Les historiens se sont intéressés tardivement à l’image, notamment parce que le texte a longtemps eu préséance (Vanderdorpe, 2012). Aujourd’hui, alors qu’elle domine les communications contemporaines, il semble fondamental d’éduquer à l’image afin d’apprendre à la décoder, l’interpréter et la mettre à distance. En France (et moindrement au Québec), l’étude de l’image est désormais bien installée dans les programmes, en particulier celui d’histoire. Les pratiques pédagogiques dans les classes illustrent, entre autres, que le croisement du texte et de l’image est devenu une habitude pour les enseignants de l’Hexagone (Delporte et Gachet, 2002). En classe, l’image tend pourtant à rester un témoin rapide de ce qui a été dit ou lu, un complément pédagogique. Plus préoccupant, l’apprentissage de la lecture d’images semble encore peu pris en compte (Lebrun, Lacelle et Lebrun, 2102; Martel et Cartier, 2016). Comment décoder et interpréter une image? Lit-on de la même manière une image fixe ou mobile? Fait-on dans nos écoles un vrai travail d’historien et de géographe avec l’image? Quelle méthodologie doit-on mettre en œuvre pour cela? Quels sont les types de documents iconographiques privilégiés, avec quelles finalités, pour quels apprentissages? Quelles sont les disciplines scolaires contributives à la lecture de l’image et quels sont les apports spécifiques des disciplines de l’histoire et de la géographie? Prenant appui sur l’expertise de divers intervenants, ce colloque propose une réflexion à regards croisés (notamment France-Québec) sur ces interrogations. Pour ce faire, les points de vue de divers chercheurs et intervenants en éducation seront sollicités afin de dresser un portrait des perspectives actuelles et à venir en matière d’éducation à l’image en contexte d’enseignement ou d’apprentissage des humanités et de la culture.
Le jeudi 11 mai 2017