Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 85e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Les historiens se sont intéressés tardivement à l’image, notamment parce que le texte a longtemps eu préséance (Vanderdorpe, 2012). Aujourd’hui, alors qu’elle domine les communications contemporaines, il semble fondamental d’éduquer à l’image afin d’apprendre à la décoder, l’interpréter et la mettre à distance. En France (et moindrement au Québec), l’étude de l’image est désormais bien installée dans les programmes, en particulier celui d’histoire. Les pratiques pédagogiques dans les classes illustrent, entre autres, que le croisement du texte et de l’image est devenu une habitude pour les enseignants de l’Hexagone (Delporte et Gachet, 2002). En classe, l’image tend pourtant à rester un témoin rapide de ce qui a été dit ou lu, un complément pédagogique. Plus préoccupant, l’apprentissage de la lecture d’images semble encore peu pris en compte (Lebrun, Lacelle et Lebrun, 2102; Martel et Cartier, 2016). Comment décoder et interpréter une image? Lit-on de la même manière une image fixe ou mobile? Fait-on dans nos écoles un vrai travail d’historien et de géographe avec l’image? Quelle méthodologie doit-on mettre en œuvre pour cela? Quels sont les types de documents iconographiques privilégiés, avec quelles finalités, pour quels apprentissages? Quelles sont les disciplines scolaires contributives à la lecture de l’image et quels sont les apports spécifiques des disciplines de l’histoire et de la géographie? Prenant appui sur l’expertise de divers intervenants, ce colloque propose une réflexion à regards croisés (notamment France-Québec) sur ces interrogations. Pour ce faire, les points de vue de divers chercheurs et intervenants en éducation seront sollicités afin de dresser un portrait des perspectives actuelles et à venir en matière d’éducation à l’image en contexte d’enseignement ou d’apprentissage des humanités et de la culture.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Éducation primaire

Salle : (A) 260 — Bâtiment : (A) ARTS
  • Communication orale
    L’image : des fondements épistémologiques
    Jean-François Boutin (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    La notion d’image demeure des plus problématiques, car elle s’inscrit et s’incarne, de sens commun, et ce, depuis la plus petite enfance, au coeur du quotidien en tant qu’évidence implicite; chacun sait bien sûr ce qu’est intuitivement une image, donc nul besoin d’y réfléchir. Pourtant, dans un univers communicationnel désormais (multi) médiatique et surtout multimodal (Jewitt, Bezemer et O’Hallaway, 2016; Kress, 2010; Lebrun, Lacelle et Boutin, 2012 et 2013), l’image nécessite plus que jamais que l’on questionne son essence véritable, ce qu’autorise le cadre épistémologique de W.J.T. Mitchell (1986, 1994, 2005, 2015), enrichi notamment des nuances de Elkins (2006) et Mavrikakis (2015). Cela s’impose d’autant qu’une éventuelle éducation explicite à et par l’image s’avèrera alors, pour ses bénéficiaires, un très puissant outil de développement social, culturel, économique et politique (Gee, 2013).

  • Communication orale
    Développer des compétences en littératie visuelle et multimodale en contexte interdisciplinaire histoire-français-art
    Jean-François Boutin (UQAR, campus de Lévis), Virginie Martel (UQAR, campus de Lévis), Céline Sala (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education- Faculté d'Education), Éric Villagordo (Université Paul Valery, Université Montpellier 3)

    Puisque l’image occupe aujourd’hui une place incontournable en communication contemporaine, il parait fondamental d’éduquer à cette dernière. Dès l’école primaire, les élèves devraient systématiquement apprendre à décoder, interpréter et mettre à distance les images. D’ailleurs, un grand nombre de disciplines scolaires contribuent de près ou de loin à l’éducation au regard. La classe d’histoire qui, par tradition, repose sur la lecture critique de diverses sources, nous parait un espace privilégié pour réfléchir l’apport de l’interdisciplinarité (Martel, 2015) quant au développement de compétences en littératie visuelle, voire multimodale (Lebrun, Lacelle et Boutin, 2015; 2012). Dans cette communication, nous présenterons un projet de collaboration France-Québec qui nous a permis d’expérimenter auprès d’élèves et d’enseignants des pratiques d’enseignement/apprentissage interdisciplinaires tournées vers la lecture d’images. À partir de ces dernières, en présence dans différents ensembles multimodaux (Domingo, Jewitt et Kress, 2015) - par exemple des œuvres d’art, photographies, illustrations, etc. - et organisés sous forme d’enquêtes culturelles (Villagordo et Sala, 2014), nous avons cherché à mettre en lumière - et en comparaison - les savoirs et les pratiques que des enseignants et des élèves québécois et français (co)construisent – ou non – lorsqu’ils utilisent des supports multimodaux, liés à une thématique historique donnée, où l’image joue un rôle de premier plan. Ce sont les premiers fragments de ces savoirs et pratiques qui seront ici présentés et discutés.

  • Communication orale
    La photographie : trois perspectives en enseignement des sciences humaines au primaire
    Julia Poyet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    « Chaque équipe (de 4 ou 5) a un appareil photo. numérique. Vous devez partir dans le quartier en ballade et prendre en photo le patrimoine.

    - Madame, c’est quoi le patrimoine ?

    - C’est justement ce que je veux savoir. »

    Ainsi débuta l’atelier 3 du projet Ville-Marie 2015. Mon intention était de compiler toutes les images captées par les élèves de cette classe de cinquième année d’une école de Centre-Sud, pour voir si elles pourraient me donner des indications sur leurs représentations du concept. Ces photographies seraient ensuite soumises à l’ensemble du groupe, regardées, décrites, triées pour ne garder « que les meilleures ». Les meilleures ? Les meilleures pourquoi ? Pour quoi ? Qu’allons-nous faire ensemble cette année ? Un film, une exposition, une bande dessinée… ? Les élèves ont voté : les meilleures pour construire, ensemble, un livre documentaire sur l’histoire du quartier. L’image cristallisation du concept devient alors source historique puis support du propos. Le présent capturé par les élèves est confronté au passé en noir et blanc, à l’archive. Comment comprendre ces « vieilles » images ? Que nous disent-elles sur la vie des élèves qui étaient assis sur les bancs cette école il y a 50 ans, 100 ans ?

    À travers cette communication, je souhaite témoigner de l’utilisation de la photographie dans trois perspectives en enseignement des sciences humaines : comme étape du processus de conceptualisation, comme source historique et comme outil de communication des résultats d’une recherche.

  • Communication orale
    Tous urbains : enseigner autrement la géographie avec l’album pour enfants à l’école élémentaire
    Christophe Meunier (Université d'Orléans)

    Les auteurs d’albums pour enfants n’inventent pas d’espace, ils ne l’imaginent pas non plus. Mais comme l’affirme Georges Perec, ils l’interrogent, le racontent. Comme dans la vie réelle, les personnages littéraires de Rotraut Susanne Berner traversent des « laps d’espace» (Perec, 1974). De l’espace rural à l’espace urbain, proche ou lointain, en passant par la maison et le jardin, ils construisent leurs rapports à soi et au monde : ils habitent une portion d’espace. Représenter ces différents espaces, ces lieux où l’homme dresse sa tente au sein de l’univers, disait Hannah Arendt (1958), semble être une problématique importante chez cette illustratrice allemande. Dans cette communication, nous interrogerons l’image de l’urbain que propose Rotraut Susanne Berner à ces jeunes lecteurs à travers la série des Livres des Saisons et des aventures de ses multiples personnages. Mais bien plus qu’une simple analyse des paysages réalisés par l’autrice, nous étudierons la portée illocutoire de ces images qui exposent de l’urbanité. Nous relaterons ensuite une expérimentation menée dans une classe de CM2, d’une école périurbaine de l’agglomération de Tours), qui avait pour but de faire prendre conscience aux élèves de leur habiter. Nous démontrerons par l’expérience menée que le travail sur l’album amène à modifier les représentations des élèves et leur permet de construire des concepts géographiques.

  • Communication orale
    Enjeux associés à l’exploitation de peintures figuratives au troisième cycle primaire pour l’étude de la société québécoise et de son territoire vers 1900
    Pierre-Luc Fillion (Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)), Marie-Claude Larouche (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Nous présenterons une recherche-développement (Van der Maren, 1996) menée avec le Musée des beaux-arts de Montréal dans le but de stimuler le raisonnement d’élèves du primaire, en accord avec les visées particulières du domaine de l’univers social propres à l’école québécoise (Larouche, Landry et Fillion, 2014). Dans un contexte d’interdisciplinarité arts visuels et histoire-géographie, une situation d’apprentissage (SA) combinant visite muséale et technologie mobile a été élaborée afin de tirer profit d’œuvres d’arts figuratives, i.e. des scènes de genre et des paysages, pour l’étude de la société québécoise et de son territoire vers 1900. Lors de la visite, l’utilisation d’une tablette numérique remplit diverses fonctions favorisant l’appropriation et l’interprétation des œuvres. D’une part, elle sert au repérage et à l’observation ludique des œuvres ciblées au moyen d’une application conçue pour l’expérience; elle sert aussi à la prise de photographies. D’autre part, lors d’un atelier de création, elle devient un outil pour la réalisation et la publication en ligne d’un reportage vidéo sur une œuvre ciblée. À la suite de la mise à l’essai de cette SA par trois classes d’élèves de 3e cycle primaire, l’analyse des vidéos recueillis et d’entretiens réalisés avec des élèves nous amène à discuter des enjeux associés à l’exploitation de ce corpus pour stimuler le raisonnement en univers social au contact d’œuvres d’art pour l’étude de la société québécoise et de son territoire.


Panel / Atelier

Enjeux et perspectives du recours à l’image à l’école primaire

Salle : (A) 260 — Bâtiment : (A) ARTS
Participant·e·s : Pierre-Luc Fillion (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Claude Larouche (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Christophe Meunier (Université d'Orléans), Julia Poyet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Céline Sala (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education- Faculté d'Education)

Dîner

Dîner

Salle : (A) 260 — Bâtiment : (A) ARTS

Communications orales

Éducation secondaire

Salle : (A) 260 — Bâtiment : (A) ARTS
Présidence : Céline Sala (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education- Faculté d'Education)
  • Communication orale
    D’élément d’esthétisme à source d’information : l’analyse des sources iconographiques par les élèves du deuxième cycle du secondaire
    Catherine Duquette (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Marc-André Lauzon (Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)), Sonia St-Gelais (Commission scolaire du pays des bleuets)

    De nombreuses recherches en didactique de l’histoire soulignent que les élèves du secondaire ne considèrent pas toujours les sources iconographiques comme étant porteuses de véritables informations. Elles auraient, selon eux, une valeur esthétique rendant plus agréable à regarder le cahier, manuel ou site Web les contenant (Duquette, 2011; Larouche, 2014). Pourtant les images sont une source importante d’informations et leur analyse est indispensable tant pour la réussite des cours d’histoire que pour celle de l’épreuve unique de 4e secondaire (Duquette, Lauzon et St-Gelais, à paraître). Comment alors amener les élèves à comprendre la pertinence des images pour l’étude du passé? Afin de répondre à cette question, nous avons complété une recherche collaborative avec neuf enseignants d’histoire du 2e cycle du secondaire de la commission scolaire du Pays-des-Bleuets dont l’objectif était de développer des stratégies et outils pédagogiques favorisant l’utilisation de l’image comme source d’information. La communication proposée portera sur les résultats obtenus lors de ce projet et elle débutera par identifier les principales difficultés rencontrées par les élèves lorsqu’ils font face à une image comme source d’information. Puis, nous présenterons les différents outils pédagogiques développés lors du projet de recherche pour terminer sur une proposition théorique des deux phases d’analyse nécessaires à l’interprétation des sources iconographiques en histoire.

  • Communication orale
    De l’iconographie historique à un enjeu contemporain de développement urbain : problématiser à l’aide d’un dossier documentaire au secondaire
    Vincent Boutonnet (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Alors que les pratiques d’enseignement restent encore magistrales et appuyées sur des documents aux fonctions illustratives (Boutonnet, 2015), il importe de se questionner sur la formation initiale et continue des enseignants d’histoire et géographie au secondaire. En effet, les futurs enseignants semblent privilégier des fonctions illustratives lors de l’usage de documents textuels ou iconographiques (Boutonnet, 2014). Nous proposons une grille d’analyse de documents variés concernant l’évolution du site patrimonial de la Chute de la Chaudière entre Gatineau et Ottawa. Lieu d’échanges et site sacré pour les tribus algonquiennes, cette Chute est devenue aussi le lieu de développement de la région grâce à l’industrie forestière à partir du XIXe siècle. C’est aujourd’hui une zone désaffectée, dû à la contamination des sols par plusieurs siècles d’industrialisation, qui vise à être revitalisée par un projet immobilier d’envergure relativement contesté (Zibi). Entre protection du patrimoine et revitalisation, nous proposons une approche problématisée afin d’analyser une variété de documents dont des peintures et de photographies d’époques. Les analyses s’appuieront sur la perspective structurale de Henri Lefebvre (1974) et la sémiotique architecturale d’Umberto Eco (1997). Il sera alors question de la production de l’espace par une société – une production sociale selon Lefebvre (1974) – et comment elle peut être perçue ou analysée. Cet enjeu se problématise alors par plusieurs perspectives historiques, géographiques et civiques.

  • Communication orale
    Les images d’un passeur d’Histoire, le metteur en scène Antoine Laprise
    Lise Guiot (Paul Valéry - Université Montpellier III)

    « Faire de l’Histoire » à la manière d’Antoine Laprise : cette proposition vise à interroger le matériau du spectacle vivant, nouveau vecteur de l’éducation à l’Histoire et de la culture humaniste.

    Un premier temps questionne la position complexe de l’élève spect-acteur de théâtre et le pouvoir de remuement de la scène, plaçant le spectateur en témoin critique, habité par et de l’Histoire. Le second temps tente de questionner une figure centrale de l’aventure artistique d’Antoine Laprise, le loup bleu, narrateur marionnette, dont les mots animalisés proposent une distanciation proche de celle de la fable, un point de vue toujours extérieur sans cesse en jeu avec les autres thèses en présence, et une hypotypose, image vivante, peinture énergique qui met les choses sous les yeux, comme relecture de l’Histoire officielle. Le dernier temps de l’intervention invite à une exploration de la démarche du metteur en scène, témoin, archiviste, historien lui-même. En ce sens, le spectacle peut être lui-même envisagé comme un document et l’artiste, alors pédagogue − mise en réflexion de la figure de l’ « enseignant » −, tel passeur d’Histoire.

    L’ultime but du théâtre ou réactivation du drame envisagé en tant que lieu de débat dans un espace publiquement organisé, serait de créer une image humaine − de soi et de l’autre −, inscrite au niveau diégétique et sur scène, dans la coprésence d’artistes et de spect-acteurs.


Panel / Atelier

Enjeux et perspectives du recours à l’image à l’école secondaire

Salle : (A) 260 — Bâtiment : (A) ARTS
Présidence : Céline Sala (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education- Faculté d'Education)

Panel / Atelier

Parole aux grands témoins

Salle : (A) 260 — Bâtiment : (A) ARTS
Présidence : Céline Sala (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education- Faculté d'Education)