Depuis quelques années, les méthodes du codesign sont introduites en santé, favorisant des démarches interdisciplinaires afin de faire face aux défis que pose l’humanisation des soins. Le vieillissement de la population, l’introduction du numérique dans les services, les problèmes de surcharge de travail ainsi que le cadre bâti moins adapté aux réalités des personnes rendent les contextes de santé propices à un renouvellement. Sur la base de ces méthodes, plusieurs projets en santé sont expérimentés, tant au Québec qu’en France, renouvelant ainsi le dialogue entre le design, la communication et plus globalement les sciences humaines et sociales (SHS) et la santé.
Ces approches permettent d’explorer la matérialité et les interactions humaines de l’écosystème en santé, qu’elles soient issues des disciplines traditionnelles du design, des approches dématérialisées du Design Thinking ou des approches récentes de la communication. Le colloque se penchera sur les enjeux épistémologiques, méthodologiques et professionnels posés par les méthodes du codesign en matière de recherche et d’application en santé. Selon l’approche, des pistes d’intervention sont proposées à l’intersection du management, du service, de l’aménagement des espaces et du design d’équipements médicaux. Or, ces différents projets relèvent souvent de traditions de recherches et de pratiques distinctes.
Comment l’apport méthodologique plus sensible à la réalité des personnes (patients et personnel soignant) du codesign est-il mobilisé selon l’ancrage disciplinaire (communication, design ou autre)? Les enjeux épistémologiques sont-ils similaires? Comment ces réalités de recherche et de pratique posent-elles des enjeux de professionnalisation où se développent de nouvelles expertises à la jonction des disciplines de la communication, du design et des SHS? Finalement, ce dialogue interdisciplinaire permettrait-il de renouveler le champ de réflexion et d’innovation en santé?
Remerciements
Le comité organisateur tient à remercier le comité scientifique ainsi que Sylvie Grosjean et Charlyne Lefebvre-Paillé d'avoir accepté de partager leur travail en ouverture de session.