Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le colloque pose la question des ruralités et s’attache à en saisir la complexité à la fois théorique (quelle(s) définition(s), quels enjeux épistémologiques, etc.) et empirique (quels acteurs, quels défis pour les territoires, quel rôle pour le milieu scientifique). Il s’articule autour de deux axes.
1) Il interroge les aspects théoriques, ontologiques, épistémologiques et méthodologiques qui sous-tendent la recherche en milieu rural. Il entend réinterroger la notion de ruralité à l’aune des changements induits par les bouleversements démographiques et sociaux observés dans les dernières années. Il problématise les défis et opportunités qui se posent lors de la conceptualisation et la mise en œuvre des études rurales, et met en exergue des perspectives et approches transdisciplinaires et participatives. Comment les méthodologies et nouvelles pratiques évoluent-elles pour saisir la richesse et la diversité des territoires ruraux? Quel rôle peuvent jouer les laboratoires vivants auprès des communautés rurales? Comment la recherche participative élargit-elle notre compréhension des réalités rurales?
2) Il interroge la mise en pratique des dimensions sociales, territoriales, environnementales, économiques et culturelles qui interagissent dans les zones rurales. Comment la recherche peut-elle contribuer à résoudre ces enjeux interconnectés et à façonner un avenir plus prometteur pour ces territoires?
Avec ces deux axes et au regard de la complexité des enjeux théoriques, méthodologiques et praxéologiques, ce colloque vise ainsi à répondre aux questions : quoi (enjeux théoriques), pourquoi (défis qui se posent aux communautés rurales) et comment (approches méthodologiques)?
Remerciements :Nous remercions l'Acfas, l'Université d'Ottawa pour l'organisation de ce 91ème Congrès, ainsi que tous nos conférencières-ciers. Plus spécifiquement, nous remercions l'Acfas-Acadie, Agriculture et Agroalimentaire Canada, le Centre de recherche sur la ruralité, de l'Université de Moncton, Cité-ID living lab, le CRDT, l'INRS, le Llio et l'Université de l'Ontario Français.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Arnaud Scaillerez (Université de Moncton)
- Émilie-Jade Poliquin (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
- Geneviève Baril (ENAP - École nationale d'administration publique)
- Christine Beaudoin (Université de l'Ontario français)
- Steve Joncoux (Cégep de Rivière-du-Loup)
- Chris Mcphee (Agriculture et agroalimentaire Canada)
- Laurent Sauvage (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Mot d’ouverture et séance plénière : la vision inspirante d’Hugo Latulippe
Pays-Paysage-Paysan
Le grand Félix disait : « On a pas commencé à voir la beauté de notre pays. » C’était à la fin des années 60, au temps où Hydro-Québec s’apprêtait à défigurer l’île d’Orléans avec une ligne aérienne de 735kv. J’ai la conviction que notre pays est à l’image de ce que nous sommes. Que notre manière de l’habiter (ou pas), de le cultiver avec esprit, considération, cohérence et amour (ou pas) dit des choses fondamentales sur nous. Je pense que ce que l’on fait de la beauté - qui était là avant nous - dit qui nous sommes, comme peuple. Quelle place occupe la beauté, le monde vivant, le sens, le sacré…. dans le projet de société contemporain des Québécois?
La recherche en milieu rural : définir la ou les ruralités?
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Communication orale
Définition de la ruralité, de la nordicité et des communautés périphériquesFrancois Brouard (Université Carleton), Natalya Brown (Nipissing University), Manuel Litalien (Nipissing University)
Les petites communautés au Canada font face à de nombreux défis, notamment les infrastructures de transport, l’accès aux réseaux technologiques, l’emploi, le développement économique et la dynamique démographique. Par exemple, la philanthropie et la recherche sur la philanthropie au Canada sont souvent concentrées dans les grandes villes urbaines, comme Toronto, Montréal ou Ottawa. Toutefois, les besoins philanthropiques ne se limitent pas aux grandes zones urbaines. L’un des défis de la recherche en zones rurales est la définition même de ces petites communautés rurales, mais aussi d’autres appellations communes aux communautés marginalisées. Nous utilisons souvent des termes tels que « Rural », « Nord », « Éloigné » et « Périphérique » pour désigner les petites communautés et leurs réalités uniques. Malheureusement, la définition de ces termes, souvent basée sur la géographie, est moins bien comprise. L'objectif de cette communication conceptuelle est de définir ces communautés rurales /nordiques /éloignées /périphériques, qui s’applique non seulement dans un contexte philanthropique, mais aussi pour une panoplie de politiques publiques.
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Communication orale
RuralitéS. Réflexions épistémologiques sur les dynamiques spatiales et sociales des milieux ruraux roumains dès les années 2000 à aujDaniela Moisa (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Cette présentation propose une réflexion épistémologique sur le concept de « ruralité », sur son évolution et ses multiples significations, en Roumanie. Prise entre une vision romantique, centrée par l’image du village ancestral – symbole de l’identité nationale, et un processus de modernisation stimulé principalement par la mobilité internationale du travail et par le développement touristique, la ruralité roumaine est un laboratoire vivant pour comprendre les dynamiques de changement des territoires et des communautés rurales. Cette présentation se nourrit de deux projets : le premier, portant sur « la maison de la réussite » et la spatialisation des dynamiques de changements des milieux ruraux en Roumanie, que j’ai mené dans les années 2000, dans le cadre de mon doctorat; le deuxième, en cours, qui porte sur les frictions entre la patrimonialisation, la mise en tourisme et les économies de la réussite qui touchent les villages roumains, plus particulièrement l’habitat vernaculaire. L’objectif principal de la présentation comparative des deux terrains de recherche est d’ouvrir les discussions sur la nécessité de passer du concept essentialiste de ruralité à une vision plurielle, de RuralitéS qui permet de mettre en exergue les multiples significations, formes et usages des milieux ruraux, dans le temps et dans l’espace.
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Communication orale
Comprendre les enjeux de la ruralité au Nouveau-Brunswick : une étude exploratoireRiham Alkhalaf (Université de Moncton), Laurent Dambre-Sauvage (Université de Moncton), Florent Michelot (Université de Moncton)
Cette étude sur la ruralité au Nouveau-Brunswick (NB) se penche sur la diversité des réalités rurales et des perceptions des habitant·es. Elle vise une meilleure appréhension des défis rencontrés par ces communautés. La recherche cherche à coconstruire une définition de la ruralité au NB, à en saisir les enjeux territoriaux et à identifier les besoins spécifiques des communautés. L’étude explore les questions de densité de population, d'accès aux services, de tissu social et de mode de vie rural.
La collecte a été menée auprès de la population de la Province (n≥ 265) à compter de l’automne 2023 via un questionnaire en ligne. Les données ont été analysées de manière qualitative et quantitative.
Les résultats préliminaires amènent à considérer une définition de la ruralité qui met en avant la faible densité de la population, l’éloignement des centres urbains et la qualité des environnements. Les répondant.es soulignent l’épanouissement individuel et la sécurité procurés par la vie dans des milieux ruraux et évoquent les difficultés du quotidien et, plus particulièrement, en ce qui concerne les déplacements et l'accès aux services.
Les enjeux prioritaires identifiés comprennent la santé, l’éducation, l’accès au logement et la gouvernance. Cependant, l’avenir de la ruralité est généralement perçu positivement. Cette recherche contribuera à une meilleure compréhension des réalités rurales et permettra d’orienter le développement de politiques adaptées aux besoins des communautés.
Dîner libre
La recherche en milieu rural : quelles méthodologies pour la ruralité?
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Communication orale
Penser micro(sociologiquement). Des enjeux méthodologiques de l’enquête de terrain en contexte ruralKarina Soucy (Université Laval)
Adopter une certaine radicalité dans l’induction à l’approche d’un terrain d’enquête influence forcément la nature des résultats de recherche obtenus. Il n’en va pas autrement en contexte rural, et le terrain devient ici lieu et objet. À travers une démarche témoignant d’une sensibilité pragmatique, au sein de laquelle la compétence des actrices sociales et leurs qualités réflexives agissent comme guide, cette communication proposera des interrogations sur la négociation avec le terrain à partir d’une enquête réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat en sociologie au printemps 2021 comportant une série d’entretiens abordant la ruralité comme élément constitutif de la subjectivité des femmes qui vivent au Kamouraska dans le Bas-Saint-Laurent. Le recul par rapport au terrain a permis de traduire le sens voilé d’une pluralité de points de vue et de valeurs – certaines convergences aussi – en lien avec l’objet rural contemporain. La tradition méthodologique de nature microsociologique employée a ainsi fortement contribué à révéler des tendances sur le monde rural actuel, et l’effet possible des ramifications de l’interconnaissance pour la chercheuse du social qui l’étudie.
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Communication orale
Enjeux méthodologiques de la recherche en milieu rural quand "tout se sait" et que "tout le monde se connaît"Emilie Richard-Frève (Centre de recherche en gérontologie sociale)
Faire de la recherche en milieu rural implique des enjeux méthodologiques particuliers pour les chercheurs. En effet, comment étudier une population locale quand, selon l’expression, « tout le monde se connaît » et où « tout se sait » ? Comment mener des entretiens en campagne sans que le voisinage soit informé ? Comment anonymiser les sources dans un cercle social où l’on peut reconnaître les uns les autres même en ayant changé les noms, les contextes ? De plus, comment aborder des éléments gardés secrets du groupe ou des sujets entraînant des jalousies sans bousculer les jeux de pouvoir ? Émilie Richard-Frève décrira dans cette communication les enjeux méthodologiques qu’elle a vécus en réalisant des recherches en anthropologie dans le monde pastoral du sud-est de la France pendant plus de 15 ans. Elle décrira les difficultés et solutions trouvées pour réaliser ses recherches en immersion auprès d’éleveurs de moutons transhumants appartenant à un même groupe professionnel. Ayant abordé dans ses recherches des thématiques sensibles comme la bureaucratisation de la profession (qui met en évidence des difficultés de littératie) ; le contournement des normes étatiques (qui indique de comportements illégaux) ; ou l’obtention de revenus tirés de primes étatiques (qui bousculent les hiérarchies sociales), cette chercheure analysera les enjeux dans le fait de traiter de sujets tabous dans un groupe d’interconnaissance et questionnera les façons de restituer les résultats.
La recherche en milieu rural : quelles évolutions?
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Communication orale
Repeuplement en région et déplacements entre le domicile et le lieu de travail des résidents actifs des villages de la GaspésieDominique Morin (Université Laval), Roy Nicolas (Université Laval)
Au Québec, l’un des effets de la crise sanitaire aura été de renforcer une tendance déjà existante à la dispersion du peuplement hors des grandes villes. Les données sur les migrations internes montrent que ce phénomène atteint des territoires éloignés de la métropole, jusque dans la péninsule gaspésienne où le déclin démographique de plusieurs villages a été renversé par l’arrivée de nouveaux ménages. Examiné de plus près, ce retournement démographique semble s’inscrire dans une transformation de la structure du peuplement et des façons d’habiter la région. À partir du cas du sud de la Gaspésie, cette communication propose de présenter les résultats préliminaires d’une analyse de la transformation de l’écologie humaine de ce territoire. Cet exercice repose sur la construction d’une typologie des localités selon le lieu de travail déclaré des personnes dans les recensements canadiens de 2006 à 2021. La représentation cartographique de cette typologie montre que la fonction productive de plusieurs petits villages en revitalisation démographique y est graduellement dépassée par le développement d’une économie résidentielle alors que l’emploi se concentre désormais dans quelques petites villes. Ces résultats suggèrent l’émergence d’une nouvelle structure écologique du territoire par la mobilité géographique des personnes, ce qui interroge la nomenclature administrative et statistique usuelle pour définir cet espace ainsi que ceux où un phénomène analogue est observable.
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Communication orale
Les représentations de la forêt privée dans les politiques publiques québécoises à travers le prisme des enquêtes réalisées auprès des propriétaires forestiersLoïc Ales (Université Laval), Charlotte Cany (Bordeaux Sciences Agro), Corine Dejar (Université Laval), Maude Flamand-Hubert (Université Laval), Émilie Houde-Tremblay (Université Laval)
Historiquement au Québec, les forêts publiques ont dominé autant les représentations et les imaginaires collectifs que les politiques publiques. Les images de la vastitude des forêts boréales ou le travail forestier dans les chantiers de coupe éloignés sont en effet des référents qui font écho aux politiques d’approvisionnement en matière ligneuse tournées vers l’exploitation et l’aménagement des forêts publiques. Bien que les forêts privées n’occupent que 8% du territoire forestier québécois, elles représentent 64% du domaine privatisé de la province, cohabitant avec les 16% à vocation agricole. Elles constituent ainsi des espaces qui s’inscrivent dans la trame rurale et participent à la mosaïque territoriale des différentes régions. Toutefois, les forêts privées retiennent peu l’attention des autorités politiques. À ce jour, à l’exception de quelques mesures financières destinées à soutenir la conservation volontaire, les programmes gouvernementaux visant la mise en valeur des forêts privées demeurent essentiellement orientés vers la production de bois. Ces simples observations témoignent de l’ambivalence des forêts privées dans l’interprétation du territoire forestier rural par l’État. Pour tenter de comprendre ce phénomène, nous nous sommes intéressées d’une part à l’évolution des politiques publiques destinées aux forêts privées depuis les années 1970 et d’autre part aux enquêtes réalisées auprès de propriétaires forestiers à l’échelle de l’Occident (Canada, US, Europe)
Les cartes mentales : visualiser les perceptions de la biodiversité chez les acteurs en milieu agricole
En décembre 2022 à Montréal, le Canada recevait la COP15 sur la biodiversité. Le Québec s’est mobilisé envers sa biodiversité en annonçant qu’il voulait conserver plus de 30% du territoire d’ici 2030. Afin de protéger une diversité d’écosystèmes, le gouvernement s’engage à en conserver en milieux ruraux. Atteindre cette cible incite les acteurs du milieu agricole (agriculteurs, municipalités, organismes agroenvironnementaux…) de concilier leurs usages du territoire. Afin de déceler des actions en faveur de la biodiversité, il est pertinent d’étudier la manière dont se perçoit la biodiversité chez les acteurs du milieu agricole.
Pour ce faire, le projet doctoral en géographie humaine de Marie Saydeh, analyse et triangule des données issues de cartes mentales, d’entretiens individuels et de questionnaires. Dans cette recherche qualitative, les cartes mentales créent des discours visuels servant à l’identification de facteurs cognitifs influençant les perceptions de la biodiversité chez une diversité de participants à la recherche. Il y a par exemple, le rapport humain-nature, le contexte rural ainsi que les relations entre acteurs. Par cet atelier, nous proposons aux participants de se prêter au jeu des cartes mentales afin de visualiser leurs constructions mentales de la biodiversité. Nous décortiquerons les facteurs cognitifs qui impactent l’expérience vécue. Nous discuterons des méthodes d’analyse de ces cartes et la pertinence de les utiliser en recherche en milieu rural.
Minorités, vulnérabilité et exclusion en milieu rural (session parallèle 2)
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Communication orale
Distances et mobilité dans la pratique de l'intervention sociale en contexte rural: le cas de La Haute-Côte-NordGeneviève Dick (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Les personnes pratiquant l’intervention sociale en zones rurales et éloignées doivent composer avec une dimension souvent occultée dans la littérature comme dans les politiques et programmes: les distances et les inégalités dans l’accès au transport, particulièrement pour les populations plus vulnérables (Hanson et al., 2021). Pour les intervenant.e.s, ces défis peuvent se décliner dans l’organisation de leurs déplacements et de ceux de leurs usagers, mais également dans le déploiement d’interventions individuelle ou collectives pour le rétablissement du fonctionnement social de ces derniers. En utilisant l’approche systémique de v. Bertalanffy (1968) telle qu’enrichie par Augustin et al. (2021) par l'intégration de l’espace comme système, le projet présenté vise à documenter ces enjeux tels qu’ils se déclinent sur le territoire de La Haute-Côte-Nord. Ce territoire possède plusieurs caractéristiques communes aux territoires ruraux et éloignés, dont les distances, la faible densité de population, les caractéristiques socioéconomiques et l’absence d’un système de transport collectif adéquat. Ces éléments font partie des défis rencontrés dans le cadre de l’intervention sociale dans ce type de territoire. Le projet vise à recueillir et analyser les propos de personnes pratiquant l’intervention sociale sur le territoire pour documenter les défis rencontrés et les stratégies utilisées pour tenter d’y répondre.
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Communication orale
Étude d'un protocole de recherche qualitative intersectionnelle dédié à l’examen des expériences des jeunes LGBTQ+ ayant des idées suicidaires dans les milieux ruraux du QuébecOlivier Ferlatte (Centre de recherche en santé publique (CReSP), École de santé publique de l’Université de Montréal), Ida Giugnatico (Centre de recherche en santé publique (CReSP) et École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM)), Simon Ouellet (UdeM - Université de Montréal)
Les milieux ruraux du Québec font face à des défis en matière d’offre de services de santé mentale, souvent déficients et difficilement accessibles. Cela impacte directement la vie de ses habitants, en particulier des jeunes LGBTQ+ (de 15 à 24 ans) qui ont un risque de suicide trois fois plus élevé que leurs pairs hétérosexuels. Cela s’explique, entre autres, par la stigmatisation liée à leur identité de genre et/ou à l’orientation sexuelle, ainsi qu’à l’isolement géographique et social.
Peu d’études ont exploré, de façon intersectionnelle, les conditions associées à la vie en milieu rural, aux identités LGBTQ+ et à la jeunesse, et leur impact sur le risque suicidaire et la recherche de soutien. Cela freine la conception et la mise en place d’interventions ciblées pour les jeunes LGBTQ+ dans les milieux ruraux du Québec.
Cette présentation propose ainsi de décrire un protocole de recherche qualitative s’inscrivant dans le cadre de l’intersectionnalité et visant à explorer les réalités des jeunes LGBTQ+ avec des pensées suicidaires en milieu rural au Québec.
La méthodologie de cette étude s’appuie sur une approche interprétative descriptive. Les données seront récoltées par des entrevues qualitatives semi-dirigées avec un échantillon de 25 jeunes LGBTQ+ vivant en milieu rural au Québec. Une analyse thématique réflexive sera utilisée afin de faire ressortir des perspectives cruciales au développement d’interventions en santé mentale adaptées aux jeunes LGBTQ+ en milieu rural. -
Communication orale
Minorité, vulnérabilité et exclusion en milieu rural (Atelier)Émilie Bitoun (UQAR), Sastal Castro Zavala (UQAR), Équipe De Recherche Collectif De Recherche Participative Sur La Pauvreté En Milieu Rural (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Annie Fréchette (UQAR), Pascaline Lebrun (UQAR), Marietou Niang (UQAR), Marise Proulx (UQAR)
Le Collectif de recherche participative sur la pauvreté en milieu rural est une équipe de cochercheurs regroupant trois expertises: académique, pratique et de vécu. Nos travaux portent sur la question de la ruralité au carrefour de la pauvreté et des pratiques sociales, mais également aux savoirs associés à la lutte à la pauvreté et aux injustices épistémiques. Le but de cet atelier est de réfléchir ensemble les questions entourant la pratique de la recherche participative en milieu rural, ses enjeux et défis. Mais également, de réfléchir la conception même de la ruralité pour les personnes en situation de pauvreté. Sous forme d'atelier interactif mobilisant des métaphores et des échanges, vous serez transportés au cœur de nos préoccupations et façons de faire singulières.
Ruralité et accès aux services : 1) la santé (session parallèle 1)
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Communication orale
Rétention du personnel soignant en régions rurales: le bien-être psychologique et l'attachement aux communautés ruralesStéphanie Collin (Université de Moncton), Anik Dube (Université de Moncton), Jennifer Hakim (Université de Moncton), Claire Johnson (Université de Moncton), Marie-Ève Laforest (Université de Moncton), Michel H. Landry (Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick), Martin Lauzier (Université du Québec en Outaouais), Stéphanie Maillet (Université de Moncton)
Introduction: La pandémie de COVID-19 a eu un impact profond sur la capacité de livrer des soins de santé au Canada. La situation est d’autant plus critique en régions rurales où se concentre une grande proportion des communautés francophones en situation minoritaire au Nouveau-Brunswick. L’éloignement géographique, les défis d’accès et le manque de ressources y constituent une réalité continue. Objectif: Analyser et comprendre 2 principaux facteurs de rétention de ces professionnels: la santé et le bien-être psychologique au travail, et le sentiment d’attachement à la communauté. Méthodes: Une étude descriptive qualitative a été menée auprès de 58 infirmières et médecins au NB en poste ou ayant quitté le Réseau au cours des 5 dernières années, selon une stratégie d'échantillonnage raisonné. Des entrevues ont été enregistrées et transcrites. L'approche d'analyse thématique de Braun et Clark (2006) a été utilisée. Résultats: Les soins de santé dans les régions rurales sont confrontés à un ensemble unique de défis: environnement de travail et bien-être psychologique des professionnels ; sentiment d’attachement à la communauté et satisfaction au travail; réseaux de soutien social et maintien du bien-être. Recommandations: Investir dans des initiatives visant à promouvoir l'équilibre travail-vie personnelle et à soutenir la santé mentale et le bien-être des professionnels. Favoriser une culture de travail positive qui valorise et respecte leurs contributions.
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Communication orale
Participation optimale des personnes aînées vivant en milieu rural dans un laboratoire vivant favorisant le vieillissement en milieu ruralLily Lessard (Université du Québec à Rimouski), Michèle Morin (Université Laval, Centre de recherche du CISSS de Chaudières-Appalaches), Ariane Plaisance (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
En 2022, les Fonds de recherche du Québec ont financé trois laboratoires vivants favorisant le vieillissement dans les milieux ruraux du Québec dont MOSAIC. Un laboratoire vivant est une méthode de recherche en innovation ouverte promouvant la cocréation avec des usagers finaux dans des conditions réelles. MOSAIC se déroule, principalement en ligne, en collaboration avec des personnes aînées et des personnes proches aidantes, le CISSS de Chaudière-Appalaches, l’Université du Québec à Rimouski, l’Université Laval et plusieurs organismes communautaires. Les connaissances actuelles démontrent que les personnes impliquées doivent se sentir engagées dans les démarches de recherche les concernant pour réduire le risque d’échec. Ainsi, la participation active et à long terme de personnes aînées et de personnes proches aidantes vivant en milieu rural est primordiale dans MOSAIC. Une recherche action-participative est en cours afin d’accompagner l’équipe de MOSAIC et de développer un plan d’action favorisant la participation des personnes aînées et des personnes proches aidantes dans cette démarche. Les résultats vont certes contribuer à atteindre les objectifs de MOSAIC, mais aussi au développement de nouvelles connaissances scientifiques sur les bonnes pratiques favorisant la participation des personnes aînées et des personnes proches aidantes vivant en milieu rural dans d’autres devis de recherche mettant à profit leur collaboration active et à long terme.
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Communication orale
Ensemble pour la Santé dans Charlevoix : Cocréation des bases d’un projet de mobilité innovant.Sarah Côté-Delisle (Cégep Garneau), Émilie Gaudreau Lavoie (Cégep de Jonquière, Écobes), Kevin Grimard (MRC de Charlevoix-Est, Développement social intégré de Charlevoix (DSI)), Karine Latulippe (TÉLUQ - Université du Québec), Jean-Guillaume Simard (Cégep de Jonquière, Écobes)
L'accès équitable aux soins de santé inclut la mobilité entre le domicile et les services de santé. Dans Charlevoix, la dispersion des soins sur trois sites (La Malbaie, Baie Saint-Paul et Québec) amplifie les inégalités d’accès pour les personnes défavorisées sur le plan du transport. Notre initiative vise à co-créer des solutions innovantes en adéquation avec les aspirations et contraintes des organisations et personnes concernées par cet enjeu.
Afin de définir les grandes orientations à donner à l’initiative, deux ateliers de cocréation (6 heures chacun) ont réuni chercheurs et organisations concernées par la mobilité liée aux soins de santé, les 16 novembre et 7 décembre 2023 en vue d’un dépôt de projet d’innovation sociale.
14 personnes participantes ont fixé un objectif commun : « Ensemble, améliorer les conditions pour favoriser l’accès aux soins de santé, aux services sociaux et communautaires ». Ils ont établi trois axes d'action : 1) Travail en synergie pour briser les silos; 2) Renforcement de l'autonomie individuelle et collective; 3) Réaffirmation de la mobilité comme droit essentiel. Ils ont manifesté leur engagement tout en soulignant les obstacles potentiels.
Cette étape en amont de l’écriture d’un projet de recherche a permis de définir des objectifs partagés, d'assurer et de définir l'engagement des parties prenantes dans la gouvernance et l'exécution du projet et d'identifier les ressources à mutualiser.
CoSanté : simulation d’un laboratoire vivant en région éloignée (session parallèle 1)
L’atelier se veut une simulation du projet CoSanté qui sera développé par le Réseau CommunAutés Rurales et Éloignées en Santé | CARES, financé par le FRQS. La présentatrice expliquera d’abord brièvement le projet CoSanté, un laboratoire vivant de recherche/intervention dont l’objectif est de démontrer comment l’action concertée de la communauté de la recherche, des acteur·rice·s politiques et des intervenant·e·s en santé et services sociaux d’une municipalité en région rurale ou éloignée, peut contribuer à l’amélioration tangible et mesurable de l’état de santé et de bien-être de la communauté, par le biais de recherches intersectorielles ancrées dans une approche d’écosanté. Une fois la description du projet faite, la présentatrice présentera une municipalité fictive, mais dont certaines caractéristiques seront décrites. La salle sera ensuite séparée en deux ou trois groupes égaux, selon le nombre de participant·e·s. Chaque groupe sera divisé en deux. La moitié gardera son rôle de chercheur·euse·s avec son domaine d’expertise qui lui est propre et l’autre moitié prendra la posture d’un·e membre de la communauté appartenant à la municipalité (citoyen·ne, représentant·e municipal·e, acteur·rice en SSS, etc.). Les groupes auront un temps alloué pour identifier les enjeux prioritaires en SSS et cibler une question de recherche qui mènerait à un outil répondant à une problématique identifiée. Les participant·e·s partageront les résultats de chaque groupe à la salle.
S’unir au profit du développement local en milieu rural (session parallèle 2)
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Communication orale
Développement rural en Ukraine : décentralisation d’avant-guerre et reconstruction d’après-guerreMykola Durman (ENAP - École nationale d'administration publique)
De 2014 jusqu’au début de l’agression militaire de la Fédération de Russie en 2022, l’Ukraine a activement mis en œuvre la réforme de la décentralisation. L'objectif principal de cette réforme était de stimuler le développement des zones rurales à travers la redistribution du pouvoir et des flux financiers du niveau central vers le niveau des collectivités territoriales (municipalités). L’État a commencé à considérer le territoire rural comme un phénomène systémique caractérisé par un ensemble de caractéristiques structurelles, fonctionnelles et autres qui lui sont propres.
Il a été déterminé que l'État n'influence pas directement la gestion des zones rurales (c'est la prérogative de l'autonomie locale), mais doit stimuler le développement de la production agricole par des mesures réglementaires (incitations, avantages, etc.). Des outils de développement de projets d'infrastructure ont été introduits pour améliorer la vie des habitants des zones rurales..
Depuis le début de la guerre, nous assistons à de grandes destructions d’infrastructures et à une réduction significative du nombre d’habitants, notamment dans les communautés rurales. Afin de restaurer ces territoires dans la période d'après-guerre, nous devons développer des mécanismes qui permettront de restaurer les infrastructures et de ramener les habitants dans leur terre natale. C’est l’une des principales responsabilités du pouvoir d’État et des collectivités locales.
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Communication orale
La mutualisation des ressources des petites municipalités, à l'instar du modèle de la Contrée en Montagnes au QuébecNathalie Gravel (Université Laval)
Face au sous-financement de plusieurs municipalités au Québec, le partage des ressources émerge comme une solution clé pour surmonter l'inertie causée par une faible démographie en zones rurales. La Contrée en Montagnes, un projet de gouvernance territoriale partagée lancé en 2009, réunit les quatre municipalités les plus dévitalisées de la MRC de Bellechasse, au Québec. Ce projet implique des élus municipaux, des agents de développement et des citoyens engagés. Inspirée du concept d'intercommunalité en France, la démarche vise à mutualiser les forces, les expertises et les ressources des petites municipalités. Ainsi, les acteurs de la Contrée en Montagnes ont renforcé leurs capacités, relevé ensemble des défis communs de gestion territoriale et atteint des objectifs définis dans le cadre d'une démarche participative et d'une planification à moyen et long termes. L'accent a été mis sur la rétention de la population, la préservation des services de proximité, l’entrepreneuriat et la valorisation de la culture et des paysages ruraux dans une perspective de développement durable et d’équité. Un partenariat sur plusieurs années avec la chercheure a permis d'explorer divers aspects de l’intercommunalité et de suivre son évolution au fil du temps. Sous quelles conditions ce modèle pourrait-il être reproduit par d'autres partenaires municipaux pour s’attaquer au problème du sous-financement?
Dîner libre
Ruralité et accès aux services : 2) l’éducation (session parallèle 1)
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Communication orale
Éducation des adultes et enjeux linguistiques en milieu rural francophone au Nouveau-Brunswick et au QuébecVautour Charline (Université du Québec à Montréal), Virginie Thériault (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication fait état des enjeux linguistiques touchant l’éducation des adultes en milieu rural francophone au Nouveau-Brunswick et au Québec. La proportion d’adultes sans diplôme d’études secondaires est plus grande dans les régions rurales des deux provinces. Au Nouveau-Brunswick, les niveaux de scolarité et de littératie des adultes âgés de 25 à 64 ans varient de façon importante selon la langue et la ruralité. Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une étude qualitative ayant pour but d’étudier l’offre et l’accessibilité des services éducatifs pour des adultes sans diplôme d’études secondaires vivant en milieu rural dans les deux provinces. Des entretiens de recherche avec 16 personnes enseignantes/intervenantes et 12 personnes apprenantes, ainsi que deux groupes de discussion, ont fait l'objet d'une analyse de contenu. Les résultats indiquent que des enjeux linguistiques complexes semblent affecter l’éducation des adultes. Au Québec, notre analyse met en lumière la présence de main-d'œuvre étrangère temporaire en région et les relations avec les communautés anglophones minoritaires dans le contexte de l'éducation des adultes. Au Nouveau-Brunswick, la ruralité francophone se caractérise par la migration des communautés rurales vers les centres urbains, avec des disparités interrégionales de services et une persistance de l'insécurité linguistique. Pour conclure, nous soulignons des pistes pour la pratique, la recherche et les politiques publiques.
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Communication orale
Penser les enjeux des petites écoles rurales au Québec : porter un regard au-delà de l’institution scolaireOlivia Roy-Malo (URMIS)
Il y a approximativement 350 écoles d’enseignement primaire de 100 élèves et moins au Québec (Roy-Malo 2023). La majorité d’entre elles se situe en région rurale. Ces écoles font, bien souvent, face à différents défis qui découlent de la transformation des milieux ruraux marquée, entre autres, par une baisse démographique. Cela se traduit, entre autres, par un petit nombre d’élèves, la formation de classes multiniveaux et parfois en la fermeture de l’établissement scolaire. C’est dans ce contexte que divers groupes d’acteurs se mobilisent pour mettre en œuvre des initiatives pédagogiques qui seraient en meilleure adéquation avec les réalités de ces milieux scolaires.
En examinant plus attentivement le cas d’une de ces initiatives, située au Bas-Saint-Laurent, cette communication propose d’analyser ces mobilisations en les enchâssant dans un contexte socioculturel, politique et économique plus large que celui du milieu scolaire. S’inspirant d’une perspective d’économie politique, il s’agit de décrire comment ces initiatives pédagogiques s’imbriquent à des trames de développement régional et local. Autrement dit, l’école nous sert ici de fenêtre pour interroger le monde rural et ses transformations.
Cette communication s’appuie sur une recherche doctorale menée en anthropologie (ULaval) et en sciences de l’éducation (U.Paris-Cité) portant sur la mise en œuvre d’initiatives pédagogiques au sein de deux petites écoles rurales en mobilisant une approche ethnographique.
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Communication orale
Les centres scolaires communautaires : modèles de collaboration, de résilience et de solidarité en régionDany Dias (Université de l'Ontario français)
Au Canada, des organismes en milieu francophone minoritaire élaborent des stratégies pour appuyer et participer aux efforts de revitalisation de la langue et de la culture francophone. Situé dans la région acadienne de Pomquet, en N.-É., la Société acadienne Sainte-Croix (SASC) a été la source d’inspiration pour ce projet de recherche. À l’instar de leur nouveau centre scolaire communautaire (CSC), ce partenaire communautaire a voulu se renseigner sur les façons dont les autres CSC canadiens en contexte minoritaire et rural contribuaient à l’épanouissement de leur communauté. Bien que ce ne soit pas un modèle répandu, le CSC héberge à la fois une école et un centre communautaire, offrant un potentiel collaboratif entre le volet scolaire et le volet communautaire.
L’étude pancanadienne a été menée selon la méthodologie du benchmarking des idées (Mayle et et., 2002), une analyse comparative visant à fournir à la SASC un outil d'évaluation et d’amélioration de ses pratiques. Des entretiens ont eu lieu avec 15 CSC participants provenant de sept provinces et un territoire, la majorité se situant en région.
L’analyse des données qualitatives recueillies a été effectuée à l’aide du logiciel NVivo 14 et a révélé des résultats autour de quatre grands thèmes : la langue et la culture francophone, les activités et les services offerts, les défis/obstacles et les pratiques réussies. Les résultats montrent les dynamiques en jeu dans les dimensions sociales, culturelles et territoriales.
Télétravail, ruralité et contexte de minorités linguistiques en Ontario (session parallèle 2)
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Communication orale
Le télétravail en milieu rural en Ontario : une mise en perspective empiriqueChedrak Chembessi (UOF), Émilie Fotsing (Université de l'Ontario français)
Le télétravail, longtemps perçu comme une pratique réservée aux grandes villes, a évolué au fil des années pour devenir une réalité au sein des communautés rurales, notamment dans le contexte de sa généralisation lors de la pandémie de la COVID-19, et une volonté de plus en plus affirmée d’une reconnexion à la nature.
Cependant, cette réalité du télétravail en milieu rural mérite d’être davantage élucidée au travers de données probantes afin de disposer d’une compréhension approfondie de ses formes et de ses impacts à la fois sur les territoires, et sur les télétravailleurs. Ces données probantes peuvent être appréhendées à différentes échelles.
D’une part, elles sont liées aux données statistiques sur le niveau d’emploi, la catégorie du lieu de travail, la destination et durée de navettage, le principal mode de navette pour le travail, etc. D’autre part, elles relèvent de développement d’indicateurs permettant de mesurer les impacts du télétravail sur les territoires ruraux.
Dans cette perspective, cette communication souhaite illustrer la réalité rurale du télétravail en Ontario. À partir des données statistiques issues du recensement de la population de 2021, elle propose une analyse exploratoire du télétravail dans les communautés rurales de l’Ontario. Elle s’intéresse à la dimension spatiale du télétravail et propose des pistes de réflexion pour en faciliter la compréhension et la prise en compte dans la planification et la gouvernance locales.
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Communication orale
Les impacts du télétravail pour les francophones de l’Ontario vivant en milieu ruralChristine Dupuis (Université de Moncton)
Le télétravail est devenu un élément important de l’organisation du travail et a surtout connu une croissance importante avec la pandémie de COVID-19 en 2020. Le télétravail hybride (quelques jours par semaine) augmenterait la productivité des employés et serait le modèle de choix pour un meilleur équilibre (bien-être, conciliation travail-famille) (Criscuolo et al., 2023). Les travailleurs vivant en région rurale tireraient notamment un avantage financier du télétravail (Hambly & Lee, 2019), mais aussi une meilleure consciliation travail-vie personelle. Dans un contexte postpandémique, nous cherchons à comprendre quels sont les impacts du télétravail pour les francophones habitant dans les régions rurales de l’Ontario. Notre communication présente les résultats du projet de recherche mené pour répondre aux exigences du programme de maitrise en administration publique.
Tiers-lieux et nomadisme numérique dans les milieux ruraux : une perspective internationale (session parallèle 2)
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Communication orale
Coworking et nomadisme numérique : le développement d’une rur@lité connectée dans les territoires maritimes du CanadaArnaud Scaillerez (Université de Moncton)
Les pays industrialisés connaissent depuis plusieurs décennies une recomposition de leurs territoires ruraux marquée notamment par un certain repeuplement des campagnes et le développement d’une économie résidentielle (Pouzenc, Charlery de La Masselière, 2020). Bien que cette situation ne soit pas nouvelle (Pauwels, 2021), il semble que la pandémie (COVID-19) l’ait relancée (González-Leonardo et al., 2022), par le déploiement du télétravail. Cette pratique permet d’accomplir une activité professionnelle hors du lieu de travail habituel et de travailler en tout lieu et en tout temps (Paul, 2022). Travailler à distance a permis à priori dans certains territoires maritimes Canadiens notamment, l’arrivée d’une nouvelle population ayant contribué, au même titre que l’arrivée d’immigrants, à accroître le nombre d’habitants (Mehdi et Morissette, 2021 pour Statistiques Canada). Même si l’exode rural est toujours d’actualité et même si l’augmentation de la population dans les campagnes depuis la pandémie est encore relative, le triomphe de la ville sur la campagne n’apparait plus comme un acquis (Gambino et al., 2019).
Une ruralité disposant d’un réseau numérique performant, facilitant le télétravail (Hazard, 2021) et prenant notamment la forme du coworking rural et du nomadisme numérique, se développe (Scaillerez, 2023). Nous présenterons ces deux phénomènes et leur impact sur la qualité de vie et le développement des territoires ruraux maritimes Canadiens. -
Communication orale
Coworkings: essor de l'Allemagne orientaleEve Ross (UTC, ESO-Rennes)
Le milieu agricole aux prismes des laboratoires vivants (session parallèle 1)
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Communication orale
La mise en place des laboratoires vivants dans les agroécosystèmes québécois : témoignages et retour sur l’expérience des participantsMadeleine Arseneau (Agriculture et Agroalimentaire Canada), Margaret Bancerz (Agriculture et Agroalimentaire Canada), Ann Lévesque (Agriculture Agroalimentaire Canada), Chris McPhee (Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Les laboratoires vivants favorisent l'adéquation entre l’innovation et les besoins des usagers, ainsi que leur utilisation effective. Dans les agroécosystèmes, cette approche promet de stimuler l'innovation en se concentrant sur les besoins des agriculteurs. Elle se caractérise par des niveaux élevés de recherche scientifique, des cycles d'innovation longs et incertains en raison de leurs dépendances aux processus écologiques sur lesquels nous n'avons pas de contrôle, d’une participation active de partenaires divers, et d’un ancrage territorial qui souligne l'importance d'intégrer la durabilité et la résilience des agroécosystèmes dans le processus. Depuis 2018, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a lancé un réseau de laboratoires vivants pour accélérer l'adoption de pratiques agroenvironnementales chez les agriculteurs canadiens. Avec la fin de l'Initiative des laboratoires vivants d’AAC (2023), cette présentation se concentrera sur l'un des quatre laboratoires vivants (Atlantique, Québec, Ontario et Prairies) implantés dans le cadre de l'Initiative, celui du Québec. À travers des entrevues semi-dirigées, cette étude explore les expériences des participants avec cette approche. Elle souligne les défis et opportunités spécifiques aux laboratoires vivants dans les agroécosystèmes et met en valeur les leçons tirées des expériences des participants pour accroître les capacités collaboratives, communicationnelles et organisationnelles de cette approche.
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Communication orale
Les laboratoires vivants comme moteurs de l'innovation : Les expériences d'Agriculture et Agroalimentaire Canada dans la direction d'un réseau de laboratoires vivantsChris Mcphee (Agriculture et agroalimentaire Canada)
Depuis 2018, Agriculture et Agroalimentaire Canada construit un réseau national de laboratoires vivants dans les agroécosystèmes, qui s'est récemment étendu à 14 laboratoires vivants dans le cadre du programme décennal Solutions agricoles pour le climat - Laboratoires vivants (2021-2031). Le choix de l'approche de l'innovation par les laboratoires vivants a été une action délibérée en réponse à l'urgence des enjeux agro-environnementaux, en particulier le changement climatique, car elle fournit un moyen d'accélérer l'innovation et l'adoption de pratiques de gestion bénéfiques grâce à des cycles d'innovation collaboratifs et itératifs impliquant des agriculteurs, des scientifiques et de nombreux autres partenaires divers travaillant dans les zones rurales. Cependant, la mise en œuvre d'une approche de gestion de l'innovation n'est pas suffisante : il existe un besoin permanent de processus de soutien, d'outils, de formation, de changement de culture et de recherche. Cette présentation partagera les stratégies, les expériences, les leçons apprises et les défis qui restent à relever pour que l'approche des laboratoires vivants fonctionne réellement comme des moteurs d'innovation dans un réseau à l'échelle nationale.
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Communication orale
Des tiers-lieux agricoles à vocation sociale en zones rurales. L’exemple des Jardins de la voie romaine en FranceAmélie Tehel (Sciences Po Rennes - Institut d'éudes politiques)
Le dernier recensement de l’Observatoire des Tiers-Lieux (2023) porte à 3500 le nombre de tiers-lieux en France. Parmi ces espaces, 34% sont situés en zones rurales, et 11% déclarent agir dans le domaine agricole. Dans le cadre d’une recherche postdoctorale, j’ai conduit une enquête ethnographique au sein de tiers-lieux qualifiés de « solidaires ». Cette communication souhaite rendre compte d’une partie de cette enquête qualitative, en restituant une étude de cas menée sur Les Jardins de la voie romaine. Cette association met en œuvre un maillage de tiers-lieux agricoles à vocation sociale dans le nord Loiret (France). Elle combine des activités d’insertion sociale par l’activité économique et un engagement dans l’agriculture biologique et les transitions alimentaires. Les Jardins tentent d’agir de manière globale et interdépendante sur les multiples problématiques identifiées sur le territoire loiretain : lutte contre l’isolement social et la précarité, sauvegarde et revitalisation du patrimoine local, engagement en faveur des transitions écologiques et alimentaires… Cette communication rendra compte de leurs modalités concrètes d’action, basées sur un déploiement progressif du projet sur plus de dix ans, du système de valeurs et de production de sens défendu par les équipes de coordination (charte des « liens fertiles »), mais aussi des points de frictions et des limites à l’action (relation aux pouvoirs publics locaux, fragilités organisationnelles).
L’impact du télétravail sur la santé en milieu rural (session parallèle 2)
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Communication orale
Enjeux d'ergonomie physique lors du télétravail en contexte rural minoritaire francophoneNancy Black (Université de Moncton)
Introduction : Les recommandations ergonomiques pour un travail de bureautique avec ordinateur sont définies et facilement accessibles par Internet incluant des changements réguliers de posture, alternant entre debout et assis toutes les heures (Groupe CSA, 2017).
Les obligations légales sont pareilles en télétravail qu’au bureau, mais l’aménagement ergonomique est difficile à contrôler. Le télétravail a souvent recours aux ordinateurs portatifs qui empêchent de suivre les angulations recommandées, en absence de périphérique indépendant (d’écran, de clavier et de souris). Les aspects propres du télétravail en milieu rural et le contexte minoritaire linguistique n’ont pas encore retenu l’attention des chercheurs.
Méthodologie : Les personnes assistant à cette recherche sont toutes universitaires, non-ergonomes qui ont suivi une mini-formation (1 heure) pour les sensibiliser aux enjeux typiques. Ces personnes rencontrent ensuite des télétravailleurs en milieu minoritaire et rural en entrevue. Une capture visuelle d’aménagement physique des télétravailleurs complémente leur perception adéquate de celui-ci. Ces images seront comparées avec les pratiques recommandées et les observations aux études antérieures en contexte général (non minoritaire et des personnes en télétravail au milieu urbain).
Conclusion : Cette recherche déterminera le niveau de risque d’ergonomie physique des télétravailleurs en milieu rural minoritaire et ceci dans le contexte individuel et en cotravail. -
Communication orale
Impacts du télétravail sur la santé psychologique des travailleurs depuis la pandémie : les territoires maritimes ruraux du CanadaMireille Demers (Université de Moncton)
Apparu dans les années 1970, le télétravail a connu une expansion significative grâce aux progrès technologiques permettant la collaboration à distance (Allen et coll., 2015). Initialement perçu comme un "privilège", son adoption a été brusque pendant la pandémie de COVID-19, étant le seul moyen pour les organisations de maintenir leurs activités (Crawford, 2022). La littérature expose des perspectives mitigées quant à ses impacts sur la santé psychologique (Elbaz et coll., 2022) et la performance des travailleurs (Hackney et coll., 2022), avec des variations avant et pendant la pandémie, soulignant l’importance de considérer des facteurs influençant l'impact du télétravail. Le télétravail, envisagé comme pertinent pour les organisations en milieu rural, promet des avantages tels que le développement local, l'attraction de talents, et l'amélioration de l'efficience organisationnelle (Davies, 2021). Cependant, la transformation rapide soulève des inquiétudes croissantes quant à son impact sur la santé psychologique et la performance des travailleurs, ainsi qu'à la pérennité saine de ce mode de travail. L'étude abordera l'évolution de l'impact du télétravail (avant/pendant/après la pandémie) sur la santé psychologique des travailleurs en milieux ruraux, explorant leur perception de la pérennité saine et durable de ce mode de travail. L'objectif étant de mieux outiller les organisations dans l’implantation d’un télétravail réussi, efficace, sain et durable.
Étude de l’OCDE sur l’innovation rurale : perspectives québécoises
Les entreprises des régions rurales peuvent tirer profit des opportunités économiques liées à l'amélioration des communications et à l'ouverture au commerce sur la scène internationale. Misant sur la compétitivité et l’innovation, elles doivent cependant composer avec des défis qui sont propres à l’innovation en contexte rural qui demeurent mal compris, notamment du point de vue de l’intervention publique.
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a récemment finalisé une étude portant sur l’innovation en milieu rural, afin de mieux comprendre les enjeux et la manière dont se déroule l’innovation rurale. Une telle étude a le potentiel d’instruire les politiques publiques. Le Canada a été partie prenante de ce projet de recherche, incluant plusieurs études de cas, menées dans différentes régions rurales à travers le Canada, dont la Gaspésie au Québec. Le rapport de l'OCDE aborde les définitions du rural et de l'innovation rurale, l'état des politiques d'innovation au Canada et l'innovation en lien avec la lutte et l’adaptation aux changements climatiques.
L’objectif de cette plénière est d’aborder les constats et recommandations de l’OCDE avec une perspective québécoise en tenant compte des observations de divers intervenants dans le domaine de l’innovation en milieu rural au Québec.
Communautés rurales, communautés universitaires : comment travailler ensemble?
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Communication orale
L’université comme moteur de développement en milieu ruralPierre-Marcel Desjardins (Université de Moncton)
Depuis un certain nombre d’années, les initiatives se multiplient pour mettre l’enseignement supérieur au service du développement économique, social et culturel au niveau des régions. La communication vise à répondre à deux questions. Premièrement, en quoi consiste l’engagement régional de l’enseignement supérieur? Deuxièmement, quels sont ses moteurs et les obstacles?
Dans une perspective de développement régional, la plupart des pays ont récemment réorienté plus résolument l’aide aux régions vers la mise à profit du potentiel de développement, en mettant l’accent sur l’amélioration de la compétitivité et les avantages comparatifs des régions. Les établissements d’enseignement supérieur tiennent ainsi une place de plus en plus importante: ils sont source de savoir, facilitent le développement des pôles d’activités et jouent un rôle clé dans les systèmes d’innovation régionaux.
Notre communication présente les diverses formes que peuvent prendre la contribution – directe et indirecte – des universités présentes en milieu rural. Cette contribution se fait à divers niveaux. On peut mentionner les dépenses des universités, de ses employé-e-s, des étudiant-e-s et des visiteurs. L’université joue également un rôle de part sa mission d’enseignement, de recherche, et également des services à la collectivité de son personnel.
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Communication orale
Les Ateliers des savoirs partagés: fonctionnement et retombées dans 15 communautés rurales apprenantes, innovantes et solidairesCaroline Dufresne (Ateliers des savoirs partagés - P'tit bonheur de Saint-Camille), Maude Léonard (Université du Québec à Montréal)
Depuis 2012, les Ateliers des savoirs partagés permettent des espaces de rencontre entre des chercheur·es et des communautés rurales qui agissent et réfléchissent conjointement sur la vitalité rurale. L’originalité de ce dispositif d’innovation sociale, qui n’est pas une démarche de recherche, repose sur des relations de confiance approfondies. Elles permettent un croisement original de savoirs, d’expériences et d’expertises et la création d’un réseau de contacts, d’échanges et d’amitiés.
Nous portons une attention particulière à l’évaluation qui a su s’adapter en fonction de l’évolution des activités. Dernièrement, notre regard évaluatif s’est posé sur les mécanismes d’action collective mis en œuvre pour capter les particularités propres à la méthodologie originale des ASP. Nous souhaitions en quelque sorte identifier les ingrédients actifs nécessaires pour produire les retombées escomptées dans les communautés. En somme, nous avons centré l’évaluation sur l'agencement des stratégies de mobilisation, de croisement des savoirs et de transfert de connaissances mobilisées.
Nous présenterons un bref survol de l’évolution des ASP et des mécanismes d’action collective originaux qu’ils mettent en œuvre pour repenser la ruralité. Nous ferons ensuite ressortir des retombées, notamment en lien avec la transition socioécologique, du point de vue des acteur·trices des communautés et des chercheur·es.
Gouvernance et transition écologique en milieu rural
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Communication orale
Habiter une maison dans un village, avoir des enfants, se déplacer en voiture et participer à la transition énergétique et climatiqueHubert Armstrong (Université Laval), Bruno Bourliaguet (Hydro-Québec), Dominique Duchesne (Université Laval), Guillaume Lessard (Université Laval), Dominique Morin (Université Laval)
Les ménages propriétaires d’une maison sont généralement de ceux qui consomment plus d’énergie. Leur participation à la transition énergétique et climatique pourrait faire une grande différence pour l’amélioration des logements et de leurs équipements, la diminution des effets néfastes des déplacements en automobile et l’intégration des gestes qui diminuent la consommation d’énergie ou qui contribuent à aplanir les pointes hivernales de la demande en électricité. Les parents de jeunes enfants qui, plus que les autres au même âge, accèdent à la propriété d’une maison avec cour, déclarent dans un récent sondage une pratique des gestes écocitoyens moins bien intégrée aux routines et habitudes, tout en affirmant une volonté d’agir pour les autres et les générations futures. Nous avons réalisé une enquête par entretiens semi-dirigés sur la consommation énergétique auprès de parents de jeunes enfants propriétaires d’une maison avec cour recrutés sur trois sites des environs de Québec : un secteur de banlieue plus ancienne et centrale, un autre de construction récente et un village dans Lotbinière. Nous présenterons cette enquête et quelques observations de particularités des témoignages de parents en milieu rural qui illustrent l’intérêt de la comparaison des territoires tant pour la connaissance de ce que deviennent les manières d’habiter les villages que pour viser une connaissance générale de la culture et de la société québécoises dans la transition énergétique et climatique.
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Communication orale
Les retombées de l’approche par services écosystémiques en conservation : Présentation de deux cas d’étude au QuébecRaphaelle Frechon (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Notre projet de recherche mené pour la Direction des aires protégées (DAP) s’est échelonné sur près de trois ans et visait à identifier les contributions de l’approche par services écosystémiques (SE) aux processus de conservation, de gestion et d’aménagement du territoire. L’étude s’est concentrée sur deux territoires québécois aux dynamiques contrastées ; la MRC du Haut-Richelieu, une région agricole, urbanisée, aux milieux naturels riches mais fragmentés, et le bassin versant de la rivière Broadback, un vaste territoire occupé par des communautés cries et jamésiennes, où se côtoient aires protégées, pratiques traditionnelles cries et exploitations minières et forestières. Une revue de la littérature sur l’approche par SE en conservation et des portraits socio-écologiques ont notamment ciblé différents SE à étudier et ont été des assises pour les activités de recherche subséquentes. Celles-ci incluent la cartographie et modélisation de SE quantifiables et leurs évaluations économiques, l’évaluation des dynamiques de gouvernance et l’identification des SE associés à la biodiversité dans le sud du Québec et la cartographie des SE socioculturels en milieux autochtones. Finalement, un outil d’aide à la décision fut développé pour démontrer l’applicabilité de l’approche par SE et la prise en compte concrète des nombreuses variables mobilisées dans les différentes analyses de SE. Les résultats et avancées seront présentés.
Dîner d’échanges
La ruralité à l’avant-garde de la transition écologique et sociale?
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Communication orale
Valorisation des infrastructures vertes pour une gestion durable des territoires rurauxRiham Alkhalaf (Université de Moncton)
Les changements climatiques entraînent une augmentation des catastrophes naturelles (BAC et FCM, 2019), aggravée par la déforestation et la négligence des infrastructures vertes. Ces infrastructures, comprenant les forêts, les cours d’eau et les zones humides, jouent un rôle dans la régulation du climat, la préservation de la biodiversité et la protection contre les phénomènes météorologiques extrêmes (Alves et al., 2018). Elles contribuent à renforcer la résilience des communautés rurales. L’absence de leur valorisation économique entrave leur intégration dans les politiques d’aménagement rural (Boutry et Ferru, 2016). L’objectif de cette communication est de présenter une méthodologie pour évaluer la valeur économique des infrastructures vertes. Elle revêt une importance particulière dans le contexte actuel, où les territoires ruraux sont confrontés à des défis multiples et interconnectés. Elle guide les décisions des gestionnaires territoriaux et promeut la préservation et la restauration des infrastructures vertes dans les zones rurales. Cette étude adopte une approche méthodologique mixte, combinant des méthodes qualitatives et quantitatives, pour la valorisation économique des infrastructures vertes. Les résultats sensibiliseront les acteurs locaux à leur importance et encourageront leur intégration dans les politiques d’aménagement rural, renforçant ainsi la résilience et la durabilité des communautés rurales face aux défis environnementaux actuels et futurs.
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Communication orale
Développement d’une gouvernance collaborative de la ressource en eau sous un fort stress hydrique en Montérégie ouestRoxane Lavoie (Université Laval), René Lefebvre (INRS), Jimmy Mayrand (Université Laval)
Le sud du Québec a connu des niveaux de nappe très bas ainsi que des débits d’étiage faibles à la fin de l’été 2021. Ces conditions exceptionnelles ont causé de sérieux défis d’approvisionnement en eau, tant pour les municipalités, les industries, les producteurs agricoles que les résidents. Des conditions similaires ont été observées lors d’années antérieures, mais l’évolution du climat pourrait augmenter leur récurrence future. De plus, certaines régions rurales sont soumises à d’importantes pressions liées à la multitude d’usagers de l’eau. Ces conditions nécessitent une gestion régionale des ressources en eau qui soit intégrée à la planification territoriale afin d’assurer la résilience des approvisionnements en eau. La communication décrit une approche de recherche collaborative appliquée à la Montérégie ouest qui subit un fort stress hydrique. Le projet est basé sur le partage des connaissances et une approche sociohydrologique, afin d’élaborer une vision commune du développement du territoire et d’impliquer activement une pluralité d’acteurs à la prise de décision concernant la mise en œuvre d’actions concertées de gestion de l’eau. L’idée est d’assurer que la planification qui affecte les usages de l’eau tienne compte des capacités d’approvisionnement durable en eau. Le projet de recherche vise à résoudre les difficultés rencontrées dans l’établissement d’une gouvernance collaborative des ressources en eau qui soit intégrée à l’aménagement du territoire au Québec.
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Communication orale
Culture, patrimoine et terroir : la convivialité au coeur du développement des communautés ruralesLaurent Dambre-Sauvage (Université de Moncton)
Cette communication explore le rôle de la culture, du patrimoine et du terroir en tant que moteurs de développement local, en accordant une place centrale à la notion de convivialité. Celle-ci a été l’objet d’approches sensiblement différentes. Une approche hédoniste, dans la lignée du gastronome Brillat-Savarin, en fait une modalité de relation à l’autre qui estompe, dans un contexte souvent festif, les différences socioéconomiques entre individus. Une autre, proposée par Ivan Illitch, met en opposition la convivialité et la productivité pour formuler une critique des institutions de la modernité et, en particulier, celles d’une société industrielle homogénéisant jusqu’aux imaginaires. Dans un contexte de transitions écologiques et sociales qui appelle une transformation profonde des relations aux territoires, la proposition d’Illich, mérite d’être réactivée et élargie à la dimension territoriale.
La culture, le patrimoine et le terroir représentent des piliers fondamentaux de l'identité locale et de la cohésion sociale. Dans un contexte où les pressions de la mondialisation menacent souvent ces éléments essentiels, il devient impératif d'explorer de nouvelles approches de développement qui célèbrent et préservent la spécificité de chaque communauté.
Nous interrogeons les modalités d’articulation entre convivialité territoriale et culture, patrimoine et terroir, à partir d’une approche exploratoire portée sur Memramcook, communauté rurale du Sud-Est du Nouveau-Brunswick.
Le rôle des universités comme levier de la recherche en zones rurales : pistes et opportunités
Après trois journées de présentations, d’échanges et de réflexions sur les défis de la recherche réalisée en zones rurales, les bonnes pratiques et quelques initiatives inspirantes, ce panel de clôture donnera la parole à plusieurs acteurs clés de l’administration universitaire et de l’écosystème de la recherche.
En plusieurs tours de table, les intervenants aborderont le rôle et la posture des établissements d’enseignement supérieur en soutien aux ruralités, grâce à la recherche pour, par et avec les communautés rurales et à la mobilisation des connaissances.