Lire ou écrire un mot requiert que le lecteur-scripteur accède en mémoire à sa forme abstraite, appelée « représentation lexicale » (Apel, 2009; Bonin, 2013; Daigle et al., 2013). Les représentations lexicales sont un ensemble de connaissances phonologiques, morphologiques, visuelles et sémantiques rattachées à des mots qu’un lecteur-scripteur a emmagasinées dans son lexique mental (Coltheart et al., 2001; Plaut, 2011), et leur qualité détermine, dans une certaine mesure, les compétences en lecture-écriture (Ferrand, 2007; Perfetti, 2007). Leur évaluation est un objet de réflexion important dans les milieux scolaires et ceux liés à la recherche. Évaluer les représentations lexicales nécessite, de la part des chercheurs, de mieux définir celles-ci et constitue un défi pour les intervenants qui doivent soutenir leurs élèves dans l’atteinte d’un niveau de compétence écrite nécessaire à leur réussite dans toutes les disciplines. Chercheurs et intervenants doivent constamment se demander si le dispositif utilisé pour évaluer les représentations lexicales répond à leurs objectifs. Le chercheur doit aussi veiller à choisir celui qui permettra à l’élève et aux intervenants de bénéficier des résultats de son évaluation (ceux-ci devant être transformés en objets didactiques ou orthodidactiques). Ce colloque a donc pour but de présenter des dispositifs d’évaluation et des cadres méthodologiques permettant de mesurer les représentations lexicales issues de travaux scientifiques récents qui concernent des contextes divers (dictée-dictée à trous, production écrite guidée-libre, tâche écrite-orale) et visent des objets variés (propriétés formelles des mots, orthographe lexicale-grammaticale). L’étude de la pertinence de ces dispositifs d’un point de vue scientifique et professionnel contribuera à nourrir la réflexion des chercheurs et des intervenants quant à leur impact sur les pratiques enseignantes et la création de dispositifs d’évaluation destinés aux milieux scolaires.
Le lundi 9 mai 2016