Proposé par Lorenz (1959), le concept de l’empreinte appliqué aux organisations est attribué à Stinchcombe (1965). Cette idée a été reprise par Miles, Snow et Pfeffer (1974) pour comprendre l’influence des décisions prises par un dirigeant sur l’empreinte qu’il laissera sur le design de l’organisation, son développement et, par conséquent, ses capacités à assurer sa pérennité. Depuis, plusieurs études ont été réalisées sur le sujet dans une variété de domaines, dont l’entrepreneuriat, la succession d’entreprise, la culture organisationnelle et l’adaptation aux changements ainsi que l’innovation.
Marquis et Tilcsik (2013) offrent un modèle théorique qui décrit le processus de l’empreinte à plusieurs niveaux : individuel, institutionnel et économico-technologique. Simsek, Fox et Heavey (2015) en proposent un également qui décrit les caractéristiques de la source de l’empreinte — « l’imprimeur » —, celles de l’entité sur laquelle il laissera sa marque — « l’imprimé » —, le processus d’impression et ses manifestations à court et à long terme. Marquis et Tilcsik (2013) définissent l’empreinte comme « un processus par lequel une entité (une personne, un groupe, un organisme) qui se trouve pour une brève période sensible à son environnement assimile les caractéristiques d’une autre entité, lesquelles persistent malgré des changements environnementaux importants au cours des périodes suivantes » (p. 201). Par analogie à un processus d’impression, l’empreinte laisse une marque qui apparaît en surface ou en creux sur l’entité imprimée. Ainsi, nous pouvons concevoir l’empreinte à la fois comme le processus d’impression et la trace qu’il imprime.
À la chaire Sens et Travail de l’Icam, nous proposons ce concept comme un moyen d’aider les gestionnaires à prendre le recul nécessaire pour réfléchir sur le sens donné à leur travail, à la trace à laisser par leur travail et, par conséquent, à la manière de gérer le travail de leurs équipes. L’une de nos hypothèses est que le travail managérial laisse une empreinte sur les équipes et sur l’organisation, voire sur la communauté.
Le symposium réunira des chercheurs universitaires, des étudiantes et des étudiants, et des personnes qui occupent des fonctions de direction. Quatre séances de 90 minutes ont été organisées selon le format d’une table ronde de 75 minutes modérée par une personne du comité organisateur suivie d’une discussion avec l’auditoire de 15 minutes. Chaque séance portera sur l’une des thématiques suivantes :
- L’empreinte du management et le sens du travail;
- Les pratiques de management et la trace laissée par le travail des managers;
- L’empreinte du management sur le bien commun;
- L’empreinte du management : études de cas.
Il sera possible d’assister au symposium à distance par le truchement de l’application Zoom.
Parallèlement à ce symposium, un numéro spécial soumis à une grande revue scientifique spécialisée en management sera proposé.