Le grand public tout comme les professionnels de nombreuses disciplines ont aujourd'hui de plus en plus accès à des dispositifs numériques promettant de communiquer de manière "autonome", "intelligente" ou "générative". Ces dispositifs, en recourant à des processus algorithmiques, utilisant dans la plupart des cas l’apprentissage automatique sur base de grands ensembles de données, sont annoncés par les industriels comme étant dotés de capacités révolutionnaires, susceptibles d'avoir des effets massifs sur l’environnement informationnel et médiatique contemporain. Ces dispositifs et leurs effets sont aujourd'hui une question clé débattue dans l'espace public bien qu'il semble parfois difficile de sortir des discours simplistes, exagérément enthousiastes ou pessimistes. La rhétorique de la "disruption" mise en place par leurs concepteurs, ainsi que la haute-technicité de ces artefacts contribuent à compliquer le développement d'un regard distancié, réflexif voire critique à leur encontre.
Il semble dès lors aujourd'hui crucial pour la recherche en information et communication de s'emparer de ces innovations et leurs effets. Mais il semble illusoire de le faire en autonomie, sans rentrer dans un dialogue fécond avec d'autres disciplines (droit, histoire, informatique, ingénierie, psychologie...). Quelles sont les opportunités de développer des approches interdisciplinaires autour des défis communicationnel et médiatique posés par ces nouveaux dispositifs numériques ? Comment ces disciplines peuvent-elles puiser dans leur histoire, tout en inventant si nécessaire de nouveaux outils conceptuels et méthodologiques, pour contribuer à l'analyse critique de ces innovations ?
L'ambition de ce colloque est de réunir des personnes intéressées à contribuer à ces réflexions, en partageant leurs réflexions théoriques, questionnements méthodologiques ou résultats de recherche autour de la question de ce que nous proposons d'appeler, les "médias automatisés".