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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Vous trouverez ici les capsules des vidéos des communications libres orales du domaine Arts, littérature et société. Les communications sont présentées par ordre alphabétique selon les noms des premier-ère-s auteur-e-s et sont divisées par disciplines ou thématiques. Dès le 2 mai 2022, vous pourrez cliquer sur le bouton « Voir la contribution » afin de visionner les capsules de votre choix. Connectez-vous à votre compte utilisateur si vous souhaitez laisser un commentaire ou poser une question aux auteur-e-s.

Dates :
Responsable :
  • Julie-Anne Godin-Laverdière (Acfas)

Programme

Toute la semaine

Communications orales

Arts et société

  • Communication orale
    Les Rencontres internationales pour un troisième cinéma ( Montréal 1974), et l'émergence de festivals de cinéma dits militants dans le champ culturel éuropéen et nord-américain.
    Daouda Coulibaly (Université Laval)

    Dans un texte portant la prolifération de festivals de cinéma dédiés aux cinématographies du tiers-monde en Europe et en l'Amérique, l'historien du cinéma Mantha Diawara, avance deux hypothèses qui seraient à la base de cet engouement: l'usage des festivals à des fins d'intégration dans les sociétés multiculturelles occidentales, et la quasi-absence de sources de financement et de structures de productions, de diffusion dans la plupart des pays dits du tiers-monde.

    Bien que les éléments évoqués par Manthia Diawara dans cet article publié en 1992 soient pertinents à certains égards, il nous semble opportun d'explorer une autre voie d'explication dans l'analyse du contexte d'émergence de ces festivals.

    La présente communication ambitionne de répondre à cette exigence. Nous nous intéresserons aux Rencontres internationales pour un troisième cinéma qui se sont tenues à Montréal du 02 au 8 juin 1974 sous l'initiative du comité d'action cinématographique. Le leitimotiv de ces rencontres était le partage d'expériences, la mise en place de réseaux parallèles de diffusion de films issus des pays dits du tiers-monde idéologiquement opposés au néocolonialisme et l'impérialisme sous toutes ces formes. ,

    Pour répondre à la question de l'incidence de ces RIN nous procéderons à un repérage et une analyse cartographique des festivals nés à partir de 1975 et la mission qui sous-tend leur création et dans quelle mesure celle-ci s'inscrit dans les orientations des Rencontres de Montréal.

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  • Communication orale
    Gestes de dessiner et émergences de présences micropolitiques, comment dépasser l'opposition entre exil et résilience ?
    Camille Courier De Mèré (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Ma proposition étudie la résilience ayant émergé d'un processus de recherche-création en lien avec certaines expériences de l'exil. Le point de départ de ma réflexion est l'étymologie du terme 'résilience', qui est un antonyme d’exil (CNTRL, 2019), et connecte résilience avec désir, subjectivité et action politique dans la transmission de certains gestes de dessiner. J'interroge la réinvention des pratiques artistiques et de recherche, à l'aune d'une approche de l’exil en tant que situation d’incertitude extrême (Bolzman, 2014:47). Contrainte d'adapter les présentations de mes œuvres dessinées, du fait de la fermeture des lieux de présentation d'arts visuels depuis mars 2020, j’ai détecté et tenté de créer des effets de présence (Féral et Perrot, 2011) inédits avec le dessin, et j'ai cerné la problématique suivante :

    Comment le partage de mes gestes de dessiner en grand format, pratiqué avec des personnes en parcours d'exil, a déstabilisé et fertilisé nos manières d'agir micropolitiques?

    Méthodologiquement, je recours à la dynamique transductive qui opère comme une activité perturbant un milieu, s’y propageant de proche en proche, « en fondant cette propagation sur une structuration du domaine opérée de place en place » (Simondon, 2013:24). Ainsi le milieu déstabilisé entre en résonance avec les nouvelles données, en se redéployant de manière imprédictible. Cette étude vise à saisir comment la structuration inédite a fait vaciller la contradiction entre exil et résilience.

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  • Communication orale
    Couleur et bien-être sous la lumière naturelle du Nord : Exploration des effets apportés par la combinaison des surfaces en bleu et d’autres teintes
    Claude Demers (GRAP Groupe de recherche en ambiances physiques, École d'Architecture, Université Laval), Carolina Espinoza-Sanhueza (Université Laval), Marc Hébert (Centre de recherche CERVO, Département d'ophtalmologie et ORL-chirurgie cervico-faciale, Université Laval), Jean-François Lalonde (Laboratoire de vision et de systèmes informatiques , Département de génie électrique et de génie informatique, Université Laval)

    Cette recherche explore les effets de la combinaison de la couleur bleue avec d'autres teintes intérieures en tant qu'éléments qui améliorent et bénéficient au bien-être des gens dans les régions nordiques du Canada. Il a été constaté que différents effets biologiques sont provoqués par l'exposition à la lumière et notamment à la lumière bleue, car elle est responsable du décalage de l'horloge circadienne. Bien qu'il a été démontré que la lumière et les surfaces architecturales dans les teintes bleues sont très efficaces pour les processus physiologiques, les combinaisons de couleurs peuvent aussi apporter d'autres avantages. Cette présentation a donc pour but de présenter les effets de la couleur bleue dans différentes combinaisons de surfaces et de couleurs, telles que le gris, le jaune, le vert, le rouge et le violet. Afin d'assurer la précision des résultats, l'expérience a été réalisée sous un ciel réel à Québec, à l'aide de modèles réduits, de photographies de haute gamme dynamique et d'analyses photométriques. La principale preuve réside dans les niveaux d'efficacité circadienne ou mélanopique de la couleur bleue lorsqu'elle est mélangée à d'autres teintes, ainsi que dans l'implication sur le contraste visuel lorsqu'une teinte est appliquée sur la surface du sol de la pièce. Ces résultats peuvent constituer un outil important lors du processus de conception et de l'application d'une palette de teintes dans l'architecture des régions du Nord.

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  • Communication orale
    Perspectives heuristiques d'une recherche-création en art: la dimension ouverte et sans bord de la construction sonore et de l'écoute binaurale dans l'expérience immersive.
    Sylvie Lapierre (Université Laval), Carole Nadeau (Université Laval)

    Comment le dialogue entre art, société, corps et technologies peut-il produire de nouvelles façons d'appréhender la réalité? Cette proposition se veut une réflexion sur les ancrages processuels et sensibles d'une fabrication scénique immersive à travers l'enchevêtrement d'un récit de recherche-création et de son miroir réflexif pour en dégager certaines observations analytiques. Les notions de territoire, de paysage et d'écologie sont interpellées dans le parcours de recherche, toutes favorisant la dimension sonore et l'exploration d'outils technologiques pour les intégrer à la création d'espaces immersifs et exploiter leur potentiel de transformation. L'espace immersif suppose l'élaboration de différentes stratégies et l'Intégration de plusieurs couches d'écriture explorant la mise à l'oeuvre d'un réseau de potentialités tant sur des niveaux intelligibles que sensoriels. La complexité et la complémentarité des outils intégrés au projet de création, invitent à vivre un nouveau rapport à l'espace et au temps. L'objectif est de s'inscrire dans la notion de "médiance" théorisée par Berque et d'expérimenter la "résonance" dans le rapport au monde avancé par Rosa. La connaissance du territoire se construit par la superposition d'actions. Les éléments qui s'intègrent lors des interactions avec le paysage, invitent à une constatation " La nature est en effet ce qui en soi n'a de sens ni par l'homme ni pour l'homme ; mais qui a un sens dans l'homme et autour de l'homme." Berque 90

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  • Communication orale
    Les collections archéologiques du site de Cartier-Roberval dans les écoles du Québec : médiation et éducation au patrimoine en milieu scolaire
    Alexandre Lemay (Université Laval)

    L'objet de cette présentation est une étude portant sur l’éducation au patrimoine dans le cadre scolaire au Québec. Elle se décline en deux principaux axes : le premier vise à faire un bref état des lieux des pratiques pédagogiques en lien avec le patrimoine réalisées dans la province. L’objectif est d’étudier la forme que prend cette forme éducative au niveau des intentions d’apprentissage, du rôle des enseignants et des institutions culturelles, du type de patrimoine enseigné ainsi que des disciplines dans lesquelles elle s’insère. Le deuxième axe s’articule autour d’une approche collaborative que j’adopte pour intégrer le patrimoine sur une base plus ou moins durable dans le cours d'histoire du Québec et du Canada, mon terrain d’étude. Les collections archéologiques du site Cartier-Roberval, représentatives de la première tentative d’implantation permanente française en Amérique (Samson et Fiset, 2013 : 9), sont utilisées à titre d’exemple en ce sens pour développer des ateliers éducatifs en lien avec le patrimoine. La méthodologie de la recherche-action employée au sein de cette étude permet d'établir un partenariat étroit avec les professeurs participants et, par la même occasion leurs étudiants, afin de saisir pleinement les enjeux et les particularités de l'éducation au patrimoine dans ce milieu d'apprentissage. Principalement d'ordre qualitatifs, les résultats de l'étude visent ainsi à mieux documenter l'implantation de cette forme éducative au Québec.

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  • Communication orale
    Analyse des études sur les non-publics de la culture
    Marie-Claude Lapointe (Université du Québec à Trois-Rivières), Jason Luckerhoff (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Carol-Ann Rouillard (Université du Québec à Trois-Rivières)

    La notion de non-public se définit principalement par contraste ou en opposition avec celle de public (Jacobi et Luckerhoff, 2010). Cette notion qui a servi à identifier les individus qu’on ne compte pas parmi les publics de la culture cultivée a contribué à confirmer l’existence d’une hiérarchie des pratiques, des institutions et des habitus en fonction de leur légitimité (Le Marec, Schiele, Luckerhoff, 2021). Cette perspective négligeait le fait qu’un même individu puisse appartenir au public de la culture légitimée tout en s’adonnant à des pratiques peu légitimées. Considérant qu’il n’existe pas de réelle frontière entre le public et le non-public, des chercheurs ont refusé de définir les non-publics dans une perspective essentialiste – qui reviendrait à essayer de cerner qui ils sont – pour embrasser le projet de caractériser, tant par l’observation que par la cueillette et l’analyse de témoignages, ce qu’ils font (Lapointe et Luckerhoff, 2021). Il est possible pour des acteurs d’être plus ou moins publics et plus ou moins non-publics. Nous avons analysé 210 publications scientifiques portant sur les non-publics afin de dégager les nombreuses raisons d’être non-publics. Nous nous sommes intéressés à mieux comprendre les raisons du désintérêt chez différentes catégories de non-publics de même qu’à saisir la manière dont l’acte de réception positionne l’individu sur le continuum se déployant entre les pôles public et non-public.

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Communications orales

Littérature et études littéraires

  • Communication orale
    Corpus caribéens et manuels scolaires
    Marlene Boudhau (Université des Antilles)

    Cette communication présentera les résultats préliminaires d’une recherche doctorale sur les manuels scolaires français. Pour cette recherche, une enquête exploratoire, quantitative et qualitative, de type descriptif a été effectuée autour des manuels scolaires du cycle 3 à la classe de première édités durant la période de 2004 à 2019 afin de décrire la représentation du monde littéraire franco-caribéen dans ces manuels. L’interrogation de cette enquête porte avant tout sur la politique de vulgarisation de la littérature franco-caribéenne dans les manuels utilisés dans les établissements scolaires français et sur les valeurs véhiculées par ces manuels dans le milieu scolaire. Cette recherche se propose de recenser les auteurs ainsi que les titres des ouvrages franco-caribéens dans ces manuels puis de classer et d’analyser ces corpus en fonction des entrées littéraires et des objets d’étude préconisés par les programmes ministériels. Une étude qualitative permettra de cerner le degré de prise en compte du contexte de l’œuvre par le biais du paratexte et de l’amphitexte.

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  • Communication orale
    L’idéologie et la traductologie de la libération
    Alexandre Dubé-Belzile (Université d’Ottawa)

    Niranjana décrit l’idéologie comme une « confusion de la linguistique avec la réalité naturelle » (de Man in Niranjana 1992, 171). Slavoj Žižek la définit comme un « fantasme inconscient qui structure la réalité sociale » (García et Sánchez 2008). Le « projet scientifique occidental » actuel et sa modernité sont une grossière « simplification » et une « mutilation » de la réalité (Marais 2014, 19), un fantasme, une idéologie. L’État moderne, les prétendues démocraties libérales et la modernité occidentales sont idéologiques. Essentiellement, nous tenterons, dans notre communication, de remettre en question les visions du monde hégémoniques qui construisent notre discipline et le projet impérialiste sur lequel la traductologie repose.

    Plus précisément, nous chercherons à définir ou à esquisser les contours de possibles définitions de la traductologie de la libération. Nous nous appuierons sur les concepts de radicalisation et de déterritorialisation (Deleuze et Guattari 1980) dans une démarche d’épistémologie politique (Latour 2005, 249) et d’internationalisation de la traductologie, discipline qui se fera, par al même occasion, cheval de Troie au sein du projet hégémonique occidental. Nous nous inspirons aussi du concept de « zone autonome temporaire » (Bey 1985) et de formes de savoir non-rationnel, non-occidental des traditions ésotériques et mystiques, qui constitueraient une « histoire intellectuelle cachée de l’Occident » (Wilson 2018).

  • Communication orale
    Réécriture postmoderne de la figure mythique de Jehanne d’Arc en tant qu’agent du chaos chez Bérénice Einberg dans L’Avalée des avalés de Réjean Ducharme.
    Martine Pigeon (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Dans la littérature mondiale, beaucoup de personnages principaux semblent, parfois inspirés, autrement calqués, sur différentes figures mythiques de l’Histoire mondiale. C’est entre autres le cas de Sainte Jehanne d’Arc qui continue d’inspirer romanciers et dramaturges, dont plusieurs d’entre-eux contribuent à la littérature québécoise. Cette communication aborde le procédé hypertextuel tel que défini par Genette dans son ouvrage Palimpsestes la littérature au second degré, plus précisément la transposition de la figure mythique de Jehanne d’Arc en littérature postmoderne. Pour ce faire, je me concentre sur le personnage de Bérénice Einberg, héroïne et narratrice du roman L’Avalée des avalés, de Réjean Ducharme. Celle-ci sera analysée sous l’angle de la théorie du chaos et des études féministes. Regarder un personnage aussi complexe et emblématique que Bérénice Einberg permet de plonger au cœur des personnages de Réjean Ducharme d’après une nouvelle perspective : celle du palimpseste chaotique. Après analyse, il apparaît que le personnage de Bérénice est un avatar de Jehanne d’Arc. Plus spécifiquement, Bérénice et Jehanne d’Arc apparaissent dans leurs épopées respectives comme des cyborgs tels que défini par Donna Harraway.

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  • Communication orale
    «Être-sans-père» : métonymie et écriture présubjective chez Jean-Marie Gleize
    Gabriel Proulx (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’œuvre de Jean-Marie Gleize contient une multitude de références à la psychanalyse et, surtout, aux travaux de Jacques Lacan et de Gilles Deleuze sur la métonymie comme moteur du désir. Pour Lacan, « [l]es énigmes que propose le désir […] ne tiennent à nul autre dérèglement de l’instinct qu’à sa prise dans les rails – éternellement tendus vers le désir d’autre chose – de la métonymie », comme si la métonymie rendait possible le voyage du désir d’un objet à un autre, le désir devenant ainsi infini, ouvert sur le monde, en proie aux hasards de la pensée et de l’émotion. Pour Deleuze, « il n’y a de désir qu’agencé ou machiné. Vous ne pouvez pas saisir ou concevoir un désir hors d’un agencement déterminé ». Cette idée rejoint les théories de Lacan dans la mesure où ces deux conceptions du désir s’appuient sur le transfert inductif et métonymique. Alors que la notion de nom du père (ou non du père) développée par Lacan dans le Séminaire III vient ancrer le sujet dans la langue communicationnelle et ses règles, la lalangue est conçue comme une porte de sortie, un retour à une liberté langagière infantile. Le but de cette présentation sera donc de montrer comment le rapport complexe qu’entretient Gleize avec la psychanalyse lui permet, par le biais de ce qu’il nomme l’« être-sans-père », de générer une « lalangue » présubjective, qui s’incarne entre autres par un retour obsessif vers la figure de l’enfant ludique, agençant et réagençant constamment les parties de son discours.

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  • Communication orale
    La métamorphose générique chez Yasmina Khadra
    Douniazed Ramoul (UdeM - Université de Montréal)

    Forme hybride de la narration, reposant sur deux éléments fondamentaux que sont la biographie et la fiction, la biofiction est considérée comme un sous-genre «situé à la croisée de ces deux hyper-genres ou méta-genres que sont la fiction et le récit biographique» (Gefen, 2005). Si le terme est utilisé par Alain Buisine pour la première fois en 1991, il a été particulièrement étudié par Alexandre Gefen à partir de 2005. L’intérêt pour ce genre réside dans le changement et les nouveautés apportées à l’écriture biographique au cours du XXe siècle, où plusieurs récits - Les vies imaginaires de Marcel Schwob (1896), Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar (1948) et Vies minuscules de Pierre Michon (1984) - relatent la vie de certains personnages connus avec des ajouts imaginaires créés par l’auteur. La production d’une biofiction est envisagée comme « une postulation générique forte, qui suppose à la fois une reconfiguration du territoire du roman moderne et une révision de l’histoire littéraire » (Gefen, 2005). Devant cette nouvelle production, une question surgit : comment décrire la dynamique de ces relations intergénériques ?

    C’est à la question de la modulation générique, la métamorphose du genre que nous souhaitons consacrer cette étude, en construisant notre réflexion à partir de l’œuvre d’un romancier, Yasmina Khadra, qui en met en scène un certain exemple, et en particulier du cas de «L’écrivain» (autobiographie) et «La dernière nuit du Raïs» (biofiction)

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  • Communication orale
    Le care et le chronotope
    Cristina Robu (IU - Indiana University)

    L’espace-temps, ou le chronotope, tel qu’il a été théorisé par Bakhtine, représente un élément constitutif de toute narration, mais également un cadre dialectique dans les rencontres cliniques. Identifiés par Good, le « chronotope du soin » et le « chronotope du·de la patient·e » illustrent cette dichotomie des expériences et traduisent les positions ou les rôles (Parsons) de chaque participant. Dans la littérature du care, cette dyade est généralement déconstruite et dépassée en laissant entrevoir les complexités et les enchevêtrements des expériences spatiotemporelles.

    Avec sa double formation en médecine et en littérature, la psychiatre et poète québécoise Ouanessa Younsi opère dans le labyrinthe complexe du soin et celui du langage, à la fois de la soignante et de la patiente, afin de réfléchir l’espace-temps de la maladie depuis ces deux versants. Dans son texte Soigner, aimer (2016) qui, tout en étant une fiction, comporte également des éléments biographiques et théoriques, Younsi retrace son parcours professionnel et personnel dans l’espace-temps clinique et exprime les particularités de chaque expérience.

    Dans cette communication nous explorons les complexités de l’espace-temps vécu et narré par Younsi en utilisant le concept de chronotope et ses variantes afin de montrer comment le(s) langage(s), à la fois médical et poétique, construisent, définissent et transcendent les positions du·de la médecin et du·de la patient·e en exposant leurs connexions et limites.

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  • Communication orale
    La baleine comme symbole métaphysique : l’angoisse des profondeurs
    Camille Sainson (Université Laval)

    Paru en 1851, mais ignoré pendant près de 70 ans, le Moby Dick d’Herman Melville fait aujourd’hui l’objet de multiples études, notamment pour son caractère profondément allégorique. Afin d’apporter un nouvel éclairage de l’œuvre, nous allons nous demander de quelle manière la baleine blanche devient un symbole métaphysique et l’incarnation de la mort elle-même.

    Nous croyons en effet que l’absence physique de Moby Dick dans la majorité du livre l’élève au rang d’Idée, de concept intelligible vers lequel tend Achab. Son ubiquité en fait également un être aux atours divins, omniprésent en tant qu’objectif à atteindre et mystère à percer, mais invisible à qui n’est pas philosophe. La baleine deviendrait l’incarnation de la vérité, une figure des profondeurs qui connaîtrait tous les secrets des sphères mortelles autant que divines, de la vie comme de la mort.

    Analyser la mort en tant que concept philosophique, grâce aux ouvrages de Platon, Le Phédon, et de Jankélévitch, La Mort, permettra d’apporter une dimension supplémentaire à l’interprétation de Moby Dick. Il faudra nous attarder à l’étude des termes employés, au jeu sur les sonorités et aux figures de style, puisque selon Michel Picard : « la mort dans la fiction littéraire sera toujours métaphorique[1] ». Moby Dick deviendrait donc cet absolu que recherche tant Achab, symbole de la connaissance qui ne peut être atteinte que dans la mort.

    [1] Michel Picard, La littérature et la mort, Paris, PUF (Écritures), 1995, p. 41.

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  • Communication orale
    « Ce livre était un des livres favoris de ma mère dont la signature se trouve au verso de cette page » : P.-J.-O. Chauveau et l’ex-libris comme inscription patrimoniale
    Marie-Pier Tremblay Dextras (Université Laval)

    En 1872, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau (1820-1890) écrit son ex-libris dans un exemplaire de La dévotion au Sacré cœur de Notre-seigneur Jésus-Christ, publié en 1757, ainsi que des commentaires sur sa mère, Marie-Louise Chauveau (née Roy, 1792-1852), et son grand-oncle, Charles Chauveau (1758-1794), qui avaient eux aussi laissé leur ex-libris dans ce même exemplaire. En plus de nous informer des préférences bibliophiliques de Chauveau et de sa famille, ces marques de possession participent à une mise en récit identitaire. En effet les notes biographiques dans les pages de garde de livres familiaux s’apparentent à la pratique du livre de raison, ou mémoire de famille, alors en vogue chez les élites canadiennes-françaises. Chauveau, alors qu’il est le premier premier ministre de la province de Québec, utilise ces notes pour mettre en valeur sa propre position au sein du gouvernement. Ce n’est cependant que par le travail en cours d’inventaire des livres anciens et d’interprétation des marques de possession que cette valorisation est actualisée. Enfin, par son passage d’un individu à l’autre avant d’être aujourd’hui conservé à l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal, cet objet-livre a un parcours illustrant comment un cas de figure de patrimoine familial devient un exemple de patrimoine culturel national par l’intermédiaire de son institutionnalisation.

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Communications orales

Musique et musicologie

  • Communication orale
    Similarité entre structures dans la musique populaire
    Benoît Corsini (Université McGill)

    Lorsque l'on analyse la structure de morceaux populaires, le format le plus commun est le classique couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain. Cette structure, bien qu'elle décrive de nombreux morceaux, a une interprétation assez limitée, notamment car elle ne décrit que l'organisation macroscopique du morceau. Une approche plus fine et analytique pour appréhender la structure d'un morceau consiste à utiliser des "matrices de similarités". Ces matrices décrivent les liens entre les différentes parties d'un morceau, ces parties pouvant être les sections décritent précédemment, mais également des intervalles de temps ou encore les mesures musicales.

    Les matrices de similarités sont habituellement utilisées pour analyser des morceaux individuellements et détecter certaines informations, comme le tempo, les sections, ou encore les différents instruments. Dans cette présentation, une nouvelle approche est présentée utilisant les matrices non pas comme outil d'étude de morceaux individuels, mais comme moyen de comparaison. Ceci amène à la définition d'une mesure de distance entre morceaux qui reflète leur proximité en terme de structure. Grâce à cette distance, de nouveaux outils d'analyse statistique apparaissent, permettant de comparer les liens entre structures, artistes, genres, et années. Les résultats de cette analyse permettent notamment d'identifier des artistes utilisant communément les mêmes structures, ou des structures communes à des années ou genres musicaux.

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  • Communication orale
    Sortir des sentiers battus pour étudier les pratiques culturelles hors institutions : le cas de la scène techno montréalaise
    Elsa Fortant (UdeM - Université de Montréal)

    Intitulé « Nouvelles perspectives sur la scène techno : du populaire à l’underground, entre unité et cohabitation », mon mémoire de maitrise (2019-2021), par son double ancrage en musicologie et en études culturelles, a nécessité que je me pose la question : de quels outils méthodologiques peut-on s’emparer pour approcher les pratiques culturelles non institutionnalisées comme les communautés musicales underground ?

    Fréquentant la scène depuis 2018, j’ai diffusé un questionnaire sur Internet (n= 336) au sein des communautés techno locales présentes sur les réseaux sociaux. Au terme de quinze entretiens semi-dirigés (automne 2021), j’ai fait émerger le discours des amateur-trices de techno sur la scène en utilisant l’image. J’ai répété l’exercice avec la musique pour saisir le sens que les auditeur-trices lui donnent. M’inspirant des travaux de Sophie Turbé avec la scène métal (2014), j’ai proposé aux participant-es de produire, à l’aide d’un outil de tableau blanc numérique, une cartographie de la scène techno locale, basée sur leur perception. Ces productions leur ont permis de se positionner au sein de l’écosystème local et de construire un discours sur la musique. La combinaison des résultats des différentes approches a permis de saisir les dynamiques à l’œuvre dans le milieu.

    Cette communication permettra de démontrer que cette démarche, basée sur un processus participatif, favorise le transfert de connaissances et permet d’approcher des pratiques non institutionnalisées.

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  • Communication orale
    Eminem transfictionnel
    Serge Lacasse (Université Laval)

    Cette communication vise à éclairer la production musicale d'Eminem sous l’angle de la transfictionnalité pour faire apparaître les multiples relations fictionnelles qui traversent et structurent son œuvre. Pour Saint-Gelais (2011, 7), la transfictionnalité désigne «le phénomène par lequel au moins deux textes, du même auteur ou non, se rapportent conjointement à une même fiction, que ce soit par reprise de personnages, prolongement d’une intrigue préalable ou partage d’univers fictionnel». Bien qu'il étende la notion de «texte» à plusieurs pratiques culturelles dans son ouvrage, la musique n’y est pas abordée. Ce projet sera l’occasion de mesurer la pertinence d'appliquer à la musique le modèle transfictionnel de manière systématique. Bien que plusieurs chercheurs aient abordé la musique sous l'angle de la narrativité, très peu de travaux universitaires proposent des applications des théories de la fiction à la musique. En ce qui concerne Eminem, bien qu'on ait parfois étudié sa production sous l’angle de la fiction (ex: Oltarzewska 2014), l’accent est plutôt mis sur les rapports entre mondes fictionnel et «réel». Dans quelle mesure une analyse transfictionnelle de l’œuvre d’Eminem permettrait-elle d’offrir une interprétation renouvelée de la structure de son répertoire et des liens qui s’établissent entre les chansons de manière à en révéler la cohésion? L'analyse transfictionnelle de quatre chansons d'Eminem permettra d'illustrer le potentiel d'une telle approche.

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  • Communication orale
    La musique byzantine et son influence sur celle de l’Occident
    Edward Malenfant Beaulieu (Université Laval)

    En histoire de la musique médiévale, l’héritage de la civilisation byzantine est, dans les rares cas où l’on s’y intéresse, étudié comme un objet à part, séparément du reste de la matière qui forme le corpus traditionnel sur la musique du Moyen Âge. C’est un fait étrange, alors qu’une recherche plus approfondie nous permet de découvrir que les Byzantins, en plus d’avoir eu une riche production musicale, ont exercé une influence déterminante sur la musique de l’Occident au cours de la période médiévale, et ce dans plusieurs domaines : répertoire, liturgie, notation, théorie, organologie, etc. Cette recherche est une étude de la musique byzantine visant à démontrer l’influence et l’importance de cette dernière sur celle de l’Occident au cours du haut Moyen Âge. C’est un angle d’approche que l’on ne retrouve pas développé en détail dans la littérature sur le sujet. En se basant sur les sources primaires et secondaires (traités théoriques, étude de la paléographie, analyse du répertoire et des instruments), l’objectif est d’offrir une synthèse des influences, des échanges et des emprunts musicaux qu'il y a eu entre la musique byzantine et la musique de l'Europe de l'ouest durant la période s'étendant entre le VIIe siècle et le XIIIe siècle.

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