5a. Résumé
Dans un texte portant la prolifération de festivals de cinéma dédiés aux cinématographies du tiers-monde en Europe et en l'Amérique, l'historien du cinéma Mantha Diawara, avance deux hypothèses qui seraient à la base de cet engouement: l'usage des festivals à des fins d'intégration dans les sociétés multiculturelles occidentales, et la quasi-absence de sources de financement et de structures de productions, de diffusion dans la plupart des pays dits du tiers-monde.
Bien que les éléments évoqués par Manthia Diawara dans cet article publié en 1992 soient pertinents à certains égards, il nous semble opportun d'explorer une autre voie d'explication dans l'analyse du contexte d'émergence de ces festivals.
La présente communication ambitionne de répondre à cette exigence. Nous nous intéresserons aux Rencontres internationales pour un troisième cinéma qui se sont tenues à Montréal du 02 au 8 juin 1974 sous l'initiative du comité d'action cinématographique. Le leitimotiv de ces rencontres était le partage d'expériences, la mise en place de réseaux parallèles de diffusion de films issus des pays dits du tiers-monde idéologiquement opposés au néocolonialisme et l'impérialisme sous toutes ces formes. ,
Pour répondre à la question de l'incidence de ces RIN nous procéderons à un repérage et une analyse cartographique des festivals nés à partir de 1975 et la mission qui sous-tend leur création et dans quelle mesure celle-ci s'inscrit dans les orientations des Rencontres de Montréal.