La clé du succès et du bonheur en recherche, selon moi, c’est de s’entourer de chercheurs et chercheuses aux compétences multiples et complémentaires.
Quelles sont vos attentes en ce début du postdoctorat?
C’est avec bonheur que j’entame un stage postdoctoral qui portera sur les retraites de rédaction de Thèsez-vous?, un organisme à but non lucratif dont je suis l’une des cofondatrices et pour lequel je continue à faire du bénévolat. Quoi de mieux que de travailler sur un objet de recherche qui me passionne et qui me propulsera, je l’espère, vers la carrière de professeure que je convoite? La multiplication des dossiers thématiques sur l’après-doctorat ainsi que les nombreux ateliers offerts aux doctorants et doctorantes sur les possibilités de carrière en dehors des murs de l’université nous amènent parfois à croire qu’il n’est plus possible d’envisager ainsi l’avenir. Cette réflexion est nécessaire pour s’ouvrir à d’autres opportunités, mais, pour ma part, je n’ai jamais mis de côté ma principale aspiration professionnelle, celle d’être professeure d’université. Pour y parvenir, le postdoctorat me semblait la voie à privilégier. Ce statut me convient, puisqu’il me permet de garder un pied en recherche, de varier mes engagements et de concilier travail, études, famille et bénévolat.
En 2015, Thèsez-vous? est né à la suite du succès d’une première retraite de rédaction organisée par et pour des étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs. Depuis, nous travaillons à offrir des services bien adaptés aux divers besoins de cette communauté. Et l’équipe est si extraordinaire que je rêve de continuer à changer avec elle, un pas à la fois, le monde universitaire…
Au cours de notre engagement bénévole des dernières années, le volet « recherche » a été trop souvent repoussé au profit d’activités tout aussi porteuses. Entre la mise en place d'une offre de services, l’ouverture à Montréal du premier local de rédaction, la conception d’une plateforme numérique et la préparation d’une offre de retraites de rédaction à l’international, le temps et les ressources financières étaient insuffisants pour que nous nous lancions dans la réalisation d’un projet de recherche à la hauteur de nos attentes. Le soutien octroyé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) a été l'occasion d’entamer un projet visant à comprendre l’impact des retraites de rédaction Thèsez-vous? sur la persévérance et la réussite des étudiants de maîtrise et de doctorat.
Dans le cadre du stage postdoctoral, mes attentes sont multiples, et elles sont source de motivation. Premièrement, nous espérons que notre étude mènera à des changements sur le plan organisationnel au sein des universités afin de réduire, par exemple, la longueur des études supérieures. Deuxièmement, la mise en place de partenariats et les collaborations qui en découleront seront prometteuses pour Thèsez-vous? Une belle occasion de me positionner comme jeune chercheuse dans le domaine, le développement d’un réseau étant central à tout parcours de chercheur.
Quels conseils donneriez-vous à des doctorants envisageant d'entreprendre un postdoctorat?
Sauter dans l'aventure postdoctorale passe d’abord par le choix d’un projet qui nous tient à cœur. Ensuite, pour que ce projet demeure stimulant et passionnant, il ne faut pas négliger la place importante des relations interpersonnelles dans sa mise en œuvre. La clé du succès et du bonheur en recherche, selon moi, c’est de s’entourer de chercheurs et chercheuses aux compétences multiples et complémentaires. De plus, il ne faut pas sous-estimer l’importance de choisir un établissement d’enseignement différent de celui de nos études de doctorat afin d’élargir notre réseau. Enfin, l’encadrement par une personne en mesure de favoriser notre insertion professionnelle tout en nous soutenant dans nos travaux est certainement un élément clé du succès du parcours postdoctoral.
Comment envisagez-vous l’après-postdoctorat?
La flexibilité est sans doute la plus belle qualité d'un étudiant-chercheur. Je demeure fidèle à l’objectif de carrière que je me suis fixé, mais je suis aussi ouverte aux opportunités qui s’offrent à moi, tant dans le secteur universitaire qu’entrepreneurial, ce que je n'aurais jamais considéré de prime abord si ce n'était de mon expérience avec Thèsez-vous?.
La flexibilité est sans doute la plus belle qualité d'un étudiant-chercheur. Je demeure fidèle à l’objectif de carrière que je me suis fixé, mais je suis aussi ouverte aux opportunités qui s’offrent à moi, tant dans le secteur universitaire qu’entrepreneurial, ce que je n'aurais jamais considéré de prime abord si ce n'était de mon expérience avec Thèsez-vous?.
- Émilie Tremblay-Wragg
Université de Sherbrooke
Docteure en éducation, Émilie Tremblay-Wragg est chargée de cours à l'UQAM et cofondatrice de Thèsez-vous?, un organisme à but non lucratif qui soutient les étudiants aux cycles supérieurs en période de rédaction. Ses principaux champs d’intérêt en recherche sont la pédagogie de l'enseignement supérieur, les stratégies pédagogiques diversifiées et actives, la motivation à apprendre et la formation initiale des enseignants. Elle réalise actuellement un stage postdoctoral sous la supervision de Christelle Lison à l'Université de Sherbrooke. Sa recherche porte sur l'impact des retraites de rédaction sur la persévérance et la réussite des étudiants aux cycles supérieurs.
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