430 - Transformations sociales et masculinités : éclatement des frontières?

À l'automne 2011, le ministre de la Santé et des Services sociaux mettait sur pied un comité d'experts sur les homicides intrafamiliaux en vue de faire le point sur la situation au Québec. Ce Comité a remis son rapport à l'automne 2012. Le nombre d'homicides intrafamiliaux demeure relativement faible (une trentaine par année) si on le compare à la situation qui prévaut en matière de suicide par exemple (environ 1 200 par année). De plus, le Québec a connu une diminution de 32% des homicides conjugaux depuis 30 ans. il
n'en demeure pas moins que, outre les victimes elles-mêmes, chacune de ces situations a des répercussions importantes sur le plan collectif : pour les survivants immédiats, les familles et les communautés locales qui sont largement éprouvés pour de nombreuses années à la suite de tels évènements. Ces impacts sont également amplifiés par l'ampleur du
traitement médiatique associés à ceux-ci.  Le terme « homicide intrafamilial » intègre différents types de meurtres qui ont lieu au sein de la famille. Chaque type comporte des caractéristiques qui lui sont propres et appelle à des stratégies d'intervention différentes. Il s'agit par conséquent d'un phénomène complexe. Cependant, il n'en demeure pas moins que, hormis le filicide dont les proportions hommes/femmes sont comparables, plus de 80% des homicides intrafamiliaux sont commis par des hommes. Cette présentation présentera l'état de la situation ainsi que les principales recommandations du Comité d'experts.

Les écrits scientifiques consacrés à la violence conjugale chez les hommes gais sont rares et proviennent majoritairement de pays anglo-saxons, tandis que les écrits francophones sont presque inexistants. La situation en Belgique apparaît paradoxale. D'une part, ce pays européen a mis sur pied depuis dix ans des politiques sociales et des programmes en matière de prévention et d'intervention en violence conjugale. Peu d'attention est toutefois consacrée à la violence chez les hommes gais. D'autre part, la Belgique se démarque par ses mesures progressistes en matière d'égalité pour les personnes de minorités sexuelles. Or, la violence chez les homosexuels reste là aussi peu considérée et semble recevoir peu d'attention sur les plans scientifique et social. Puisque la compréhension de ce phénomène et de ses conséquences a une influence directe sur les réponses sociales à développer, il importe de cerner le point de vue d'acteurs concernés par ce problème, soit celui d'intervenants et de militants impliqués au sein d'associations vouées à la diversité sexuelle. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats préliminaires d'une étude exploratoire et qualitative réalisée en Belgique à l'automne 2012. Les résultats de cette recherche conduisent à la proposition de pistes d'intervention inclusives et de recherches futures.

L'enfant qui naît avec un problème de santé ébranle la culture parentale existante qui dans notre société est déjà constamment remise en question. Une étude révèle que la majorité des pères et des mères apprennent, au contact avec leur enfant ayant un problème, à modifier leurs priorités et leurs valeurs héritées du patrimoine familial et culturel pour adopter d'autres valeurs et croyances qui feront une nouvelle valeur familiale. Au fil de leur deuil, les parents se transforment. Ne vivant pas la même expérience avec l'enfant au quotidien, les deux parents ne se transforment ni de la même manière, ni au même rythme. Ainsi, la chronologie de la transformation est aussi différente chez les pères et les mères. Cependant, elles sont souvent complémentaires. Des pistes d'intervention seront aussi présentées.

La migration peut être une expérience éprouvante pour un bon nombre de nouveaux-arrivants qui s'établissent au Québec. Pour les hommes, l'isolement, la difficulté de trouver un emploi qualifié, la modification des rôles familiaux et la transformation des rapports de genre dans la société d'accueil sont parmi les facteurs qui questionnent le plus l'identité masculine. Tout au long de leur intégration dans leur nouvelle société, les hommes peuvent consulter un réseau composé d'une centaine d'organismes communautaires qui offrent des services d'accueil, d'accompagnement et d'aide au développement de l'employabilité. On sait toutefois peu de choses sur les pratiques des intervenants qui travaillent dans ces organismes. Comment voient-ils la situation de ces hommes nouvellement arrivés? Comment interviennent-ils auprès d'eux? C'est à ces questions que nous avons voulu répondre en réalisant une série de groupes de discussion auprès de 34 intervenants et intervenantes provenant d'une vingtaine d'organismes d'accueil et d'intégration des nouveaux arrivants. Dans cette présentation, nous nous attarderons plus spécifiquement à la description des pratiques et à l'analyse des valeurs qui les guident. Nous examinerons également comment les interventions contribuent à redéfinir l'identité masculine des hommes qui fréquentent les organismes.



Cette présentation décrie les grandes lignes de notre projet de mémoire et tente de les intégrer au thème des masculinités du 21e siècle. Notre projet étudie la relation entre les hommes montréalais et les services psychosociaux qui leur sont donnés. Cette étude est faite à travers l'analyse du contenu de groupes de discussion composés d'hommes-usagers de différentes ressources communautaires. Jusqu'à présent nos connaissances nous portent à croire que l'homme et l'intervenant travaillent parfois dans des registres différents, ce qui peut empêcher leurs réalités de se rejoindre et diminuer la qualité de l'aide reçu par les hommes en difficultés.

Cette communication propose d'examiner les principaux résultats d'une étude doctorale portant sur la manière dont 16 adultes faisant partie du Réseau Hommes Québec (RHQ) ont transformé leur façon de se voir comme homme. Les émotions et les relations ont joué un rôle prépondérant dans ce changement radical de leur masculinité et aussi, dans le développement d'une réflexion critique sur le genre, le leur comme celui des autres. Le plus souvent, ils ont eu le courage de sentir, d'être et d'agir de façon inédite avec d'autres hommes. Cela a représenté, pour pratiquement tous les répondants, une véritable révolution intérieure qui leur a fait prendre conscience qu'ils étaient sensibles, qu'ils avaient besoin d'autrui et qu'ils pouvaient approcher d'autres hommes sans que leur orientation (hétéro)sexuelle soit menacée. Ce qui indique également que le contexte de groupe est crucial dans l'évolution des hommes. De cette conscientisation résulte une nouvelle conceptualisation de ce que signifie être un homme qui mène les participants à se voir autrement, à croire en eux-mêmes et en leur capacité à prendre le contrôle de leur vie.