Chaque année, de nombreux chercheurs en sciences de l’éducation mettent en place des projets qu’ils inscrivent dans une démarche de recherche collaborative. Cette dernière, en incitant les participants à concevoir la recherche dans une perspective non pas de transmission mais bien de coconstruction et de codéveloppement (Heron et Reason, 1997; Reason et Bradbury, 2000; Desgagnés et al., 2001), enrichit la recherche des dimensions praxéologiques et contextuelles difficilement accessibles par la recherche traditionnelle. En articulant de façon proximale théorie et pratique et en rapprochant les praticiens et les chercheurs dans un projet partagé – bien que multifinalisé – (Lefrançois, 1997), la recherche collaborative semble s’imposer comme la réponse à la mission scientifique de nos disciplines : soutenir les professionnels de l’enseignement en développant des outils ancrés dans des problématiques contextuelles et dépassant la simple résolution de problème afin de produire des savoirs nouveaux et une compréhension approfondie des situations.
Naissent ainsi des équipes formées d’universitaires, d’enseignants, de conseillers pédagogiques, d’étudiants : toutes se revendiquent de la recherche collaborative, pourtant leur structure, leur fonctionnement et parfois les cadres théorique et méthodologique qui les animent diffèrent.
Comment définir la recherche collaborative aujourd’hui au Québec? Quelles sont les différences avec la recherche action ou la recherche en partenariat? Quels en sont les enjeux, les avantages et les limites?
En réunissant les acteurs de plusieurs équipes de forme et de nature différentes, en invitant les participants à confronter leurs définitions du concept et à partager et comparer leurs expériences, les organisatrices de ce colloque souhaitent offrir aux participants un espace de réflexion qui leur permettra de trouver des réponses à ces questions et de formuler des pistes de développement vers des formules « gagnantes ».