5a. Résumé
En matière de violence fondée sur le genre (VFG), les espaces virtuels semblent agir à la fois de véhicules à la violence, tout comme espace de ressources de soutien, de résilience et de résistance pour les victimes et communautés survivantes. Dans l’objectif de comprendre ce double rôle des espaces virtuels en matière de VFG, une étude de portée (Arskey & O’Malley, 2005) a été réalisée afin de cartographier les connaissances produites sur le sujet. Ce sont 279 documents provenant principalement de la littérature scientifique, et obtenus à partir d’une recherche lancée sur onze bases de données, qui ont été sélectionnés. L’analyse thématique de ce corpus, effectuée dans une perspective intersectionnelle, a d’abord permis de documenter les manières dont s’expriment les VFG en fonction des communautés de genre (femmes, LGBTQIA+, hommes). Puis, il a été possible de constater que les espaces virtuels sont des lieux d’existence et de survie pour les communautés où il est possible de s’exprimer, de s’entraider et de se mobiliser face aux VFG. D’ailleurs, ces divers modes d’existence nous ont montré la présence de dynamiques entre communautés de genre; les espaces virtuels sont des lieux de confrontation et de négociation, et ce, dans une logique d’extension des espaces réels. Dans un contexte de fortes polarisations sociales, cette synthèse des connaissances nous amène à dresser une série de recommandations afin de mitiger les VFG (re)produites en ligne.