet d’étude (le sucre ou les fruits), tels : la biologie, l’histoire, l’agro-transformation, la géographie, l’économie, la culture, la santé, etc. Des pré et post tests ont été administrés; les visioconférences internationales ont été filmées, les échanges entre les élèves dans les espaces numériques de travail (ENT) ont été enregistrés et des documents de présentation ont été produits par les élèves. Tout ce matériel a été analysé pour répondre aux questions suivantes : 1) Comment la notion de contexte influe sur l’apprentissage DD? 2) Quelle est la contribution des TEEC au développement des compétences associées au DD? 3) Comment la co-construction des connaissances entre élèves constitue un modèle pédagogique original? Nous présenterons le projet tel qu’il s’est déroulé, la méthodologie que nous avons dû développer pour analyser le matériel recueilli et les résultats obtenus à ce jour.
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Communication orale
Développement de compétences interculturelles dans des apprentissages en collaboration à distance : retour sur une expérience menée entre la Guadeloupe et le QuébecFrédéric Anciaux (Université des Antilles), Lamprini Chartofylaka (Université des Antilles), Antoine Delcroix (Université des Antilles), Elisabeth Odacre (Centre de recherches et de ressources en éducation et formation)
Le développement de compétences interculturelles est reconnu par l’UNESCO (2013) comme nécessaire pour développer un sentiment d’appartenance à une humanité commune et plurielle. Pour des apprenants d’un territoire donné, ce développement s’opère en particulier lors d’échanges avec des homologues appartenant à d’autres contextes. De nos jours, les outils numériques facilitent la réalisation de ces échanges lors de situation d’enseignement-apprentissage à distance. Dans cette communication, nous questionnons cette dimension interculturelle dans le cadre d’une expérimentation portant sur les enseignements basés sur les effets de contextes, développés dans le cadre du projet TEEC (Technologies éducatives pour l’enseignement en contexte). Plus précisément, nous nous interrogeons, en premier lieu, sur le développement des compétences à communiquer, à interagir lors d’échanges entre apprenants du Québec et de la Guadeloupe dans le cadre de scénarios pédagogiques portant sur un objet d’étude commun aux deux territoires. En second lieu, nous cherchons à mieux comprendre comment la dimension interculturelle de ces échanges favorise à la fois le développement des apprentissages et une curiosité de l’autre chez les apprenants. Notre étude se base sur deux exemples pris à des niveaux opposés du système scolaire (école primaire et enseignement supérieur) et sur des disciplines également différentes (langue et sociohistoire).