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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

L’expérience est aujourd’hui une composante incontournable du travail enseignant. Pour les enseignants, elle représente généralement la principale source de leur expertise. Elle est reconnue dorénavant comme élément central de la formation initiale des enseignants. Par l'entremise des stages, les stagiaires font eux-mêmes l’« expérience » du travail, et bénéficient de l’accompagnement d’enseignants chevronnés qui partagent avec eux leurs savoirs d’« expérience ». Depuis Schön (1983), voire Dewey (1910; 1938), l’apprentissage et le développement professionnel se réalisent grâce à un retour réflexif sur son « expérience ». Cela dit, le concept d’expérience est plurivoque. Il renvoie, sur le plan épistémologique, aux questions des origines de la connaissance, comme l’ont exploré les tenants de l’empirisme et du pragmatisme. Des sociologues tels que Dubet (1994) ont considéré le concept d’expérience au moyen du sens et des constructions identitaires. D’autres courants théoriques, comme la didactique professionnelle, se sont intéressés à l’expérience comme source d’apprentissage dans l’action et au travail comme référent pour développer les compétences professionnelles (Pastré, Mayen et Vergnaud, 2006). Ce colloque entend donc faire le point sur cette notion d’expérience polysémique et abondamment utilisée dans les recherches en éducation et les programmes de formation des enseignants. Il semble important de clarifier ce qu’on fait de cette notion en recherche et de situer ses enjeux spécifiques dans la formation des enseignants, initiale et continue, et dans ses différentes composantes (pédagogiques, pratiques, éthiques, etc.). Ce colloque sera aussi l’occasion d’explorer comment les expériences des uns et des autres (enseignants, superviseurs, stagiaires, élèves, parents, etc.) se conjuguent dans le travail enseignant et la formation en enseignement, et en vue de quels apprentissages elles sont prises en compte.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue


Communications orales

Bloc 1

  • Expérience et réflexion en formation initiale à l'enseignement : lecture théorique, épistémologique et pragmatique de la volonté de former des praticiens réflexifs
    Philippe CHAUBET (UQAM - Université du Québec à Montréal), Enrique Correa Molina (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La formation initiale à l'enseignement (FIE) du Québec intègre le paradigme du praticien réflexif (Schön, 1983). Sur le plan de l'intention, cela signifie exercer les futurs enseignants à l'analyse réflexive, soit à travailler sa capacité à apprendre méthodiquement de l'expérience afin de transformer sa pratique (Perrenoud, 1999, p.154). La FIE vise à ce que le futur enseignant s'engage dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel (MEQ, 2001). Sur un plan théorique et épistémologique, les conceptions de Dewey marquent la pensée de Schön. Elles mobilisent les concepts d'expérience, de réflexion et, par extension, d'apprentissage. Cette ligne pragmatiste considère l'expérience comme un flux de vécu, dont les interpellations (surprise, inconfort, blocage) peuvent devenir matériau de pensée. L'acteur peut alors en tirer des leçons sur ce qui fonctionne dans sa conduite (actions, attitudes, valeurs, etc.). Les « vérités » provisoires émergentes s'affineront ou disparaitront lors de confrontation à d'autres expériences, en discussion avec celles d'autrui (pairs, formateurs, savoirs). Les stages en FIE sont des lieux privilégiés de ces confrontations. Des études menées, avec la participation de formateurs et de stagiaires nous portent à nous demander si, sur un plan opératoire, en FIE, les formats de réflexion attelés aux systèmes de qualification aident toujours les futurs enseignants à réfléchir sur leur expérience ? Des résultats suggèrent que non.

  • L'influence des interactions dans la construction de l'expérience : illustration de cas d'enseignants au sein d'un groupe de codéveloppement professionnel
    Annie MALO (UdeM - Université de Montréal), Joëlle Morrissette (UdeM - Université de Montréal)

    L'expérience comme source de connaissances est prise en compte depuis le début des années 1980 dans certains courants qui se sont intéressés à la pratique des experts par rapport à celle des novices ou, plus récemment, en didactique professionnelle. Cependant, ils laissent souvent dans l'ombre la dynamique constructive de l'expérience, i.e. les interactions sociales qui la travaillent. S'appuyant sur une théorie de l'acteur et de la mobilisation de son savoir d'action, des traditions de recherche participative proposent des dispositifs permettant d'appréhender cette dynamique. Un Groupe de codéveloppement professionnel (GCP), composé de personnes ayant des positions et expertises variées, a contribué à éclairer une problématique à laquelle des enseignants du secondaire étaient confrontés. Nous relatons la démarche de l'un de ces enseignants, à partir des verbatim des rencontres en GCP, afin d'illustrer l'influence des interactions en GCP et lors des phases d'expérimentation en classe. L'analyse inductive de la démarche suivie par l'enseignante nous renseigne sur l'influence des interactions sur la redéfinition de la problématique, la pertinence des savoir-faire déjà développés et sur l'appréciation des pistes de travail à mettre à l'essai. En outre, elle contribue à dégager une définition dynamique et empirique de l'expérience, constituée de trois concepts: l'expérience épreuve, l'expérience laboratoire et l'expérience leçon.

  • La séduction de l'expérience dans la formation des enseignants en insertion
    Monica Cividini (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Ahmed ZOURHLAL (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Notre communication est une réflexion à propos de la notion du savoir d'expérience issue d'une recherche-action-formation en insertion professionnelle. L'analyse des données nous a permis d'identifier et de caractériser des savoirs d'expérience. Ce sont des savoirs que les enseignants en insertion convoquent pour solutionner leurs problèmes au quotidien; des savoirs qui répondent souvent à «qu'est-ce que je peux faire dans telle situation». Comment alors expliquer le seul recours de ces enseignants en situation d'insertion à leurs propres expériences et expériences d'autrui pour répondre à des situations problématiques de leur travail? Qu'est-ce qui explique cette valorisation de l'expérience? Pourtant, la formation initiale mobilise des savoirs théoriques qui pourraient appuyer leur recherche de solutions. Une première hypothèse serait l'attrait qu'exercent les stages dans la formation des étudiants et le manque de relation qui existe entre la formation pratique et la formation psychopédagogique. Une deuxième pourrait expliquer l'ambigüité fonctionnelle de la notion d'expérience: la validité de l'expérience pour ces enseignants en insertion se fonde dans le fait d'avoir déjà été vécue. C'est ce vécu qui confère à l'expérience une efficacité pragmatique et l'autorité de l'expérience est conférée à la pratique contre la théorie (Zeitler et Barbier, 2012). Ces hypothèses, entre autres, balisent la réflexion de la présente communication.


Assemblée générale

Dîner


Communications orales

Bloc 2

  • À propos des savoirs développés à même l'exercice des métiers d'enseignants en formation professionnelle
    Ahmed Zourhlal (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Plusieurs études se sont intéressées aux savoirs des enseignants (Tardif, 1993 ; Gauthier, 1993 ; Martineau et Gauthier, 2000). Toutefois, la nature et les sources des savoirs d'expérience des enseignants en formation professionnelle demeurent peu étudiées. La spécificité de la formation dans ce milieu, ainsi que les caractéristiques de ses enseignants, porteurs d'une double identité forgée par un long exercice de leur métier et développée à même son enseignement (Balleux, 2006 ; Deschenaux, Roussel et Boucher, 2008), témoignent de l'importance des expériences de travail en tant que socle de savoirs sur lequel repose l'essentiel de l'exercice de leur enseignement. Ainsi, l'enseignement dans ce milieu se caractérise souvent par l'accent sur la monstration de ce qui doit être fait et sur la description de la performance que l'élève est censé réaliser (Schön ,1994, 1996). La formation par et pour la pratique des tâches du métier demeure un incontournable et la performance est ce qui valide l'apprentissage des compétences du métier. Aussi, la présente communication se veut une réflexion qui examine le rapport de l'expérience, développée à même l'exercice du métier ou profession des enseignants en formation professionnelle, au développement de leurs compétences en enseignement.

  • Expérience et sentiment de compétence durant les premières années d'enseignement
    Jean-François DESBIENS (UdeS - Université de Sherbrooke), Vincent GRENON (UdeS - Université de Sherbrooke), Stéphane MARTINEAU (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Joséphine Mukamurera (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L'expérience est depuis plus 20 ans un thème central dans les domaines de l'apprentissage et du développement professionnel. Il serait indissociable de celui de compétence (Coulet, 2013). Cette communication porte sur la relation entre expérience et perception de sa compétence (PC) chez des enseignants novices. La PC est une « force mobilisatrice poussant les individus à s'impliquer dans différentes activités » (Descôteaux et Brault-Labbé (2011, p. 120). Elle est comprise comme un produit de l'expérience de la personne acquise au travers de son engagement dans des activités, des pratiques et par la mise en relation de sens que la personne établit entre son action et ses conséquences sur le monde (Zeitler et Barbier, 2012). Alors que les conditions d'insertion en enseignement riment souvent avec précarité professionnelle, affectations difficiles et discontinuité pédagogique (Mukamurera et Martineau, 2009), toute expérience est-elle formatrice et favorable au développement de la PC? Une enquête par questionnaire a été menée auprès de 250 enseignants québécois du primaire et du secondaire précaires et réguliers en vue d'établir si a) le nombre d'années d'expérience en enseignement, b) les conditions et l'expérience d'insertion et c) la participation à un programme d'insertion professionnelle influent sur la PC. Nous verrons si certaines formes d'expériences sont plus propices à favoriser une PC accrue et si d'autres pourraient s'avérer plutôt destructurantes et lui nuire.

  • Pause

Communications orales

Bloc 3

Présidence : Ahmed Zourhlal (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
  • Connaissance ouvragée et apprentissage par expérience en insertion professionnelle
    Anne-Sophie Aubin (UdeM - Université de Montréal), Cecilia Borges (UdeM - Université de Montréal), Jean Paul NDORERAHO (UdeM - Université de Montréal), Arianne ROBICHAUD (UdeM - Université de Montréal), Maurice TARDIF (UdeM - Université de Montréal), Delphine Tremblay-Gagnon (UdeM - Université de Montréal)

    Qu'apprend-on de l'expérience dans la phase d'insertion professionnelle? Quelle est la nature et quels sont les savoirs issus de cet apprentissage? Appuyés sur le concept de «working knowledge» (Keddy, 1983; Tardif et Lessard, 2003) nous présentons les résultats d'une quarantaine d'entrevues, issus d'une étude longitudinale sur l'évolution des savoirs et de la carrière enseignante pendant les premières années d'insertion professionnelle. Rappelons que le working knowledge renvoie à une connaissance construite par et pour le travail en confrontation avec les connaissances théoriques et expérientielles. Il s'agit d'une forme de connaissance personnelle et évolutive, construite dans l'interaction avec les expériences de travail, que l'enseignant utiliserait pour guider son action (Vause, 2010). Cette connaissance ouvragée rejoint les savoirs d'expérience (Tardif, 2006) en ce qui a trait à ses dimensions cognitives et praxéologiques, car ce sont des savoirs issus de l'action, incorporés à l'action et servant de guide à l'action. Ces savoirs expérientiels ou connaissances ouvragées sont incarnés et ne ressembleraient pas à une théorie abstraite détachée de leur travail. Au contraire, comme corroborent nos résultats, ils seraient teintés du vécu quotidien, d'expériences personnelles et, comme le soutiennent certaines théories cognitives, d'un véritable travail de mobilisation de la cognition dans une dynamique ouverte de rapports entre environnement et sujets (Durand, Saury et Sève, 2006).

  • Savoirs partagés et construits pour soutenir les enseignants en insertion professionnelle au secteur de la formation professionnelle
    Sandra Coulombe (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Manon Doucet (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Andréanne Gagné (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Sarah Thibeault (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Ahmed ZOURHLAL (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    La notion d'expérience occupe un espace central dans le développement professionnel des enseignants. Selon Dubet (2012) et Rogalski et Leplat (2011), l'expérience se définit par une situation, un projet ou un problème vécu par un individu et par ce qu'il fait de cet événement. L'expérience permet de mobiliser des ressources, de s'approprier le sens d'un métier, de donner de multiples dimensions aux tâches professionnelles. Selon ces auteurs, l'expérience concrète ou symbolique laisse une empreinte sur l'individu qui participe à cette action, car elle est liée aux connaissances et aux habiletés mobilisées dans cette action. Comment se transforme alors cette expérience lorsqu'elle est partagée entre nouveaux enseignants et enseignants expérimentés d'une communauté de pratique (Wenger, 2005), ou encore, de groupes de codéveloppement professionnel (Payette et Champagne, 2000). Cette communication présente une réflexion sur les savoirs construits à partir des expériences partagées dans le cadre de deux recherches participatives menées avec des enseignants en processus d'insertion professionnelle en enseignement professionnel. Elle mettra en lumière des savoirs construits en ce qui a trait à la culture des enseignants, à l'éthique professionnelle en enseignement, aux aspects pédagogiques de la tâche enseignante, à des pratiques pédagogiques plus efficientes et à certains états émotionnels associés aux pressions pédagogiques et administratives de l'insertion professionnelle.

  • De la formation de compétences à la formation de dispositions : continuité et rupture dans la formation éthique des futurs enseignants
    Bruce Maxwell (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marina SCHWIMMER (Université McGill)

    Une revue de littérature des écrits scientifiques portant sur la formation éthique des futurs enseignants a permis d'observer une certaine continuité par rapport à l'utilisation de l'étude des dilemmes éthiques comme levier d'apprentissage par les formateurs. Parallèlement, cette revue de littérature a aussi permis d'observer une césure par rapport aux visées de formation. Dans les années 1980-90, l'objectif principal de la formation était de développer des compétences en délibération éthique alors qu'il est désormais de plus en plus accepté que l'objectif soit de former des dispositions éthiques, même si cet objectif avait été jugé irréaliste par les chercheurs et formateurs précédents. Cette présentation interroge ce qui distingue ces deux visées de formation sous l'angle du rôle de l'expérience dans l'apprentissage (« learning by doing », Dewey, 1938) de l'éthique professionnelle. Nous discutons d'abord d'un point de vue théorique ce qui distingue concrètement une compétence d'une disposition éthique. Ensuite, nous examinons les implications pratiques de ces deux visées de formation par le biais d'une analyse de contenu axée sur les multiples descriptions de pratiques fournies dans les écrits scientifiques. Il s'agit en somme de saisir comment l'évolution théorique (compétence/disposition) affecte, ou non, les pratiques réelles de formation et la mobilisation de l'expérience comme levier de formation.


Panel / Atelier

Synthèse : convergences et divergences de la notion d'expérience dans les recherches empiriques dans divers contextes de l'enseignement au Québec

Présidence : Ahmed Zourhlal (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

Communications orales

Mot de clôture